Interview Bouchet Perpere!
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Interview Bouchet Perpere!
La Provence
OM-PSG: les présidents prennent la parole
"La Provence" a réuni les présidents de l’OM et du PSG à la veille du choc entre les deux clubs. Au-delà des différences culturelles, leur discours se rejoint souvent sur des préoccupations communes
OM-PSG. Le match le plus attendu de la saison aura lieu demain soir au stade Vélodrome. Avant cette rencontre explosive, La Provence a choisi de donner la parole aux présidents des deux clubs: Christophe Boucher et Laurent Perpère - Photo L. P.
Il y a l’histoire, les cultures, les railleries, les insultes, les bonnes chambrettes, toutes ces blagues entre la capitale et la plus vieille ville de France. Parfois, elles nous amusent, à l’occasion, elles nous effrayent. Il y a aussi et surtout entre Marseille et Paris deux clubs, dont les intérêts sont plus convergents qu’il n’y paraît de prime abord. La Provence a voulu le mesurer. Comment? Tout simplement en réunissant Christophe Bouchet et Laurent Perpère, leurs présidents.
Autour de quatre thèmes que nous leur avons proposés, ils ont ainsi débattu pendant près de deux heures. L’échange, amical, a été facilité par le respect que les deux hommes se vouent. Ils se tutoient, aiment se taquiner mais n’oublient jamais que la vérité première est de défendre les intérêts de leur club.
Persuadés que sans un OM et un PSG forts, le football français pourrait péricliter, ils tracent quelques grandes lignes de leur avenir, avec des perspectives parallèles de développement. Ils affichent également leurs inquiétudes sur les discussions du G14, lesquelles ne collent plus à leurs préoccupations et avancent des idées communes, notamment dans le développement de leur communication.
A lire sans a priori…
SECURITE: "On ne peut pas traiter les supporters comme une horde sauvage descendant de Jupiter"
- Entre l’OM et le PSG, on parle de plus en plus de sécurité. On sait pourtant qu’il y a des intérêts communs, notamment sur le plan économique. En ce moment, on sent les présidents assez proches. Est-ce dans le but d’atténuer les antagonismes ou les intérêts des deux clubs sont-ils plus liés qu’on ne le pense ?
Laurent Perpère: "Que ce soit par les résultats, bons ou mauvais, par la surmédiatisation de l’un et de l’autre, il y a deux clubs en France qui tirent l’intérêt du championnat: c’est Marseille et Paris. On a donc des intérêts objectifs communs à faire en sorte que les problèmes soient traités."
- Ce n’est pas un discours de circonstance ?
Christophe Bouchet: "Au train où vont les choses, OM-PSG sera la dernière affiche du championnat et la seule. C’est dommage.En même temps, il faut continuer à ce qu’il y ait une opposition sportive entre, d’un côté la capitale du pays, et, de l’autre, je suis désolé Laurent, la capitale du football. Ce genre d’affrontement sportif est bon pour le football. On a des objectifs évidemment communs sur le plan économique et même sur le plan d’organisation des compétitions. Nous sommes spoliés par le reste des autres clubs qui empochent des sommes dues en partie à l’OM et au PSG. On a des intérêts communs au niveau européen à essayer de lutter en nous entendant à travers des groupes de pression existants, de façon à ce qu’on arrive à remonter la pente. Aujourd’hui, on en est très loin."
L.P.: "Je voudrais rebondir sur ce que dit Christophe, ça me paraît extrêmement juste. Une affiche comme OM-PSG ou PSG-OM est très importante. On a fait, pour les 16es de finale de la Coupe de France, une audience un samedi soir qui était exceptionnelle de 7,5 -millions de télespectateurs avec des pointes à 9,5/10.Ce sont des moments exceptionnels. Il est important que ces moments exceptionnels du football soient vus comme des affrontements sportifs, comme des affrontements de style, de capitale, pas comme des enjeux de baston. C’est à cette condition que ces matches pourront continuer à être de grands rendez-vous. Sinon ça se jouera devant des stades vides parce que plus personne ne voudra y aller. Tout le monde doit prendre conscience que derrière l’affrontement sportif il y a l’image que peut donner le football."
- Justement, en tant que présidents, vous avez des actions directes à mener. A l’époque, on parlait d’interdire les déplacements de supporters adverses, cela a été abandonné. Que pouvez-vous faire afin qu’on parle plus de foot que d’autre chose ?
L.P.: "Interdire est une mauvaise chose parce que c’est abdiquer devant le comportement de mauvais supporters. Il faut rétablir un climat normal, même s’il y a de la passion, s’assurer que les mesures de sécurité sont bien remplies, que les conditions d’accès au stade sont optimales. Au niveau des dirigeants, il faut sans cesse rappeler à ceux qui veulent tirer partie de la médiatisation pour faire valoir des comportements d’ultraviolence, des comportements racistes, etc. que ceux-là n’ont pas leur place dans le stade. Interdire le stade c’est un aveu d’échec, c’est montrer qu’on n’est pas capable de dominer ça."
C.B.: "Une interdiction réciproque est totalement absurde, c’est la négation de tout, du sport, de la liberté du déplacement. Au fil du temps, on pourra regarnir les tribunes du Parc ou du Vélodrome, en supporters marseillais au Parc et en supporter parisiens au Vélodrome. Aujourd’hui, ces deux matches se déroulent dans des conditions en nette amélioration; il y a eu des campagnes de sensibilisation au PSG avec les supporters et à Marseille avec les nôtres qui fonctionnent. Il commence à y avoir, on le sent aux déclarations des supporters, des signes, ils ne sont pas évidents, il faut les traquer, mais ils existent. Le tout est d’arriver à un équilibre assez subtil à savoir que les supporters ne débordent pas mais qu’ils soient toujours là et passionnés. C’est une équation extrêmement complexe. Je voudrais quand même dire que par rapport à tous les affrontements de même calibre en Europe, OM - PSG fait figure de référence. Ces dernières années, la prudence des dirigeants, le comportement sur les terrains, la discipline des arbitres ont fait que le match me paraît aujourd’hui plus normal qu’il ne l’était."
L.P.: " Absolument, je partage le sentiment de Christophe. Je crois que mettre en valeur le seul aspect sécuritaire, c’est voir les choses par un petit bout spectaculaire de la lorgnette. On voit certains médias quasiment déçus qu’il n’y a pas eu de débordements. Or, depuis plusieurs années, les choses sont de plus en plus limitées, les supporters de plus en plus responsables et respectueux de l’esprit du football."
- Pour boucler le chapitre de la sécurité, pensez-vous l’un et l’autre que les médias en faisaient trop autour de ce match au niveau de la sécurité ?
L.P.: "Oui."
C.B.: "Le premier reportage sur une chaîne d’importance, dimanche dernier, était de savoir si oui ou non on avait bien monté un portique et des filets au stade Vélodrome. C’est un peu dommage d’aborder le football sous cet angle-là. Il ne faut pas non plus avoir ce réflexe ultrasécuritaire de vouloir tuer le match. Moi, lorsque le Vélodrome est plein, quand le Parc est plein, je me régale.
Qu’est-ce qu’il y a de plus beau que ces affrontements-là ?
"Est-ce que les médias en font trop ? La réponse est contenue dans ce qui s’est passé l’année dernière à Marseille où on peut imputer une bonne partie des incidents au fait qu’il y avait des caméras sous les virages. On s’est fait suspendre le Vélodrome pour ça, c’est gravissime.
Tant qu’on continuera à traiter les supporters comme une horde sauvage qui descend de Jupiter à chaque match on n’y arrivera jamais. Aujourd’hui, tout n’est pas acquis mais il y a, chez eux, un vrai signe de responsabilité."
L.P.: "J’ai été très frappé par le soutien des supporters parisiens au Parc ces deux dernières années. Ils ont fait des choses qui leur coûtent beaucoup d’argent, d’énergie, de temps et de passion. Et les choses se sont déroulées sans incident ou avec des incidents minimes au Parc des Princes. A Marseille, c’était plus chaud."
- Au match aller, on a quand même vu deux styles très opposés: une banderole amusante avec Robert Louis-Dreyfus dans un avion mais, de l’autre côté, une banderole avec des chars…
L.P.: "Elle n’a pas été reproduite, ils se sont rendu compte que ce n’était pas dans cet esprit-là. Quand ils vont trop loin, ils s’en aperçoivent aussi."
ENVIRONNEMENT: "La pression est démesurée sur les deux clubs"
- La pression médiatique est-elle plus forte à Paris ou à Marseille ?
L.P.: "Elle est incroyablement plus forte à Paris qu’à Marseille pour une raison simple: la localisation des grands médias. En revanche, il est une différence notable, c’est l’environnement. Autour de l’OM, il y a une ville dont il est le cœur battant, une région qui vibre. A cause de ces particularités, de la diversité des spectacles, des divertissements, des modes de vie des Parisiens, il n’y a pas la même chose à Paris."
C.B.: "La pression est démesurée sur les deux et elle s’exerce très différemment. Il y a une pression non négligeable sur Marseille qui est l’emblème politique que représente l’OM. Quand l’OM va mal, Marseille va mal, quand le PSG va mal, Paris s’en remet.
- M. Perpère, vous avez quelques soucis avec vos supporters, comment le vivez-vous ?
L.P.: "C’est la vie d’un président, quand les choses vont mal c’est sa faute. Mon seul souci est de faire en sorte que le club soit épargné car le président est garant de la continuité de la vie du club au-delà des épisodes d’une saison réussie ou ratée."
- Etes-vous touché dans votre amour-propre ?
L.P.: "Personnellement ?"
- oui
L.P.: "Personne n’est de pierre, il faut savoir comprendre la déception des supporters, elle est partagée par le président. J’accepte cette situation avec passion car elle fait partie des risques du métier."
C.B.: "Malgré des parcours très différents, Laurent et moi avions avant d’entrer dans nos clubs respectifs une grande connaissance du football. Quand on accepte cette charge, on connaît son périmètre, personne n’est dupe. Si demain, il y avait une mauvaise conjonction de résultats pour l’OM...
L.P.: (il coupe) "Christophe Bouchet démission !" (il éclate de rire)
- Christophe Bouchet, si vous viviez la même situation que Laurent Perpère, comment réagiriez-vous ?
C.B.: "Je ne le connais pas intimement. Mais dans ces cas-là, on n’est pas touché pour soi. Le plus embêtant c’est pour la famille, les enfants."
L.P.: "Absolument."
C.B.: "On a accepté cette charge, c’est une joie, un défi, une passion. Quand on rentre chez soi le soir, c’est différent. J’imagine que c’est ça Laurent ?"
L.P.: "Oui, mes enfants payent leurs abonnements dans une des tribunes. Quand ils entendent toute la tribune réclamer la démission de leur père, ce n’est pas très marrant. Alors quand ils rentrent à la maison..."
- On dit souvent que Marseille a besoin d’un stade plus grand couvert. Il y en a un pas loin de chez vous où le PSG ne veut jamais jouer même pour les grandes occasions. Finalement, les gens du foot ne sont jamais heureux...
L.P.: "Pour le Stade de France. 1. Ce n’est pas chez nous. 2. Ce n’est pas un stade fait pour le foot et sûrement pas pour le foot de club."
C.B.: "Le PSG dispose en France du meilleur format de stade possible."
L.P.: "Il manque juste cinq ou dix mille places, mais c’est le plus beau."
C.B.: "Aller au Stade de France serait suicidaire."
- Pourquoi, parce qu’il n’y a pas d’identité forte à Paris ?
L.P.: "Mais non. Jouer un match qui n’est pas une affiche un 5 février par 0 degré dans ce stade exposé à tous les vents, vous ne ferez jamais 80 000. Si vous vous jouez devant 40000 spectateurs, ce qui est respectable, vous avez l’impression de jouer dans un stade vide. "Par contre, j’aimerais bien que le Vélodrome soit couvert. Architecturalement, il est superbe. Il lui manque de retenir la clameur sur le terrain pour en faire un vrai chaudron."
- Comme les supporters le demandent en somme...
L.P.: "Ça s’envole vers le beau ciel provençal, mais ça s’envole quand même."
- Vous apportez de l’eau au moulin de Christophe Bouchet...
L.P.: "Oui, oui, disons que c’est un soutien moral...
"Le développement média pour un club de foot, c’est le site Internet"
- M. -Perpère, êtes-vous prêt à rejoindre Christophe Bouchet et l’OM dans leur combat pour les droits télé si une plainte est déposée contre la Ligue ?
L.P.: "Je suis réservé. J’espère encore que, par la voie de la persuasion et du bon sens, on réussira à faire respecter la lettre et l’esprit de la charte signée par tous les clubs professionnels. Christophe et moi avons exactement les mêmes positions: le modèle de répartition anglais est un modèle librement débattu, il n’est pas égalitaire, il est équitable."
C.B.: "L’OM et le PSG ont des problèmes totalement différents de deux autres groupes. Les clubs des petites villes ou des clubs de grandes villes ne savent pas s’ils doivent regarder vers l’OM ou le PSG ou vers les autres clubs, cela fausse la discussion. On obtient toujours des systèmes de répartition abracadabrants. Il faut impérativement arriver à faire modifier, comme le disait Laurent, l’esprit et la lettre de cette charte avant 2004, puisqu’on va repartir encore pour un tour où on ne va pas pouvoir toucher la rémunération des droits de télévision."
L.P.: "Absolument. Je suis convaincu que ni Canal Plus ni TPS ne sont disposés à mettre les sommes dont ils parlent sans l’OM et PSG et, dans une moindre mesure, quelques autres clubs qui tirent le championnat vers le haut. Si ces clubs n’ont pas les moyens financiers de rémunérer leurs efforts, les investissements qu’ils font pour tirer le championnat vers le haut, on assistera à un affaiblissement général. Au bout du compte, tout le monde sera perdant."
C.B.: "Dans le système anglais qui sert de référence, 50% des sommes obtenues sont distribués de façon égalitaire. C’est déjà un système très solidaire et, si on veut le rendre intelligent, il faut employer un système permettant aux clubs les plus diffusés de profiter de leur indice de notoriété."
- L’OM est beaucoup plus télévisé que le PSG. Vous trouvez ça normal ou gênant ?
L.P.: "Ça tient à la notoriété, aux résultats de l’année. Si on prend la statistique sur trois ans, c’est beaucoup plus équilibré, si on prend la statistique sur cette année, c’est beaucoup plus en faveur de Marseille."
- Pourriez-vous interdire pendant quelques heures les caméras de Canal au Parc ?
L.P.: "Je ne le ferai pas, parce je suis salarié de Canal, parce que le PSG est une filiale de Canal. Je comprends totalement Christophe d’avoir poussé un coup de gueule. Il a été entendu et derrière on en tire les conclusions qui s’imposent. Les horaires de diffusion qui changent sans cesse sont une vraie catastrophe pour les abonnés, spécialement dans une ville comme Paris."
C.B.: "Sur l’histoire des caméras de Canal, je suis consterné moi même d’en arriver à ce genre de position."
- On vous entend souvent pester contre la façon dont le championnat est vendu à l’étranger. Si vous étiez propriétaires de vos droits, vendriez-vous mieux l’image de vos clubs respectifs ?
L.P.: "Pour ce qui concerne Paris, on a un avantage compétitif formidable c’est qu’on s’appelle Paris. C’est l’une des marques les plus connues avec Coca-Cola et quelques autres. Les matches du PSG sont tous retransmis au Brésil compte tenu de notre forte armada brésilienne. A mon avis, il faut repenser ce qu’on peut vendre aux télévisions étrangères: un peu d’intégral ou du semi-intégral, des longs résumés, des chroniques des clubs concernant essentiellement quelques grands clubs."
C.B.: "Je rebondis là-dessus, parce qu’on parle de vente de championnats. Il faut arrêter de parler comme ça car aucun championnat n’est vendu dans le monde. Qu’est-ce qui est vendu dans le monde ? C’est Manchester, Liverpool, Arsenal, Real Madrid, Juventus de Turin, Lazio de Rome éventuellement. Ce n’est jamais le championnat italien ou espagnol. Il y a une chaîne dévolue au football aujourd’hui aux Etats-Unis que les gens regardent contrairement à ce qu’on croit. Il y a 7 ou 8 matches par week-end, il y a des matches du championnat anglais évidemment, un allemand, deux italiens, un espagnol, on ne voit jamais un seul match français. Pourquoi ? Il faut quand même que les gens se posent cette question-là. Pourquoi ? Parce que tant qu’il n’y a pas un, deux, trois ou quatre clubs qui sont capables d’attirer les grandes vedettes du football, d’être compétitifs sur le plan européen, ça n’intéresse plus personne."
L.P.: "C’est clair qu’on va regarder Manchester pour Beckham, Barthez et quelques autres. Mais à quels joueurs phares des clubs français peuvent s’intéresser des pays lointains ?"
- Une dernière question pour finir avec la télé. On connaît bien OM-TV, quid de PSG-TV ?
L.P.: "Financièrement, c’est quelque chose qui ne me paraît pas opportun, on préfère se concentrer sur le développement de notre site PSG avec la perspective, à terme, d’avoir des images sur le site. Une chaîne de télé, c’est pas pour faire un coup pendant quinze jours ou pendant un mois, c’est pour des années. Cela représentait un investissement pour lequel on n’était pas prêt."
- Il vous est arrivé de regarder OM-TV ?
L.P.: "C’est pas mal sauf que, l’année dernière, quand ça n’allait pas très bien, c’était dur à regarder, parce que c’est trop difficile à nourrir."
C.B.: "Aujourd’hui le média naturel de clubs comme le PSGou l’OM, c’est le site Internet. Celui du PSG a de bons résultats, le nôtre en a d’excellents. J’y crois dur comme fer, le noyau dur d’un développement média pour un club de football, c’est son site Internet."
L.P.: "C’est un média extrêmement convivial qui correspond à la vie du club."
C.B.: "La seule différence entre le PSG et l’OM, c’est que l’OM-TV peut à l’avenir être un média d’expression régionale. Si les collectivités le veulent, ça peut être une bonne opportunité pour l’OM. A part l’OM et cette spécificité-là, je vois pas très bien aujourd’hui l’intérêt pour un club de développer une télévision."
L.P.: "Même pour le Real Madrid, avec Canal Bianco, l’équilibre est difficile à trouver.
AVENIR: "Au G14, on ne se sent pas toujours concerné"
- Le PSG a conclu un partenariat avec le Qatar et vous essayez également de vous implanter en Chine. La recherche de marchés aussi lointains est devenue indispensable ?
L.P.: "C’est une question difficile. S’implanter en Chine nécessite énormément de travail, dans le même temps ne pas y être c’est se priver à terme de sources de développement importantes. Si sur ce marché d’un milliard deux cent millions d’habitants très avide de foot les clubs français ne sont pas présents, ils risquent d’être écartés durablement de la scène. On étudie avec nos partenaires équipementiers les moyens d’assurer une présence plus forte."
- Et pour l’OM ?
C.B.: "Il est difficile d’être absent. On regarde ce qui pourrait être fait le jour où nos clubs seront redevenus de grands Européens. On prospecte mais on ne voit pas très bien la manière de retrouver ce statut. Le jour où ce sera le cas, s’implanter en Chine sera naturel..."
L.P.: "C’est ça, notre difficulté est liée à la faible diffusion de nos images. Comme la notoriété est faible, l’appétit est maigre. Le seul avantage de PSG par rapport à l’OM, c’est Paris, tout le monde connaît le nom donc on capitalise là-dessus. C’est long, onéreux, souvent décevant et nous ne disposons pas de la recette magique. Une commercialisation plus agressive de nos matches constituerait un pas en avant."
- Compte tenu de la difficulté de cette implantation éloignée et malgré la différence d’images entre les deux clubs, peut-on envisager des actions communes des deux clubs ?
L.P.: "Si on peut envisager une démarche commune autour d’images, on fonde pas mal d’espoirs dans des partenariats forts et des actions de promotion avec nos équipementiers. Eux ont une nécessité vitale de s’implanter sur ces marchés et ils peuvent tirer partie du capital football que nous représentons."
C.B.: "On revient au match OM - PSG. Nous ne sommes pas des ennemis mais des adversaires. Paris et Marseille représentent la tête de pont des deux plus grands équipementiers mondiaux et je ne les vois pas mener beaucoup d’actions communes à Bangkok ou Buenos Aires."
L.P.: "Non, non."
C.B.: "Il faut avoir le respect de l’autre mais, en étant adversaires, il est difficile de vendre deux adversaires au même endroit."
- On ne vend donc pas le foot ou la France, chacun vend son club ?
C.B.: "Les images du football, ce sont le PSG et l’OM et à une moindre mesure, désolé pour eux, Lyon, Bordeaux ou Lens. L’image du football anglais à l’étranger c’est l’image de ses grands clubs. Si on compare les autres Européens, leurs grandes images de marque, la capacité qu’ils ont à commercialiser, à recruter c’est via leurs clubs."
- Le G14 constitue-t-il pour vous l’avenir du football européen, par conséquent celui de l’OM et du PSG ?
L.P.: "Christophe, je te laisse répondre..."
C.B.: "Nous, les clubs français, sommes les plus poussés à trouver des solutions alternatives quitte à se réfugier au sein de groupes comme le G14 pour trouver de vraies solutions. On ne se plaint pas car c’est une réalité, nous sommes dans un étau. Aujourd’hui, l’OM, le PSG et Lyon ont tout intérêt à être des membres forts et présents du G14."
L.P.: "La seule difficulté que nous avons dans cet exercice est que nous ne sommes pas très présents dans les compétitions européennes. Regardons les choses en face, nous sommes les petits poucets. Dans une organisation européenne, on ne peut pas se passer de la France mais on ne peut pas trop élever la voix parce qu’un certain nombre de problèmes posés à d’autres clubs du G14 se posent avec moins d’acuité pour nous. Quant on évoque le futur format de la Champion’s League, pour nous elle a tendance à s’arrêter au premier tour. On ne parle pas de la même chose."
- C’est en somme au sein du G14 que vous mesurez mieux que quiconque la différence entre la France et le reste de l’Europe ?
C.B.: "Lors de la dernière réunion, j’avais comme voisin David Dean, le manager d’Arsenal. Je lui disais: "On parle de choses très intéressantes mais elles ne nous regardent même plus." Alors, on écoute... A chaque séance, on a l’impression de s’éloigner un peu plus de nos voisins européens."
- On ne peut pas imaginer que vous en soyez absents ?
C.B.: "Non."
L.P.: "Pas du tout. Mais au niveau des résultats de nos clubs, c’est la misère."
C.B.: "Sur trois clubs, nous apportons une C1, une C2 et le troisième club qui est entré vient d’être sacré pour la première fois champion de France."
L.P.: "Lorsque vous êtes assis à la même table que Liverpool, le Milan, le Bayern ou le Real, vous êtes des petits garçons.
"
T. M. & P. F.
OM-PSG: les présidents prennent la parole
"La Provence" a réuni les présidents de l’OM et du PSG à la veille du choc entre les deux clubs. Au-delà des différences culturelles, leur discours se rejoint souvent sur des préoccupations communes
OM-PSG. Le match le plus attendu de la saison aura lieu demain soir au stade Vélodrome. Avant cette rencontre explosive, La Provence a choisi de donner la parole aux présidents des deux clubs: Christophe Boucher et Laurent Perpère - Photo L. P.
Il y a l’histoire, les cultures, les railleries, les insultes, les bonnes chambrettes, toutes ces blagues entre la capitale et la plus vieille ville de France. Parfois, elles nous amusent, à l’occasion, elles nous effrayent. Il y a aussi et surtout entre Marseille et Paris deux clubs, dont les intérêts sont plus convergents qu’il n’y paraît de prime abord. La Provence a voulu le mesurer. Comment? Tout simplement en réunissant Christophe Bouchet et Laurent Perpère, leurs présidents.
Autour de quatre thèmes que nous leur avons proposés, ils ont ainsi débattu pendant près de deux heures. L’échange, amical, a été facilité par le respect que les deux hommes se vouent. Ils se tutoient, aiment se taquiner mais n’oublient jamais que la vérité première est de défendre les intérêts de leur club.
Persuadés que sans un OM et un PSG forts, le football français pourrait péricliter, ils tracent quelques grandes lignes de leur avenir, avec des perspectives parallèles de développement. Ils affichent également leurs inquiétudes sur les discussions du G14, lesquelles ne collent plus à leurs préoccupations et avancent des idées communes, notamment dans le développement de leur communication.
A lire sans a priori…
SECURITE: "On ne peut pas traiter les supporters comme une horde sauvage descendant de Jupiter"
- Entre l’OM et le PSG, on parle de plus en plus de sécurité. On sait pourtant qu’il y a des intérêts communs, notamment sur le plan économique. En ce moment, on sent les présidents assez proches. Est-ce dans le but d’atténuer les antagonismes ou les intérêts des deux clubs sont-ils plus liés qu’on ne le pense ?
Laurent Perpère: "Que ce soit par les résultats, bons ou mauvais, par la surmédiatisation de l’un et de l’autre, il y a deux clubs en France qui tirent l’intérêt du championnat: c’est Marseille et Paris. On a donc des intérêts objectifs communs à faire en sorte que les problèmes soient traités."
- Ce n’est pas un discours de circonstance ?
Christophe Bouchet: "Au train où vont les choses, OM-PSG sera la dernière affiche du championnat et la seule. C’est dommage.En même temps, il faut continuer à ce qu’il y ait une opposition sportive entre, d’un côté la capitale du pays, et, de l’autre, je suis désolé Laurent, la capitale du football. Ce genre d’affrontement sportif est bon pour le football. On a des objectifs évidemment communs sur le plan économique et même sur le plan d’organisation des compétitions. Nous sommes spoliés par le reste des autres clubs qui empochent des sommes dues en partie à l’OM et au PSG. On a des intérêts communs au niveau européen à essayer de lutter en nous entendant à travers des groupes de pression existants, de façon à ce qu’on arrive à remonter la pente. Aujourd’hui, on en est très loin."
L.P.: "Je voudrais rebondir sur ce que dit Christophe, ça me paraît extrêmement juste. Une affiche comme OM-PSG ou PSG-OM est très importante. On a fait, pour les 16es de finale de la Coupe de France, une audience un samedi soir qui était exceptionnelle de 7,5 -millions de télespectateurs avec des pointes à 9,5/10.Ce sont des moments exceptionnels. Il est important que ces moments exceptionnels du football soient vus comme des affrontements sportifs, comme des affrontements de style, de capitale, pas comme des enjeux de baston. C’est à cette condition que ces matches pourront continuer à être de grands rendez-vous. Sinon ça se jouera devant des stades vides parce que plus personne ne voudra y aller. Tout le monde doit prendre conscience que derrière l’affrontement sportif il y a l’image que peut donner le football."
- Justement, en tant que présidents, vous avez des actions directes à mener. A l’époque, on parlait d’interdire les déplacements de supporters adverses, cela a été abandonné. Que pouvez-vous faire afin qu’on parle plus de foot que d’autre chose ?
L.P.: "Interdire est une mauvaise chose parce que c’est abdiquer devant le comportement de mauvais supporters. Il faut rétablir un climat normal, même s’il y a de la passion, s’assurer que les mesures de sécurité sont bien remplies, que les conditions d’accès au stade sont optimales. Au niveau des dirigeants, il faut sans cesse rappeler à ceux qui veulent tirer partie de la médiatisation pour faire valoir des comportements d’ultraviolence, des comportements racistes, etc. que ceux-là n’ont pas leur place dans le stade. Interdire le stade c’est un aveu d’échec, c’est montrer qu’on n’est pas capable de dominer ça."
C.B.: "Une interdiction réciproque est totalement absurde, c’est la négation de tout, du sport, de la liberté du déplacement. Au fil du temps, on pourra regarnir les tribunes du Parc ou du Vélodrome, en supporters marseillais au Parc et en supporter parisiens au Vélodrome. Aujourd’hui, ces deux matches se déroulent dans des conditions en nette amélioration; il y a eu des campagnes de sensibilisation au PSG avec les supporters et à Marseille avec les nôtres qui fonctionnent. Il commence à y avoir, on le sent aux déclarations des supporters, des signes, ils ne sont pas évidents, il faut les traquer, mais ils existent. Le tout est d’arriver à un équilibre assez subtil à savoir que les supporters ne débordent pas mais qu’ils soient toujours là et passionnés. C’est une équation extrêmement complexe. Je voudrais quand même dire que par rapport à tous les affrontements de même calibre en Europe, OM - PSG fait figure de référence. Ces dernières années, la prudence des dirigeants, le comportement sur les terrains, la discipline des arbitres ont fait que le match me paraît aujourd’hui plus normal qu’il ne l’était."
L.P.: " Absolument, je partage le sentiment de Christophe. Je crois que mettre en valeur le seul aspect sécuritaire, c’est voir les choses par un petit bout spectaculaire de la lorgnette. On voit certains médias quasiment déçus qu’il n’y a pas eu de débordements. Or, depuis plusieurs années, les choses sont de plus en plus limitées, les supporters de plus en plus responsables et respectueux de l’esprit du football."
- Pour boucler le chapitre de la sécurité, pensez-vous l’un et l’autre que les médias en faisaient trop autour de ce match au niveau de la sécurité ?
L.P.: "Oui."
C.B.: "Le premier reportage sur une chaîne d’importance, dimanche dernier, était de savoir si oui ou non on avait bien monté un portique et des filets au stade Vélodrome. C’est un peu dommage d’aborder le football sous cet angle-là. Il ne faut pas non plus avoir ce réflexe ultrasécuritaire de vouloir tuer le match. Moi, lorsque le Vélodrome est plein, quand le Parc est plein, je me régale.
Qu’est-ce qu’il y a de plus beau que ces affrontements-là ?
"Est-ce que les médias en font trop ? La réponse est contenue dans ce qui s’est passé l’année dernière à Marseille où on peut imputer une bonne partie des incidents au fait qu’il y avait des caméras sous les virages. On s’est fait suspendre le Vélodrome pour ça, c’est gravissime.
Tant qu’on continuera à traiter les supporters comme une horde sauvage qui descend de Jupiter à chaque match on n’y arrivera jamais. Aujourd’hui, tout n’est pas acquis mais il y a, chez eux, un vrai signe de responsabilité."
L.P.: "J’ai été très frappé par le soutien des supporters parisiens au Parc ces deux dernières années. Ils ont fait des choses qui leur coûtent beaucoup d’argent, d’énergie, de temps et de passion. Et les choses se sont déroulées sans incident ou avec des incidents minimes au Parc des Princes. A Marseille, c’était plus chaud."
- Au match aller, on a quand même vu deux styles très opposés: une banderole amusante avec Robert Louis-Dreyfus dans un avion mais, de l’autre côté, une banderole avec des chars…
L.P.: "Elle n’a pas été reproduite, ils se sont rendu compte que ce n’était pas dans cet esprit-là. Quand ils vont trop loin, ils s’en aperçoivent aussi."
ENVIRONNEMENT: "La pression est démesurée sur les deux clubs"
- La pression médiatique est-elle plus forte à Paris ou à Marseille ?
L.P.: "Elle est incroyablement plus forte à Paris qu’à Marseille pour une raison simple: la localisation des grands médias. En revanche, il est une différence notable, c’est l’environnement. Autour de l’OM, il y a une ville dont il est le cœur battant, une région qui vibre. A cause de ces particularités, de la diversité des spectacles, des divertissements, des modes de vie des Parisiens, il n’y a pas la même chose à Paris."
C.B.: "La pression est démesurée sur les deux et elle s’exerce très différemment. Il y a une pression non négligeable sur Marseille qui est l’emblème politique que représente l’OM. Quand l’OM va mal, Marseille va mal, quand le PSG va mal, Paris s’en remet.
- M. Perpère, vous avez quelques soucis avec vos supporters, comment le vivez-vous ?
L.P.: "C’est la vie d’un président, quand les choses vont mal c’est sa faute. Mon seul souci est de faire en sorte que le club soit épargné car le président est garant de la continuité de la vie du club au-delà des épisodes d’une saison réussie ou ratée."
- Etes-vous touché dans votre amour-propre ?
L.P.: "Personnellement ?"
- oui
L.P.: "Personne n’est de pierre, il faut savoir comprendre la déception des supporters, elle est partagée par le président. J’accepte cette situation avec passion car elle fait partie des risques du métier."
C.B.: "Malgré des parcours très différents, Laurent et moi avions avant d’entrer dans nos clubs respectifs une grande connaissance du football. Quand on accepte cette charge, on connaît son périmètre, personne n’est dupe. Si demain, il y avait une mauvaise conjonction de résultats pour l’OM...
L.P.: (il coupe) "Christophe Bouchet démission !" (il éclate de rire)
- Christophe Bouchet, si vous viviez la même situation que Laurent Perpère, comment réagiriez-vous ?
C.B.: "Je ne le connais pas intimement. Mais dans ces cas-là, on n’est pas touché pour soi. Le plus embêtant c’est pour la famille, les enfants."
L.P.: "Absolument."
C.B.: "On a accepté cette charge, c’est une joie, un défi, une passion. Quand on rentre chez soi le soir, c’est différent. J’imagine que c’est ça Laurent ?"
L.P.: "Oui, mes enfants payent leurs abonnements dans une des tribunes. Quand ils entendent toute la tribune réclamer la démission de leur père, ce n’est pas très marrant. Alors quand ils rentrent à la maison..."
- On dit souvent que Marseille a besoin d’un stade plus grand couvert. Il y en a un pas loin de chez vous où le PSG ne veut jamais jouer même pour les grandes occasions. Finalement, les gens du foot ne sont jamais heureux...
L.P.: "Pour le Stade de France. 1. Ce n’est pas chez nous. 2. Ce n’est pas un stade fait pour le foot et sûrement pas pour le foot de club."
C.B.: "Le PSG dispose en France du meilleur format de stade possible."
L.P.: "Il manque juste cinq ou dix mille places, mais c’est le plus beau."
C.B.: "Aller au Stade de France serait suicidaire."
- Pourquoi, parce qu’il n’y a pas d’identité forte à Paris ?
L.P.: "Mais non. Jouer un match qui n’est pas une affiche un 5 février par 0 degré dans ce stade exposé à tous les vents, vous ne ferez jamais 80 000. Si vous vous jouez devant 40000 spectateurs, ce qui est respectable, vous avez l’impression de jouer dans un stade vide. "Par contre, j’aimerais bien que le Vélodrome soit couvert. Architecturalement, il est superbe. Il lui manque de retenir la clameur sur le terrain pour en faire un vrai chaudron."
- Comme les supporters le demandent en somme...
L.P.: "Ça s’envole vers le beau ciel provençal, mais ça s’envole quand même."
- Vous apportez de l’eau au moulin de Christophe Bouchet...
L.P.: "Oui, oui, disons que c’est un soutien moral...
"Le développement média pour un club de foot, c’est le site Internet"
- M. -Perpère, êtes-vous prêt à rejoindre Christophe Bouchet et l’OM dans leur combat pour les droits télé si une plainte est déposée contre la Ligue ?
L.P.: "Je suis réservé. J’espère encore que, par la voie de la persuasion et du bon sens, on réussira à faire respecter la lettre et l’esprit de la charte signée par tous les clubs professionnels. Christophe et moi avons exactement les mêmes positions: le modèle de répartition anglais est un modèle librement débattu, il n’est pas égalitaire, il est équitable."
C.B.: "L’OM et le PSG ont des problèmes totalement différents de deux autres groupes. Les clubs des petites villes ou des clubs de grandes villes ne savent pas s’ils doivent regarder vers l’OM ou le PSG ou vers les autres clubs, cela fausse la discussion. On obtient toujours des systèmes de répartition abracadabrants. Il faut impérativement arriver à faire modifier, comme le disait Laurent, l’esprit et la lettre de cette charte avant 2004, puisqu’on va repartir encore pour un tour où on ne va pas pouvoir toucher la rémunération des droits de télévision."
L.P.: "Absolument. Je suis convaincu que ni Canal Plus ni TPS ne sont disposés à mettre les sommes dont ils parlent sans l’OM et PSG et, dans une moindre mesure, quelques autres clubs qui tirent le championnat vers le haut. Si ces clubs n’ont pas les moyens financiers de rémunérer leurs efforts, les investissements qu’ils font pour tirer le championnat vers le haut, on assistera à un affaiblissement général. Au bout du compte, tout le monde sera perdant."
C.B.: "Dans le système anglais qui sert de référence, 50% des sommes obtenues sont distribués de façon égalitaire. C’est déjà un système très solidaire et, si on veut le rendre intelligent, il faut employer un système permettant aux clubs les plus diffusés de profiter de leur indice de notoriété."
- L’OM est beaucoup plus télévisé que le PSG. Vous trouvez ça normal ou gênant ?
L.P.: "Ça tient à la notoriété, aux résultats de l’année. Si on prend la statistique sur trois ans, c’est beaucoup plus équilibré, si on prend la statistique sur cette année, c’est beaucoup plus en faveur de Marseille."
- Pourriez-vous interdire pendant quelques heures les caméras de Canal au Parc ?
L.P.: "Je ne le ferai pas, parce je suis salarié de Canal, parce que le PSG est une filiale de Canal. Je comprends totalement Christophe d’avoir poussé un coup de gueule. Il a été entendu et derrière on en tire les conclusions qui s’imposent. Les horaires de diffusion qui changent sans cesse sont une vraie catastrophe pour les abonnés, spécialement dans une ville comme Paris."
C.B.: "Sur l’histoire des caméras de Canal, je suis consterné moi même d’en arriver à ce genre de position."
- On vous entend souvent pester contre la façon dont le championnat est vendu à l’étranger. Si vous étiez propriétaires de vos droits, vendriez-vous mieux l’image de vos clubs respectifs ?
L.P.: "Pour ce qui concerne Paris, on a un avantage compétitif formidable c’est qu’on s’appelle Paris. C’est l’une des marques les plus connues avec Coca-Cola et quelques autres. Les matches du PSG sont tous retransmis au Brésil compte tenu de notre forte armada brésilienne. A mon avis, il faut repenser ce qu’on peut vendre aux télévisions étrangères: un peu d’intégral ou du semi-intégral, des longs résumés, des chroniques des clubs concernant essentiellement quelques grands clubs."
C.B.: "Je rebondis là-dessus, parce qu’on parle de vente de championnats. Il faut arrêter de parler comme ça car aucun championnat n’est vendu dans le monde. Qu’est-ce qui est vendu dans le monde ? C’est Manchester, Liverpool, Arsenal, Real Madrid, Juventus de Turin, Lazio de Rome éventuellement. Ce n’est jamais le championnat italien ou espagnol. Il y a une chaîne dévolue au football aujourd’hui aux Etats-Unis que les gens regardent contrairement à ce qu’on croit. Il y a 7 ou 8 matches par week-end, il y a des matches du championnat anglais évidemment, un allemand, deux italiens, un espagnol, on ne voit jamais un seul match français. Pourquoi ? Il faut quand même que les gens se posent cette question-là. Pourquoi ? Parce que tant qu’il n’y a pas un, deux, trois ou quatre clubs qui sont capables d’attirer les grandes vedettes du football, d’être compétitifs sur le plan européen, ça n’intéresse plus personne."
L.P.: "C’est clair qu’on va regarder Manchester pour Beckham, Barthez et quelques autres. Mais à quels joueurs phares des clubs français peuvent s’intéresser des pays lointains ?"
- Une dernière question pour finir avec la télé. On connaît bien OM-TV, quid de PSG-TV ?
L.P.: "Financièrement, c’est quelque chose qui ne me paraît pas opportun, on préfère se concentrer sur le développement de notre site PSG avec la perspective, à terme, d’avoir des images sur le site. Une chaîne de télé, c’est pas pour faire un coup pendant quinze jours ou pendant un mois, c’est pour des années. Cela représentait un investissement pour lequel on n’était pas prêt."
- Il vous est arrivé de regarder OM-TV ?
L.P.: "C’est pas mal sauf que, l’année dernière, quand ça n’allait pas très bien, c’était dur à regarder, parce que c’est trop difficile à nourrir."
C.B.: "Aujourd’hui le média naturel de clubs comme le PSGou l’OM, c’est le site Internet. Celui du PSG a de bons résultats, le nôtre en a d’excellents. J’y crois dur comme fer, le noyau dur d’un développement média pour un club de football, c’est son site Internet."
L.P.: "C’est un média extrêmement convivial qui correspond à la vie du club."
C.B.: "La seule différence entre le PSG et l’OM, c’est que l’OM-TV peut à l’avenir être un média d’expression régionale. Si les collectivités le veulent, ça peut être une bonne opportunité pour l’OM. A part l’OM et cette spécificité-là, je vois pas très bien aujourd’hui l’intérêt pour un club de développer une télévision."
L.P.: "Même pour le Real Madrid, avec Canal Bianco, l’équilibre est difficile à trouver.
AVENIR: "Au G14, on ne se sent pas toujours concerné"
- Le PSG a conclu un partenariat avec le Qatar et vous essayez également de vous implanter en Chine. La recherche de marchés aussi lointains est devenue indispensable ?
L.P.: "C’est une question difficile. S’implanter en Chine nécessite énormément de travail, dans le même temps ne pas y être c’est se priver à terme de sources de développement importantes. Si sur ce marché d’un milliard deux cent millions d’habitants très avide de foot les clubs français ne sont pas présents, ils risquent d’être écartés durablement de la scène. On étudie avec nos partenaires équipementiers les moyens d’assurer une présence plus forte."
- Et pour l’OM ?
C.B.: "Il est difficile d’être absent. On regarde ce qui pourrait être fait le jour où nos clubs seront redevenus de grands Européens. On prospecte mais on ne voit pas très bien la manière de retrouver ce statut. Le jour où ce sera le cas, s’implanter en Chine sera naturel..."
L.P.: "C’est ça, notre difficulté est liée à la faible diffusion de nos images. Comme la notoriété est faible, l’appétit est maigre. Le seul avantage de PSG par rapport à l’OM, c’est Paris, tout le monde connaît le nom donc on capitalise là-dessus. C’est long, onéreux, souvent décevant et nous ne disposons pas de la recette magique. Une commercialisation plus agressive de nos matches constituerait un pas en avant."
- Compte tenu de la difficulté de cette implantation éloignée et malgré la différence d’images entre les deux clubs, peut-on envisager des actions communes des deux clubs ?
L.P.: "Si on peut envisager une démarche commune autour d’images, on fonde pas mal d’espoirs dans des partenariats forts et des actions de promotion avec nos équipementiers. Eux ont une nécessité vitale de s’implanter sur ces marchés et ils peuvent tirer partie du capital football que nous représentons."
C.B.: "On revient au match OM - PSG. Nous ne sommes pas des ennemis mais des adversaires. Paris et Marseille représentent la tête de pont des deux plus grands équipementiers mondiaux et je ne les vois pas mener beaucoup d’actions communes à Bangkok ou Buenos Aires."
L.P.: "Non, non."
C.B.: "Il faut avoir le respect de l’autre mais, en étant adversaires, il est difficile de vendre deux adversaires au même endroit."
- On ne vend donc pas le foot ou la France, chacun vend son club ?
C.B.: "Les images du football, ce sont le PSG et l’OM et à une moindre mesure, désolé pour eux, Lyon, Bordeaux ou Lens. L’image du football anglais à l’étranger c’est l’image de ses grands clubs. Si on compare les autres Européens, leurs grandes images de marque, la capacité qu’ils ont à commercialiser, à recruter c’est via leurs clubs."
- Le G14 constitue-t-il pour vous l’avenir du football européen, par conséquent celui de l’OM et du PSG ?
L.P.: "Christophe, je te laisse répondre..."
C.B.: "Nous, les clubs français, sommes les plus poussés à trouver des solutions alternatives quitte à se réfugier au sein de groupes comme le G14 pour trouver de vraies solutions. On ne se plaint pas car c’est une réalité, nous sommes dans un étau. Aujourd’hui, l’OM, le PSG et Lyon ont tout intérêt à être des membres forts et présents du G14."
L.P.: "La seule difficulté que nous avons dans cet exercice est que nous ne sommes pas très présents dans les compétitions européennes. Regardons les choses en face, nous sommes les petits poucets. Dans une organisation européenne, on ne peut pas se passer de la France mais on ne peut pas trop élever la voix parce qu’un certain nombre de problèmes posés à d’autres clubs du G14 se posent avec moins d’acuité pour nous. Quant on évoque le futur format de la Champion’s League, pour nous elle a tendance à s’arrêter au premier tour. On ne parle pas de la même chose."
- C’est en somme au sein du G14 que vous mesurez mieux que quiconque la différence entre la France et le reste de l’Europe ?
C.B.: "Lors de la dernière réunion, j’avais comme voisin David Dean, le manager d’Arsenal. Je lui disais: "On parle de choses très intéressantes mais elles ne nous regardent même plus." Alors, on écoute... A chaque séance, on a l’impression de s’éloigner un peu plus de nos voisins européens."
- On ne peut pas imaginer que vous en soyez absents ?
C.B.: "Non."
L.P.: "Pas du tout. Mais au niveau des résultats de nos clubs, c’est la misère."
C.B.: "Sur trois clubs, nous apportons une C1, une C2 et le troisième club qui est entré vient d’être sacré pour la première fois champion de France."
L.P.: "Lorsque vous êtes assis à la même table que Liverpool, le Milan, le Bayern ou le Real, vous êtes des petits garçons.
"
T. M. & P. F.





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il est creux inodore et sans couleur
ses phrases sont exactement calquées sur bouchet
je ne comprend pas sa position vis à vis du championnat et de la ligue,de la violence et des droits TV
en revanche perpere dit et admet une chose tres importante c'est que son club a tres peu de renomée
PARIGO et BARO je vous salut bien bas...
tant de posts pour prouver le contraire ,et se faire balayer d'un revers de la manche par son propre président... :fuck2:
pas gate entre le président et l'entraineur les sup du PSG!
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je ne comprend pas sa position vis à vis du championnat et de la ligue,de la violence et des droits TV
en revanche perpere dit et admet une chose tres importante c'est que son club a tres peu de renomée
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"Quand le mensonge et la crédulité s'accouplent et ils engendrent l'opinion " ...et c'est encore plus vrai aujourd'hui
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- On dit souvent que Marseille a besoin d’un stade plus grand couvert. Il y en a un pas loin de chez vous où le PSG ne veut jamais jouer même pour les grandes occasions. Finalement, les gens du foot ne sont jamais heureux...
<span style='color:darkred'>L.P.: "Pour le Stade de France. 1. Ce n’est pas chez nous. 2. Ce n’est pas un stade fait pour le foot et sûrement pas pour le foot de club." </span>
<span style='color:darkblue'>C.B.: "Le PSG dispose en France du meilleur format de stade possible." </span>
<span style='color:darkred'>L.P.: "Il manque juste cinq ou dix mille places, mais c’est le plus beau." </span>
<span style='color:darkblue'>C.B.: "Aller au Stade de France serait suicidaire." </span>
- Pourquoi, parce qu’il n’y a pas d’identité forte à Paris ?
<span style='color:darkred'>L.P.: "Mais non. Jouer un match qui n’est pas une affiche un 5 février par 0 degré dans ce stade exposé à tous les vents, vous ne ferez jamais 80 000. Si vous vous jouez devant 40000 spectateurs, ce qui est respectable, vous avez l’impression de jouer dans un stade vide. "Par contre, j’aimerais bien que le Vélodrome soit couvert. Architecturalement, il est superbe. Il lui manque de retenir la clameur sur le terrain pour en faire un vrai chaudron." </span>
- Comme les supporters le demandent en somme...
<span style='color:darkred'>L.P.: "Ça s’envole vers le beau ciel provençal, mais ça s’envole quand même."</span>
- Vous apportez de l’eau au moulin de Christophe Bouchet...
<span style='color:darkred'>L.P.: "Oui, oui, disons que c’est un soutien moral... </span>
Moi ce que je retiens surtout dans cette interview c'est que C.Bouchet ne répond pas sur le stade Vél et l'hypothèse d'un futur toit.

Put' même Perpère le lui fait remarquer qu'avec un toit le Vél serait un vrai chaudron. Moi je dirais l'un des +chauds stade d'Europe sans hésitation.

Put' c'est pas parce que l'on a de bons résultats cette année que je vais t'oublier RLD

Marre d'avoir un stade de merde !!!!!!
Nous sommes Champions de France car nous sommes les plus forts !!!
Nous sommes Champions de France nous les enfants du Vieux Port !!!
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- chauvet
- Zubar : Eternel espoir, tu feras jamais tes preuves
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- Localisation : là où Jésus a perdu les sandales
merci qui?
merci platini!!!
j'étais à l'avant projet du nouveau stade Vélodrome
nous étions peut etre une vingtaine à avoir penser au toit
qui n'apparaissait pas sur la maquette
moi,ce qui me genait le plus c'était les "vides" entre les virages et les tribunes
l'architecte( un parisien) avait répondu "que la structure semi helicoidale imposée des ouvertures pour aérer la vision"
quant au toit cet abruti était persuade qu'il ne pleuvait jamais dans le sud et le vent devait etre arréter pas la tribune "nord"
comme certains gars de l'équipe de la mairie, faisaient de sacrés yeux
platini a pris la parole est a dis que le projet pourrait etre vraissemblablement modifié dans le futur par les collecivités locales
mais compte tenu des retards du stade de france tout les budgets était arretés en l'état
et c'est comme ça que le stade de france jouit de superbe structure dont tout le monde se fout et qu'on se pele le cul à 60000 au velodrome
merci platini!!!
j'étais à l'avant projet du nouveau stade Vélodrome
nous étions peut etre une vingtaine à avoir penser au toit
qui n'apparaissait pas sur la maquette
moi,ce qui me genait le plus c'était les "vides" entre les virages et les tribunes
l'architecte( un parisien) avait répondu "que la structure semi helicoidale imposée des ouvertures pour aérer la vision"
quant au toit cet abruti était persuade qu'il ne pleuvait jamais dans le sud et le vent devait etre arréter pas la tribune "nord"
comme certains gars de l'équipe de la mairie, faisaient de sacrés yeux
platini a pris la parole est a dis que le projet pourrait etre vraissemblablement modifié dans le futur par les collecivités locales
mais compte tenu des retards du stade de france tout les budgets était arretés en l'état
et c'est comme ça que le stade de france jouit de superbe structure dont tout le monde se fout et qu'on se pele le cul à 60000 au velodrome
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