Que le NON soit composé d’une (large) part de voix issues de personnes n’accordant plus leur confiance dans le projet européen est indéniable.
Parmi eux les souverainistes convaincus sont les plus facilement identifiables mais aussi, je le pense, les moins nombreux. Anti-européens convaincus de droite (surtout) ou de gauche ce n’est pas à eux que devait s’adresser le message des partisans du oui lors de la campagne électorale.
Les déçus de la situation socio-économiques forment une part du non déjà plus flou. Ces personnes entendaient faire montre de leur détresse (souvent bien réelle) en protestant… un peu contre tout. L’erreur des partis ouiistes (et dans laquelle s’enfonce encore davantage colombani) est de considérer avec mépris ces gens qui s’estiment avant tout incompris. Car après tout même les partisans des réformes allant dans le sens d’une libéralisation (je ne parle pas ici du sens caricatural utilisé par les nonistes) sont capable de comprendre que les changements auxquels ils aspirent ne peuvent se faire sans une part de douleur. Derrière une situation de chômage ou de précarité se cache souvent une réalité familiale ou personnelle difficile. C’est pas compliqué de parler de « restructuration nécessaire » mais pour les gens qui en sont victimes c’est plus dure à avaler. Il aurait fallu parler, expliquer et faire preivede compréhension (et pas seulement ces 6 derniers mois mais ces 10 dernières années plutôt que de leur dire « c’est pas nous c’est l’europe »).
Enfin il y a ceux qui, je pense, ont réellement fait basculer ce vote. Ces 10 à 25% de gens (souvent de gauche) européens convaincus mais aussi désabusé à la lecture d’un texte ne leur proposant comme seule et unique alternative qu’un model de société dont ils doutent de la pertinence. Ceux-là ne sont pas forcément des staliniens primaires, des trotskystes acharnés ou des de dangereux anarchistes. Ce sont aussi des gens qui ont LU le texte (si, si) et qui ont jugé qu’il ne leur convenait pas. Puisqu’on leur demandait leur avis… il l’ont donné (C’EST FOU NON ????!!). La encore plus que les reproches et le déni du libre arbitre il aurait peut être fallu faire preuve de pédagogie voir même de courage politique (si cher à scalp)
Bref quand je pense à ces gens sincères et convaincus et que je lis des choses d’une violence incroyable comme : « Par nationalisme, par xénophobie, par dogmatisme ou par nostalgie, ils voulaient se débarrasser de cette Europe qui barre l'horizon, qui dérange les habitudes, qui impose des changements » « la seule Europe possible est celle que les Européens sont prêts à faire ensemble. Il est à craindre qu'il n'en reste plus grand-chose aujourd'hui » « une Europe malmenée par l'appel d'air nationaliste et protectionniste que le non français peut provoquer. »…. Je suis furieux !!!
Putain mais qu’on se regarde en face un peu :
- oui la mondialisation (qui à long terme est une bonne chose) provoque des souffrances que les gouvernements DOIVENT prendre en compte et tenter de minimiser,
- oui l’Europe telle qu’elle est organisée aujourd’hui présente des déficits démocratiques importants qui sont à l’origine du détachement d’une large part de la population de l’idéal que nous prétendons construire,
- oui la classe politique française est COUPABLE de ses mensonges, omissions ou semi-véritées qui ont Sali l’image de l’Europe et dont on paye le prix aujourd’hui,
- non il n’existe pas qu’une seule forme d’organisation européenne… celle qu’on nous a proposée hier était intéressante mais apparemment pas satisfaisante pour la majorité des gens. Point ! La construction européenne est une idée trop importante et trop belle pour qu’on la bâcle en « forçant » les gens à l’accepter comme une fatalité.
- oui il aurait fallu (ou il faudra) certainement penser à faire voter l’ensemble des citoyens européens pour un rendez vous de cette importance (au moins un résultat global aurait eu le mérite de noyer les préoccupations nationalistes).
Politiques, commissaires et députés européens, partisans du oui nous sommes tous coupables !!! Et si on veut tenter de combler peu à peu le fossé qui s’est creusé hier écrire des articles comme celui-ci est, il me semble, la dernière chose à faire ! [/quote]
Merci

Sur ce, je vais me coucher
