Cinéma... Tchi Tcha !

[Nico Lozzi]

Vu à retardement Bullet Train et Donjons & Dragons. Bien aimé ces expériences récréatives, surtout la première.

Bullet Train assume et cite son héritage tarantinesque en sachant s'en détacher. Les scènes d'action font partie des mieux mises en scène que j'ai pu voir ces dernières années - ça aide sans doute d'avoir un réalisateur qui est l'ex-doublure cascade de Brad Pitt. Les acteur.ices s'amusent follement, les personnages sont croqués en trois traits et on s'y attache très vite grâce à la vivacité des dialogues. Il y a même une jolie proposition esthétique, qui colle bien au nonsense.

Donjons & Dragons est un empilement de clichés très consciencieux, un peu comme un cairn à la montagne on les a empilés pour que ça tienne en équilibre, et ça tient un peu miraculeusement. Il y a environ 563 blagues méta sur des jeux vidéo et de la culture geek, ça menace souvent de s'effondrer mais au final ça va. Par-ci par-là, il y a même des scènes vraiment astucieuses, un plan-séquence bien chiadé avec les transformations de la druidesse dans un coin. On passe un bon moment pas aussi lourdingue que j'aurais cru.

[urba]

Bullet train, j’ai trouvé ça aussi très chouette
(mais je suis un fan de Tarantino et un bon public pour ce genre de film, mêlant action violente ET humour)

[Cob]

Je crois que Bullet Train, c'est mon film préféré de ces derniers temps !
Pour Donjons&Dragons, on était assis juste devant la famille Neuneus, donc si, ça a été un moment extrêmement lourdingue, pour ma part.

[Juliensw]

Ça y est j'ai vu un film
C'était Mission Impossible. L'agent Hunt, 60 balais, qui fait les mêmes cascades qu'il y a 30 ans

Par contre, le soir, c'est plus le même tarif que pour les dessins animés l'aprem avec les enfants

[G.bédécarrax]

Je préfère ne pas savoir ce qu'un film veut me donner, et surtout je préfère un film qui ne sait pas exactement ce qu'il veut donner, ni à qui.

Mais avec ta connaissance des réalisateurs, scénaristes et acteurs, tu sais à quoi t'attendre dans la plupart des films, non?

Ce que je voulais dire, c'est que je préfère - dans la démarche en tous cas - les films qui trouvent leur public à ceux qui le cherchent. Mais bon, c'est un point de vue théorique, la politique des auteurs c'est plutôt l'exception que la règle et le cinéma n'a pas attendu les blockbusters pour être une industrie.
Et qu'il est difficile, quand on regarde Indiana Jones 5, de ne pas voir qu'il existe avec une cible particulière en tête, et qu'il se met en quatre pour la satisfaire, s'efforçant avant tout d'être le film que les fans voudraient voir. SW7 et Jurassic World (et Fast&Furious, mais là c'est une qualité ) ont le même problème.
La Dernière Croisade aussi, d'ailleurs : sa scène d'ouverture est formidable, mais c'est une origin story grotesque et presque parodique : pourquoi Indy a un fouet ? check. Pourquoi Indy a un chapeau ? check. Pourquoi Indy a peur des serpents ? check. Pourquoi Indy s'appelle Indy ? check.

Le marketing de la nostalgie est peut-être juste devenu beaucoup trop visible, à cause notamment de la qualité et de la quantité de feedback dont disposent les studios.

[Juliensw]

Ce que je voulais dire, c'est que je préfère - dans la démarche en tous cas - les films qui trouvent leur public à ceux qui le cherchent.

Tu m'as perdu dès la 1ère phrase :cinephix:

[KaramaZoff]

Pas vu le film et ça m'étonnerait que je le vois d'ailleurs. Mais, Comme tous les blockbusters, ils sont calibrés pour plaire à une cible prédéfini avec moult sceances test et tout le tremblement. Du coup, pas de surprises à attendre, pas d'innovations et, en ce qui me concerne, un ennui rapide à la vision de ce genre de trucs. C'est, sûrement, le problème lorsqu'on a vu trop de films et qu'on a plutôt un tropisme "auteur" que studio à l'américaine.

[Stilitano]

Asteroid City : Wes Anderson, c'est définitivement pas ma came Je n'ai pas tenu jusqu'au bout, pas accroché à l'histoire (mais y en avait-il une ?)

Les filles d'Olfa : grosse claque en revanche Documentaire sur une mère et ses quatre filles dans la Tunisie après la révolution, très poignant et bouleversant. Beau film sur la sororité

[Pigboss]

Comment trouvez-vous le temps d'aller au cinéma?? Je n'arrive plus à inclure le temps d'une séance dans mon emploi du temps! ( surout que les films ont tendance à être de plus en plus longs)

[Kieros]

Asteroid City : Wes Anderson, c'est définitivement pas ma came Je n'ai pas tenu jusqu'au bout, pas accroché à l'histoire (mais y en avait-il une ?)

Les deux thèmes centraux d'Asteroid City, c'est le doute existentiel et la création (et comment l'un et l'autre luttent en permanence entre eux)

Il y a un dialogue à la fin du film entre Schwartzman et Brody. Grossièrement résumé ça donne : "Je ne comprends pas la pièce" / "Peu importe, l'important c'est de la jouer"
C'est basiquement (et assez lourdement expliqué je te l'accorde, mais visiblement malgré ça pas grand monde l'a compris), une métaphore de la vie : personne ne sait vraiment quel est le sens de cette putain de vie, mais il faut bien la vivre. Toute l'explication du film tient en ce dialogue seul.

C'est un Wes Anderson que j'ai adoré, car malgré ses jolies couleurs, c'est le plus sombre depuis Tenenbaum . Les génies (enfants comme adulte) doutent de leur brillance et de leur avenir. La paranoïa d'une menace extérieure est partout présente, et la vérité est cachée par les gouvernants. Au loin, une bombe atomique explose dans l'indifférence quasi générale, force de l'habitude. Même l'amour semble désormais impossible, alors que pourtant Scarlett Johansson est juste là devant nous *insérer chant du stade Vélodrome*. A la fin, le créateur de toute cette histoire meurt dans un accident bête. Car malgré toute la pompe et les honneurs, les récits enchâssés et les montagnes de gloire, l'absurde réalité de notre existence ne tient qu'à des hasards plus ou moins chanceux. On est en plein MacCarthysme et pourtant, tous les thèmes du film sont terriblement contemporains.

[bueno_coco]

T'as réussi à me donner envie tiens

[Juliensw]

Même l'amour semble désormais impossible, alors que pourtant Scarlett Johansson est juste là devant nous *insérer chant du stade Vélodrome*.

[Nico Lozzi]

J'ai pas adoré le Barbie de Greta Gerwig. Malgré l'esthétique qui réussit son coup avec sa foule de détails amusants et ses acteurices qui s'amusent bien, c'est tout de même une comédie pas très bien écrite. Il y a de fugaces moments hilarants, mais ça ne se tient pas très bien sur la longueur, il y a des faiblesses et lourdeurs dans tous les sens.

Il faudrait aussi longuement étudier la militance du film à l'aune de la gigantesque publicité auto-critique qu'il forme pour Mattel. Est-ce davantage critique que publicitaire ? Davantage bienveillant que commercial ? Une énorme analyse serait nécessaire.

Toutefois, on va s'épargner ça et ne pas se plaindre, pour une raison simple et qui va me suffire à apprécier l'ensemble : le mot "patriarcat" est répété 10 fois, et certaines de ses mécaniques sont admirablement mises en scène dans des passages-clé.

C'est déjà très bien.

[urba]

Comme je te l’ai écrit ailleurs, je l’ai vu avec mes filles qui en sont sorties gonflées à bloc et un peu euphoriques, et rien que pour ça, ma foi.

Un bon moment d’autodérision (bien utilisé pour vendre des produits dérivés, mais bon c’est valide pour beaucoup de films) et des positionnements pas si courants dans des films grands publics

[Nico Lozzi]

Comme je te l’ai écrit ailleurs, je l’ai vu avec mes filles qui en sont sorties gonflées à bloc et un peu euphoriques, et rien que pour ça, ma foi.

C'est bien l'essentiel en effet !

[Kieros]

Waaah le rajeunissement numérique de Harisson Ford dans le dernier Indiana Jones, quelle horreur Le vide dans ce regard, c'est celui que qui attend le cinéma s'il continue avec ce genre de subterfuges.
Pas grand chose à en dire sinon, c'est assez proche dans la démarche de Star Wars 7, un pastiche malgré lui, divertissant mais inabouti. C'est ni mieux ni moins bien que le précédent épisode : quand il reste éloigné des visages d'êtres humains le numérique choque moins, mais la mise en scène n'a pas le panache de celle de Spielberg.
J'espère qu'ils vont laisser la dépouille de ce vieil Indy tranquille désormais, sa place est dans une cinémathèque, et en réalité trois films c'était déjà presque trop pour ce canevas-là.

Enfin vu, et bien d'accord

C'est un "Indiana Jones" de plus, dont je me suis demandé pendant toute la moitié du film à quoi il pouvait servir, comme on le fait sans doute quand on regarde un OM-Chateauroux. Et puis à mi-film j'ai fini par comprendre que si c'était un Indiana Jones tout à fait random, c'était en revanche le meilleur Tomb Raider jamais réalisé (ce qui n'est pas bien difficile, il est vrai)

Au niveau du de-aging, je trouve d'abord ultra ironique que Indy, ayant conquis le Graal et la vie éternelle, se retrouve béni (ou maudit ?) avec cette éternelle vie numérique. Ironie toujours, que l'arpenteur de vestiges devienne lui même un vestige que l'on renoverait parce qu'on le peut, sans même se demander si on le doit. Faut-il rénover les Temples de Syracuse ? Mangold s'en bat les cartes graphiques et s'exécute avec la conscience d'un chef de chantier de chez Bouygues.

Ce devrait être un magnifique manifeste pour la technologie : un des corps les plus extraordinaires du cinéma, qui a bondi depuis le Nouvel hollywood jusqu'aux blockbusters, a traversé les galaxies reculées de Star Wars, a rêvé de moutons électriques dans des futurs lamellaires, et qui deviendrait immortel, non pas éternellement figé dans le pellicule, mais éternellement en action dans le numérique. Mais voilà : "Elle avait les yeux verts" comme le dit lui-même Harrisson dans BR2049, en voyant le clone de son aimée. Ces yeux pétillants et charmeurs, ce visage aux expressions qui tiennent en un mouvement de sourcils, ne sont pas rajeunissables si facilement.

Ca aurait pu être un discours meta du film absolument extraordinaire, sur le temps qui passe et les choses qui vieillissent et doivent s'y résoudre. Un film un peu osé comme Matrix 4, avec l'archéologue star devenu lui aussi une vieille pierre, qui doit être rajeunie (ou non) si elle veut intéresser le nouveau monde. Mangold touche le sujet du doigt, quand Jones parle du passé dans le vide d'une salle de classe, qui n'a d'yeux que pour le futur des astronautes dans le ciel. Il a peut-être même écrit un scénar comme ça, un "Impitoyable" où Ford serait à l'archeologue ce que Eastwood était au cow boy. Mais ce n'est pas vendeur, et à par quelques vieux cons qui ne de-ageront pas, tout le monde s'en fout.

(Un truc qu'il aurait bien fallu dé-ager par contre, c'est le scénario : La Pam Grier wannabee, cliché de la fliquette noire éternellement en colère, je ne pensais pas voir un tel vestige d'écriture (et de costume). C'est bien simple : elle est aussi monolithique et clownesque que les nazis. Non en fait c'est pire : quand les nazis la butent, la salle était contente de ne plus voir ce cliché ambulant)

[G.bédécarrax]

Yannick (Quentin Dupieux) : Tiens donc. Là où d'habitude les films de Dupieux nous infligent proposent un univers étranger aux spectateurs mais quotidien à ceux qui l'habitent, pour une fois la bizarrerie est intérieure, contenue dans le personnage joué par Raphael Quenard (performance magistrale) et se confronte au réel. A moins que ça ne soit l'inverse, et que ce soit le simulacre d'une pièce de théâtre qui se confronte au réel d'un trajet Melun-Paris ? Qu'importe, sans avoir été totalement séduit par un propos dont je ne sais pas bien s'il doit plus à Jaoui/Bacri ou à Haneke, au moins cette fois-ci je n'ai pas eu à faire l'effort de rentrer dans un film qui ne voulait pas de moi, c'est déjà ça.


Mission Impossible : Dead Reckoning, partie 1 article 12 alinéa premier (Christopher McQuarrie) : Film aussi facile à critiquer qu'à aimer. Aussi laisserai-je à d'autres le soin de l'aimer, et je m'en vais le critiquer. Le scénario techno-sceptique pourrait s'entendre s'il ne s'obstinait pas à dépeindre une intelligence artificielle qui pense, le genre de mongoleries qu'on s'attend plutôt à trouver dans un article du Point ou un film de Luc Besson. Le scénario est boursouflé (2h45 pour des types à la poursuite d'une clé), gonflé d'enjeux presque méta-textuels pour justifier son existence (Ethan Hunt contre l'I.A = Tom Cruise contre les CGI) et semble déjà trop engagé dans sa fastfurious-isation : des scènes d'information dump régulières en forme de "précédemment dans ..." pour récapituler les noeuds de l'intrigue (où est la clé ?), suivies de scènes d'action il est vrai souvent réussies. Ça n'est ni le premier ni le dernier film qui use et abuse de ce template, mais on s'approche de plus en plus du film de trop.


The First Slam Dunk (Takehiko Inoue) : L'angle choisi est bien vu : au lieu d'opter pour un digest du manga, ou de proposer une histoire inédite, le récit est centré autour d'un match (du match) de l'oeuvre originale, en en retirant tout le contexte (départ in media res, ni les équipes, ni les joueurs, ni la compétition ne seront présentés) pour mieux le mythifier. Surtout, il l'éclaire différemment en choisissant comme protagoniste principal un personnage secondaire du manga, à qui on rajoute une backstory dramatique. Outre son efficacité narrative, c'est un dispositif qui met au centre du récit l'idée que dans un sport collectif, chaque équipier est le héros de sa propre histoire. Réussite éclatante et inattendue (et à la mise en scène très énergique, bien que graphiquement inégale).

[urba]

C’est un film ou un anime ?

[G.bédécarrax]

Un anime

[Monsieur Pourquoi]

Slam Dunk
Ta description donne clairement envie

[Niko]

donc ils arrivent à faire 2h d'animé sur un match de basquet qui dure 40mn ... c'est dignes des plus beaux Olive & Tom Tsubasa

[Kieros]

le genre de mongoleries qu'on s'attend plutôt à trouver dans un article du Point ou un film de Luc Besson.

C'est le remake de Pickpocket de Bresson par Luc Besson

Je suis partagé entre la sensation que le film ne raconte rien et le fait que ses scènes d'action sont remarquablement bien mises en scène, chorégraphiées, mises en lumière. Le climax étant, bien entendu, la fameuse scène de saut en moto. Fantastique cascade, mais c'est bien simple : après ça, il n'y a plus de film. Mais y'en avait-il un avant ?

[Juliensw]

Anime ou pas, ça reste du basket

[KaramaZoff]

. Le remake de pickpocket énoncé, ça se serait fun.

[G.bédécarrax]

donc ils arrivent à faire 2h d'animé sur un match de basquet qui dure 40mn ... c'est dignes des plus beaux Olive & Tom Tsubasa

Dans le manga le match dure une cinquantaine de chapitres (soit six volumes)

[G.bédécarrax]

. Le remake de pickpocket énoncé, ça se serait fun.

Pour l'instant, Besson est trop occupé à hum ""remaker"" Joker :

[KaramaZoff]

Oh merde. Le cinéma n'était pas encore tout à fait mort ?

[G.bédécarrax]

J'ai une question pour les vieux : à votre époque, qui était la tortue ninja la plus populaire ? Pas votre préférée (puisque nous sommes tous team Donatello ici), mais celle qui recueillait le plus de suffrage autour de vous.
Il m'a toujours semblé que c'était Léonardo, mais je vois de plus en plus de gens évoquer Raphaël, alors que dans mes souvenirs, il était OSEF-tier pour la majorité de mes contemporains, lui et sa grosse énergie de délégué de classe.

[PoF]

À l'époque, les Tortues Ninja étaient beaucoup moins différenciées entre elles au niveau caractère. T'avais bien des petits trucs en plus (genre Michelangelo le plus gourmand mais ils sont tous gourmands donc ça ressortait moyen).

Du coup y avait 2 trucs qui comptaient au niveau préférence : les armes évidemment mais aussi la couleur du bandeau. À l'époque, le héros "rouge" était toujours plus ou moins considéré comme le chef (Bioman, Power Ranger...) donc c'est sûrement pour ça que Raphaël était le plus apprécié par les garçons.

Moi j'ai toujours préféré Leonardo en tout cas.

[Kieros]

Léonardo avait 2 katanas, c'était classe. Alors que Raphaël et ses 2 sais, à part pour faire une fondue, c'était inutilisable.