T'as rien à dire sur les jeux vidéo ? T'es ici chez toi...

[Nico Lozzi]

Je me répète mais, pour obtenir un jeu qui raconte quelque chose de fort tout en reprenant les codes du cinematic plateformer, il faut aller chercher du côté de Inside.

J'ai fait Limbo il n'y a pas longtemps, je ne l'ai pas trouvé extraordinaire. Du coup, je suis pas trop chaud pour Inside

Inside est très supérieur à Limbo, qui ressemble davantage à un exercice de style. Cela dit si ça t'a vraiment rebuté, j'ai peur que Inside te laisse malgré tout insatisfait. On a déjà pu constater sur ce forum que les cinematic plateformer est un genre clivant, qui ne plait pas à tout le monde. Tu as déjà essayé les Little Nightmares par exemple ?

[PoF]

Ce qui m'énerve avec Limbo et qui m'énerverait sûrement aussi avec Inside, c'est pas tant que ce soit un platformer (et pour comble, c'est mon genre de prédilection), c'est l'ambiance dépresso darko psychologico déprimo mélancolo mon vier.

J'aime quand c'est amusant et joyeux, même s'il se passe des trucs horribles, j'en ai marre que la mode actuelle des jeux vidéo soit dépressive et horrifique. Je veux pas de maison délabrée, je veux pas de monstre caché dans le grenier, je veux pas qu'on fasse appel à mon cerveau reptilien et à mes peurs refoulées depuis l'enfance, je veux juste jouer à un jeu vidéo.

Qu'on me donne des jeux narratifs joyeux, avec des morts si vous voulez, mais joyeux. Donnez-moi Ace Attorney, donnez-moi Danganronpa, donnez-moi Nonary Game, donnez-moi Ghost Trick, donnez-moi To the Moon (et Dieu sait qu'on n'est pas sur du super bonheur !!), donnez-moi Tangle Tower.

Mais qu'on arrête de me faire chier avec des développeurs qui se branlent sur leur dépression pendant 10h de jeu, pitié, qu'ils fassent ça dans leur coin.

[Nico Lozzi]

Wow, ben... c'est radical
Etant fan d'horreur psychologico-zarbi que ce soit en jeu vidéo, cinéma, littérature, BD, je ne peux que... pas souscrire.

Et autant je comprends qu'on n'aime pas, autant je pige pas bien pourquoi considérer que c'est de la branlette ? En fait j'ai du mal avec le concept-même de "branlette" pour discréditer un truc qu'on n'aime pas. C'est un certain registre, bon OK il me semble que tous les registres ont le droit d'exister. Ils ne convoquent pas le même type d'affects, et on a le droit d'avoir des affects qui nous parlent et d'autres qui nous parlent moins. Perso je me sens éclectique : j'ai aucune envie de me fermer des portes avec des fictions sous prétexte qu'elles seraient trop ceci ou pas assez cela. Si c'est de qualité, je prends.

[PoF]

Ah non mais ils ont le droit d'exister, j'aime simplement pas ça et en ce moment ils inondent l'offre et de fait, rendent la demande floue.

[Juliensw]

Inside est très supérieur à Limbo, qui ressemble davantage à un exercice de style. Cela dit si ça t'a vraiment rebuté, j'ai peur que Inside te laisse malgré tout insatisfait. On a déjà pu constater sur ce forum que les cinematic plateformer est un genre clivant, qui ne plait pas à tout le monde. Tu as déjà essayé les Little Nightmares par exemple ?

Rebuté, non.
J'en avais entendu beaucoup de bien, je suis content de l'avoir fait.
Peut être trop tard, peut être que j'avais déjà vu trop d'images du jeu, je n'ai sûrement pas assez adhéré à l'ambiance, ni au gameplay minimaliste.
Au final, j'ai trouvé le jeu bien mais sans plus.

Je n'ai jamais fait les Little Nightmares.

[Kieros]

J'ai tenté le Uncharted 1 remake : ouah comme c'est nul.

Ca commence déjà moyennement et c'est de plus en plus nul et décevant au fur et à mesure que ça avance, on se croirait dans une campagne électorale de LFI. Les derniers chapitres avec les goules sont dé-gueu-lasses les amis, c'est à te dégouter du jeu vidéo. Incroyable d'avoir pu lancer une licence avec un jeu de merde pareil, le 2 c'est un chef d'oeuvre à côté. J'ai ragequit avant la fin.

[PoF]

C'est possible de commencer directement par le 4 ? J'ai toujours été curieux de cette licence, elle a tout pour m'emmerder sur le papier mais en même temps quelque chose me dit que ça doit être bien

[Kieros]

J'ai juste fait le 1 et le 2 donc ne saurait pas dire sur le 4, mais ma foi le scénario est tellement sans intérêt et facile à comprendre que je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas

[G.bédécarrax]

Je le trouve pas mal du tout, le 1 (même si je suis d'accord pour dire qu'il est daté, et sa fin ratée). Dans le niveau de difficulté le plus bas qui soit, cela va sans dire.

C'est possible de commencer directement par le 4 ? J'ai toujours été curieux de cette licence, elle a tout pour m'emmerder sur le papier mais en même temps quelque chose me dit que ça doit être bien

Le 4 :
- est le moins bien rythmé du lot (et garonne haha)
- repose sur l'attachement qu'on peut ressentir pour la galerie de personnages.
- marque un tournant semi-dépressif pour une série jusqu'ici résolument pulp, démarche dont on sait que tu la déprouves fortement

Donc c'est un gros non

En revanche, celui avec les gonzesses (Lost Prophecy ? Lost Legacy ?) fonctionne plutôt bien en standalone, malgré quelques liens avec la série principale.

[Kieros]

Je le trouve pas mal du tout, le 1 (même si je suis d'accord pour dire qu'il est daté, et sa fin ratée). Dans le niveau de difficulté le plus bas qui soit, cela va sans dire.

Il n'a aucune variété dans son level design ni dans son gameplay C'est jungle-fusillade-ruine-fusillade-jungle, je crois que même Tomb Raider 1 était plus varié. Et plus ça avance, plus ils foutent des ennemis, rendent leur environnement plus D4rK,j'ai été très surpris de leur manque d'imagination.

A un moment, après un rebondissement aussi navrant qu'attendu, Nate sort une punchline du style "Attends, on est dans un film ou quoi ?" (punchline elle aussi, également aussi navrante qu'attendue :yodawg:). J'ai pris ça pour un aveu des devs, bien conscients du faible intérêt video-ludique de leur jeu.

Après, c'est techniquement encore solide et fluide, c'est du bel ouvrage à ce niveau, mais je le classe vraiment très bas au niveau shooter 3D (il est très peu plateformeur en définitive) - quelque part entre RE5 et Gears of War sur mon échelle perso (ces derniers ont de meilleurs séquences de fusillades, cependant). C'est rageant car j'ai perdu 10h de ma vie (sur les 200 000 maximum qu'il me reste) sur ce jeu débile qui me laissera que des mauvais souvenirs, alors que j'aurais pu jouer à un autre mauvais jeu autre chose. D'ailleurs, je vais jouer à Uncharted 3.

[G.bédécarrax]

Il n'a aucune variété dans son level design ni dans son gameplay

Je suis pas tout à fait d'accord. La rareté en munitions (qui oblige à sortir se ravitailler, à composer avec le matos qui traîne) fait naître une obligation de mobilité et un sentiment d'urgence assez nouveaux à une époque où les cover shooters étaient encore surtout des guerres d'attrition avec une touche de contrôle de foule. Ça ne porte pas le jeu jusqu'à la fin, la faute à des arènes qui se ressemblent trop et à une montée en difficulté trop itérative, mais ça permet (contraint plus que ça ne permet, d'ailleurs) des approches variées à une même problématique.

C'est rageant car j'ai perdu 10h de ma vie (sur les 200 000 maximum qu'il me reste)

(J'évite de me les représenter de la sorte, ça a tendance à réduire le nombre maximum )

D'ailleurs, je vais jouer à Uncharted 3

Le pire de la série pour moi, mais vu qu'on en a une appréciation quasi-opposée, il n'est pas exclu que ce soit ton préféré

[PoF]

Mmh... Je demandais ça parce que je crois que seul le 4 est sur Steam.

Bon, je vais zapper, c'est pas comme si j'avais pas 20 jeux dans ma wishlist Steam, déjà.

[G.bédécarrax]

Je crois que les deux sont dispos en un seul pack, mais je sais pas si on peut les acheter séparément

[Juliensw]

Je suis en train de jouer à Shadow Gambit, le dernier* jeu de Mimimi Games. Même si c'est toujours la même interface que Shadow Tactics et Desperados III, ils ont décidés de bousculer pas mal de chose : on est chez les pirates cette fois, mais des pirates maudits, du coup, ils se sont laissée aller sur les capacités des perso. Et les perso, il y en a 8, et on peut choisir n'importe quelle combinaison de départ (parfois, un perso est imposé). Il y a moins de map, une dizaine, mais elles sont vraiment grandes, et en général les missions sont assez courtes donc on ne parcours qu'une partie de la map. Et du coup il y a plusieurs missions différentes sur une même map.
On peut aussi choisir le point de départ et le point de sortie.
Je sais pas comment ils ont fait, mais ils ont réussi à vraiment équilibrer le truc. A chaque nouvelle compo, je prend plaisir à modifier ma façon de jouer.
Si vous avez apprécié les jeux précédents, vous pouvez y aller les yeux fermés

* : le tout dernier
Ils étaient partis sur de l'auto-édition pour ce jeu là, et ils n'ont plus le courage de repartir sur le dev d'un nouveau jeu en même temps que la recherche de fonds. Je suis deg, j'adorais ce studio

Bon bon bon...je parle des Baldur's Gates et jeux Play sortant sur PC que je ne trouve pas le temps de faire.
Mais en même temps je viens de me finir Shadow Gambit à 100%, tous les badges (c'est des contraintes supplémentaires, quand on les cumules, ça donne des niveaux bien retors ), DLC compris...175h pas étonnant qu'il ne reste plus de temps pour le reste

[Kieros]

Je confonds Ethan Carter et Edith Finch. C'est lequel le mieux à faire ?

[G.bédécarrax]

Edith Finch
(enfin je n'ai pas joué à Ethan Carter )

[Kieros]

Pas très emballé par Ethan Carter, le peu que j'y ai joué

Edit Finch : il y a aussi Dear Esther, un autre jeu en E que je confonds

[PoF]

C'est bien genre bien bien Édith Finch ? Je me souviens avoir lorgné dessus il y a quelques temps et m'être dit "oh et puis non" mais je me souviens plus du tout pourquoi.

[bueno_coco]

J'avais lu ici même des avis dithyrambiques dessus

[G.bédécarrax]

C'est :
- du réalisme magique.
- un recueil de nouvelles (vidéoludiques).

On y trouvera du gameplay signifiant, véhicule narratif plutôt que ludique, et malgré ses atours de "walking simulator", ça en dépasse allègrement le canevas, car on ne passe pas le plus clair de son temps à examiner des cendriers.

[Nico Lozzi]

C'est très très beau. Un des meilleurs jeux narratifs que j'ai fait.

[PoF]

Ok je mets dans la liste de souhaits.

Tiens Nico toi qui es vachement calé en jeu narratif, t'as joué à Night in the Woods ? Quand tu fais des recherches sur les walking sims et ce genre de style ultra narratif, il ressort toujours dans les commentaires comme un chef d'oeuvre etc.

C'est vraiment bien ou c'est un peu trop "simulateur de discussion pseudo-philosophique d'adolescent" comme j'ai pu le lire ça et là ?

[G.bédécarrax]

ou c'est un peu trop "simulateur de discussion pseudo-philosophique d'adolescent" comme j'ai pu le lire ça et là ?

Non c'est totalement badin et terre à terre, dans ses enjeux (la jeunesse desoeuvrée d'une rust belt sans perspectives) comme dans ses dialogues. Ça ressemble à du Scott Pilgrim en moins hip. J'ai trouvé ça super, bien qu'un peu longuet.

[Pigboss]

Quelqu'un a testé le jeu Avatar? Je lis un peu partout c'est une version édulcorée de la licence Far Cry mais comme je n'y ai jamais joué je ne sais pas à quoi m'attendre.

[Nico Lozzi]

Tiens Nico toi qui es vachement calé en jeu narratif, t'as joué à Night in the Woods ? Quand tu fais des recherches sur les walking sims et ce genre de style ultra narratif, il ressort toujours dans les commentaires comme un chef d'oeuvre etc.

C'est vraiment bien ou c'est un peu trop "simulateur de discussion pseudo-philosophique d'adolescent" comme j'ai pu le lire ça et là ?

Aucune idée, j'ai pas fait tout simplement parce qu'il n'a jamais été porté en français et que pour ce genre de jeu ça me gonfle de ne pas être dans ma langue naturelle.

[PoF]

Ah c'est marrant, moi qui suis plutôt un afficionado de la VF pour les films et séries, pour les jeux vidéo, j'ai vraiment du mal et encore plus pour les jeux indépendants !

Je sais plus quel jeu narratif indé j'avais commencé en Français mais première phrase, déjà une faute d'orthographe...

[Nico Lozzi]

J'ai un rapport compliqué avec l'anglais dans les arts narratifs. J'ai eu (comme tout le monde ?) ma période puriste/pédante en ce qui concerne ciné, séries et JV, puis en effet ça m'est passé parce que je me suis rendu compte qu'on avait d'excellentes VF, qui même me touchent davantage niveau émotionnel voire sont meilleures que les originaux (chez Disney par exemple).

Le problème avec le JV, c'est qu'en effet les bonnes traductions/localisations sont rares (même de jeux français parfois !! ça me rend dingue entre parenthèse, moi qui rêve de faire du narrative design de JV j'ai du mal pour l'instant parce que je ne maîtrise pas assez l'anglais et on demande aux ND d'écrire direct en anglais !). MAIS je ne suis plus le joueur d'avant. Depuis que j'ai des enfants, le JV est devenu pour moi une activité tardive, courte et dans laquelle je ne peux plus m'investir en profondeur. Donc déjà que j'ai pas la patience d'apprendre des règles et des gameplay compliqués, si en plus c'est en anglais et que j'ai un effort constant de traduction à faire alors là laisse tomber je renonce direct.

Pour certains de mes jeux préférés des dernières années, j'ai attendu qu'une traduction française existe pour m'y plonger (je pense à Disco Elysium ou RimWorld par exemple).

[Kieros]

J'ai vu pas mal de retours joueurs plus mitigés, notamment la frange MGS canal historique avec le désormais classique "c'est un bon jeu mais un mauvais MGS" (parce que scénaristiquement assez chiche, alors qu'il promettait de boucler la boucle).

C'est nul ?

Death Stranding, c'est en tous cas une expérience parfaitement désagréable pendant les dix premières heures, où le gameplay comme le scénario t'agressent de nouveaux concepts toutes les cinq minutes. Ca s'améliore ensuite, mais en trichant : au lieu d'habiller la marche d'enjeux (autre que "marcher tout droit"), on te donne les moyens de t'en passer. Le jeu cesse alors d'être pénible, pour devenir juste un peu chiant.

Death Stranding a le même problème que MGS V : un gameplay gâché par sa boucle, trop verbeuse et chronophage. Concrètement, ç'aurait pu être un simulateur de randonnée, entre Minecraft et Breath of the Wild, où ton équipement te permet de répondre de façon créative aux problèmes posés par le terrain. Et je n'exclus pas qu'il le soit, mais il faut être capable de se discipliner et d'ignorer toutes les incitations au grind. Le jeu s'articule de la manière suivante :

• On charrie une livraison jusqu'à une station-relai. Un trajet va présenter différents types difficultés :

• • l'environnement : une rivière à traverser, une montagne à gravir, un ravin à franchir, le vent qui t'épuise, les roches qui niquent tes grolles, etc. Ma partie préférée, même si le jeu ne demande pas une énorme créativité non plus.

• • Les échoués (hein ?) : des êtres surnaturels reliés à la Grève (hein ?), qu'il faut éviter plutôt que combattre. Quand un échoué tue un humain, il provoque une néantisation (hein ?), qui se traduit par une hausse drastique du taux de chiralium dans l'air (hein ?) et, in fine, une explosion gigantesque. Sauf le héros qui, atteint d'un DOOMS (hein ?) de stade 5, est un rapatrié : quand il meurt, il se réveille dans l'Abysse (hein ?), l'occasion de réunir son kâ et son hâ et revenir à la vie.

• • Les MULEs (ou Homo gestalts), antagonistes avec une backstory pour le moins originale : anciens livreurs rendus inutiles depuis que leur emploi a été automatisé, en mal d'ocytocine ils sont devenus accros ... à la livraison. C'est à dire qu'ils se précipitent vers toi pour te dépouiller, en véritables arabes du futur. Le jeu déploie ici sa dimension infiltration(bof)-action(OK), guère passionnante mais qui présente une petite originalité : dans le monde de Death Stranding, les cadavres doivent être brûlés asap, sous peine de déclencher une néantisation-hein? capable de réduire une ville à néant. A chaque ennemi que l'on tue, il faudra donc au plus vite transporter le cadavre jusqu'à la station d'incinération la plus proche (et elle n'est jamais très proche), sous peine de déclencher un game over. Heureusement, les humains du futur ont mis la main sur le stock de LBD de La Nation Française™, et on dispose aussi d'un arsenal globalement pas trop létal, notamment un lance-bolas assez amusant à l'usage.

• Une fois la livraison effectuée, l'agent sur place va t'attribuer un certain nombre de likes (littéralement), en fonction de la qualité de ton travail : est systématiquement évalué l'état du chargement, qui a pu être abimé par les péripéties provoquées par les obstacles sus-nommés (et par les timefalls - please don't ask), ainsi que d'autres critères qui dépendent de la livraison (durée du trajet, quantité livrée, ou bien, s'il s'agit d'une pizza, est-ce qu'on a pris soin de la porter à l'horizontale)

• Chaque station de distribution nous attribue une note de livreur, qui va de 1 à 5 étoiles et qui augmente au gré des likes reçus par toutes les livraisons qu'on y a effectuées. Chaque étoile obtenue débloque potentiellement un nouveau gadget (ou une upgrade pour un existant) et offre de nouvelles ressources utilisées par les différentes constructions du jeu (j'y reviendrai).

C'est ici que ça coince. On a alors le choix entre deux possibilités :

• Accepter ensuite la prochaine livraison qui fait avancer la trame de l'histoire et tracer sa route jusqu'au prochain relai. Probablement le meilleur choix, mais outre les gadgets que l'on n'aura pas, on passera aussi à côté de pas mal de PNJs et de jolis décors.
• Accepter plutôt des livraisons optionnelles et augmenter, au prix d'interminables aller-retours, la note des stations-relais découvertes jusqu'ici. C'est ici qu'intervient la dimension Minecraft communautaire du jeu.

Dès lors que l'on a relié une station au réseau des "United Cities of America", on débloque alors la possibilité de bâtir, dans sa zone, un certain nombre d'éléments : ça peut être un pont pour franchir un fossé ou une rivière, un générateur pour recharger la batterie de tes véhicules ou encore un abri contre la pluie. Le premier trajet se fait donc de manière laborieuse, en éclaireur, et les suivants seront facilités par les constructions que l'on aura ajoutées.
D'autant que celles-ci sont partagées. En reliant la station au réseau, on révèle également les constructions faites par les autres joueurs. Certaines sont d'ailleurs collaboratives, conformément au thème du jeu de s'aider les uns les autres bordel de merde. Là, par exemple, ça fait quinze heures qu'on construit une autoroute, salopant au passage de somptueuses terres brulées au vent des landes de pierre. Avec à chaque connexion le même effet tragicomique, l'impression de voir Las Vegas s'ériger au pays de Shadow of the Colossus.

Mais l'exercice est laborieux et sisyphien en diable, on s'inflige une activité rébarbative pour s'abstraire de la précédente. Le jeu n'est jamais fun, et du fait d'une avalanche de systèmes, de règles, de concepts trop longtemps opaques, mais aussi d'éléments d'interface et de menus à l'ergonomie repoussante, il est également difficile de s'y immerger. Le jeu gâche ainsi ses deux plus belles qualités, qui auraient dû largement y contribuer : des paysages somptueux (en cinq chapitres, j'ai crû avoir visité l'Ecosse, l'Islande et la Lune, tandis que se dressent devant moi les Rocheuses) et un modèle physique d'un naturel sans équivalent, reposant sur un savant dosage de la course analogique du stick. Les déplacements à pied sont presque plus organiques que réalistes, on a l'impression de très exactement maîtriser le moindre de ses pas, jusqu'à celui que, emporté par son élan, l'on ne maîtrisera plus, et on s'affalera le long de la pente que l'on dévalait, regardant l'essentiel de sa cargaison se fracasser en contrebas.

Scénaristiquement, n'ayant pas fini le jeu, et peinant à m'intéresser à ce qu'il raconte (en partie parce qu'il le fait via des textes rédigés en police de taille 8), je me garderais bien d'émettre un véritable avis. J'ai du mal à ne pas trouver le postulat de départ un peu niais, "les êtres humains s'isolent alors qu'il faudrait s'unir" oui bon OK à ce compte je m'attends que le prochain PNJ soit Patrick Sébastien m'expliquant que l'avenir du monde ça n'est pas le Valium mais l'amour. Mais bon, je n'exclus pas de passer à côté du truc. Toujours est-il que depuis quelques jeux déjà, Kojima le scénariste en roue libre me semblait être le prix à payer pour Kojima le game designer malin, mais pour l'instant j'ai beaucoup trop de l'un et pas assez de l'autre. Dans tout ça le jeu tisse quand même quelque chose de très morbide, notamment dans les échanges avec le personnage "joué par" Nicolas Winding Refn, on sent que Kojima n'a pas très envie de mourir.

Bref je suis loin d'être à donf, pour moi le jeu aurait gagné à n'être qu'une ligne droite, plutôt que de reposer sur une boucle qui lui est nocive, au point de faire figure de maladie auto-immune. La structure-même du jeu joue contre lui. Je m'en veux un peu aussi de me montrer à ce point insensible à tout ce que le jeu propose d'original, preuve que, en bon être humain d'avant l'Effondrement, cette ode à la bienveillance m'échappe un peu.

15h de jeu, et je me reconnais complètement dans cette critique

Le jeu n'est jamais fun, en effet. Il est addictif car son concept entre Fallout (le monde post apocalypse) et euh... le Facteur Cheval (je livre des colis osef et je construis des bâtiments ridicules) est assez fascinant. Une dizaine d'heures. Au delà, je dois bien constater que faire de la mobylette sur des champs de cailloux, pour éviter des fantômes pénibles ou des migrants (?) ubérisés, ça me gonfle. Rideau

[G.bédécarrax]

Ouais L'open world était vraiment pas le template qu'il fallait à ce jeu-là.
15h de jeu, tu vas rater de grands moments de bravoure scénaristiques Le scénar' est le plus anti-ChatGPT qui soit : chaque phrase est construite en associant ensemble les mots les plus improbables qui soient. Je n'en démordrai pas : ce n'est pas seulement la pire histoire jamais écrite, c'est la pire histoire qu'il soit possible d'écrire, une fois épuisé l'arbre des combinatoires permis par toutes les langues, les vivantes comme les mortes.

Hâte de jouer à la suite.

[Kieros]

Oh j'ai abandonné Je rattrape Last of us maintenant

Sur PS5, j'ai décidé de ne plus m'emmerder à forcer sur des jeux qui me gonflent.

Cette dernière semaine :
GTA 5 : le jeu m'a poussé à torturer un gars juste parce qu'il était basané (et pousse le vice jusqu'à donner le trophée or quand on l'a torturé de toutes les manières possible ) : ça dégage. Le jeu est pourtant mieux que GTA 4 (que j'avais terminé en forçant), mais ça reste trop mal écrit à mon goût

Uncharted 3 : c'est le pire de la série Il a certes plus de variétés de décors que le 1, mais c'est des décors tout naze (depuis quand l'Alsace c'est dépaysant ?) et souterrain. Lassant. Pire : il a perdu ce flow des 2 premiers, où on avançait de manière fluide dans les niveaux, un peu à la Crash Bandicoot.

Et Death Stranding donc