Cinéma... Tchi Tcha !

[Hyde]

Alabama Monroe (Felix Van Groeningen)

Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...

Je pensais voir un sorte de La Guerre est déclarée version redneck des Flandres, ce film s'avère au fur et à mesure des minutes, bien plus que ça Formellement, ça ressemble de manière surprenante à du Gus Van Sant qui, faute de budget, aurait dû délocaliser son film du bayouu vers la Belgique, choisissant au passage des sosies discount de Brad Pitt barbu et de Franka Potente. C'est très bien maitrisé, réalisé, scénarisé, avec un montage éclaté qui fait merveille, usant de flash-back/flash-forward qui servent réellement la dramaturgie. La photo est superbe, alternant les tons froids du quotidien, avec la chaleur des scènes de concert. La musique Bluegrass est omniprésente et rythme le film, la BO est fantastique pour peu qu'on ne déteste pas cette musique de ploucs. Sur le fond, toujours plus loin toujours plus haut, le scénario transcende la voie du mélo, avec une illustration plutôt originale sur la religion et l’athéisme, où la pratique de cette dernière s'avère plus intégriste et destructrice que la première. Ça m'a rappelé le cinéma de Denys Arcand (les Invasions Barbares), pour ceux qui aiment se prendre la tête sur des histoires de vie et de mort avec des accents chelous.

Je l'ai vu vendredi. Je mets la jolie analyse de Kieros, et je me contenterai de dire que j'ai pleuré comme une madeleine.

[Kieros]

Fin très poignante, je confesse avoir aussi mouillé la pupille

[urba]

TWSS

[G.bédécarrax]

Mon feel good movie de 2013. J'étais si content que leur enfant meure!

Pour une raison dérisoire et très peu cinéphilique j'en conviens : par la grâce de son montage non chronologique, il m'aura fallu quinze minutes montre en main avant de souhaiter à chacun des deux héros un destin à la Marcellus Wallace. Le film ne se satisfait pas d'exposer la vie parfaite d'un couple qui l'est tout autant (on kiffe la même musique, le sexe est génial, on se la coule douce mais quand le besoin s'en fait sentir on équipe toute la baraque en deux-deux, il engagerait bien une choriste ô miracle elle chante comme une déesse), il croit nécessaire d'ajouter que leur vie - et leur âme - est surtout bien plus belle que la tienne Que Mr&Mrs Marginal s'éclatent à Trou-du-cul-sur-Flandres, passe encore, mais quand on les oppose systématiquement à une litanie de médecins insensibles, d'infirmières sans tact, de parents égoïstes ou tout simplement de quidam moyens - dont le seul tort serait de ne s'être pas fait tatouer leur herbier d'école primaire - bah qu'ils aillent se faire foutre.

Finalement le film se montrera assez peu complaisant vis-à-vis de ses personnages, mais il m'avait déjà perdu à trop leur servir la soupe pendant 45 minutes antipathiques (on les voit s'éclater mais jamais bosser, ce qui ne les empêche pas d'acheter une cuisine sur un coup de tête, bah tu sais quoi moi aussi je serais formidable si j'avais un scénariste pour payer mes traites) et racoleuses (mon dieu le volontarisme de ces plans fixes sur de jeunes enfants chauves).
/rant

Sur le fond, toujours plus loin toujours plus haut, le scénario transcende la voie du mélo

J'avais raté cette référence qui vient de l'espace

[G.bédécarrax]

Ensuite, je trouve que ses films ne marchent jamais aussi bien que quand il respecte une unité de lieu, et là, j'ai regretté qu'on ne reste pas davantage dans le Grand Budapest Hôtel

J'ai trouvé que ça redonnait une portée au sens du détail de Wes Anderson dans la composition de ses plans et de ses décors. Sens du détail qui participait jadis à définir l'univers filmique mais qui film après film menaçait d'en devenir l'objet principal. Le fétichisme de Moonrise Kingdom me semble tourner à vide, n'investit jamais le film sinon pour en préciser la pose dandy via l'accumulation d'artefacts snobs (pipes en bois, vêtement en tweed, gramophone, petit papier à entête), agit en vernis, en surcouche purement "wesandersonesque". Tandis que la composition des chambres des enfants Tennenbaum, par exemple, est en accord avec leur Asperger. Le même genre de nuages plane sur le cinéma de Tarantino, mais lui survit grâce au dialogue qui s'instaure avec les genres dont il s'inspire. Il y a une tarantino-isation du cinéma (de blacksploitation, de gangsters, de guerre, du western) dont les effets sont parfois nocifs; de son côté Wes Anderson s'auto-pastiche, il applique son traitement à des films qui sont déjà les siens. Entre fan-service et excès d'introspection, difficile d'y trouver son compte si l'on n'est pas client a priori.

Ici, les multiples lieux sont immédiatement campés, même les plus éphémères, et la maniaquerie à l'oeuvre appelle à l'imagination là où elle la sclérosait parfois. Il suffit parfois d'une demi-douzaine de plans pour habiter un décor, ce qui permet de passer rapidement au suivant et de laisser cette impression que l'univers du film s'étend au delà de son cadre (effets accentué par le score génial d'Alexandre Desplat, lui aussi parfait d'éloquence).

Et en fait, je ne m'attendais pas à ce que ce cinéma là soit aussi soluble dans le récit d'aventure. Ce pourrait être un épisode d'Indiana Jones par Henry Selick en même temps qu'un dogme régissant ce que doit être la ligne claire dans son versant cinématographique, et en étant aussi direct et ouvertement superficiel, le film trouve une énergie folle, bien aidé par le phrasé bien speed d'un Ralph Fiennes qui ne s'arrête jamais de parler (Mr. Gustave est un beau personnage de dandy contrarié, distingué et grossier, amoureux mais vénal, poète systématiquement interrompu, traité avec un second degré réjouissant qui jure avec le sérieux papesque de Only Lovers Left Alive, qui s'intéresse aussi à des personnages n'appartenant pas à leur époque). En bref, je crois que le cinéma de Wes Anderson ne pourra plus réellement m'émouvoir, je suis ravi de constater qu'il offre d'autres possibilités sans pour autant se trahir.

[Kieros]

Ensuite, je trouve que ses films ne marchent jamais aussi bien que quand il respecte une unité de lieu, et là, j'ai regretté qu'on ne reste pas davantage dans le Grand Budapest Hôtel

J'ai trouvé que ça redonnait une portée au sens du détail de Wes Anderson dans la composition de ses plans et de ses décors. Sens du détail qui participait jadis à définir l'univers filmique mais qui film après film menaçait d'en devenir l'objet principal. Le fétichisme de Moonrise Kingdom me semble tourner à vide, n'investit jamais le film sinon pour en préciser la pose dandy via l'accumulation d'artefacts snobs (pipes en bois, vêtement en tweed, gramophone, petit papier à entête), agit en vernis, en surcouche purement "wesandersonesque". Tandis que la composition des chambres des enfants Tennenbaum, par exemple, est en accord avec leur Asperger..

A vrai dire mes quelques réserves sont encore plus tatillonnes que ça (et donc insignifiantes, quelque part )

D'abord, je ne comprends pas l'intérêt de prendre de multiplier les narrateurs (3 enchâssés sur seulement 70 ans je crois bien). Une machinerie incroyable est mise en place pour, en 10 minutes, progresser verticalement de 70 étages, en prenant 3 ascenseurs différents, avant de parcourir quasi tout le film horizontalement avec une mobylette débridée.

L'intérêt profond m'échappe. Avec un tel bordel narratif, j'avais imaginé une unité de lieu (le grand Budapest) et une variation des unités de temps, soit l'évolution de l'hôtel et ses gens en remontant les étages et les 70 ans.

Au final, la justification du titre, est que Mustafa garde son rosebud hôtel parce qu'il y a passé du bon temps avec sa femme. Ok, mais ça me semble un peu court, tant leur histoire est escamotée par celle de Gustave. Tu me diras, Kane a passé quelques heures de joie avec son traîneau et ça constitue l'intrigue de tout un film. C'est vrai, mais le film s'appelle "Citizen Kane" et pas "La grande luge rosebud". Je n'aurais pas eu de remarques si le film s'était appelé "The Great Gatsby Gustave".

Je te rejoins pour le reste, c'est joliment dit (même réflexion pour Indiana Jones, ou Tintin )

[Kieros]

Pareil, j'ai vu hier 12 Years a Slave . Il y a du vrai dans ce que vous dites sur le côté ultra classique, par contre je suis pas d'accord sur le pathos. Pas d'envolées lyriques, de violons, seulement du brut, pas de poses, pas de procédés. On retrouve, je trouve, au contraire une forme de regard d'entomologiste d'un mec qui filme une situation dramatique avec un regard finalement très extérieur. Ce qui est aussi ce qui m'avait beaucoup plu dans Shame, cette forme de distance avec le sujet, mais qui rend le propos beaucoup plus intense que s'il en disait plus. J'ai trouvé la photo et les acteurs impeccables, avec un Fassbender effrayant. L'acteur principal Ejiofol est très bon, les seconds rôles aussi (surtout chez les esclaves, Patsey par exemple). Je trouve que c'est totalement un autre propos que Django, beaucoup plus dur, beaucoup plus naturaliste évidemment. Une baffe dans le bon sens du terme pour moi

Le film m'a convaincu, et je suis d'accord avec toi Kagansky qualifiait le film de "tautologique", et il est vrai que le propos du film pourrait se résumer à "regardez combien la guerre/l'esclavagisme c'est mal".

Mais c'est un film nécessaire, car les négationnistes de l'esclavage utilisent le fait que c'est un génocide sans images ni témoins, et qui a touché des "sous-citoyens", pour le dénigrer (c'est le cas de le dire). Ici, le traitement est naturaliste, avec un point de vu sociologique poussé (mais pas moraliste) et surtout, le héros est un citoyen éduqué, ce qui démonte à la foi l'argument précédent et permet l'identification du spectateur et la plongée dans ce scénario kafkaïen.

La grande force du film, elle est pour moi dans son dialogue constant avec le spectateur. Cette science du hors champ et du regard caméra, beaucoup plus bergmanien que hollywoodien. Un schéma triangulaire est fréquemment utilisé, où le héros regarde le spectateur dans les yeux, pendant que le spectateur regarde les horreurs qui se déroulent en arrière plan, ou le contrechamp. Il interpelle notre sens moral, et c'est en ce sens qu'il délivre un message moral sans être forcément moraliste. Ce n'est pas neuf, mais c'est un traitement très auteurisant pour un blockbuster hollywoodien. Je reconnais à McQueen ce talent.

PS : j'ai de grosses réserves sur le "Brad Pitt Ex Machina", tout de même

PS2: J'aurais définitivement donné l'Oscar du meilleur film au Loup de Wall Street

[G.bédécarrax]

PS : j'ai de grosses réserves sur le "Brad Pitt Ex Machina", tout de même

Ah ça, on peut dire que Brad Pitt le producteur a filé le rôle le plus sympa à Brad Pitt l'acteur

SANS TRANSITION AUCUNE, il ne faut pas diminuer les mérites de Supercondriaque : enfin un film français qui n'est tout entier contenu dans sa bande-annonce! Y'a en effet tout un pan de l'intrigue qui n'y figure pas, et j'ai été très surpris de découvrir que le dernier Dany Boon doit en fait moins à Claude Zidi qu'à Hideo Kojima
(Blague à part, le film n'est pas bon. Du tout)

[Kieros]

le dernier Dany Boon doit en fait moins à Claude Zidi qu'à Hideo Kojima

CE TEASER !!!

J'ai entendu beaucoup de bien de la Grande Aventure Lego. Qui l'a vu

[G.bédécarrax]

J'attends toujours ma séance en VO 2D (Il y en a eu quelques unes, mais en soirée uniquement). Aujourd'hui seule la VF demeure et je suis déjà incapable de supporter Tal 3 minutes. Tant pis, ce sera "en dvd"

le dernier Dany Boon doit en fait moins à Claude Zidi qu'à Hideo Kojima

CE TEASER !!!

Si je te dis que le film s'achève dans les geoles d'un pays des Balkans fictif ? Pour vaincre son hypochondrie, le héros se rend à Sangatte - eh ouais - où pour pécho, il échange son identité avec celle d'un révolutionnaire local. S'ensuit une demi-heure de quiproquos nazes et de "comme chiche comme chache"

[TyeFred]

le dernier Dany Boon doit en fait moins à Claude Zidi qu'à Hideo Kojima

CE TEASER !!!

J'ai entendu beaucoup de bien de la Grande Aventure Lego. Qui l'a vu

Je l'ai vu ce week end au ciné en famille ! Très sympa et vachement bien fichu sur le plan tekenique !
Un peu déçu par la fin même si c'était plus ou moins prévisible ..
Vu par contre en 3D (y avait plus que ça de dispo ..) et aucun intéret ! (comme très souvent avec les films 3D ..)

[Kieros]

Diplomatie, c'est très bien. Un peu fauché, mais parfaitement dialogué et joué. Juste dommage d'avoir pris Dussolier dans le rôle du consul suédois, j'ai eu l'impression d'entendre le narrateur d'Amelie Poulain négocier le sauvetage de Paris.

[Benedetto]

Hier j'ai regardé "De battre mon coeur s'est arrêté" que je n'avais jamais vu.

Je fais un constat: Romain Duris a toujours un rôle d'esprit torturé dans ses films (l'homme qui voulait vivre sa vie, l'auberge espagnole, etc)

[Marsman]

Hier j'ai regardé "De battre mon coeur s'est arrêté" que je n'avais jamais vu.

Je fais un constat: Romain Duris a toujours un rôle d'esprit torturé dans ses films (l'homme qui voulait vivre sa vie, l'auberge espagnole, etc)

Bah il sait jouer que ça comme rôle aussi....

[Kieros]

C'est un peu le rôle de sa vie, il n'a jamais rien fait d'aussi bien ni avant ni (encore moins) après, malheureusement. Il choisit sans doute un peu trop la facilité dans ses choix de film, à part Chereau et donc Audiard, il n'a jamais eu des pointures en terme de direction d'acteur.

[Tiger21]

Je trouve qu'il les fait bien ces rôles, par contre. J'adore ses films d'ailleurs.

[Kieros]

J'aime pas tout ses films, mais j'aime bien l'acteur qui a, je trouve, beaucoup de talent sous-exploité

[Kieros]

Consécration pour JUAN, qui a déjà son biopic sur nos écrans

[/video]

[JUAN]

Je suis sur qu'avant 1:38, ils ont fait un golf

[si-ma-tante-en-avait]

Alors hier j'ai vu The Wolf of Wall Street. Putain de sa race, comment j'ai aimé. L'un de mes films préférés sans le moindre doute. J'adore la manière dont Scorsese place les musiques. Quant au jeu des acteurs, rien à dire. J'ai vu la perf' de Matthew Mccanaughey mais j'ai trouvé celle de Di Caprio, plus impressionnante. Pour moi, l'Oscar c'était pour lui.

[G.bédécarrax]

(J'ai aussi adoré le film, plus qu'aucun autre sorti l'année dernière)

[TyeFred]

Si je me fie à vos avis (de connaisseurs) je vais plus que probablement le regarder alors !

[Kieros]

(J'ai aussi adoré le film, plus qu'aucun autre sorti l'année dernière)

[Tiger21]

STOP!

[Kieros]

Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un Cinéfix qui se dit fan de DiCaprio mais arbore un avatar de Brad Pitt

[Cob]

Laisse son avatar tranquille !

[Tiger21]

Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un Cinéfix qui se dit fan de DiCaprio mais arbore un avatar de Brad Pitt

On ne change jamais ni son pseudo ni son avatar. C'est LA règle de base. Ils me suivront jusqu'à ma mort.

Il faut donc blâmer le Tigrounet lorsqu'il avait 13 ans.

[Cob]

Tu te cherchais un peu à 13 ans, non ?

[Kieros]

Tiens, ça me fait penser qu'il faut que je change d'avatar

[G.bédécarrax]

Oui, moi aussi, l'heure est bientôt venue.
Viens on échange