Jerry a écrit : ↑ven. janv. 17, 2025 9:55
Je comprends tout à fait ta remarque @Kieros sur la gestion du "hors-champ sonore" qui m'a également subjugué dans ce film, d'autant plus que pour avoir été à Auschwitz il y a peu, c'est en complet décalage avec le silence qui y règne actuellement, & il était difficile d'imaginer lors de la visite (malgré qu'on nous l'ait rappelé à plusieurs reprises) le bruit continu qu'il pouvait y avoir (les cris, les plaintes, les aboiements de chiens, les exécutions, la "fanfare"...)
Je pense que le final du film illustre bien ce que tu dis très justement (respect pour y être allé, ce film m'a confirmé que ce "pèlerinage" était au-dessus de mes forces

)
Stilitano a écrit : ↑ven. janv. 17, 2025 11:21
A son image en 2 ?
Tu pourrais dire pourquoi ?
Je l'ai vu mais il ne m'a pas marqué, j'ai trouvé ça long, je me suis ennuyé.
C'est pas du tout un film trivial, et je pense que pour le comprendre il faut déjà s'être attaqué à la filmo de Peretti et celle de Rosi (sa principale influence)
Ceci fait, on comprend que le film va être 1) la reconstitution historico-sociologique de la "guerre civile/mafieuse/d'indépendance" corse (à la manière de ce que Rosi à fait sur la mafia sicilienne/napolitaine/calabraise) et aussi 2) une réflexion sur la capacité de l'image à reconstituer une "vérité historique" (ou non)
Si le 1) est dans la lignée des passionnants
Les apaches et
Une vie violente (grand film) le 2) est davantage dans celle de
Enquête sur un scandale d'état. On a ici une jeune photo-journaliste, idéaliste, qui espère pouvoir, avec son appareil photo, relater une vérité historique de 2 guerres (en Corse et en ex-Yougoslavie). Et au final, en schématisant, dans les deux cas elle tombe dans la même conclusion que la fin de Blow Up d'Antonioni : plus elle va se rapprocher du conflit, plus elle va "zoomer" dessus, et moins elle va réussir à illustrer leur vérité. Car tout ce qu'elle photographie est altéré, modifié, trafiqué, manipulé (on peut penser à Nightcrawler dans ce registre, mais dans un genre plus sensationnaliste).
In fine c'est la chronique d'un échec idéaliste, celui d'un certain journalisme prétendument objectif ou d'une certaine pureté idéologique. Ses seules photos qui restent à la fin du film, les seules qui peuvent prétendre à une forme d'authenticité, d'intemporalité, du témoignage non fabriqué de cette époque, sont celles qu'elle a prise de ses amis.