Peut-être en fait qu'il y a une confusion sur ce qu'est ou n'est pas le whodunit.
Le whodunit pour moi c'est une structure narrative qui repose sur la trame classique de l'enquête (crime >>> enquête >>> résolution) mais qui y ajoute une particularité (c'est pourquoi c'est un sous-genre) : le/la coupable fait partie du panel des personnages exposés qui peuvent toutes et tous avoir un mobile convaincant d'avoir commis le crime. En général, le/la protagoniste (l'enquêteur) investigue à sa manière, ce qui donne au lecteur/spectateur des informations sur l'identité du coupable, parmi un grand nombre de fausses pistes. C'est pourquoi c'est un sous-genre très ludique : un jeu se met en place entre l'auteur/ice et le lecteur/ice, et le plaisir vient de cet échange excitant : l'auteur semble nous dire "je vais te donner toutes les infos dont tu as besoin, mais tu vas te faire avoir quand même." C'est sans doute pourquoi le sous-genre laisse tant de place à l'humour, au détournement et à la parodie. Et aussi pourquoi le huis-clos est son unité spatio-temporelle privilégiée.
On n'est pas du tout sur une structure hard-boiled par exemple, qui pourtant relève du même genre (crime >>> enquête >>> résolution) mais s'attarde beaucoup plus sur le protagoniste (et son alcoolisme en général

), le crime en tant que phénomène social, le décor (urbain, souvent) et son atmosphère sombre et oppressante, etc. Ici le ressort est plus "atmosphérique" (dépressif...) que ludique, on ne joue pas tellement à deviner le coupable (ça peut arriver mais c'est secondaire). il y a également très peu de place pour l'humour. Prenez par exemple les romans de Raymond Chandler, il y a des rebondissements, des trahisons etc, mais la question de découvrir l'identité d'un coupable caché est absente. On est moins dans la déduction que dans la confrontation.
A noter d'ailleurs que la structure whodunit peut s'appliquer à d'autres genres : la série des Scream fait ça très bien en l'appliquant aux slasher par exemple. Donc à mon sens on ne peut pas réduire le whodunit à une époque ou une nationalité par exemple (je pense qu'il y a beaucoup de ça pour Knives out parmi les explications sous-jacentes : c'est américain et non pas anglais donc forcément c'est nul et ils savent pas faire - genre

cf. Scream). Même si on est bien d'accord que la source, la matrice, c'est les huis-clos anglais élégants d'Agatha Christie (que j'adore d'amour vous aurez compris).
D'ailleurs je termine là-dessus : si au cinéma ou en série télé en effet le whodunit ne semble pas très vivace, par contre logiquement dans le domaine ludique que je connais bien (jeux narratifs, livres-jeux, jeux vidéo) c'est florissant, il y a plein de dérivés, pastiches, détournements qui en reprennent la structure en la rafraîchissant et c'est parfois génial. En littérature, c'est aussi omniprésent - après une grosse mode du polar scandinave, il y a un retour en force du whodunit sous la forme des "cozy mysteries", etc.