Franchement, qui peut encore croire le contraire...Tour de France - Armstrong fait de son cas une généralité
"Il est impossible de gagner le Tour de France sans dopage", affirme Lance Armstrong au Monde à la veille du départ de la 100e édition de l'épreuve qu'il a remportée sept fois avant d'être déchu de ses titres.
"On ne peut pas gagner le Tour sans se doper"
Ce n'est pas la première fois que Lance Armstrong fait une telle déclaration. Lors de ses aveux très médiatiques chez Oprah Winfrey, le Texan avait déjà confié que, selon lui, le maillot jaune sur les Champs-Elysées était nécessairement un tricheur. Cette phrase avait déclenché l'ire de certains anciens vainqueurs, celle de Bernard Hinault ou de Greg LeMond notamment. "C'est impossible de gagner le Tour de France sans se doper. Car le Tour est une épreuve d'endurance, où l'oxygène est déterminant", insiste-t-il dans Le Monde. Sur ce point, il ne faut pas se leurrer, une immense partie du grand public partage l'avis de l'Américain.
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"Jaja est en train de mentir"
Armstrong a réagi au tout dernier fait d'actualité, à savoir la révélation de traces d'EPO dans les analyses de Laurent Jalabert datant du Tour de France 1998. L.A. enfonce gentiment le Mazamétain: "Ah, Jaja, avec tout le respect que je lui dois, il est en train de mentir. Il aurait mieux fait d'éviter de parler de Ferrari et de Citroën [NDLR: devant la commission sénatoriale sur le dopage] car il sait très bien que Michele (Ferrari) était le médecin de la ONCE au milieu des années 1990." Si Jalabert, qui a toujours refusé d'enfoncer Armstrong, y compris quand les nuages s'accumulaient au-dessus de l'Américain l'an dernier, espérait trouver un soutien auprès de son ancien collègue, c'est raté.
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"Je n'ai pas inventé le dopage, désolé Travis, et il ne s'est pas arrêté avec moi"
Une double lapalissade? Peut-être. Mais Armstrong a beau jeu de rappeler que l'affaire Festina a débuté un an avant son règne et que, derrière lui, les affaires n'ont pas cessé: Landis 2006, Rasmussen 2007, Contador, etc. A travers ce discours, le natif d'Austin tente de minimiser son rôle. "J'ai simplement participé à ce système", juge-t-il. Un système où, il l'admet aujourd'hui, il ne risquait pas grand-chose, tant que la chasse, à balles blanc, se confinait au milieu sportif: "Je n'ai jamais eu peur des contrôles antidopage. Notre système était assez basique et sans risque. J'avais beaucoup plus peur de la douane et de la police." Aujourd'hui, il pense que rien n'a véritablement changé. Pat McQuaid peut dire et penser ce qu'il veut, il n'a aucun crédit en matière de lutte contre le dopage. Les choses ne pourront tout simplement pas changer si McQuaid reste au pouvoir." Un avis largement partagé dans le milieu.
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"Notre système était très simple, très conservateur, et pas maléfique"
Ce qui a pu choquer dans le cas de Lance Armstrong, ce n'est pas tant le dopage, dans la mesure où il est le fruit d'une génération très majoritairement contaminée par ce mal, mais le système quasi mafieux mis en place, les moyens de pression utilisés, l'intimidation, et l'omerta qu'il a imposée. Mais, aujourd'hui encore, l'Américain refuse de porter un tel chapeau, qu'il juge trop grand pour lui, même si c'est pourtant ce qui ressort clairement du rapport de l'Usada. "Tout ça, ce ne sont que des conneries, s'emporte Armstrong dans Le Monde. On a vu que l'affaire Puerto était cent fois plus sophistiquée. Notre système était très simple, pas maléfique. La 'décision motivée' de l'Usada, qui a voulu faire du buzz, a parfaitement réussi à détruire la vie d'un homme, mais n'a pas du tout bénéficié au cyclisme." Armstrong dans sa posture de victime...
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"Je ne parviendrai jamais à réparer tout ça"
Comme toujours, difficile avec Lance Armstrong de mesurer son taux de sincérité. Mais s'il refuse de passer pour "le diable", comme il le dit, et s'il dénie un système mafieux complexe, il concède avoir mal agi. Non pas en tant qu'athlète, parce qu'il s'est dopé, mais en tant que "tyran" du peloton. "J'ai été trop dur avec les gens, regrette-t-il. Se battre sur son vélo, c'est parfait. Se battre en dehors, ça ne l'est pas. Je n'ai pas pu, je n'ai pas su séparer les deux. Je ne parviendrai jamais à réparer tout ça, mais je passerai ma vie à essayer."
En marge de l'affaire Jalabert on apprend que 45 échantillons sur 60, dont celui de Jalabert, sont positifs au test EPO...
