Smile, c'est bien le film qu'ils n'arrêtaient de mettre en pub sur Youtube à un moment ? Obligé d'essayer de cliquer sur passer avec les mains devant les yeux
Bon, je viens de sortir de la salle en cours de film pour la première fois depuis... pffffiou, ça a dû m'arriver mais je ne me souviens même plus.
Et pourtant, j'étais devant le chef d'œuvre adulé par toute la critique, y compris par Cineverse qui en a fait son coup de cœur genre 4 étoiles pour tous les chroniqueurs, j'ai nommé Armageddon Time de James Gray (Kieros tu me dois 8€).
Je ne vais pas en faire une chronique sur le blog tellement je me suis emmerdé, alors je viens vider mon sac ici : c'est nuuuuuuul ! Bon sang mais qu'est-ce que j'en avais rien à paner de l'histoire de ce gamin middle class du Queens dans les années 1980, qui rêve d'être dessinateur mais tu comprends son père lui dit que c'est pas un vrai métier, et il est copain avec le noir redoublant de la classe et comme ils font trop de conneries tu comprends il va devoir aller en école privée (genre y a la famille Trump et tout), mais là il risque d'être blacklisté parce qu'il est juif... oh mais mon dieu que je m'en fous. Et si toutefois on me rendait ça vaguement intéressant avec de la mise en scène ou, je sais pas, quelques idées scénaristiques genre des trucs un peu inattendus tu vois, un retournement de situation, un suspense, une ou deux ambiances moins ternes que les gris-ocre de rigueur à chaque (gros) plan, mais non non on ne m'aura rien concédé, rien, à l'exception d'un montage vaguement correct.
J'ai craqué après 1h15 (sur 2), et je me suis senti bête et coupable parce que j'aurais dû me douter que c'était pas pour moi. Je me suis soudainement souvenu que la description du film sur TOUS les sites de ciné était la suivante :
"L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain."
J'ai bêtement cru qu'il se passerait un truc en sus de cette amorce, quel nigaud. Dès à présent je me forge un adage qui servira pour toute ma vie : quand le résumé du film n'est pas capable de te faire comprendre brièvement quelle est la mécanique narrative principale du film, c'est que c'est à 100% du drame social chiant et tu NE VA PAS au cinéma.
C'était mon premier James Gray, et donc mon dernier, je prendrai désormais grand soin de me tenir éloigné de cette personne. Ou au moins de son scénariste (mais je crois que c'est lui-même), qui vient de rendre caduque l'expression "tirer à la ligne", faut inventer un truc plus fort maintenant on n'a plus le choix.
Je suis vraiment peiné pour les acteurs qui sont super, Hopkins en tête, ils sont vraiment bons mais ne parviennent pas à sauver l'ensemble.
Je tenterais quand même The Yards, We Own the Night et The Lost City of Z, qui n'ont pas les défauts que tu trouves à Armageddon Time (ou qui, en tous cas, ne sont pas des "drames sociaux chiants")
(Armageddon Time que j'ai trouvé sublime, soit dit en passant)
Ce n’est pas un cinéma toujours facile James Gray, il est souvent centré autour de sa matrice famiale ashkénaze.
Armageddon Time c’est un Catcher in the rye juif, un Casher in the rye. Facile dans mon Top 5 de l’année, même si ce n’est pas son meilleur film absolu.
Avant de blacklister James Gray regarde quand même au moins The Yards et La Nuit nous Appartient. C'est du très bon polar pas du tout drame social chiant.
(bon par contre j'avoue que j'avais été déçu par Ad Astra qui fait très "drame social auteurisant mais dans l'espace" justement, et j'ai pas vu The Immigrant et the Lost City of Z mais je soupçonne que c'est un peu du même accabit)
(edit : j'avais pas vu le post de Bédé qui dit à peu près pareil sauf pour Lost City of Z du coup)
G.bédécarrax a écrit : ↑lun. nov. 28, 2022 17:26
Je tenterais quand même The Yards, We Own the Night et The Lost City of Z, qui n'ont pas les défauts que tu trouves à Armageddon Time (ou qui, en tous cas, ne sont pas des "drames sociaux chiants")
(Armageddon Time que j'ai trouvé sublime, soit dit en passant)
Oui et puis surtout commencer par Ad Astra, quand on est amateur de SF comme Nico
J'ai craqué après 1h15 (sur 2), et je me suis senti bête et coupable parce que j'aurais dû me douter que c'était pas pour moi. Je me suis soudainement souvenu que la description du film sur TOUS les sites de ciné était la suivante :
"L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain."
Tu dois être fan de Paul Auster
(Non n'en dis pas du mal c'est un de mes auteurs préférés)
Kieros a écrit : ↑lun. nov. 28, 2022 17:41
Ce n’est pas un cinéma toujours facile James Gray, il est souvent centré autour de sa matrice famiale ashkénaze.
Ben tout est dit je crois de manière générale les fictions qui se regardent le nombril c'est vraiment pas ma came. Mais il y a pire : se regarder le nombril sans rien proposer sur les plans formel ou narratif. Faut pas croire : y a plein de drames sociaux que j'adore (Eyes Wide Shut, Revolutionnary Road, Parasite, There will be blood, The Social Network pour ne citer qu'eux), parce qu'ils créent des manières de nous procurer du plaisir, par la mise en scène, le scénario, la narration, l'esthétique... Ils ont de la gueule, quoi ! Là j'ai cette impression, qui me fait furieusement penser à la Nouvelle Vague, d'un cinéaste qui prend grand soin à vider son accroche (déjà pas folichonne et dénuée de toute originalité tant ça a été vu et revu) de tout ce qui pourrait la rendre un tant soit peu plaisante ou originale. Cette célébration du vide par l'autofiction, j'en ai tellement souffert pendant mes études (le Nouveau Roman et consorts) que je ne peux plus le tolérer. On peut tout à fait faire du drame social pas chiant (c'est rare mais ça existe )
Alors sur la narration, vu que c'est un cinéma des non-dits, j'aurais du mal à expliquer comment voir ce qui par définition, n'existe pas Depuis Two Lovers, c'est sa manière de narrer les silences, davantage que les dialogues (cette scène finale de la garde à vue, les regards des 2 gosses, tout de même... tout le désespoir et la résignation du monde )
Sur l'esthétique en revanche, et pardon pour l'auto-citation, mais la référence du film fait beaucoup de sens (on compare souvent Gray à Coppola à ce niveau-ci)
"very few people are ever in their key light" L'histoire racontée par l'image plus que par les mots.
(Non n'en dis pas du mal c'est un de mes auteurs préférés)
Haha jamais tenu plus de trois pages. Un de mes cauchemars littéraires en effet.
Kieros a écrit : ↑lun. nov. 28, 2022 18:55
Sur l'esthétique en revanche, et pardon pour l'auto-citation, mais la référence du film fait beaucoup de sens (on compare souvent Gray à Coppola à ce niveau-ci)
Alors ça ne m'étonne pas du tout j'ai jamais aimé aucun Coppola y compris sur le plan esthétique.
Mais comme vous l'avez toutes et tous dit, je vais essayer de diversifier mon approche : j'essaierai Ad Astra et Lost City of Z (qui me tente depuis longtemps).
Punaise ça fait des années que j'entends parler de Juan Antonia Bayona.
Hier soir on a regardé Quelques minutes après minuit, on en a chialé bordel que c'était beau, juste, touchant, avec une réalisation parfaite. Quel film magnifique !
Bayona me déçoit sur la longueur, chacun de ses films est inférieur au précédent
De mémoire j'avais pas détesté, j'avais noté ça ici :
Quelques minutes après minuit : Laborieux. Bien réalisé bien sûr, Bayona sait faire, mais préchi-précha, besogneux, trop bavard. Le deuil ne s'écrit pas avec de longues tirades.
Le Saviez-vous ? Il mesure 10 cm de moins que Valbuena
Kieros a écrit : ↑ven. déc. 02, 2022 17:15
Bayona me déçoit sur la longueur, chacun de ses films est inférieur au précédent
De mémoire j'avais pas détesté, j'avais noté ça ici :
Quelques minutes après minuit : Laborieux. Bien réalisé bien sûr, Bayona sait faire, mais préchi-précha, besogneux, trop bavard. Le deuil ne s'écrit pas avec de longues tirades.
Le Saviez-vous ? Il mesure 10 cm de moins que Valbuena
Ah dommage ! Tu me conseilles L'Orphelinat tout de même ? C'était mon prochain sur ma liste. Pour Quelques minutes après minuit, bon j'en pense presque l'inverse au contraire j'ai été fasciné par la justesse de l'écriture sur un sujet aussi dur. Les goûts et les couleurs.