


A 33 piges, alors que je caressasse naguère l'incoercible espoir de devenir dessinateur de bédé, :vieux: je viens de réaliser que le dépit m'a insidieusement tenu éloigné de cet univers.


Et pour pas ouvrir un topic les mains vides, voici pour vous mes classiques.

Calvin et Hobbes (Watterson)

Un petit garçon et son ami imaginaire, symbole d'une enfance luttant sans cesse pour ne pas succomber à son inéluctable déclin.
Que dire ? C'est drôle, touchant, intelligent, incorruptible, ça ferait même sourire Poutine.
Puis Watterson n'est pas Groening ou Zep, lui a toujours refusé de prostituer son œuvre en la livrant aux proxénètes du merchandising. Rien que ça, je dis respect.
Alors oui, c'est en noir et blanc, c'est du strip en trois cases, mais les dessins possèdent une telle profondeur, un tel mouvement que c'est infiniment plus riche que nombre de bd du genre Garfield, Mafalda ou Snoopy qui pour le coup sont totalement figées dans leur imposture.
Ghost World

On parlait de l'enfance, je vous propose de passer le next level, celui de la post adolescence. L'âge hybride ou l'on n'est ni tout à fait adulte, ni tout à fait ado (mais siiiii souvenez vouuuus !).
Les deux meilleures amies du monde, copines depuis le bac à sable, font l'inventaire de ceux qu'il leurs reste en commun au moment de passer ce cap fatidique. Singulière relation entre Enid et Rebecca, infiniment plus complexe que le cliché belle/moche. L'une s'accroche à son enfance, l'autre entame sa chrysalide.
Univers décalé, humour froid, dialogue culte. Daniel Clowes signe ni plus ni moins un pur chef d'œuvre qui hante longtemps le lecteur.
Chose assez rare pour être signalée, l'adaptation ciné est une très belle réussite.
Lus et approuvés (lectures du moment) :
Les maitres de l'évasion (Vaughan/Rolston)

BD qui ne paie pas de mine. A première vue on pourrait redouter un sous-marvel. A priori, oui. Mais très vite, on réalise qu'il s'agit d'un magnifique hommage sous forme de mise en abime. L'histoire de deux gars et une fille, qui tentent de relancer un vieux comic d'avant-guerre tombé en désuétude ; The escapist. On comprend que l'évasion en question, est celle-là même qu'ils s'efforcent d'accomplir de leur propre existence et qu'il n'est jamais facile de se libérer de ses influences pour créer une œuvre originale.

Dark Knight (Miller)

Évidemment j'ai vu le film, et évidemment je me suis jeté sur la bd culte de Franck Miller dont je n'avais jusqu'alors entendu que des louanges.
J'en suis au premier chapitre. C'est magnifique, c'est fort, c'est poétique et ça n'a donc pas grand chose à voir avec le téléfilm de Nolan.

Dark Knight présente un Bruce Wayne vieillissant qui a renoncer à jouer les super héros depuis belle lurette. Or Gotham connait un pic de criminalité sans pareil et notre milliardaire qui n'en finit pas de cogiter, décide de libérer de nouveau la bête qui hurle en lui.
Dessins comme scénario, composent une œuvre ultime et la confirmation que oui, Miller est un putain de génie.
Intégrale Spiderman (Lee/Ditko/Kirby)

Réédition des premiers Spiderman dans plusieurs volumes en intégrale. Merde, ça se refuse pas.
On renoue avec le comic de la première heure, débarrassé des oripeaux putassiers qui le corrompent aujourd'hui. Todd McFarlane, si tu me lis.

Certes, faut avoir le goût des vieux dessins un peu kitch mais la présentation bon enfant des aventures de Peter Parker, permet de retrouver une saine époque dépourvue de cynisme. C'est un peu Happy days, avec Fonzie en collant moule-burne contre une belle brochette de méchants improbables tous très hauts en couleur.
Puis à la lecture de cette bible, on sent bien que Raimi connait ses classiques, même s'il a dû hélas faire quelques fâcheux compromis. :-|