*The Book Of The Week*
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Re: *The Book Of The Week*
C'est rigolo parce que le passage de "cartésien" à "systémique" (détails >>> globalité ; individu >>> collectif) c'est aussi un bon moyen de comprendre la différence d'approche entre Descartes et Spinoza.
On passe chez Descartes d'un concept de la liberté qui est celui du libre arbitre (contrôler nos actes, être auto-déterminé, etc.) à un autre concept de liberté chez Spinoza, qui est davantage une "libération" (parce que ce n'est plus une entité mais un processus) et qui est celui de la raison.
En somme, il s'agit de considérer le monde comme un gigantesque système de causes et d'effets (Spinoza appelait ça "dieu" mais on peut l'appeler "la nature"), et le processus de libération consiste simplement à en apprendre davantage sur ce grand système et tous ses sous-systèmes. Pour filer la métaphore du footballeur, ça reviendrait en effet à ne plus faire reposer la qualité d'un footballeur sur sa "volonté" ou ses "aptitudes" mais plutôt sur la systématisation des processus cognitifs qui entraînent les prises de décision adéquates.
C'est ce qui explique qu'on peut être con comme Ribéry mais excellent footballeur
On passe chez Descartes d'un concept de la liberté qui est celui du libre arbitre (contrôler nos actes, être auto-déterminé, etc.) à un autre concept de liberté chez Spinoza, qui est davantage une "libération" (parce que ce n'est plus une entité mais un processus) et qui est celui de la raison.
En somme, il s'agit de considérer le monde comme un gigantesque système de causes et d'effets (Spinoza appelait ça "dieu" mais on peut l'appeler "la nature"), et le processus de libération consiste simplement à en apprendre davantage sur ce grand système et tous ses sous-systèmes. Pour filer la métaphore du footballeur, ça reviendrait en effet à ne plus faire reposer la qualité d'un footballeur sur sa "volonté" ou ses "aptitudes" mais plutôt sur la systématisation des processus cognitifs qui entraînent les prises de décision adéquates.
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Re: *The Book Of The Week*
Ca me fait penser à Thinking in Systems de Meadows (la dame du MIT qui a mené le travail qui a mené au bouquin sur les limites de la croissance dans les 70s, qui annonçait déjà en grande partie le bordel climatique et énergétique qui nous attend), que j'ai beaucoup aimé d'ailleurs.
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Re: *The Book Of The Week*
Tu t'es niqué la cheville ?
Matías Almeyda : Le culte du résultat peut tuer le foot d'ennui.
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Re: *The Book Of The Week*
Au vu de ton post, tu ne lis pas les MP que je t'envoie.Nico Lozzi a écrit : ↑ven. oct. 08, 2021 17:44 C'est rigolo parce que le passage de "cartésien" à "systémique" (détails >>> globalité ; individu >>> collectif) c'est aussi un bon moyen de comprendre la différence d'approche entre Descartes et Spinoza.
On passe chez Descartes d'un concept de la liberté qui est celui du libre arbitre (contrôler nos actes, être auto-déterminé, etc.) à un autre concept de liberté chez Spinoza, qui est davantage une "libération" (parce que ce n'est plus une entité mais un processus) et qui est celui de la raison.
En somme, il s'agit de considérer le monde comme un gigantesque système de causes et d'effets (Spinoza appelait ça "dieu" mais on peut l'appeler "la nature"), et le processus de libération consiste simplement à en apprendre davantage sur ce grand système et tous ses sous-systèmes. Pour filer la métaphore du footballeur, ça reviendrait en effet à ne plus faire reposer la qualité d'un footballeur sur sa "volonté" ou ses "aptitudes" mais plutôt sur la systématisation des processus cognitifs qui entraînent les prises de décision adéquates.
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Re: *The Book Of The Week*
Juste avant le 1e confinement je me suis pété un ligament qui a mal cicatrisé.
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Re: *The Book Of The Week*
Haha non désolé j'avais même pas capté qu'on pouvait s'envoyer des MP
Je t'ai répondu
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Re: *The Book Of The Week*
Michel Ragon : Le marin des sables
La vie (romancée) de François l'Olonnois, pirate français du 17eme siècle. Terreur des espagnols, connu pour sa cruauté, il écumait les mers semant mort et désolation.
Roman qui sent le rhum, la poudre à canon et les effluves poivrées des îles lointaines, roman-film, roman flamboyant aux multiples rebondissements.
L'Olonnois aura une fin à l'image de sa vie : capturé sur la côte du Panama par une tribu d'indiens cannibales, il finira découpé en morceaux, rôti et mangé.
Michel Ragon, marseillais de hasard comme il aimait à le dire et vendéen de coeur et d'esprit nous a quitté l'année dernière à l'âge de 95 ans.
Humaniste libertaire, il comptait parmi ses amis Brassens, Brel et Léo Férré.
La vie (romancée) de François l'Olonnois, pirate français du 17eme siècle. Terreur des espagnols, connu pour sa cruauté, il écumait les mers semant mort et désolation.
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L'Olonnois aura une fin à l'image de sa vie : capturé sur la côte du Panama par une tribu d'indiens cannibales, il finira découpé en morceaux, rôti et mangé.
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Doumé du Grand Corsica Racing Rektal Team, ça fait bander non ?
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Re: *The Book Of The Week*
Autrement appelé proprioceptionCamarguais a écrit : ↑ven. oct. 08, 2021 12:43 Une autre analogie : quant tu te fais une entorse de la cheville, le kiné te fait souvent travailler "l'équilibre" sur une ballon entouré d'un plateau. Tout le monde pense que c'est pour "muscler" la cheville. Il n'en est rien. Cet exercice est là pour refaire de la connexion neurologique afin que ton corps adopte la bonne réaction quant la cheville se tord. Tu ne réfléchis plus à comment te comporter en cas de soucis d'équilibre parce que ton corps sais maintenant comment réagir dans un environnement complexe.
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Re: *The Book Of The Week*
Oui d'ailleurs je dirais que la proprioception pour régler un problème de cheville rentre dans le cadre d'une approche systémique car cela traite plusieurs problématiques dans son ensemble (envoyer un message au cerveau pour lui montrer qu'on travaille sur la cheville afin de régler le problème et ainsi qu'il arrête d'envoyer une douleur lancinante comme message d'alerte, travailler la souplesse et l'amplitude, etc). La proprioception dans le cadre d'un sport je trouve ça moins systémique par contre parce qu'on sépare une problématique de l'ensemble.
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Re: *The Book Of The Week*
De 1994 à 1999, "qu'est ce qu'elle dit Zazie ?" fut sans doute la meilleure émission littéraire de l'histoire du PAF.
Zazie c'était la visite de la bibliothèque privée de Youssef Chahine dans son appartement du Caire, c'était la journée d'un chauffeur de taxi à Athènes fou de littérature qui racontait ses lectures aux gens qu'il transportait. Zazie c'était Pierre Michon parlant des "vies minuscules"ou Marc Édouard Nabe parlant de Céline. C'était chaque semaine au jardin du Luxembourg des inconnus qui parlaient de leurs livres préférés. Ça pouvait être aussi l'histoire des ouvriers sacrifiés des chantiers Ciotadens racontée par les mots de leurs enfants. Zazie se souciait peu de plaire au monde de l'édition.
Aujourd'hui Zazie ne dit plus rien et sa petite voix faite d'impertinence et d'humanité me manque.
Zazie c'était la visite de la bibliothèque privée de Youssef Chahine dans son appartement du Caire, c'était la journée d'un chauffeur de taxi à Athènes fou de littérature qui racontait ses lectures aux gens qu'il transportait. Zazie c'était Pierre Michon parlant des "vies minuscules"ou Marc Édouard Nabe parlant de Céline. C'était chaque semaine au jardin du Luxembourg des inconnus qui parlaient de leurs livres préférés. Ça pouvait être aussi l'histoire des ouvriers sacrifiés des chantiers Ciotadens racontée par les mots de leurs enfants. Zazie se souciait peu de plaire au monde de l'édition.
Aujourd'hui Zazie ne dit plus rien et sa petite voix faite d'impertinence et d'humanité me manque.
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Re: *The Book Of The Week*
Samantha Shannon - le Prieuré de l’oranger
Très bonne saga de fantasy, dans un monde féministe mais sans que ce soit trop caricatural. C’est pour l’instant un one shot de 1000 pages très sympa à lire, qui décrit un monde complexe séparé par des religions qui interprètent différemment (et de façon très intégriste) un même événement.
Il y a des dragons, de la médiéval fantasy, mais avec un angle différent et intéressant
Naomi Alderman - The Power
Autre roman féministe (avec un angle vraiment intéressant) qui décrit une dystopie dans laquelle les femmes auraient d’un coup un pouvoir absolu donné par un faisceau électrique comme les anguilles, leur permettant de renverser plusieurs milliers d’années de patriarcat. A lire, vraiment car les statuts sont subtils et inattendus.
Joseph Heller - Catch 22
Un roman extrêmement célèbre dans l’Amérique d’après guerre, mais dont je n’avais entendu parler qu’à travers l’expression nord-américaine, catch 22. C’est un roman satirique et absurde sur des soldats US en Italie pendant la deuxième guerre mondiale dont tout le commandement est imbécile et corrompu. C’est vraiment très particulier comme écriture mais distrayant.
Très bonne saga de fantasy, dans un monde féministe mais sans que ce soit trop caricatural. C’est pour l’instant un one shot de 1000 pages très sympa à lire, qui décrit un monde complexe séparé par des religions qui interprètent différemment (et de façon très intégriste) un même événement.
Il y a des dragons, de la médiéval fantasy, mais avec un angle différent et intéressant
Naomi Alderman - The Power
Autre roman féministe (avec un angle vraiment intéressant) qui décrit une dystopie dans laquelle les femmes auraient d’un coup un pouvoir absolu donné par un faisceau électrique comme les anguilles, leur permettant de renverser plusieurs milliers d’années de patriarcat. A lire, vraiment car les statuts sont subtils et inattendus.
Joseph Heller - Catch 22
Un roman extrêmement célèbre dans l’Amérique d’après guerre, mais dont je n’avais entendu parler qu’à travers l’expression nord-américaine, catch 22. C’est un roman satirique et absurde sur des soldats US en Italie pendant la deuxième guerre mondiale dont tout le commandement est imbécile et corrompu. C’est vraiment très particulier comme écriture mais distrayant.
«Je connais bien le monde ouvrier, j’en ai licencié des milliers» Donald Trump
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Re: *The Book Of The Week*
Le Prieuré de l'oranger me fait de l'oeil depuis longtemps mais... arf, je crois que j'ai plus la patience pour de tels pavés.
Si tu veux rester dans la thématique des deux premiers, je te conseille fortement les romans de Rivers Solomon (autrice noire transgenre) aux Forges de Vulcain (L'incivilité des fantômes et Les Abysses), des chefs d'oeuvre !
Si tu veux rester dans la thématique des deux premiers, je te conseille fortement les romans de Rivers Solomon (autrice noire transgenre) aux Forges de Vulcain (L'incivilité des fantômes et Les Abysses), des chefs d'oeuvre !
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Re: *The Book Of The Week*
Ah non arrêtez avec vos conseils de fantasy
Je viens juste de finir l'assassin royal, j'ai adoré mais mon sommeil ne vous remercie pas
Par contre, je n'ai pas compris, la suite c'est les aventuriers de la mer ou le fou et l'assassin ?
Je viens juste de finir l'assassin royal, j'ai adoré mais mon sommeil ne vous remercie pas
Par contre, je n'ai pas compris, la suite c'est les aventuriers de la mer ou le fou et l'assassin ?
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Re: *The Book Of The Week*
Les aventuriers de la mer, une merveille aussi
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Re: *The Book Of The Week*
Merci ! Je noteNico Lozzi a écrit : ↑sam. oct. 23, 2021 11:46 Le Prieuré de l'oranger me fait de l'oeil depuis longtemps mais... arf, je crois que j'ai plus la patience pour de tels pavés.
Si tu veux rester dans la thématique des deux premiers, je te conseille fortement les romans de Rivers Solomon (autrice noire transgenre) aux Forges de Vulcain (L'incivilité des fantômes et Les Abysses), des chefs d'oeuvre !
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Re: *The Book Of The Week*
Claire North - 84K
Une dystopie, tristement et dramatiquement crédible, dans laquelle l’Angleterre a tout sous-traité à un conglomérat, la Compagnie, qui monétarise chaque décision judiciaire, chaque intervention. Il y a un prix pour tuer quelqu’un (calculé en fonction de différents paramètres comme le niveau d’études, la nationalité, l’utilité économique), si tu le paies, avec l’option (payante) effacement de casier, et bien c’est comme si rien ne s’était passé.
Un des multiples rouages de ce monde, Theo Miller, vit une vie anonyme et médiocre, jusqu’à ce qu’un événement lui fasse tout remettre en question.
Très bon bouquin, dans un style atypique, avec une construction temporelle un peu chaotique, mais glaçant et distrayant
Une dystopie, tristement et dramatiquement crédible, dans laquelle l’Angleterre a tout sous-traité à un conglomérat, la Compagnie, qui monétarise chaque décision judiciaire, chaque intervention. Il y a un prix pour tuer quelqu’un (calculé en fonction de différents paramètres comme le niveau d’études, la nationalité, l’utilité économique), si tu le paies, avec l’option (payante) effacement de casier, et bien c’est comme si rien ne s’était passé.
Un des multiples rouages de ce monde, Theo Miller, vit une vie anonyme et médiocre, jusqu’à ce qu’un événement lui fasse tout remettre en question.
Très bon bouquin, dans un style atypique, avec une construction temporelle un peu chaotique, mais glaçant et distrayant
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Re: *The Book Of The Week*
Mariana Enriquez - Notre part de nuit
Une des sensations de la rentrée littéraire, avec ce roman horrifique argentin, quelque part entre Granger, King, McCormick et Borges.
Le roman a des fulgurances qui laissent penser à un chef d’œuvre du genre, mais je l’ai trouvé trop inégal, et un peu bâclé sur la fin. Pour ceux qui aiment l’Argentine, c’est très sympa de retrouver des endroits, des moments de l’histoire, qui sont marquants.
J’ai globalement trouvé le roman un peu décevant par rapport à ce que j’espérais, mais je le conseille quand même pour les amateurs du genre
Une des sensations de la rentrée littéraire, avec ce roman horrifique argentin, quelque part entre Granger, King, McCormick et Borges.
Le roman a des fulgurances qui laissent penser à un chef d’œuvre du genre, mais je l’ai trouvé trop inégal, et un peu bâclé sur la fin. Pour ceux qui aiment l’Argentine, c’est très sympa de retrouver des endroits, des moments de l’histoire, qui sont marquants.
J’ai globalement trouvé le roman un peu décevant par rapport à ce que j’espérais, mais je le conseille quand même pour les amateurs du genre
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Re: *The Book Of The Week*
C'est clairement LE roman de la rentrée littéraire qui me fait de l'oeil (le seul d'ailleurs, enfin avec Christine Angot bien sûr (haha non je déconne plutôt crever)).
Mais j'ai renoncé parce que je repère à 10 km les pavés deux fois trop longs. J'ai plus le temps pour ces conneries. Je vois passer des centaines de romans tous les ans, je sélectionne la quintessence, j'exige des chefs d'oeuvre.
(bientôt je vous parle de La Nuit du faune, tu verras c'est un roman de 200 pages mais t'as l'impression d'en lire 700).
Mais j'ai renoncé parce que je repère à 10 km les pavés deux fois trop longs. J'ai plus le temps pour ces conneries. Je vois passer des centaines de romans tous les ans, je sélectionne la quintessence, j'exige des chefs d'oeuvre.
(bientôt je vous parle de La Nuit du faune, tu verras c'est un roman de 200 pages mais t'as l'impression d'en lire 700).
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Re: *The Book Of The Week*
Perso j’ai trouvé qu’il manquait 250 pages
La longueur est quand même directement corrélée au style littéraire, non ? Les meilleurs romans horrifiques, quand ils sont denses, nécessitent de bien placer le contexte, l’histoire, les personnages. Sans parler de la fantasy…
La longueur est quand même directement corrélée au style littéraire, non ? Les meilleurs romans horrifiques, quand ils sont denses, nécessitent de bien placer le contexte, l’histoire, les personnages. Sans parler de la fantasy…
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Re: *The Book Of The Week*
Je sais pas, le meilleur roman d'horreur que j'ai lu ces dernières années c'est Les Meurtres de Molly Southborne de Tade Thompson ça se lit en 2h (à la louche 40 000 mots). Je suis pas sûr qu'il y ait une "longueur-type" pour chaque type de littérature, tout dépend des effets que tu veux aménager, mais en effet il y a des tendances ou des habitudes. Et c'est là qu'il faut pas confondre les genres et les modes.
L'horreur, qui est un genre (i. e. une mécanique narrative), relève plutôt à mon sens du récit bref et cinglant (en atteste la profusion d'excellentes nouvelles horrifiques, ou encore de court-métrages indé d'horreur).
La fantasy n'est pas un genre mais un mode (un registre qu'on peut appliquer à tous les genres). Or il se trouve que très souvent, c'est un mode qui s'associe volontiers avec un genre bien précis : l'aventure.
Et l'aventure, en effet, c'est du récit long, par exemple dans sa variante épique. Ca peut accoucher de sagas énormes (voire interminables, et que personnellement je n'ai plus le courage d'aborder). Mais c'est bien l'aventure, et non pas spécifiquement la fantasy, qui engendre cette particularité. On peut le voir très facilement d'ailleurs : si on change le registre (mettons du space opera à la place de la fantasy par exemple, ou encore du roman historique ça marche très bien aussi), on conserve ce principe de sagas avec plein de tomes. On peut dire par contre que la fantasy (ou d'autres registres de l'imaginaire) ajoutent une couche de complexité, parce qu'il faut prendre du temps, comme tu disais, pour poser le contexte, le word building, les personnages nombreux, etc. En fantastique c'est moins nécessaire, parce que tout repose sur l'effet de surprise, de saisissement.
L'horreur, qui est un genre (i. e. une mécanique narrative), relève plutôt à mon sens du récit bref et cinglant (en atteste la profusion d'excellentes nouvelles horrifiques, ou encore de court-métrages indé d'horreur).
La fantasy n'est pas un genre mais un mode (un registre qu'on peut appliquer à tous les genres). Or il se trouve que très souvent, c'est un mode qui s'associe volontiers avec un genre bien précis : l'aventure.
Et l'aventure, en effet, c'est du récit long, par exemple dans sa variante épique. Ca peut accoucher de sagas énormes (voire interminables, et que personnellement je n'ai plus le courage d'aborder). Mais c'est bien l'aventure, et non pas spécifiquement la fantasy, qui engendre cette particularité. On peut le voir très facilement d'ailleurs : si on change le registre (mettons du space opera à la place de la fantasy par exemple, ou encore du roman historique ça marche très bien aussi), on conserve ce principe de sagas avec plein de tomes. On peut dire par contre que la fantasy (ou d'autres registres de l'imaginaire) ajoutent une couche de complexité, parce qu'il faut prendre du temps, comme tu disais, pour poser le contexte, le word building, les personnages nombreux, etc. En fantastique c'est moins nécessaire, parce que tout repose sur l'effet de surprise, de saisissement.
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Re: *The Book Of The Week*
Merci c’est passionnant
Tu m’as convaincu, je suis d’accord avec toi
Après réflexion sur ton message, je pense que c’est une question de préférences personnelles en fait, pour vraiment ressentir quelque chose, j’ai besoin de me perdre dans un univers, ce qui prend du temps.
Aussi bon était la nouvelle Le corps de Stephen King, sa durée a fait que son impact a été beaucoup moins grand sur moi que la Tour noire par exemple. J’adore les romans de Russo, je pense que j’apprécierais moins une nouvelle de sa part.
Je note la différence entre genre et mode, c’est même fascinant de penser comme ça, tu m’ouvres des réflexions et une remise en question de ma pensée littéraire (90% empirique en fait)
En discutant avec ma conjointe, j’avais pris l’exemple du Shonen pour décrire la fantasy, mais en fait, je décrivais l’aventure. Et finalement c’est le contraire, c’est le Shonen qui est une forme d’aventure.
Tu m’as convaincu, je suis d’accord avec toi
Après réflexion sur ton message, je pense que c’est une question de préférences personnelles en fait, pour vraiment ressentir quelque chose, j’ai besoin de me perdre dans un univers, ce qui prend du temps.
Aussi bon était la nouvelle Le corps de Stephen King, sa durée a fait que son impact a été beaucoup moins grand sur moi que la Tour noire par exemple. J’adore les romans de Russo, je pense que j’apprécierais moins une nouvelle de sa part.
Je note la différence entre genre et mode, c’est même fascinant de penser comme ça, tu m’ouvres des réflexions et une remise en question de ma pensée littéraire (90% empirique en fait)
En discutant avec ma conjointe, j’avais pris l’exemple du Shonen pour décrire la fantasy, mais en fait, je décrivais l’aventure. Et finalement c’est le contraire, c’est le Shonen qui est une forme d’aventure.
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Re: *The Book Of The Week*
C'est exactement ça, l'aventure est le genre-roi du shonen (du shonen nekketsu du moins). Du reste l'aventure est le genre-roi de la fiction populaire depuis un sacré bail, mais là aussi il y a des tendances (ça a été plutôt le drame ou la romance à d'autres époques).
Si tu veux un article théorique, j'ai produit ceci il y a quelque temps mais c'est un work in progress.
Bon sinon tu m'as quand même convaincu j'ai emprunté le Mariana Enriquez à la bib, je lui donne sa chance
Si tu veux un article théorique, j'ai produit ceci il y a quelque temps mais c'est un work in progress.
Bon sinon tu m'as quand même convaincu j'ai emprunté le Mariana Enriquez à la bib, je lui donne sa chance
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Re: *The Book Of The Week*
On vient de recruter un de tes confrères en éducateur. Du coup je suis en train de me projeter mentalement dans l'organisation avec son aide de discussions similaires au sein du futur Club House sur la différence entre méthodologie, style de jeu et système.
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Re: *The Book Of The Week*
J'adorre la capacité de Bene à aller prendre "ailleurs" la réflexion de ce qui l'anime. C'est si rare cette façon de fonctionner
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Haha l'enfer de la catégorisation (mon paradis)Benedetto a écrit : ↑mer. oct. 27, 2021 16:39 On vient de recruter un de tes confrères en éducateur. Du coup je suis en train de me projeter mentalement dans l'organisation avec son aide de discussions similaires au sein du futur Club House sur la différence entre méthodologie, style de jeu et système.
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Re: *The Book Of The Week*
MerciCamarguais a écrit : ↑mer. oct. 27, 2021 19:41 J'adorre la capacité de Bene à aller prendre "ailleurs" la réflexion de ce qui l'anime. C'est si rare cette façon de fonctionner
Je crois qu'on l'a évoqué au cours de la dernière émission avec notre invité mais je parle souvent avec lui de l'importance de sortir du cadre.
Elu par acclamation Président du OMForum Dining Club.
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Re: *The Book Of The Week*
Ca se voyait à la dernière émission, d'ailleurs tu as essayé d'amener ton interlocuteur sur le terrain des références théoriques, et il a pas vraiment voulu te suivre
J'essaie de faire pareil dans ma partie : je fais notamment beaucoup de références à la cuisine pour expliquer les arts narratifs. La cuisine je trouve que ça permet des métaphores super efficaces.
J'essaie de faire pareil dans ma partie : je fais notamment beaucoup de références à la cuisine pour expliquer les arts narratifs. La cuisine je trouve que ça permet des métaphores super efficaces.
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Re: *The Book Of The Week*
N.K Jemisin - les livres de la terre facturée
Une autre saga de fantasy, relativement courte (trilogie), très efficace et agréable à lire. Beaucoup de thèmes modernes bien maîtrisés (écologie, rapport à la Terre, sexualité, féminisme, dictature etc.)
Sur une planète en proie au chaos en raison d’une activité tectonique furieuse, on suit la saga d’Essun, qui vient de voir son fils tué par son père et on comprend assez vite l’immensité des enjeux de cette planète et de cette aventure.
Très ambitieux, très réussi, j’ai bien aimé
Une autre saga de fantasy, relativement courte (trilogie), très efficace et agréable à lire. Beaucoup de thèmes modernes bien maîtrisés (écologie, rapport à la Terre, sexualité, féminisme, dictature etc.)
Sur une planète en proie au chaos en raison d’une activité tectonique furieuse, on suit la saga d’Essun, qui vient de voir son fils tué par son père et on comprend assez vite l’immensité des enjeux de cette planète et de cette aventure.
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«Je connais bien le monde ouvrier, j’en ai licencié des milliers» Donald Trump