

Je l'ai vu hier. Il manquait juste des claquements de porte et un plan sur une baguette de pain pour se croire dans un film français. Je l'ai regardé car je suis fan d'Al Pacino et que l'ambiance seventy des usa me plait (autrefois, cette époque me stressait).ZeroZero13 a écrit :J'ai enfin pu voir The Panic in Needle Park et bien je ne l'ai pas fini tant ça m'a gonflé
La remarque est tout a fait justesi-ma-tante-en-avait a écrit :Je l'ai vu hier. Il manquait juste des claquements de porte et un plan sur une baguette de pain pour se croire dans un film français.ZeroZero13 a écrit :J'ai enfin pu voir The Panic in Needle Park et bien je ne l'ai pas fini tant ça m'a gonflé
Je pense que c'est clairLe cinéma naturaliste occupe une place tout à fait à part dans le cinéma. Il n'appartient pas au cinéma réaliste avec ses trois types d'images mouvements (perception, action, affection) ni encore au cinéma moderne qui joue sur la rupture des liens sensori-moteurs pour proposer des images mentales. Le cinéma naturaliste propose des images-pulsion.
"Le naturalisme prolonge le réalisme dans un surréalisme particulier. Le naturalisme en littérature, c'est essentiellement Zola : c'est lui qui a l'idée de doubler les milieux réels avec des mondes originaires. Dans chacun de ses livres, il décrit un milieu précis, mais aussi il l'épuise et le rend au monde originaire : c'est de cette source supérieure que vient sa force de description réaliste. Le milieu réel, actuel, est le médium d'un monde qui se définit par un commencement radical, une fin absolue, une ligne de plus grande pente.
L'essentiel du naturalisme est dans l'image pulsion. Les pulsions sont souvent relativement simples, comme la pulsion de faim, les pulsions élémentaires, les pulsions sexuelles ou même la pulsion d'or dans les rapaces. Elles sont inséparables des comportements pervers qu'elles produisent (violence, sadomasochisme, mutilations...)
Argo: comment accueille-t-on le film de Ben Affleck quand on est iranien(ne)?
Que le film obtienne ou pas l'Oscar dimanche à Hollywood, il aura traversé les frontières et été vu à Téhéran et par la diaspora. S'il est loin d'être parfait, il a eu le mérite d'ouvrir le débat chez les Iraniens.
Attention, cet article contient des spoilers et raconte certains passages de Argo de Ben Affleck
J'ai retenu mon souffle jusqu'à ce que l'avion décolle puis j'ai souri avec les otages américains, enfin libres, avec ce Ben Affleck en Tony Mendez, grand héros du film. Tout ce stress accumulé en deux heures, bien que l'on connaisse tous l'issue de l'histoire, il fallait bien que la pression retombe. Avec le générique de fin, toute la salle s'est levée et a applaudi à grand bruit... et moi aussi.
Jusqu'à ce que je me sente finalement très gênée. Je suis franco-iranienne, et même si j'ai grandi en France, je suis née à Téhéran. A l'écran, tous ces gens me ressemblent. La prise d'otage de l'ambassade américaine en 1979, c'est aussi mon histoire. Je l'avoue: Argo m'a divisée, la cinéphile a adoré, mais l'Iranienne a vécu une expérience douloureuse. Pourquoi est-ce que ce film, globalement bien réalisé, me laisse un goût amer?
Le spectateur est censé accorder sa confiance à Ben Affleck, mais Ben Affleck qu'en fait-il? Durant cette période, de nombreux Iraniens anti-américains n'étaient pas d'accord avec la méthode musclée des preneurs d'otage de l'ambassade américaine.
Des milliers de copies illégales
Deux heures durant, le film dépeint pourtant les Iraniens comme des brutes épaisses, plutôt laids, il faut bien le dire, fanatiques et ignorants. Le seul personnage iranien positif et nuancé est la jolie Sahar, jeune domestique de l'ambassadeur canadien qui cache les otages américains. Sahar refuse de les dénoncer et gardera jusqu'à l'exil le secret de leur présence dans la villa de l'ambassadeur.
En Iran, le film est bien sûr interdit, mais le DVD pirate vient de faire son apparition sur le marché noir, et Argo sous-titré en persan se diffuse largement sous le manteau. D'après les vendeurs à la sauvette de Téhéran, le film est déjà leur meilleure vente de l'année. Ils en auraient écoulés plusieurs milliers d'exemplaires et le flot de copies illégales ne semble pas prêt de se tarir.
Pourquoi un tel intérêt? Les plus vieux se souviennent encore de cet événement, mais il y a ma génération, celle des moins de 30 ans, qui n'a d'autre perception de cet épisode que la rhétorique officielle proposée par le pouvoir en place. Celle proposée par la télévision étatique, Seda o Sima, la «Voix et vision de la République islamique». Mais aussi ces impressionnants défilés qui sont organisés chaque année pour la commémoration de la prise de l'ambassade américaine le 4 novembre, auxquels ne manquent jamais de participer les plus fervents supporters du régime.
Devant ce qui fût l'ambassade des Etats-Unis surnommée «la Maison de Satan», la foule brûle des drapeaux américains et des femmes en tchador strict rouent de coups des épouvantails à l'effigie d'un Obama satanique, les oreilles pointues.
Au cours des ces trente dernières années, ces épouvantails ont changé de tête au rythme des élections américaines. Mais le slogan reste le même:
«Mort à l'Amérique!»
C'est devenu un spectacle rituel. Pourtant je me demande si les véritables acteurs de la prise d'otages de 1979 y participent encore...
Certains vivent en exil –j'ai rencontré à Londres un sexologue iranien qui m'a confié avoir manifesté devant l'ambassade américaine le jour de la prise d'otages. A l'époque, c'était un étudiant de gauche, très critique envers la politique américaine, sans être très religieux. Mêlé à la foule, il a scandé les slogans anti-américains mais n'a pas participé à de quelconques violences. Lui refuse de voir Argo. Nul doute qu'il se sentirait blessé.
Une fausse impression d'organisation
Le film de Ben Affleck laisse une autre impression, celle d'un événement où tout semble très organisé, comme chapeauté par le corps des Gardiens de la Révolution, groupe paramilitaire créé peu après la Révolution par l'ayatollah Khomeyni.
Pourtant à l'époque, la situation a plutôt échappé aux manifestants composés majoritairement d'étudiants qui se sont fait appeler par la suite les «étudiants musulmans dans la ligne de l'imam Khomeyni». Le plus célèbre d'entre eux est une femme, Massoumeh Ebtekar, immortalisée par les caméras et représentée dans le film de Ben Affleck.
Elle a été le porte-parole des occupants de l'ambassade, surnommée «Screaming Mary» par la presse étrangère, le doux visage des preneurs d'otages. On gardera d'elle l'image d'une très jeune femme –19 ans à l'époque– au visage poupin parfaitement encerclé par son voile noir.
Elle aurait été choisie pour sa maîtrise parfaite de l'anglais. Car avant de porter ce voile noir qu'on voit sur les clichés d'époque, Massoumeh Ebtekar a vécu une partie de son enfance aux Etats-Unis, dans une banlieue huppée de Philadelphie où étudiait son père. C'est de là que lui vient son léger accent américain sur un anglais d'Oxford au micro des occupants de l'ambassade.
Son voile s'est transformé en tchador aujourd'hui. Et la prise d'otages de 1979, reconnue comme morceau de bravoure par le régime actuel, a fait d'elle la première femme au poste de vice-présidente iranienne sous Khatami, près de 20 ans après les faits. Massoumeh Ebtekar est devenue une élue du courant réformiste et, au même titre que ses compagnons politiques, elle subit de plein fouet la crise qui secoue le pays depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.
Depuis cette date, l'accès à son célèbre blog Green Ebtekar a été plusieurs fois bloqué. Récemment, elle a été prise à partie lors d'une séance de questions-réponses à l'université Sharif de Téhéran au sujet de la prise de l'ambassade américaine.
Une réplique cinématographique
Des étudiants présents ont reproché aux anciens preneurs d'otages d'avoir quitté le pays pour les Etats-Unis. D'après les médias iraniens, Massoumeh, elle, a quitté la conférence plus tôt. Elle a tout de même eu le temps de glisser quelques critiques sur Argo, qu'elle a vu elle aussi. L'ancienne porte-parole des assaillants a qualifié le film de «faible interprétation de la vérité» ajoutant que les étudiants n'avaient pas été aussi agressifs que ce que le film le laisse transparaître.
Du côté des plus conservateurs, on crie carrément au scandale. Le ministère iranien de la Guidance islamique, qui s'est engagé dans une guerre culturelle contre Ben Affleck, va subventionner son propre film sur la crise des otages de 1979.
L'alter-Argo iranien s'intitulera Setad Moshtarak, «Les chefs d'états-majors», et sera réalisé par un certain Ataollah Salmanian. Le script est déjà prêt. D'après son réalisateur et acteur –tout comme Ben Affleck– il mettra en lumière un autre épisode de la crise cette fois:
«La libération de vingt otages américains par les révolutionnaires iraniens au début de la révolution.»
Ce n'est pas la première fois que Téhéran dégaine ses armes culturelles. La machine cinématographique iranienne est bien rodée, et c'est devenu une habitude de proposer une contre-vision iranienne du monde. Après l'épisode du film américain L'innocence des musulmans, dans lequel nombre de musulmans du monde ont vu une offense à leur religion, les Iraniens ont rapidement fait la publicité d'une version antérieure, iranienne et chiite de la vie de Mahomet, Mahomet, prophète de Dieu» réalisé bien avant par le réalisateur iranien Majid Majidi, froissant par là même les Saoudiens, sunnites et wahhabites, qui ne tolèrent pas la représentation du fondateur de l'islam.
Aux yeux de Nader Talebzadeh, réalisateur iranien qui anime un show populaire appelé «Secret» sur une chaîne de la télévision d'Etat, le film est un «fantasme néo-conservateur» et il est clair que Argo fait partie d'un plan plus global de l'industrie cinématographique américaine visant à «préparer les consciences».
Une proie pour l'anti-«Hollywoodisme»
Lors d'une conférence qu'il a partiellement organisée à Téhéran le 18 février 2013, il a déclaré:
«La sortie de ce film n'est pas une coïncidence. Le timing a du sens. (...) C'est le seul exemple d'agression qu'ils ont concernant l'Iran.»
Ce colloque s'inscrit dans un champ de réflexion plus vaste. C'est la troisième conférence annuelle sur le «Hollywoodism», une doctrine idéologique selon laquelle il y aurait un agenda «caché» derrière les superproductions américaines. Plus de 130 étrangers ont été invités par le gouvernement iranien à y participer et à débattre de la question lors de cette conférence: des activistes de gauche, des convertis à l'islam et même un ancien sénateur démocrate américain –Mike Gravel, sénateur d'Alaska.
Parmi les participants iraniens il y avait également Hassan Abbasi, un penseur politique connu pour ses théories provocantes, la plus célèbre étant celle qui voit dans le dessin animé américain Tom et Jerry une théorie de la conspiration sioniste. Selon lui, Les Simpsons, Lost ou encore South Park feraient partie du même lot de pensée et seraient à combattre au même titre que Argo.
Les organisateurs iraniens de la conférence contre le «Hollywoodisme» ont appelé les participants à chercher des solutions et l'une d'entre elle serait donc la production d'un contre-Argo iranien. «Nous devons éclairer le public américain, leur dire la vérité», a ajouté Nader Talebzadeh.
A Hollywood justement, le film a remporté en janvier le Golden Globe du meilleur réalisateur et celui du meilleur film dramatique et il a des chances de décrocher plusieurs Oscar dont celui du meilleur film.
Quoi qu'il en soit et quelles que soient les libertés qu'il a prises avec l'Histoire, il aura eu le mérite d'ouvrir un débat. Partout les Iraniens qui l'ont vu ont un avis à donner. Quant les plus conservateurs y détectent une œuvre de propagande de la CIA contre l'Iran, d'autres Iraniens élèvent Ben Affleck en chantre de la paix, voyant dans le stratagème de Tony Mendez –inventer un naïf film de science-fiction pour exfiltrer en douceur des diplomates américains retenus en otage– une ode à l'amour entre le peuple américain et le peuple iranien.
Argo a remis sur le tapis le bien-fondé de la prise de l'ambassade américaine en 1979, acte fondateur de la politique étrangère de la République islamique. Après la crise des otages de 1979, il n'y a plus jamais eu d'ambassade américaine à Téhéran. Des années plus tard, les relations entre l'Iran et les pays occidentaux sont toujours très tendues, la République islamique apparaît plus isolée que jamais. A l'heure où le pays est sous le coup des sanctions internationales, les Iraniens payent tous les jours le prix de cette prise d'otages vieille de 33 ans.
Bahar Makooi
Franchement, qu'est ce qu'il ne faut pas lire. On zappe complétement des passages historiques majeures et on obtient une vision déformée de la réalité. Ce que je reproche à Argo (que j'ai aimé) c'est tout simplement la fin avec cette histoire de solution pacifique à la crise alors qu'ils ont foiré leur passage en force. Le reste, c'est un film suspense qui se base sur des faits réels. Je retiens aussi et c'est très important, l'intro du film où Ben Affleck n'hésite pas à rafraichir la mémoire des gens en expliquant que la situation en Iran n'est pas aussi claire qu'on pourrait le croire avec notamment les USA et la GB en chef d'orchestre (on basarde un démocrate pour le remplacer par un dictateur). On a sous les yeux l'un des nombreux exemples de la stratégie "occidentale" dans cette région du monde (on peut aussi citer l'amérique du sud, l'afrique, l'asie....). Et ce Bahar Makooi (feur), qu'est ce qu'il retient ? Ben si l'Iran d'aujourd'hui est isolé c'est parce que des étudiants avec des cahiers superconquérant sous les bras ont pris en otage des américains. Si l'Iran est dirigé aujourd'hui par des timbrés, il faut remonter à Mossadeq pas à Khomeini.A l'heure où le pays est sous le coup des sanctions internationales, les Iraniens payent tous les jours le prix de cette prise d'otages vieille de 33 ans.
Seth McFarlane, c'est surtout le créateur de Family Guy et American Dad! qui sont deux dessins animés qui me font bien rigouler.si-ma-tante-en-avait a écrit :
Sinon, j'ai revu à l'aise hier la cérémonie des Oscars et j'ai découvert Seth Macfarlane. Un humour que j'aime, des piques assez bien placées et une certaine aisance. Je comprends pourquoi j'ai adoré Ted (le film et le passage aux Oscars). Certaines récompenses m'ont surpris. Voir par exemple Les Misérables choper l'Oscar du meilleur maquillage alors que dans les bandes annonces, on a juste des gens au visage sales et à la coupe de 7h du mat' le lundi matin. Les mecs de The Hobbit doivent l'avoir mauvaise.
Reda Kateb: "Au début dans Zero Dark Thirty je devais jouer avec une cagoule sur la tête"
Le brillant interprète français d'Un prophète et d' A moi seule incarne dans Zero dark thirty un terroriste interrogé par les services secrets américains pour prévenir de futurs attentats. Voici ses confidences sur cette aventure pas comme les autres.
Comment se retrouve t-on à jouer dans Zero dark thirty?
Reda Kateb: Mon agent Elizabeth Simpson a été contactée juste avant le festival de Berlin où je présentais A moi seule, en février dernier. Mais cela fait un moment que je travaille mon anglais dans l'optique de pouvoir ouvrir le panorama des rôles et des aventures possibles. J'avais d'ailleurs déjà tourné une adaptation de L'île au trésor pour la télé britannique. Là, Elizabeth a donc reçu l'appel d'une casting anglaise expliquant qu'ils recherchaient des acteurs pour jouer dans le prochain film de Kathryn Bigelow... avec une cagoule sur la tête! (rires) Avec l'aide de mon prof d'anglais, j'ai d'abord fait un essai en vidéo d'une scène tirée d'un autre film entre un avocat et son client. Je l'ai envoyé et j'ai été retenu pour la deuxième étape du casting.
En quoi celle-ci a-t-elle consisté?
Se rendre en Jordanie pour passer des essais en situation. J'avais bien conscience que je n'y allais pas pour briguer un rôle important mais pour le fun et pour la rencontre avec Kathryn Bigelow. Les essais en question ont eu lieu dans la prison qu'on voit dans le film. Une vraie prison où on est entourés de vrais prisonniers. Le tournage venait de commencer quand on a tous débarqué. Et pendant les essais, j'ai vu Kathryn Bigelow aller régulièrement parler à son scénariste Mark Boal. A un moment, je l'ai même entendu dire en me désignant "Quelle personnalité! Je le veux, je le veux". C'est évidemment une sensation magnifique pour un acteur. Elle est même venue me demander si j'étais libre mais je tournais Gare du Nord de Claire Simon.
Et le soir même, Mark m'annonçait que non seulement Kathryn m'engageait mais allait étoffer le rôle. Heureusement, pour moi, les dates ont pu être compatibles. Mais, vu le sujet du film, je me suis permis de demander de lire mes scènes et ils ont accepté. Et je me suis retrouvé dans une ambiance à la Mission: Impossible! (rires) Ils m'ont en effet envoyé une application qui permet de lire des fichiers qui s'autodétruisent après lecture! (rires) Pour autant, je ne m'emballais pas. J'avais fait des essais, il y a deux ans, pour un rôle dans la scène d'ouverture de Skyfall. J'avais rencontré Sam Mendes et j'ai longtemps été dans la short list avant d'être recalé. Donc je ne me suis pas monté la tête. Je me suis dit que les scènes en question pourraient très bien se retrouver coupées au montage. En même temps, la rencontre avec Kathryn au moment des essais m'avait rassuré. J'ai tout de suite senti sa bienveillance et que je n'étais pas face à une réalisatrice qui allait mal me traiter sur le tournage.
Elle est d'ailleurs étonnante sur un plateau. Avec son équipe technique, c'est un vrai capitaine d'armées. Mais à ses comédiens, elle parle avec une voix toute douce, elle suggère autant sinon plus qu'elle dirige. Elle a en tout cas su faire en sorte que ce soit moi qui vienne vers le rôle. Elle a l'intelligence des grands réalisateurs qui, en te rendant partie prenante du film, te donnent envie de t'investir plus. Avec elle, on est dans la joie de travailler. Il n'y aucune confusion entre la réalité et le tournage. Ce n'est pas parce qu'on joue des scènes violentes qu'il faut instaurer un climat violent sur le plateau.
Comment avez-vous travaillé votre rôle de terroriste interrogé par les services secrets américains pour délivrer des informations importantes qui vous a été confié?
Après les essais, je suis reparti à Paris et je ne suis revenu en Jordanie que pour tourner. Je n'ai revu Kathryn qu'à ce moment-là. J'ai donc travaillé de mon côté. On était alors en plein coeur de l'affaire Mohamed Merah. Or pour me documenter sur mon rôle et l'univers de Zero dark thirty, j'ai passé énormément de temps sur Internet à taper Al Qaeda, Ben Laden... Du coup, au moment où je me rendais un peu plus tard vers l'aéroport pour embarquer pour la Jordanie, j'avoue que je me demandais si je n'allais pas me faire m'arrêter. Je vous assure que j'avais tous les contrats du film dans ma poche! (rires) Sinon, parallèlement à ces recherches, j'ai bossé mes scènes avec mon prof d'Anglais qui m'a coaché. Il m'a déniché une application géniale pour travailler les accents avec une carte du monde où, selon la partie du globe où l'on clique, on entend la même phrase dite avec un accent anglais différent. L'idée était évidemment d'être crédible dans ce personnage censé être de nationalité yéménite. Mais il ne fallait pas pour autant qu'on sente la composition à l'écran et que l'accent prenne le pas sur le reste. Je devais donc m'en libérer en amont pour prendre les scènes comme elles venaient.
Jason Clarke, tortionnaire de Reda Kateb dans Zero dark Thirty.
Vous étiez inquiet avant votre premier jour de tournage?
Je savais instinctivement que tout allait bien se passer. Grâce à Kathryn. Le premier soir, on a diné ensemble et elle m'a trouvé les mots qui m'ont définitivement rassuré "Tu sais, on va avoir des choses difficiles à faire pendant la semaine. Mais si à n'importe quel moment tu te sens en danger, tu nous le dis et on arrête tout. On prend le temps pour en parler ensemble." C'est ainsi qu'un réalisateur vous donne envie de tout donner.
Quelle est la première scène que vous avez tournée?
Elle n'est pas dans le montage final du film: il s'agit de la scène de l'arrestation de mon personnage qui pouvait, en effet, être enlevée sans que cela nuise à la compréhension de l'ensemble. Mais c'était une bonne entrée en matière pour moi, notamment avec le directeur cascades d'Iron man qui avait tout préparé à l'avance. Cette précision anglo-saxonne est très agréable pour travailler. Il s'en dégage une mécanique dans laquelle on trouve une liberté comme acteur. Il n'hésitait pas à multiplier les propositions à Kathryn. On a passé toute la nuit à tourner cette arrestation et je me vois encore par terre en train de me faire rouer de coups par des policiers pakistanais et me demander alors que le jour se lève: "mais où je suis?". Et puis le week-end est passé, je me suis aéré l'esprit. Et, le lundi, on est vraiment rentré dans le vif du sujet avec les scènes de torture.
Avec Jason Clarke (qui joue l'un de mes interrogateurs), je me suis très vite senti en confiance. Nos méthodes de travail se rapprochaient pour cette manière de chorégraphier les choses qu'on va faire, de vraiment prendre le temps d'être précis et du plaisir à construire les scènes ensemble. Même chose avec Jessica Chastain.
Avec Kathryn, je retravaille même sans costume où elle veut quand elle veut!
On a évidemment tous des vies très différentes. Mais, sur le plateau, j'avais l'impression qu'on était des ouvriers du film avec un casque jaune sur la tête et qu'on travaillait ensemble et au même niveau. Le star system n'entrait pas au jeu. Après, concrètement, on tournait à 3 caméras -la première pour le champ, la deuxième pour le contre champ et la troisième qui prenait des détails- avec énormément de prises. Et pour chaque scène, on répétait avant de tourner avec Jason, Jessica, Kathryn, Mark et le chef opérateur qui ne parlait pas mais observait comment il allait adapter sa lumière.
Il y avait donc la possibilité de changer des choses par rapport au scénario?
Oui et c'était l'un des grands luxes du tournage. Par exemple, pour la scène où on me demande de révéler le jour d'un prochain attentat, et où je réponds "Dimanche" puis "lundi", "mardi", "mercredi"..., je ne devais au départ dire que "dimanche". Mais Mark est venu me voir, au moment des répétitions, pour me suggérer ce changement de dialogue qui modifie en profondeur le sens et l'ampleur de cette scène. Pour moi, Kathryn a énormément de points communs avec Jacques Audiard: à partir d'une base solide que constitue le scénario, l'un comme l'autre superposent des couches et prennent le temps de rajouter des choses.
A la fin du tournage, j'ai d'ailleurs dit à Kathryn: "Personne ne va me croire mais c'était un bonheur incroyable de tourner ces scènes de torture!" Morte de rire, elle m'a répondu que les gens croiraient surtout qu'elle m'avait payé très cher pour dire ça. Attention, ce tournage était physique, jusqu'à 12 heures par jour J'avais des bleus partout car je refusais les protections couleur peau que Kathryn me proposait par peur que ça se voit à l'écran. J'étais totalement embarqué dans cette aventure. Même si depuis Un prophète, j'ai l'impression de faire le tour du monde des prisons! (rires) Mais là encore, comme Jacques, en nous mêlant à de vrais prisonniers, Kathryn vous place dans une sorte de bouillon de culture. Elle a compris l'importance du décor sur la psychologie pour le réalisme des scènes. Et c'est là- dessus qu'elle bâtit son travail avec ses comédiens. Car on tourne un film, pas un documentaire.
"j'ai réalisé me trouver au milieu de quelque chose qui dépassait après le cadre du cinéma."
Avez-vous tout de suite pris conscience des polémiques que Zero dark thirty pourrait susciter?
Honnêtement, je n'en avais pas conscience. Jusqu'à ce que je prenne un verre avec l'un des trois cadreurs du film, un Iranien que Kathryn avait choisi après avoir vu son travail dans un documentaire. Et c'est lui qui le premier m'a dit: "attention, tu vas te retrouver au milieu d'un drôle de truc". Et voyant que je tombais des nues, il m'a commencé à me raconter la polémique déjà naissante, le choix de décaler la sortie du film après les élections américaines... C'est petit à petit que j'ai donc réalisé me trouver au milieu de quelque chose qui dépassait après le cadre du cinéma. Mais ça n'a pas changé la manière dont j'ai été sur le plateau.
On faisait un film comme un autre si on peut dire. Bien sûr, dans la scène où je me retrouve nu à 4 pattes avec un collier de chien, j'ai pensé aux images d'Abou Ghraib. Mais j'ai surtout senti qu'on était dans un film qui cherchait à rétablir une vérité historique. Je suis d'ailleurs admiratif des Américains pour leur manière de traiter leur histoire en direct et de poser le débat à vif sur la table. Et je peux dire que je suis assez fier d'être partie prenante d'un film qui rétablit des vérités historiques et qui pose problème. Car Zero dark thirty n'est pas un film banderole ou partisan. Je pense notamment à cette scène où l'on voit sur un écran télé Obama dire "Nous n'avons jamais employé la torture" juste après qu'on sort de plus de 20 minutes de scènes de torture à l'écran. Et je suis vraiment admiratif de Kathryn. Car après les Oscars de Démineurs, elle aurait pu se lancer dans un projet tranquille qui lui aurait assuré de l'argent jusqu'à la fin de sa vie...
Comment avez-vous vécu votre scène hors des séquences de torture?
Cette scène de repas et de dialogue champ, contre champ s'est faite en milieu d'après midi, après deux semaines de scènes de torture. Quand on m'a annoncé que ces dernières étaient terminées et que je n'allais plus retourner dans cette pièce, j'ai ressenti un soulagement qui doit se voir dans la manière dont j'y mange les fallafel. J'avais cette satisfaction de me dire qu'on était vraiment allé au bout de ce qu'on pouvait faire. Et cet état de soulagement m'a mis dans de bonnes dispositions pour jouer une scène plus posée
Qu'avez-vous ressenti à la découverte du film terminé?
Je tournais au Kenya quand j'ai dû m'arrêter une semaine après avoir pris un coup de Kalachnikov dans le nez. Et c'est pendant cette pause forcée qu'on m'a invité à l'avant première, à Los Angeles. J'ai donc pris l'avion et je me suis retrouve sur le tapis rouge à dire bonjour à Gandolfini et à voir Kathryn me serrer très fort dans ses bras en me remerciant. Pour cette projection, je n'avais qu'une angoisse: que transparaisse dans le film un côté un peu cowboy avec la fierté d'avoir tué Ben Laden. D'autant plus qu'en débarquant sur le tapis rouge, la publicist du film était venue vers moi pour me dire qu'elle avait comme directive que je ne fasse ni photo, ni interview car mon personnage suscitait la polémique. Mais j'ai été débarrassé de mes craintes dès les premières images. Sans compter qu'avoir ses scènes concentrées dans le début d'un film permet d'en apprécier pleinement la suite. Et j'ai vraiment été impressionné par le dosage entre un côté documentaire presque sec et l'ampleur de la mise en scène très cinématographique de Kathryn. Elle use de peu d'artifices -musique, effets spéciaux... - et pourtant, on a parfois l'impression d'être au coeur d'un western!
Vous aimeriez retravailler avec elle, j'imagine...
C'est drôle car depuis les premières scènes qu'on a tournées, elle n'arrêtait pas de me dire sur le plateau que j'aurais un rôle dans son prochain film. Et, en riant, je lui avais répondu "D'accord mais je veux un costard la prochaine fois!" Et, à l'avant- première, dès qu'elle m'a vu, elle me l'a répété : "toi, tu vas avoir un beau costume dans le prochain". Mais, avec Kathryn, je retravaille même sans costume où elle veut quand elle veut!
The accuracy of many of Dux's personal claims has been disputed, including his martial arts background, fighting in the "Kumite", and prior military service. According to the Los Angeles Times, the organization that allegedly staged the Kumite had the same address as Dux's house, and the trophy he claims to have won was bought by him at a local trophy store. This was disputed by Dux, who claimed the receipt was fabricated. He also claims his critics are part of a conspiracy to discredit him, led by ninjutsu master Stephen K. Hayes, whom Dux claims views him as a threat.
il s'est vanté de détenir le record étonnant de 56 victoires par KO dans un seul et même tournoi, ce qui fait dans ce tournoi au moins 55 phases avant la finale, soit un total de 2^56 participants au minimum (720,5 billiard).
Jairome a écrit :Seth McFarlane, c'est surtout le créateur de Family Guy et American Dad! qui sont deux dessins animés qui me font bien rigouler.si-ma-tante-en-avait a écrit :
Sinon, j'ai revu à l'aise hier la cérémonie des Oscars et j'ai découvert Seth Macfarlane. Un humour que j'aime, des piques assez bien placées et une certaine aisance. Je comprends pourquoi j'ai adoré Ted (le film et le passage aux Oscars). Certaines récompenses m'ont surpris. Voir par exemple Les Misérables choper l'Oscar du meilleur maquillage alors que dans les bandes annonces, on a juste des gens au visage sales et à la coupe de 7h du mat' le lundi matin. Les mecs de The Hobbit doivent l'avoir mauvaise.