Kieros a écrit :N'est-ce pas plutôt une question de repétitivité plutôt que de longueur ? Les jeux qui ne sont pas répétitifs, dans leur gameplay et/ou leur univers/graphismes ne m'ont jamais paru long, de mémoire.
Oui, c'est une question que se pose l'article :
Ne pas confondre longueur et ennui
Aujourd’hui, les jeux démesurément grands sont surtout l’apanage des éditeurs spécialisés dans les superproductions. Il y aurait une attente, croit savoir l’industrie, pour plus de contenu dès lors que les jeux coûtent 70 €.
« Quand le joueur a un produit dans les mains, il a forcément des attentes vis-à-vis de ce dernier. En fonction du genre de jeu, l’attente sur la durée de vie et le temps investi va changer, resitue Yann Bijou, employé au User Research Lab de Paris d’Ubisoft. Je n’ai jamais entendu un joueur dire qu’un jeu était trop long. » D’ailleurs, les extensions de certains jeux, comme Blood and Wine pour The Witcher 3, se vendent très bien, signe que les amateurs de jeux de rôle en redemandent.
Même son de cloche du côté de Yara Khoury, ancienne productrice Dead Space 3 et Battlefield Hardline pour le compte d’Electronic Arts, interrogée sur la spécificité des jeux dits AAA, « des jeux avec des budgets de production importants, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros, et de plus en plus, on intègre dedans les attentes des joueurs en matière de durée de vie ».
Les critiques sur celle-ci relèveraient quant à elle d’un malentendu. « Il faut prendre du recul pour analyser pourquoi on dit qu’un jeu est long. Je pense que c’est avant tout parce qu’on s’ennuie : on juge la répétitivité, pas la longueur », corrige Yann Bijou, pour qui « The Witcher est très long, mais pas trop long, parce qu’on ne s’ennuie jamais ». Une thèse défendue par certains joueurs eux-mêmes. « A partir du moment où l’on prend du plaisir dans un jeu, il n’est jamais trop long, ils sont souvent bien trop courts d’ailleurs », répond ainsi un internaute à Jeuxvideo.com.
L'article a d'ailleurs été mal reçu, car les jeux d'aujourd'hui ne sont pas forcément plus longs qu'à l'époque de la PS1 (c'est certainement le support CD qui est au départ du phénomène), où il fallait en moyenne entre 60 et 100h pour finir un RPG. Je pense surtout que la question est mal posée : ce n'est pas tant que les jeux soient trop longs, mais qu'ils le sont sans raison apparente : GTA V est truffé de missions inutiles, Assassin's Creed croit noyer le poisson de son gameplay lambda sous une avalanche de quêtes fedex, les (en)jeux sont dilués et à la différence d'un RPG qui cherche avant tout à raconter une histoire, la longueur est une fin plutôt qu'un moyen.
J'ai d'autant plus de mal à comprendre que c'est une situation qui ne profite à personne : les jeux sont plus longs à développer, plus chers, et les joueurs doivent attendre plus longtemps. C'est devenu un argument marketing primordial, que personne ne questionne trop. Vivement que cette bulle explose.
Et je crois qu'il faut également prendre en compte qui pose la question. Les jeux vidéo sont évidemment trop longs pour les trentenaires et les quadragénaires, mais l'ado qui ne peut s'offrir qu'un jeu par trimestre doit être ravi.
C'est pour ça que la durée de vie est devenu un paramètre prépondérant dans le choix ou l'achat d'un jeu, ce qui n'était absolument pas le cas du temps de la NES. On n'en avait rien à foutre qu'un jeu soit court parce que court ou pas, on allait y rejouer. On se demandait même pas si on allait le finir.
Je me demande justement si le critère ne grandit pas avec nous. Mômes, on ne se posait pas la question puisqu'à cet âge-là tu ne te rends pas compte que tu fais les mêmes trucs en boucle. La question de la durée de vie a pris de l'importance lorsqu'ado il a fallu acheter ses propres jeux ou espérer un bon bulletin scolaire, et aujourd'hui on n'a plus de temps à consacrer à ses conneries (sauf moi

), et on aimerait que les jeux reviennent à l'essentiel, qu'ils nous laissent le temps d'aller faire la vaisselle.