El Cabezon a écrit :C'est très vulgarisé (c'est le but), mais pour autant c'est très bien documenté, il a passé des années de recherches avant de pondre ça, et même si les hipsters de la science bouderont par posture, ce serait dommage de passer à côté de ce sujet traité avec autant de justesse que de talent.
Au moins trois sophismes en une seule phrase pour argumenter, ça fait quand même beaucoup
Et j'ai la même vision que lui, à savoir, non, on ne sera jamais capable de nous rendre sur une planète à 400 années lumière.
Par contre pas bien compris ta question ? Si on arrivait à se déplacer à la vitesse de la lumière, bah on mettrait 400 ans, ni plus ni moins (enfin si, plus, il faut compter le temps d'accélération et de décélération)
Alors, donc, cette fameuse question. Le souci principal ne réside pas dans l'existence éventuelle au bout d'un temps extrêmement long d'une technologie permettant de voyager à la vitesse de la lumière. Non, le souci, c'est qu'on parle de distances à l'échelle cosmologique, qui ne respectent pas nécessairement nos règles classiques de métrique, et on parle de vitesse et donc de mesure de temps et d'espace toujours dans un cadre qui ne respecte pas nos règles intuitives non plus (penser à la mécanique newtonienne qui montre ses limites à certaines échelles)
Avant même d'aborder la question de "chemin le plus rapide" (sacrément complexe), on doit d'abord s'assurer que le chemin le plus court c'est bien la ligne droite : en gros, que la structure de l'espace (et là je me limite donc aux trois dimensions de base donc je triche) respecte l'inégalité triangulaire (longueur d'un côté d'un triangle <= sommes des longueurs des deux autres). Sachant que déjà les distances dont nous parlons ici ne sont pas exactement des lignes droites, et qu'il n'y a aucune certitude sur la structure métrique/topologique de notre univers (toujours sans tenir compte du temps ni des autres dimensions - celles par lesquelles passent les fameuses "cordes" de la théorie éponyme), on est déjà mal barrés.
Mais de toute façon il n'y a pas de raison de considérer le problème sous cet aspect uniquement 3D. D'abord, on parle de vitesse, ça nécessite de parler de temps, de mesure de temps, et tout ça n'a pas beaucoup de sens ni de solidité à l'échelle du phénomène observé : c'est bien beau de se demander si on peut construire un véhicule qui va à 3000000km.s-1 , malheureusement on essaie encore d'appliquer un modèle anthropocentré débile en réduisant la question à une bagnole pouvant rouler assez vite sur une autoroute assez longue.
D'ailleurs, une modélisation habituelle de l'espace-temps, les espaces de Minkowski, présente une inégalité triangulaire à l'envers très marrante (on a sous certaines conditions AB>AC+BC, ce qui est fort réjouissant et permet notamment d'expliquer certains paradoxes espace/temps classiques).
Pof a complètement raison : si on avait un jour une technologie permettant de se rendre à une exoplanète située à 400 années lumière, ce ne serait pas un super vaisseau qui va à la vitesse de la lumière. Ca pourrait être quelque chose qui exploite les trous de vers, quelque chose qui permette de passer par une dimension autre que celles qui nous sont directement accessibles, ou encore quelque chose qui exploiterait à fond le paradoxe EPR, qui nous a d'ailleurs déjà permis de la transmission INSTANTANEE d'information (abusivement appelée "téléportation").
Ou carrément un moyen de tricher sur le temps, même si la conjecture de protection de la chronologie dont j'ai déjà parlé ici, ainsi que le principe de cohérence de Novikov (en gros : si on peut revenir dans le passé, on ne peut néanmoins pas modifier les causes du trajet) ne laissent que peu d'espoir en la matière