Je ne retrouve plus nos posts sur le palmarès de Cannes 2016

Ma mémoire me joue des tours.
Bref, j'ai enfin vu
Juste la fin du monde de Dolan, Grand prix du festival de Cannes. Adapter une pièce de théâtre au cinéma est toujours casse-gueule ; Adapter du Lagarce quand on est Xavier Dolan, c'est aussi burné que Lelouch qui tourne la Mouette de Tchékov. Donc respect pour ça, à moins que ce soit de la prétention, ou de l'inconscience, ou un peu de tout ça.
Une enveloppe transferts de 200M€ autour de la table, ça ressemble à ça
On loue la direction d'acteur de Dolan, et c'est vrai qu'il sait y faire pour remonter ses acteurs. Ils sont tous
up to eleven, y compris Nathalie Baye, comme s'ils avaient été coachés par Diego Simeone avant la 1ère prise. Vincent Cassel a plus la haine que jamais, et Léa Seydoux semble être en manque grave de poulet yassa tant elle a les crocs. Cotillard est impliquée comme un Lassana Diarra qui aurait gagné à l'Euro millions, et c'est sans doute celle qui joue le plus juste, au final. Ulliel reste dans son rôle du pd introverti qu'il avait déjà endossé dans
Saint laurent, et faut avouer qu'il le tient plutôt bien. C'est intense donc, comme sait l'être une bonne tragédie, mais devient lassant chez Dolan : l'homosexuel intello qui se fait victimiser par le gros dur de la campagne, c'est un schéma tactique qu'il a un peu trop rabaché. Et chez Lagarce, c'est hors jeu.
"On mange putain, tu fais chier avec Bielsa"
Formellement, le film a ses bons moments, soulignés par une BO parfois volontairement HS (Les plans "malickien" avec O-zone en fond sonore

), parfois brillante (l'intro avec Camille, le flashback avec Exotica

), quelquefois complètement ratée (Moby pour le final

), mais il se veut visuellement moins tape à l'oeil que les précédents opus de Dolan. Pas un mal dans l'absolu, mais je regrette ses trouvailles visuelles habituelles (il y a néanmoins un superbe champ-contrechamp tout simple mais illuminé parfaitement lors du dialogue Cotillard-Ulliel, peut-être le meilleur moment du film).
Sur le fond, je trouve que Dolan a pas mal salopé le texte de Lagarce, notamment le personnage d'Antoine joué par Cassel, qui devient plus vieux, sans finesse et qui perd sa confession finale. Le climax est foiré, aussi. Dommage

Il reste un film estimable cependant, j'en garde un bon souvenir

(qui ne vaut pas la pièce

)