
J'ajoute une Daniele Evenou

Edit : Evelyne Leclercq ?
Les acteurs francais trop payes
POLÉMIQUE – D'après Vincent Marval, un producteur et distributeur français…
Une tribune qui dénonce et qui pourrait faire parler dans les prochains jours alors que le bilan n’est pas glorieux pour le cinéma français en termes d’entrées en 2012. Vincent Marval, producteur et distributeur pousse dans Le Monde un coup de gueule contre les acteurs français qu’il juge trop payés.
Ce qui conduit à avoir un coût de production de film trop élevé. «Après les films des studios américains, la France détient le record du monde du coût moyen de production: 5,4 millions d'euros, alors que le coût moyen d'un film indépendant américain tourne autour de 3 millions d'euros», note Vincent Marval, soulignant que ce «coût moyen ne baisse jamais», malgré la chute des audiences TV et du marché de la vidéo.
Il met notamment en cause Dany Boon qui, selon lui, toucherait un cachet de 3,5 millions d’euros pour son prochain film, Le Plan parfait, «dont les entrées ne seront pas suffisantes pour son salaire!». Et «un million pour quelques minutes dans Astérix, film qui fait exploser le ratio entrées/cachet/minute à l'écran...», attaque-t-il encore le comédien des Ch’tis.
François-Xavier Demaison mieux payé que Benicio Del Toro
D’ailleurs, insiste Vincent Marval, «à part une vingtaine d'acteurs aux Etats-Unis et un ou deux en Chine, le salaire de nos stars, et encore plus le salaire de nos moins stars, constitue la vraie exception culturelle aujourd'hui», «Les acteurs français sont riches de l'argent public et du système qui protège l'exception culturelle»,écrit-il encore. Il cite des exemples frappant: «Savez-vous que Benicio del Toro, pour le Che, a touché moins que François-Xavier Demaison dans n'importe lequel des films dans lesquels il a joué ?Que Marilou Berry, dans Croisière, touche trois fois plus que Joaquin Phoenix dans le prochain James Gray? Que Philippe Lioret touche deux fois plus que Steven Soderbergh et sept fois plus que James Gray ou Darren Aronofsky?»
Il ajoute que les stars françaises qui tournent à Hollywood acceptent des cachets beaucoup plus bas que ceux qu’ils touchent en France. Ils se contentent de cachets de «500 000 à 2 millions d'euros, alors que, dès qu'il tourne dans un film américain, dont le marché est mondial, il se contente de 50 000 à 200 000 euros» alors même que le marché d’un film français est beaucoup moins étendu que celui d’un film américain. «Dix fois moins de recettes, cinq fois plus de salaire, telle est l'économie du cinéma français», accuse encore le producteur, mettant en cause le système de financement du cinéma français qui repose sur l’aide publique directe et l’aide privée indirecte (obligation d’investissement).
Un système mis en cause
Un système qui abouti à une surévaluation globale du cinéma français et permet aux acteurs, alors que les films sont rarement rentables («Sur le top 10 des films d'une économie qui en concerne 220, un seul est rentable»), d’avoir des cachets très importants.
«Limitons à 400 000 euros par acteur - et peut-être un peu plus pour un réalisateur -, assorti d'un intéressement obligatoire sur le succès du film, le montant des cachets qui qualifient un film dans les obligations légales d'investissement des chaînes de télévision. Qu'on laisse à Dany Boon un cachet de 10 millions d'euros, si telle est véritablement sa valeur marchande. Mais alors que ce soit en dehors de ces obligations. Et redonnons ainsi à notre système unique et envié sa vertu en éliminant ses vices.»
L’Acteur Sam Karmann répond à l’Article du monde de Vincent Maraval traitant des salaires exorbitants de certaines stars françaises...
"Cher Vincent Maraval Je pense que votre article dans le Monde suscitera des réactions qui vont faire gonfler votre boite mail et la rumeur parisienne. En tous cas je le souhaite. En cette période de crise quand on parle d’argent et quelque soit le secteur, les passions sont vives. En ce qui me concerne -et à part le titre de votre article que je trouve mensonger parce que partiel- : "Les acteurs français sont trop payés" je le trouve évidemment pertinent et vous avez le courage de jeter enfin le pavé des salaires exhorbitants dans la mare de notre cinéma national. J’y souscris. Mais vous auriez du aller plus loin.
Et en premier lieu, plutôt que de parler des acteurs, vous auriez du écrire en guise de chapeau : "Les vedettes françaises sont trop payées". C’est vrai. Les 50 vedettes ? Les 30 vedettes ? Les 10 vedettes ? Leur nombre n’est pas le plus important au regard du fait qu’ils sont incontournables. C’est ça qui pose problème, qu’on ne puisse (ou très difficilement) monter un film sans qu’il y ait au moins un "bancable" dans la liste. Combien sont-ils ces bancables ? Entre 3 et 5 par génération. Car les autres, tous les autres, les acteurs pas vedettes, les petits, les moyens, les sans grade à l’échelle du box-office, les 20.000 autres, intermittents, qu’ils soient inconnus ou même un peu connus voire reconnus du grand public (comme votre serviteur par exemple), savons que nos cachets ont été divisés pas 2 depuis les années 2000. Et je ne parle pas de l’écrasante majorité des acteurs qui composent les listes artistiques des films et qui sont payés moins de 1000€/jour.
A la télévision où les salaires des rôles principaux ont servi de variable d’ajustement aux productions qui diminuaient leur coût au fur et à mesure que les diffuseurs diminuaient leurs financement. Ne pouvant baisser la grille des salaires des équipes techniques protégés par une convention collective forte et respectée, on a non seulement divisé le montant mais également diminué le nombre des cachets en augmentant le temps de travail de leurs journées. On tourne soi-disant un 52’ en 10 ou 11 jours, mais en comptant les heures sup on tourne entre 12 et 14 jours avec les acteurs en tête de casting considérés comme "bien payés" qui tournent 10 voire 12 heures par jour en abattant 5 à 7’ utiles par jour. N’ayant pas le choix, les producteurs préfèrent payer les heures sup des équipes techniques, raboter sur le nombre de cachets des acteurs et comprimer leurs journées…
Quand au cinéma pour faire en sorte que des films indépendants (1, 2, 3 M€) puissent se faire, on nous explique que nos salaires doivent être mis pour partie en "participation", c’est à dire payé si le film est amorti… On sait tous ce que cela veut dire.
Et pour finir la boucle, que dire des techniciens qui -parce qu’heureusement encore payés au tarif syndical à la télé- peuvent s’offrir de faire du cinéma à moins 10, 20, 30 ou 50%. Pour faire en sorte que le film se fasse toute la chaine fait des efforts pendant que les "stars" prennent leurs cachets. Que penser d’un film où les équipes sont à moins 10% ou 20% avec en vedette un bancable dont on sait qu’il va toucher entre 500K€ et 1M€ … ?
La faute au système bien sûr, qui comme vous le dénoncez, réclame des "noms" pour monter le financement en sachant pertinemment que ce n’est évidemment pas une garantie du succès du film en salle. Mais qu’il est dans le cahiers des charges des diffuseurs de justifier une promesse -devenue chimérique- d’audimat quand le film passera à la télé.
Pour finir, je pense que si votre analyse est pertinente, le titre de cet article est si maladroit qu’il va une fois de plus conforter l’idée fausse que les acteurs sont des nantis et mettre en péril le statut si fragile mais si indispensable des intermittents perçus comme des enfants gâtés. Ne cassons pas ce système extraordinaire qu’est l’intermittence, la redistribution du CNC et l’obligation des diffuseurs de financer le cinéma.
Comme partout dans la société et dans ce monde financiarisé à tout crin, rien ne va plus quand "le patron-vedette" gagne 1M€ tandis que "l’acteur-ouvrier" qui vient lui donner la réplique gagne le smic.
PS : à la décharge de V. Maraval, le titre du papier extrêmement polémique a été écrit par la rédaction du Monde.
François-Xavier Demaison mieux payé que Benicio Del Toro
Le Vieux Buk a écrit :Ah, vous en avez parlé ?![]()
J'ai pas le temps (ni évidemment l'envie) de développer, je me contenterai donc de dire que ce billet de Maraval me réjouit, qu'il a bien raison d'avoir pondu ça, qu'il l'a pondu à un moment clé, et qu'il n'y va pas assez fort encore
si-ma-tante-en-avait a écrit :J'ai aimé The Compaign et j'ai aimé.
Il faudrait que je vois Anchorman, qui a une réputation assez délirante et est, paraît-il, son meilleur filmsi-ma-tante-en-avait a écrit :J'aime beaucoup l'humour de Will Ferrel.
J'ai adoréLe Vieux Buk a écrit :Il y a des très bonnes critiques pour Django Unchained(bon, le précédent Dark Kight Rises incite à un peu de retenue de ma part).
J'ai lu ça et là que le montage était un peu moins génial que les Tarantino habituels, mais c'est malheureusement normal puisque l'excellente monteuse Sally Menke est morte il y a un an et demi...
Kieros a écrit :Il faudrait que je vois Anchorman, qui a une réputation assez délirante et est, paraît-il, son meilleur film
Je l'ai vu, et je suis passé à côté :-| On dirait Ma nuit chez Maud (que j'ai aimé) mais en plus hermétique. Du Rohmer en level hard. Dommage pour moi.G.bédécarrax a écrit :Moui alors je crois qu'il me manque justement le tampon Lelouch pour obtenir l'accès au salon Mémé Channel VIP, et le seul rapprochement que je peux faire avec le Resnais, c'est qu'il est en noir et blanc et qu'à un moment ils sont dans une chambre. Donc je peux pas trop surenchérir.Kieros a écrit :(J'ai fait l'impasse après avoir lu une critique dithyrambique qui l'injuriait avec des qualificatifs du type "Lelouch coréen" ou "Séoul mon amour")
En fait je crois que je n'en ai pas parlé à cause d'une épouvantable flemme parce que je suis conscient que mon opinion à son égard pourrait assez peu faire office de conseil. J'ai adoré, il m'a laissé aussi mélancolique qu'euphorique, cool story bro', je n'ai rien de raisonné à proposer au sujet de The Day He Arrives, je n'ai pas envie de toucher au souvenir miraculeux que j'en garde.
(Et j'aurais peur de me rendre compte qu'il s'agit d'un film affreusement misogyne)
(Rapidement : j'ai trouvé ça formidable. C'est très sensoriel, sans pour autant avoir recours aux standards de mises en scène naturalistes qui sont ceux du cinéma d'un Kechiche ou d'un Kore-Eda - probablement parce qu'ils ne cherchent pas à traduire le même genre de sensations. The Day he Arrives, comme semble-t-il l'essentiel de l'oeuvre de Hong Sang-Soo, est un film sur l'ivresse. Peut-être même plutôt sur le besoin d'ivresse. Qu'il s'agisse d'alcool, de femmes et de peinture, d'une clope à l'entrée d'un bar, ou tout simplement du vent frais sur le visage (il n'y a que chez Kitano que j'ai entendu les vagues comme j'ai pu les entendre dans In Another Country), qu'il s'agisse de l'envie de boire ou de l'envie d'avoir soif. Après, malheureusement, s'il fallait le rapprocher d'un cinéaste français mort ou apparenté, il s'agirait plutôt de notre ami RohmerMême si ce serait aussi un violent contresens, car on n'y trouve pas la même distance ironique, le regard de sociologue pervers. Mais les régimes d'image sont comparables)
Une bombe !urba a écrit :J'ai adoréLe Vieux Buk a écrit :Il y a des très bonnes critiques pour Django Unchained(bon, le précédent Dark Kight Rises incite à un peu de retenue de ma part).
J'ai lu ça et là que le montage était un peu moins génial que les Tarantino habituels, mais c'est malheureusement normal puisque l'excellente monteuse Sally Menke est morte il y a un an et demi...
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Mais je suis un fan hardcore de Tarantino aussi![]()