Kieros a écrit :Une année qui a commencé très mollement, avec 3-4 très bons films mais pas grand chose à côté. Ca s'est amélioré au second semestre, avec 3 derniers mois très denses.
C'est marrant, mon sentiment est inverse (mais il faut dire que j'ai un peu laché l'affaire en deuxième partie d'année ...), ce que reflète mon classement, du reste. Je ne pousserai pas le vice à faire une note moyenne par trimestre

mais je suis à deux doigts (
that's what she said).
Et c'est toujours délicat de hiérarchiser des films vus il y a dix/douze mois, et dont il ne me reste plus grand chose. D'ailleurs, un film dont il ne me reste pas grand chose mérite-t-il de figurer dans un classement de fin d'année ? (autre que " le classement des films dont il ne te reste pas grand chose", bande de petits malins)
Qu'importe.
Bref, le classement en lui-même ne sera pas très fiable, par chance j'ai très exactement dix films qui partagent la note maximale cette année, leur hiérarchie relative reposant sur un algorithme donbi de comparaison deux-à-deux.
Année pas trop prise de tête sinon. Je me suis contenté de ce que j'ai vu, et ce que j'ai vu m'a contenté.
TOP 10 9
10) Twixt (Francis Ford Coppola)
Ouais je vais mal. J'apprécie plus les intentions du réalisateur que le film, je pense, toujours-est-il que j'adhère à cette approche je m'en foutiste, "j'ai fait un film, si jamais ça vous intéresse". C'est tout petit, ça passe tout seul
(that's what she said), tu sens que faire un chef un chef d'oeuvre n'a jamais fait partie du cahier des charges et je me demande bien pourquoi je considère ça comme une qualité ? Je me suis bien amusé, je me suis vraiment bien amusé
9) Marcia Marcy May Marlene (Sean Durkin)
Virgin Suicides chez les redneck. Il est amusant de constater que ce film ressemble autant à un Kore-Eda (je pense surtout au chiantissime Distance) qu'à un Rob Zombie (style Halloween). C'est pas banal.
8) La taupe (Tomas Alfredson)
C'est froid, c'est triste, c'est griiiiis, et en fait j'ai beaucoup pensé à Patlabor 2. A ma gauche, un film d'espionnage. A ma droite, un film de gros robots. Ici, on pense gadgets, smokings, voitures et poules de luxe. Là, on imagine des combats, des cyborgs, des immeubles qui s'effondrent. Et au final, dans les deux cas, de vieux monsieurs discutent pendant deux heures sous un ciel souvent gris.
Fuck yeah
7) Killer Joe (William Friedkin)
Dont la démarche m'évoque un peu Twixt. De vieux monsieurs derrière une caméra incontinente, qui ne retiennent plus le flux de leurs images. Tant pis si ça doit aboutir à une MILF qui suce un pilon de poulet.
6)I Wish (Hirozaku Kore-Eda)
Là, j'avoue, je vais être incapable d'argumenter. Je ne me souviens PLUS TROP de ce qu'il se passe dans ce film et JE SUPPOSE qu'il est numéro 6, notamment parce que son setting "quotidien via le prisme de l'enfance + Le Japon contemporain + musique casse-couille" lui assure automatiquement un certain nombre de points.
Cependant, d'apprendre qu'il s'agissait d'une opération promotionnelle pour le prolongement du TGV dans la région en efface un peu l'empreinte. Quand tu comprends que le sympathique chef de gare -
notre personnel est à votre disposition et les nombreux plans sur les champs de blé -
mais non ce tunnel de béton ne défigure pas du tout du tout la région voyons sont là pour une raison bien précise. Imaginez un remake des 400 coups qui se situe dans l'aéroport de Notre Dame des Landes.
Bref, au niveau réthorique, c'est "Le Triomphe de la Volonté", mais avec des enfants (note aux producteurs qui nous lisent : je paierais
très cher pour aller voir "Le triomphe de la Volonté" avec des enfants. Dans tous les sens du terme :pedobear:)
Ce dernier paragraphe m'a foutu en rogne, je sors donc
I Wish de mon Top, qui par conséquent ne sera plus qu'un Top 9.
5) Adieu Berthe ou l'enterrement de Mémé (Bruno Podalydès)
Il y a pourtant au point de départ de ce film tous les ingrédients pour produire une comédie de quadra avec Marc Lavoine, ou pire, un film de Catherine Corsini. Au lieu de ça, une comédie puérile, profondément mélancolique, sur l'âge adulte et ses renoncements, où le couple est le dernier refuge de l'enfance.
4) Oslo, 31 Aout (Joachim Trier)
Ce film doit beaucoup ressembler à ce que ressent un scandinave juste avant que le soleil ne se couche. Pour six mois.
3) Le Territoire des loups (Joe Carnahan)
EH OUAIS LES GARS §§§

Et je remarque que c'est un peu l'anti Oslo, 31 Aout. Une
élégie de la bagarre, puissamment illustrée, qui m'a laissé les mains moites et les tripes en vrac. Et le deuil du personnage de Liam Neeson fait écho au deuil de Liam Neeson. Intense, incarné, enragé, un film où même les poèmes évoquent la castagne. Après les dispensables Mi$e à prix et L'Agence tout risque, ça fait plaisir de revoir Carnahan sur un projet de cette qualité.
2) Take Shelter (Jeff Nichols)
En tous cas dans l'interprétation que j'en fais : l'amour, la famille, la communication, ne produit que de l'anxiété, et nous apportera l'apocalypse. L4APOCALYPSE§§§§§ AHAHAHAHAH.
Blague à part, j'apprécie tout particulièrement la manière dont Jeff Nichols relie l'americana avec des éléments qui lui sont a priori plutôt étrangers (Shakespeare dans Shotgun Stories, un vernis "fantastique" ici)
1) The day he arrives (Hong Sang-Soo)
En admiration totale devant ce film qui, sans scénario et avec un minimum d'effets, à peine quelques recadrages, de rares intrusions musicales, parvient à suggérer qu'il y a un mystère, quelque chose d'essentiellement grave et d'insaisissable qui se noue derrière l'inanité d'un quotidien.
Chronicle,
Looper,
Margin Call feraient un convaincant 10ème.
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FLOP
3) Les infidèles
J'étais un des seuls mecs dans la salle, remplie de lectrices de Cosmo, et je me suis pris en pleine gueule la notion de "public cible". Essayer de pécho à la sortie d'une de ces séances est un défi à la haute de
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2) The Dictator
Qui est le vrai numéro 1, le Super Timor, une catastrophe qui donne envie d'embarquer Borat et Brüno dans ce classement, tant il signifie la chute de la maison Cohen. Seulement ...
1) ... Radiostars
ne devrait figurer nulle part, et certainement pas là. Antipathique plutôt que nul, dans une veine hipster déjà ringarde et qui fait mine d'être trop cool pour toi, il mérite l'oubli et l'indifférence (qui sont d'ailleurs les autres prénoms de Manu Payet). Mais, ma colloc y fait de la figuration, il prend donc symboliquement la première place de ce classement, et de beaucoup d'autres.