Quel est le début de saison qui n’a pas eu a démarrer avec des commentaires aux noirs désirs prévisionnistes ?...
L'Equipe du 28 juillet dernier:
La montée en puissance
Son recrutement de poids fait de l’OM un des grands favoris du championnat.
Dix mois avant la distribution officielle des prix, l’OM obtient celui du meilleur recrutement sur le papier, récompense certes platonique, mais il vaut mieux faire envie que pitié avant le début de saison. Cinq nouvelles recrues, cinq internationaux dont un quatuor de choc (Christanval, Drogba, Mido, Vachousek), soit 1,86 m et 80 kg de moyenne complété par S. N’Diaye (1,78 m, 76 kg) notoirement dur à l’impact. Un critère qui faisait partie des trois principaux édictés par Christophe Bouchet et Alain Perrin pour le marché des transferts, acheter prioritairement jeune, costaud et pas cher. En clair acheter malin, vu l’enveloppe de base allouée aux achats, une vingtaine de millions d’euros et ce pour de cinq à sept recrues, chiffre modulable selon le nombre de départs. En termes de finances, l’OM a acheté malin, cinq recrues pour le prix de trois (Christanval laissé libre par Barcelone, S. N’Diaye en fin de contrat à Lille) sans avoir utilisé toute sa cagnotte de 20 millions et respecté la pyramide des âges (24 ans de moyenne pour le quintette)
Acheter malin
La méthode du duo Bouchet-Perrin a tenu en quelques principes. Large ratissage préparatoire de la cellule de recrutement (Vachousek obtenu sous le nez de quelques grands d’Europe), pas de surenchère ou dans ce cas approche convaincante de Perrin (Drogba convoité par Lyon), dossiers cachés et une bonne dose de patience. Fortement tenté par Pauleta, le staff de l’OM a finalement déclenché le plan B pour cause de concurrence avec le Paris SG : « pour le même prix, on a Drogba-Mido » relève Alain Perrin. Mido, par ailleurs suivi depuis trois ans par le manager de l’OM et délesté à bon prix de l’Ajax d’Amsterdam pour cause de comportement caractériel. Derrière le dossier Boumsong, il y avait Christanval et l’OM a attendu patiemment que Barcelone finisse par dégraisser son effectif pharaonique, supputant la même issue pour Gallardo et Monaco. Et derrière l’interminable dossier Pedretti, il y avait S. N’Diaye… Le tout en s’appuyant sur l’image revalorisée du club, refuge hexagonal guigné par certains Bleus en cour (Pedretti) ou désireux de le redevenir (Christanval).
Acheteur à priori malin, l’OM n’a en revanche pas été bon vendeur. Si Gafour, Grégori, J. Pérez, Reina, B. Gavanon ont quittés le club, ce n’est pas eux qui ont fait notoirement chuter la masse salariale, seul Djamel Belmadi ayant fait le choix de résilier son contrat à l’amiable, salué par Christophe Bouchet : « Lui au moins a prouvé qu’il avait envie de jouer au football. A un moment, on va arbitrer entre deux catégories de joueurs. Entre ceux à qui on transmet des propositions de départ et qui les examinent, et ceux qui disent de toute façon non. La première catégorie, ceux qui veulent jouer au football, on fait tout pour eux, pour la deuxième, ceux qui s’assoient pour écouter les cigales, nous prendrons nos responsabilités en temps voulu. »
Un mois d’août déjà crucial
Oukase présidentiel répondant aux craintes d’Alain Perrin : « Ce qui m'ennuie c'est d'avoir des joueurs en stand-by, c'est-à-dire, qu'il y a trop d'éléments à mon goût qui sont susceptibles d'être transférés et qui ne s'investissent pas à cent pour cent. C'est préjudiciable à cette période. Au mois d'août, nous avons quand même sept matchs à disputer. Il faudrait pouvoir compter sur un maximum de joueurs à l'esprit tourné vers l'OM. »
Le manager olympien fixe ainsi les objectifs de son club : « Le plus important c'est de se qualifier pour la Ligue des Champions. Cela compte beaucoup pour la pérennité du club car cette compétition amène des moyens financiers importants. Ensuite, il faudrait gagner un titre national, championnat ou Coupes »
L’OM n’aura que deux journées de championnat en guise d’échauffement avant d’affronter l’Austria (aller le 13 août à Vienne, retour le 27 août à Marseille) et d’avoir une première indication sur sa valeur cette saison. Une élimination ferait désordre en regard des efforts de recrutement déployés à l’intersaison. En tout cas Alain Perrin n’ouvre pas le parapluie pour cause de reprise musclée : « Au niveau du jeu, l'arrivée tardive de joueurs fait qu'il y aura une période de rodage mais cela n'exclut pas de faire de bons résultats immédiatement. J'ai eu six semaines de préparation, ce qui est largement suffisant pour être opérationnel dès la première journée de championnat »
DOMINIQUE ROUSSEAU
L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois.