G.bédécarrax a écrit :
- 5h de jeu à Xenoblade, et j'ai toujours pas avancé

Clairement, le fils spirituel de FFXII
11 semaines et 105h plus tard, je n'ai toujours pas fini le jeu, hypnotisé par ses grands espaces et des objectifs secondaires à n'en plus finir. Je ne sais plus trop bien pourquoi je continue, car le scénario dont je me fous tente je crois de décoller et de prendre le pas sur la liberté d'action offerte jusque là. L'histoire s'épaissit, et se découvre d'autres enjeux qu'une sempiternelle lutte pour la sauvegarde du monde. Car y'a-t-il menace plus naze, et moins stimulante que la fin du monde ? C'est trop abstrait, aussi désincarné et volatile que la dette d'un pays occidental, et l'idée d'un monde qui s'écroule sans qu'on ait à en subir les conséquences, quoi de plus tentant ?
Bref, Xenoblade ne s'écarte pas vraiment de ce cliché, mais comme ici le monde à sauver c'est deux putains de robots géants qui se foutent sur la gueule, on lui pardonne

Disons que ça garantit le niveau minimal d'ampleur et d'
eye-candy nécessaire, à l'image du Sin de FFX.
A côté de ça, le jeu multiplie les axes secondaires, il doit y avoir plus de cinq cent quêtes optionnelles, souvent reloues et répétitives (mais qui font office de levelling car, idée lumineuse, les points d'expérience ne sont pas distribués que par les combats : quêtes,
achievements, découvertes de nouveaux lieux en donnent aussi, dans des quantités parfois astronomiques), gère l'affinité des membres du groupe, l'affinité du groupe avec les différents villages, autorise le crafting de gemmes (système similaire aux materia de FF VII), distribue points d'actions (pour améliorer ses techniques) et de compétences (pour orienter le développement d'un personnage, à la FFXII) ... Cette générosité s'étend jusqu'au casting, ultra-hétéroclite et qui propose presque autant de façons de jouer qu'il y a de combinaisons d'équipes possibles, même si on peut regretter de ne pas avoir la main sur l'équipe entière, trop souvent tributaire des choix parfois désespérants d'une I.A jamais pressée de jouer son rôle de healer. Salope.
C'est ce qui me maintient dans l'aventure, je crois, elle ressemble parfois à un matin de Noël 1962. Toujours un nouveau cadeau à ouvrir, un nouvel ennemi à combattre, de nouveaux objets à collectionner, des combinaisons à expérimenter, des lieux à découvrir... Le jeu est d'une envergure remarquable, encore plus MMORPGesque que FFXII, et passés quelques premières zones répétitives et assez quelconques révèlera des environnements dont l'ampleur et le design forcent le respect, tels le marais de Satorl et sa nuit empourprée (qui évoque parfois les backrooms d'un autre marais), ou encore la Mer d'Eryth, son bleu tropical et ses étoiles filantes.
Malheureusement, Xenoblade n'est pas Zelda, et on comprend assez vite que l'exploration sera vaine, avare en lieux ou objets secrets. Au frisson de l'exploration, le jeu préfère le charme entêtant de la promenade, flatte le joueur avec ses grottes, ses temples abandonnés, ses falaises et ses cascades; les distances sont conséquentes et les difficultés évasises, on progresse moins qu'on ne s'y oublie, et il y a fort à parier que l'image qu'il me laissera sera rémanente. Il y a des
posts jeux comme ça, dont on garde un souvenir ému de l'ennui qu'il nous aura procuré.
Mais s'il pouvait s'achever dans les quinze prochaines heures, ce serait sympa parce que bordel le nouveau Zelda m'attend!
