Juliensw a écrit : ↑mer. sept. 30, 2020 16:13
Mais alp, Juan, vous avez quand même conscience de l’écart abyssal des libertés accordées entre un pays comme la France et d'autres réellement totalitaires
Complètement oui, ayant des origines dau moins un pays où ça se passe (beaucoup) moins en souplesse qu'ici. Les journalistes n'y sont pas convoqués par la DGSI, mais mis en prison, par exemple, quand ils bossent sur des sujets "tabous". Les juges non alignés sur les opinions et intérêts du président sont mutés dans la cambrousse à l'autre bout du pays. Les opposants sont tabassés (ah ouais non ça c'est comme ici

), et mis en taule pour longtemps. Toutes les communications sont réellement surveillées de près et si tu critiques le président dans des échanges whatsapp & autres, t'as les flics chez toi en très peu de temps.
Hormis l'argument de tendance & comparaison de Bédé, tu noteras également que j'ai à aucun moment dit "c'est le vilain Macron qui manigance tout ça" ou n'importe quoi d'autre dans ce style. J'imagine très bien Estrosi y aller de sa propre petite initiative pour la reco faciale dans les lycées de notre région, j'imagine qu'il y a certains tarés à des postes trop importants qui tentent des petits trucs, j'imagine qu'il y a des restaus, pots de vin, prostituées et compagnie qui sont échangés contre la possibilité d'offrir des services ou du matos sur des gros contrats, etc. Je vois ça comme un grand système dynamique complexe où chaque élément joue sa partition. Dans le lot, y'a des connards, des gens bien, et un peu tout entre les deux. Un pote à moi qui bosse pour... un boulanger, on va dire, a refusé de participer à un projet qui aurait eu toute sa place dans le récent bouquin de Snowden mais qui est bel et bien en train d'être développé, qu'il en fasse partie ou non. A l'initiative de qui? Je ne sais pas. Mais je n'imagine pas une seule et même personne (ou un petit groupe qui se concerte) derrière tout ça, comme dans un état totalitaire. On est a priori encore relativement loin de tout ça.
Par contre, les journalistes ont de plus en plus de mal à faire leur job. Y'a le secret des affaires. La surveillance qui gagne un peu plus de terrain chaque année. Les mesures d'état d'urgence dans la loi. Et probablement des dizaines de sociétés qui voient un énorme marché potentiel chez nous et qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour proposer leurs solutions miracles à toutes ces conneries de journalistes emmerdants, de gilets jaunes, d'anti réforme des retraites, etc. Par exemple Cisco, pour les histoires de reconnaissance faciale dans les lycées. Et d'autres plus obscures pour les projets moins débattus sur la place publique.
Et dans l'immense majorité des cas, il ne s'agit pas d'empêcher:
Juliensw a écrit : ↑mer. sept. 30, 2020 16:13
Et puis bon ne plus avoir le droit de faire des blagues racistes en public, ou de violer des gamines en toute impunité, est-ce vraiment mal ?
Et par ailleurs, tout le merdier avec la NSA et ses "super projets" a bien montré que ces outils et pratiques ne sont ni efficaces, ni vraiment faits pour lutter contre ce pour quoi on les autorise/déploie. Tout le monde dans le milieu semble d'accord pour dire que rien ne vaut le renseignement à l'ancienne. Par contre, ça permet de faire tourner un sacré nombre de boutiques.
Donc oui, je pense qu'on peut dire qu'il y a une tendance, même une tendance lourde, et qui s'alourdit d'année en année. Et qu'il y a de quoi s'inquiéter. Surtout en fonction de qui se retrouve au pouvoir.
Bref, je vous relaisse le topic, désolé, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup...
