Cinéma... Tchi Tcha !

[PoF]

En théorie, il parait que c'était une super arme défensive.

Par contre, vu que ça sert à parer des coups de lame et désarmer, j'ai jamais vraiment compris pourquoi les dessinateurs/animateurs lui faisaient souvent tenir comme ça. Du coup ça sert plus à rien du tout, c'est totalement inutilisable, ça a vraiment zéro sens.

[Nico Lozzi]

Je verrai toujours vos visages, film de Jeanne HERRY sorti en 2023.

C'est un très beau drame judiciaire qui m'a fait découvrir la justice restaurative ou réparatrice (en complément des explications avisées de ma compagne).

Même si on n'est jamais très loin du docu-fiction, la structure narrative et l'incarnation parfaite par des acteurs fort bien dirigés nous placent résolument du côté d'une excellente dramaturgie.

L'intrigue met en parallèle un groupe de rencontre auteurs/victimes réunis autour d'une même typologie de délit (c'est ça le principe de la justice réparatrice) et une trajectoire plus intime, celle d'une jeune femme qui veut faire face au bourreau inconséquent dont elle a subi les abus sexuels dans sa jeunesse.

L'entrelacement fonctionne bien, les dialogues sont bien écrits, ça informe autant que ça bouleverse, bref c'est un très beau film.

[Niko]

oui pas mieux

[Stilitano]

On en avait discuté à sa sortie

[Niko]

Jonathan COHEN c'est le mec qui a capitalisé sur un truc (Serge le mytho) et qui a du mal à se sortir de ce personnage naze en terme d'acting

J'ai regardé Sentinelle (sur amazon prime) ... le film qui aurai dû être nul par excellence

François Sentinelle est un policier aux méthodes brutales sur l'île de La Réunion qui mène en parallèle une vie de chanteur de charme1.

bon ben en fait il est pire que ça

[Kieros]

Ah je l’ai bien aimé, il m’a pas mal fait rire Mais je suis de base assez client de Cohen, son Flambeau m’avait bien fait marrer.

(par contre le film a de gros problèmes de montage, au niveau de sa rythmique comme de sa quantité hallucinante de faux-raccords)

[Nico Lozzi]

Beaucoup aimé Anatomie d'une chute de Justine Triet.

Décidément, y a un truc entre la France et les drames judiciaires. On est fort, on fait ça bien. Autant sur les enquêtes pures les Anglais sont intouchables, autant dès qu'il y a un procès ou la PJ y a pas à dire on maîtrise notre sujet (cf. "La Nuit du 12", "Je verrai toujours vos visages").

Je ne connaissais pas Justine Triet avant qu'elle décroche cette Palme d'or à Cannes mais elle m'a scotché avec un drame criminel (un père de famille retrouvé mort devant le chalet familial par son fils mal-voyant) qui se transforme en enquête puis, en fait, en analyse comportementale du couple. Du couple de l'intrigue, et plus généralement du Couple dans son concept.

C'est le genre de film dont on parle pendant une heure après la projection (qui dure pourtant 2h30, qu'on ne voit pas passer). On explore les différentes pièces du puzzle, on interroge les comportements de chaque personnage, on compare avec notre propre vie, on s'attarde sur des détails, des phrases, des mots.

Belle mise en scène, qui parvient à rendre le procès très vivant et jamais répétitif. Et puis alors une direction d'acteurs... il faudra qu'on me dise où ils ont trouvé ce gamin là, je vais écrire son nom c'est Milo (...) Machado Granier mais bon sang QUI es-tu ? C'est sans doute l'acteur qui m'a provoqué le plus d'émotions dans un film depuis des années, il est extraordinaire.

[Kieros]

Super film et grande réalisatrice

[KaramaZoff]

Ah Oui, alors ! Je suis allé le voir une seconde fois, hier. Une foule de petits détails ressortent à la seconde vision . Excellent film qui me donne envie de voir les autres réalisations de cette petite dame #patriarcat

[G.bédécarrax]

Elle ferait mieux de réfléchir à son rapport à la réalité, la petite dame

[KaramaZoff]

C'est l'hôpital (privé) qui se fout de la charité (publique), ma petite dame

[Stilitano]

La pauvre qui fait un blocage, elle est si fragile

Super film, j'ai adoré moi aussi

Décidément, y a un truc entre la France et les drames judiciaires. On est fort, on fait ça bien. Autant sur les enquêtes pures les Anglais sont intouchables, autant dès qu'il y a un procès ou la PJ y a pas à dire on maîtrise notre sujet (cf. "La Nuit du 12", "Je verrai toujours vos visages").

On peut ajouter l'affaire Goldman, sorti cette semaine et qui est excellent aussi !

[OMnibus]

+ Saint Omer

[Jerry]

Vu Le Règne Animal
Sais pas trop quoi en penser à vrai dire...

[G.bédécarrax]

En revanche je sais très bien quoi penser d'une année difficile :emojipoubelle:

[G.bédécarrax]

A la faveur d'une mode tiktok, Le Consentement fait +40% en deuxième semaine
C'est pas banal.

[Stilitano]

En revanche je sais très bien quoi penser d'une année difficile :emojipoubelle:

Vu aussi, j'avoue honteusement avoir ri à plusieurs reprises mais globalement, c'était bien naze. Alors pourquoi pas se moquer gentiment du combat écologique mais ça manquait de finesse et j'ai trouvé ça très déplacé, compte-tenu de la gravité du sujet. Les militants sont ridiculisés et dévalorisés. Très déçu par ce film.

[G.bédécarrax]

Oui c'est ça, se targuer d'avoir suivi des militants pendant une année pour aboutir à quelque chose d'aussi caricatural, c'était peut-être pas la peine. C'est démago et petit bourgeois (sauvons la planète, histoire qu'on puisse continuer à danser sur l'Ile Saint-Louis), ça renvoie tout le monde dos-à-dos, et qu'il s'agisse de l'éco-militantisme ou du surendettement, ça n'est jamais un sujet, juste un marchepied pour un gag ou du "character development". C'est une comédie à peu près fonctionnelle d'ailleurs, mais canevassée à l'extrême : c'est le même film que Hors Normes, le même film que Samba, une fausse veine sociale uniquement approchée par son versant mélodramatique pour gratter l'amitié et la sympathie du quadra centriste.

[Cob]

A la faveur d'une mode tiktok, Le Consentement fait +40% en deuxième semaine
C'est pas banal.

Ah oui, c'est fou, dis donc !
Et, ma foi, c'est bien que ce soit pour un film pareil (que je n'irai pas voir, merci bien) plutôt qu'un truc grand spectacle.
Bud disait que sa chef avait organisé une sortie pour y aller avec son équipe à la place d'une réunion et qu'ils avaient bien été secoués...

[Nico Lozzi]

Pour la première fois de ma vie, je suis sorti déçu d'une projection Ghibli. Vous allez pourtant retrouver dans Le Garçon et le Héron plein de choses que vous aimez chez Miyazaki : de belles animations, quelques décors splendides, des incursions du merveilleux dans un récit historique plein de bienveillance... mais tout ça ne fonctionne pas et donne ce qui est sans doute son moins bon film.
La faute principale revient à son intrigue si décousue. C'était un écueil déjà présent dans Le Château ambulant (ça remonte donc à un bail) : on a la sensation d'un univers assez consistant mais qu'on ne fait qu'effleurer, et dans lequel on s'est forcé à imbriquer une faible intrigue qui n'expliquera pas grand chose et ne se préoccupera guère de logique ni de cohérence.
D'ailleurs, l'univers du Garçon et le Héron est une quasi-adaptation non-officielle de Diana Wynne Jones, et je persiste à dire que ça se marie mal avec le style miyazakien. De ce style il ne reste plus qu'une auto-caricature. On met des petites créatures qui ressemblent aux sylvains, on met les arbres et les libellules de Mononoke, on met des éléments de Chihiro, de Kiki, et au passage une grosse louche du Roi et l'Oiseau de Grimault, et en attendant on ne comprend pas trop ce que Miyazaki cherche à nous raconter. C'est comme s'il nous disait : "écoutez, le monde entier réclame que je fasse des films avant de mourir, alors voilà je fais un film et je fourre dedans tout ce qui m'a inspiré en 40 ans."
Mais pas une seconde je n'en veux à ce cher vieux Hayao. Quand on a offert au monde Totoro, Kiki, Mononoke et Chihiro on a le droit de faire des trucs médiocres quand on est vieux.

[Cob]

En parlant de Lynch, j'ai entendu à la radio des compliments sur Le Garçon et le Héron, à base de on dirait du Lynch, et comment dire, ça me fait moins envie du coup. Quelqu'un est déjà allé le voir ? C'est compréhensible ou prise de tête ?

en attendant on ne comprend pas trop ce que Miyazaki cherche à nous raconter.

Bon ben voilà, j'ai ma réponse, Bueno aussi !

[OMnibus]

A propos du Règne animal...

Mise en scène, photographie, son, montage, interprétation, scénario, maitrise des effets spéciaux à la mode artisanale... tout semble démontrer la griffe d'un grand cinéaste.
Tous les ingrédients sont là, malgré des petites scènes gore et des saillies "comiques" pas forcément indispensables.
Pourtant je n'ai pas été touché et modestement intéressé par cette histoire de mutant. J'ai bien compris les diverses allégories auxquelles le scénario se prête, elles sont louables et non infantilisantes -même si parfois un peu appuyées-.
J'ai souvent pensé que c'était un peu long, simplement parce que je n'étais pas concerné, l'esprit un peu ailleurs en permanence. Alors que je pense être quelqu'un de facilement "attrapable".
Le projet est d'une grande originalité et n'a pas à rougir de son audace, de sa réussite technique et le succès est là, tant mieux.
J'adore les animaux et la nature, et je pourrais avoir facilement un côté misanthrope... je suis tout de même resté anesthésié, sans empathie, incapable du moindre frisson. Peut être ai-je commencé, sans le savoir à muter en huître !!!

A propos de Killers of the Flower Moon

Lent, long (trop), beau, très beau, crépusculaire et en même temps annonciateur de ce que va devenir le monde au cours du siècle suivant...le tout accompagné d'une forme de romantisme assez étonnant.
J'ai un à priori tellement positif sur Scorsese, Di Caprio et De Niro...je sais que mon objectivité est encore + limitée que d'habitude. Donc je m'arrête là.

[Nico Lozzi]

En parlant de Lynch, j'ai entendu à la radio des compliments sur Le Garçon et le Héron, à base de on dirait du Lynch, et comment dire, ça me fait moins envie du coup. Quelqu'un est déjà allé le voir ? C'est compréhensible ou prise de tête ?

en attendant on ne comprend pas trop ce que Miyazaki cherche à nous raconter.

Bon ben voilà, j'ai ma réponse, Bueno aussi !

Je n'aurais pas qualifié ça de "lynchéen" non plus. Il y a une intrigue assez classique type récit conte initiatique low-fantasy, mais elle est tout simplement mal écrite. C'est décousu, les éléments d'intrigue ne s'emboîtent pas bien les uns dans les autres. Par exemple, difficile de comprendre pourquoi le Héron a sa place dans le titre : c'est un personnage introducteur qui sert d'élément perturbateur (après une looooongue exposition) mais on ne comprendra jamais qui il est, ses motivations, ce qu'il vient faire là, etc.

Je ne suis pas complètement surpris. Le génie de Miyazaki ne s'est jamais vraiment exprimé dans l'écriture ou les scénarios, à quelques exceptions près (Mononoke par exemple). Mais au moins à la grande époque Chihiro/Mononoke ça "se tenait" bien. Le Château ambulant et Ponyo, c'était déjà plus glissant comme écriture. Là c'est devenu presque caricatural.

[G.bédécarrax]

Le Garçon et le Héron

Aïe, tu décris exactement le film que je craignais de voir Je dois bien avouer qu'à la revoyure, tout ce que Miyazaki a fait à partir (du dernier tiers) de Mononoké et jusqu'à Ponyo m'ennuie désormais. Même Chihiro, que j'adorais jadis je n'en vois plus que les boursouflures narratives comme visuelles

A propos du Règne animal...

J'ai à peu près le même ressenti que toi, si ce n'est que je trouve que le film sait rester à bonne distance de la métaphore, avec la volonté d'étudier la métamorphose en tant que telle, par le menu et sans en éluder la dimension charnelle - et sans verser dans le body horror, soit dit en passant - plutôt que d'en faire un unique véhicule vers un discours "plus grand". Mais j'ai trouvé le film trop sage par ailleurs, sur le plan de la mise en scène comme du récit.

A propos de Killers of the Flower Moon

J'ai adoré, tout en comprenant les réticences quant aux choix de narration effectués, qui placent encore les natifs en marge de leur histoire. Mais la manière qu'a Scorsese d'incarner l'homme blanc en une maladie infectieuse, d'en faire un virus qui se répand, en prolongement des couvertures variolées, prouve qu'il n'est jamais trop tard pour devenir wokiste.

[Juliensw]

La faute principale revient à son intrigue si décousue. C'était un écueil déjà présent dans Le Château ambulant (ça remonte donc à un bail) : on a la sensation d'un univers assez consistant mais qu'on ne fait qu'effleurer, et dans lequel on s'est forcé à imbriquer une faible intrigue qui n'expliquera pas grand chose et ne se préoccupera guère de logique ni de cohérence.

Mais il y a plusieurs films comme ça non ?
C'est un peu une marque de fabrique j'ai l'impression, tu te dis que l'univers mériterait une série.
Et c'est plutôt intéressant cette façon de faire.

[Nico Lozzi]

Mais il y a plusieurs films comme ça non ?
C'est un peu une marque de fabrique j'ai l'impression, tu te dis que l'univers mériterait une série.
Et c'est plutôt intéressant cette façon de faire.

Eh bien en fait oui. Il y en a plusieurs. Après parler de "marque de fabrique" ça sous-entendrait qu'il y a un côté volontaire et je ne pense pas. Ce sont plutôt des failles d'écriture. Qui peuvent s'entendre ceci dit : des univers aussi foisonnants, c'est parfois difficile à équilibrer avec une intrigue qui se tient. Mais "marque de fabrique" non car il y a trop de contre-exemples : Totoro, Kiki, Mononoke, Chihiro, Château dans le ciel, ont une structure parfaite qui cohabite sans problème avec l'univers. A mon sens, ce sont ses chefs d'oeuvre. Ponyo, Château ambulant, Porco Rosso, Nausicaa, sont tous de très beaux films qui se tiennent moins bien, qui pâtissent d'une intrigue bancale.

J'avais fait un long compte-rendu de la film de Miyazaki sur mon vieux blog : https://lemassacre.wordpress.com/2020/0 ... -partie-1/

[Juliensw]

Légère exagération de ma part
Mais tu ne penses pas que c'est fait exprès ? Moi, ça ne me gêne pas du tout.
Après, je suis une buse en cinoche

[G.bédécarrax]

Second tour est un beau retour aux sources pour Albert Dupontel : c'est con comme du Patrick Sébastien.

[KaramaZoff]

Tu es une méchante personne, monsieur bédé. mais je suis d'accord.

[G.bédécarrax]

Partagé au sujet de Perfect Days, le dernier film de Wim Wenders, qui narre le quotidien d'un sexagénaire japonais qui nettoie les toilettes publiques à Tokyo. Parce qu'on sait d'emblée où le film veut en venir, et que ça aurait pu être un court-métrage. Mais c'est le temps long qui rend au film son côté macabre : en égrainant avec minutie les jours dans leur complète banalité, en prenant soin d'en peindre jusqu'aux détails les plus routiniers, ça n'est pas qu'une célébration de la vie en tant que telle, c'est aussi une façon de dire qu'ils sont comptés. Qu'il y a de la noblesse à chercher la beauté dans un quotidien à l'os, mais que c'est aussi un funeste présage : il faut apprendre à célébrer le Rien, car viendra le temps où c'est tout ce qu'il y aura à célébrer.

Je suis surpris de n'avoir pas adoré le film tout en me sentant aussi proche de son propos. Je crois que j'ai été échaudé par sa forme et par son marketing, qui promettaient des qualificatifs creux ("beau", "poétique"), et l'aspect "film japonais par un occidental" qui laissait craindre des lieux communs orientalistes. Probable qu'une deuxième vision débloquerait tout ça.