La carte UGC illimitée devrait être classée au même rang que le sniffage de cocaïne sur l'échelle des pratiques addictives, je sens que je vais m'enfoncer dans une grave dépendance
En films récents, j'ai vu dernièrement :
Two Lovers : Mo.nu.men.tal. Pour moi, sans aucun doute un des films les plus pur sur le plan formel de ces 10 dernières années. James Gray revendique l'inspiration de Coppola ou Visconti, et pour moi c'est sans doute aussi bon, cinématographiquement parlant. J'en discutais dernièrement avec un éminent forumiste, j'ai vraiment retrouvé la rigueur et la pureté du style de réalisation hérité du néo-realisme italien, et je suis vraiment resté ébahi de voir certains plans que je ne croyais possible que chez Antonioni (les champs/contre-champs des visages, les jeux de lumière, la concordance entre les idées développées et le décor environnant...) ou chez Scola (la beauté des plans sur la terrasse... "une journée particulière", non ?).
Bref, autour d'une histoire mille fois battue et rebattue (un homme, deux femmes, triangle amoureux...), il a construit une vraie oeuvre artistique, ambitieuse, mais aussi dotée une belle profondeur. Un psychanalyste se régalerait d'étudier l'attitude quasi schizophrénique du personnage incarné par Joaquim Phoenix (magistral) qui est diaboliquement bien écrit. Le tout dans une cellule familiale récurrente chez Gray et toujours décrite avec acuité.
Vicky Cristina Barcelona : Très déçu, on dirait du Truffaut façon Jules et Jim remaké par Just Jaeckin. Lent a démarrer, des passages très intéressants (le père de Javier Barden refusant de parler anglais faisant écho à l'incommunicabilité de Johansson et Cruz, le gros plans sur "le sel" représenté par Scarlett...) mais noyés dans du racolage indigne de Allen, visiblement bouffé par la "sensualité" de Scarlett Johansson. J'ai d'ailleurs trouvé le personnage joué par cette dernière assez fade, et c'est malheureusement sur elle que l'essentiel du film se focalise, alors que les histoires de Vicky ou de Penelope Cruz me paraissaient bien plus pertinentes pour le propos du film. Un film mal construit, selon moi, qui part dans tous les sens. Une jolie carte postale animée, au final.
(Sinon, j'ai enfin eu la chance de voir
Le Jardin des Finzi-Contini. Putain

)