sur le forum des CDF a écrit :mr.suaudeau
22/08/2015 à 01h21
Si on prend un vrai n°9 genre Milik pour doubler le poste de Michy,ça ferait 8 joueurs confirmés (hors jeunes du club quoi) pour quatre postes. Belhanda, ce serait en trop à mon sens, à moins de laisser Sarr ou Nkoudou en tribune chaque semaine. Et depuis le départ de Deschamps, gâcher des recrues en tribune, c'est pas le genre de la maison. Ou alors il existe une piste de départ pour Barrada.
Mais parlons plutôt contre-histoire de la philosophie RLDienne. En cette veille de rentrée littéraire, l'événement c'est bien sûr la sortie de "Transferts - Dans les coulisses du foot business", de Marc Roger, ancien agent sans licence du grattin français et fossoyeur du Servette Genêve. Pour vous, et parce que c'est vrai, j'aime perdre mon temps à dénicher les petites anecdotes qui vous font mieux connaître les acteurs du foot, j'ai pris 15 minutes pour lire la moitié des 180 pages en police 45 de cet exercice d'auto-réhabilitation et vous éviter de claquer 17,99€.
Ce qu'on comprend au fil des pages, c'est que Marco, il bossait tellement, il voulait tellement aider et défendre ses joueurs, payer ses impôts en France contrairement à ses vilains collègues installés à Monaco, qu'il arrangeait même benevolement des transferts pour d'autres moins talentueux que lui. Zidane au Real, en fait c'était lui mais comme il n'avait pas sa licence, il a juste joué les entremetteurs sqns demander son reste. Et tout ça pour quoi? Se faire détester par des présidents, renoncer à certains joueurs pour pouvoir en garder d'autres, ne plus avoir de vie de famille, se faire bananer 2M€ par Robert Louis-Dreyfus sur le transfert de Jovan Stankovic et finalement lacher l'affaire après l'épisode Servette. D'ailleurs, pour la faillite du Servette, c'est pas lui. Ou alors à l'insu de son plein gré. C'est son avocat qui le dit en postface. Même que tout ça c'était juste pour s'acharner sur lui, que la justice suisse elle n'a rien prouvé et que les joueurs l'aimaient.
Voici les anecdotes sur lesquelles j'ai eu la chance de tomber en diagonale :
- au début des années 2000, RLD cherche un entraîneur et pense sérieusement à Vahid Halilodzic. Roger les met en relation. Il raconte l'entretien d'embauche : RLD aurait été rebuté par le côté rigide et inflexible dd coach Vahid. A la fin de l'entretien, il lui pose cette question : "si en fin de saison l'équipe est 7ème ou 8ème et qu'une qualification européenne est devenue hors de portée, seriez-vous prêt à aligner des joueurs que nous souhaiterions vendre pour les exposer au mieux?" Réponse de Vahid : "hors de question! Je fais toujours la meilleure équipe possible pour gagner, je ne dérogerai pas de ce principe!
- (anecdote sûrement pas inédite tellement c'est gros mais je ne la connaissais pas) RLD en a marre de tous ces présidents délégués qui ne tiennent pas la distance, et des critiques qu'il subit. Il envisage de confier le poste à Tapie. À la fois parce qu'il pense que Tapie va forcément s'y vautrer, ce qui le discréditera définitivement sur la place. Mais surtout dans le cadre d'un marché non écrit : je t'offre le retour dont tu rêves à la tête de " ton" club et en retour, tu arrêtes de me les briser avec le rachat d'Adidas (via le Crédit Lyonnais). Selon Marc Roger en effet, sitôt Tapie nommé à la tête du sportif à l'OM, celui-ci retire la plainte qu'il avait déposée contre le groupe Louis-Dreyfus.
- toujours dans le cadre du retour de Tapie, Roger affirme avoir été le confident occulte de RLD durant cette période faste en trading joueurs. Un jour RLD l'appelle et lui dit "je veux que pour chaque achat de joueur que Tapie envisage, tu me dises quel est le prix qui t'aurait semblé raisonnable. Et là, c'est moi qui te paies directement. C'est pas pour l'OM, c'est pour moi."
RLD appelle Roger au moment de la premiere offre de Chelsea pour Gallas, à 5M£ :
"Que penses-tu de cette offre?
- Robert, tu peux obtenir plus. Ce joueur vaut plutôt 6,7 M£ (?!)."
Lors d'un rendez-vous de négociation avev Chelsea, RLD, fort de cet avis, répond à l'ultimatum du club londonien sur le montant initial par un "eh bien ok, tant pis, Gallas n'ira pas à Londres et on va voir ce qu'en pensent les clubs italiens qui me harcèlent au telephone". Roger explique aux dirigeants de Chelsea que Gallas, c'est le nouveau Thuram, qu'il vaut largement plus que 5M£ et qu'ils seraient bien idiots de le laisser passer. Résultat, Chelsea réhausse son offre à 6,5 M£ et l'affare est conclue. Ce qui fait dire à Roger qu'il en aura fait gagner de l'argent, à l'OM.
- oui parce que ce n'est pas la seule fois où il a sauvé RLD d'une piètre gestion des transferts par Tapie. Tapie veut vendre Bernardi, trop fort pour un OM moribond et objet de convoitises de clubs plus en vue. L'OM se met d'accord avec l'Atletico Madrid pour un montant inférieur à 10M€, mais Jesus Gil y Gil veut payer sur 5 ans. Ces modalités 'e conviennent pas à l'OM, d'autant que le president madrilène a donné à son club une réputation de mauvais payeur. Roger intervient : il a vent de l'intérêt de Monaco pour le joueur. Pour permettre à l'OM d'en tirer le maximum, il s'arrange avec l'Atletico pour que ces derniers faxent à l'OM une offre à 10M€, que l'OM pourra brandir à l'AS Monaco pour faire monter les enchères. Le stratagème fonctionne : Monaco offre 10M€ comptant et l'affaire est conclue. Marco a encore fait gagner de l'argent à l'OM.
- mais ce n'est pas fini, car décidément, Marc Roger aime notre club. Lorsque Tapie revient, il décide que Jovan Stankovic est trop nul et qu'il faut le dégager. L'OM avait réussi à le faire venir lors du mercato hivernal précédent à un salaire dérisoire pour l'époque. Or, ce "petit" salaire était en fait compensé par un gros contrat personnel signé au même moment par le joueur avec Adidas, petite magouille classique du milieu sportif pour économiser des charges au club. Lorsque Tapie décide de dégager Stankovic, il dit à Roger "si on trouve personne, je m'en fous, vu son salaire on a qu'à le résilier. Ça nous coûtera au maximum 1M€." Roger alerte alors Tapie sur le fait qu'Adidas doit encore 2M€ à l'ailier serbe sur son contrat perso et que même s'il le licencie, le joueur ne s'assoira pas sur cette somme. Tapie rétorque alors "mais je m'en fous d'Adidas, ça c'est le probleme de l'autre là, moi je gère pas Adidas, je gère l'OM!" Marc Roger est désolé. Il ne veut pas que son ami Robert Louis-Dreyfus se fasse entuber. Alors il va chercher une solution. Et grâce à son réseau, il entre en relation avec l'Atletico Madrid et leur propose Stankovic. Et bingo, le club est intéressé et fait une offre de 4,5 M€ pour un joueur dont l'OM était prêt à se débarrasser en le payant! Quand je vous dis que Marc Roger a fait gagner beaucoup d'argent à l'OM...
- en constatant l'heureux dénouement du dossier Stankovic, RLD promet à Roger "j'augmente ta commission de 30% pour te remercier". Mais Marco, c'est un seigneur. Il n'a à cette époque pas besoin d'argent et est heureux d'avoir pu aider un ami. Quand Roger rachète le Servette Geneve, RLD lui dit " je te rembourserai en t'achetant un joueur pour 1,5M€". 2 ans plus tard, Le Servette fait faillite, Marco se dirige vers la case prison et ne verra jamais la couleur de sa commission, car Robert ne reviendra jamais vers lui. Et ça, Marco, ça l'a rendu très très triste.