Tiens, perso j'ai haï
Radiostars de tout mon être, presqu'assez pour en parler ici en fait (et puis ce post a fini comme tant d'autres, dans les limbes des brouillons et des onglets
rage-quittés).
Pour autant, j'y ai vu les mêmes qualités que toi, et j'ai trouvé le film plutôt drôle. Mais aussi qu'il puait la pose, que ce soit dans cet intempestif
province-bashing ou dans le défilé de T-shirts de Manu Payet qui sert à exhiber la culture musicale du réal' (qui va de Radiohead au Pixies, whoaaaa

). Jusqu'à la chambre du héros (Douglas - merci Papa - Attal, qui joue plus mal que le fils de Jacky Ido et de Mélanie Laurent) est tapissée d'affiches de films, pas un cm² qui ne soit pas occupé par des goodies, des dvd, des posters ... Sans avoir l'air d'y toucher, le film se pose en étendard branchouille, étale gratos des références qu'il décrète élitistes, et mouline un laborieux inventaire de sa geekitude, puisqu'être geek c'est tellement
cool.
(Alors que bon il s'agit juste de Gary Cooper et de Vampire Weekend. T'es pas cool mec, t'es pédé)
Donc j'ai eu du mal à tolérer le spectacle
hipster-kitty sceal of approval de cette petite bande qui promène sa condescendance des Alpes au Cotentin, d'autant plus que ce film qui fait mine d'avoir tout compris donne parfois l'impression d'avoir été "script-doctoré" par Mr. Toulemonde ("-Fuck il me manque une péripéthie!" "-Hey pourquoi pas une crise cardiaque!?"). Bref, c'est un film de hipster, je ne pouvais pas l'aimer.
En parlant de film de hipster, je suis plutôt en ligne avec Kieros concernant
Moonrise Kingdom. Je trouve que les meilleures pistes du film restent à l'état d'ébauche (la nostalgie du premier amour, la relation entre le gamin et Bruce Willis) que le scénario noie sous une profusion de personnages et de vignettes inutiles, et j'en ai un peu marre de ces marginaux qui ne sont plus que des dandys. Mais en même temps, ces défauts se retrouvent dans un peu tous ses films (difficile de faire plus dandy que le héros de
Rushmore, ou de trouver plus de personnages inutiles que dans
la famille Tennenbaum), ils sont juste rendus plus visibles par l'absence d'évolutions dans son style. Il semble préfèrer le raffinement autiste, concentrant ses efforts vers la "vignettisation" de son montage, toujours plus proche d'un livre d'images, et à trop réduire ses personnages à leur seule originalité je trouve qu'il se trompe d'épure. Je préfère la trop grande durée de
La Vie Aquatique, ce rythme foutraque et délayé qui leur laisse le temps d'exister hors des archétypes auxquels ils sont ici réduits.
J'ai quand même passé un excellent moment et je ne m'étais jamais autant marré devant un Wes Anderson, il parvient même lors d'une poignée de scènes à produire des effets qui n'appartiennent qu'à lui. En particulier, cette scène de baston entre scouts, pourtant légère et bariolée mais finalement d'une violence invraisemblable, cette impression de rire froissé qu'elle me laisse, je ne ressens jamais ça ailleurs. Mais au vu du sujet, j'espérais tellement plus
