:sad: le bel oiseau ne volera plus

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Allobroge
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:sad: le bel oiseau ne volera plus

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<span style='font-size:25pt;line-height:100%'>Air France et British Airways tournent la page Concorde </span>
PARIS/LONDRES (Reuters) - Air France et British Airways ont sonné jeudi le glas du Concorde en annonçant simultanément l'arrêt de l'exploitation du premier et du seul avion de ligne supersonique construit à ce jour, 27 ans après l'entrée en service de cet appareil mythique.

Fruit d'une coopération technologique historique entre la France et le Royaume-Uni, cet avion est abandonné alors même que les relations entre les deux pays se sont assombries ces derniers mois au fil des développements de la crise irakienne.

"Concorde a changé la façon de voyager, a déclaré Rod Eddington, le directeur général de British Airways devant des journalistes. "Avec l'arrêt de son exploitation, c'est une page de l'épopée de l'aviation qui se tourne."

Air France, qui n'utilise actuellement que trois des cinq Concorde de sa flotte, a annoncé qu'elle arrêterait les vols à compter du 31 mai tandis que British Airways, qui possède sept Concorde, dont cinq seulement en activité, compte en cesser l'exploitation avant la fin octobre.

Les deux compagnies, qui sont les seules à exploiter cet avion d'une centaine de places, disent avoir dû se résoudre à l'abandonner au vu de la baisse des recettes et du coût de plus en plus élevé de sa maintenance.

Cet arrêt des vols du supersonique intervient près de trois ans après l'accident d'un Concorde d'Air France qui s'était écrasé peu après son décollage à Gonesse, près de Paris, en juillet 2000, faisant 113 morts.

DES COÛTS D'EXPLOITATION DE PLUS EN PLUS LOURDS

Depuis la remise en service de l'appareil le 7 novembre 2001, de nombreux incidents techniques ont encore aggravé ces derniers mois ses coûts d'exploitation déjà considérablement alourdis par la hausse du prix du carburant.

Or, le Concorde est propulsé par quatre réacteurs Olympus 593, du britannique Rolls-Royce et du française Snecma, des moteurs particulièrement gourmands en carburant.

Déjà, lors de la reprise des vols transatlantiques fin 2001, le secteur du transport aérien, touché de plein fouet par le ralentissement de l'économie mondiale, commençait à basculer dans une crise sans précédent considérablement aggravée après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Alors que l'on associe souvent le Concorde a une clientèle de luxe, milliardaires et célébrités, la réalité est en fait un peu différente.

La clientèle du supersonique est en fait constituée pour plus des deux tiers d'hommes d'affaires, a précisé Eddington. Or, la chute des marchés boursiers, la raréfaction des opérations de fusions et acquisitions de sociétés et, plus généralement, le ralentissement économique, ont amené les grandes entreprises de part et d'autre de l'Atlantique à faire des économies.

Ces économies se sont traduites par des licenciements mais aussi par une réduction de leurs dépenses de fonctionnement, notamment le budget voyages de leurs dirigeants.

L'attente du conflit en Irak, puis son déclenchement n'ont fait que freiner encore plus l'activité des transporteurs aériens.

"Sur la dernière période, le taux de remplissage était de 20% environ", a précisé le président d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, au cours d'une conférence de presse.

British Airways a indiqué que l'abandon du Concorde se traduirait, sur les comptes de l'exercice achevé le 31 mars dernier, par des dépréciations de 84 millions de livres (130,5 millions), tandis qu'Air France a chiffré pour sa part ces dépréciations entre 50 et 60 millions d'euros.

Spinetta a précisé que cette charge ponctuelle serait en partie compensée par la suppression de la charge financière liée à l'exploitation d'un appareil.

"L'avion était rentable, faiblement rentable mais rentable avant le 25 juillet 2000, a-t-il observé. Depuis, les coûts ont augmenté et les revenus ont diminué."

Et le patron d'Air France de préciser que le coût unitaire au siège-kilomètre-offert avait augmenté de 58% depuis le crash de Gonesse, passant de 0,21 à 0,33 euro.

Sur le dernier exercice, à fin mars, le Concorde a amputé les bénéfices d'Air France d'environ 50 millions d'euros, a-t-il aussi indiqué.

UN COUT ANNUEL DE 50 MLNS D'EUROS POUR AIR FRANCE

Cette évolution des coûts avait amené les deux compagnies exploitantes a pratiquer des tarifs de plus en plus élevés sur les vols du Concorde.

Si le supersonique permet d'effectuer la traversée Londres-New York ou Paris-New York en moins de trois heures et demie c'est à un prix de plus de 36 euros la minute en moyenne.

Comme le souligne l'analyste Nick van den Brul, de BNP Paribas, le problème actuellement est que, du fait de la crise économique, il y a beaucoup moins de clients qui sont prêts à payer un tel prix que lors des années fastes des débuts du supersonique franco-britannique.

Outre le renchérissement du carburant, s'ajoute, en matière de maintenance, la difficulté des compagnies à obtenir les pièces de rechange nécessaires au maintien en état des appareils.

Sur ce point, Air France a rapporté que les fabricants de pièces avaient prévenu que, pour poursuivre cet approvisionnement, ils devraient lancer de nouveaux programmes de production qui s'avéreraient particulièrement onéreux.

LA RELEVE N'EST PAS POUR DEMAIN

Quant à savoir quand pourrait intervenir la relève du Concorde, ce ne semble pas être pour demain.

Le patron de British Airways, qui dit s'attendre à un "délai important" avant que ne soit lancé un nouveau supersonique commercial, souligne qu'il faudra notamment régler le problème du "bang" du passage du mur du son.

En effet, à cause de ce problème, le Concorde n'était pas autorisé à naviguer à vitesse supersonique tant qu'il survolait les continents.

C'est la raison pour laquelle le géant américain Boeing avait envisagé de construire un appareil, provisoirement baptisé "Sonic Cruiser", susceptible de voler juste en-dessous de la vitesse du son, à Mach 0,98, mais ce projet n'a pas vraiment emballé les compagnies aériennes qui cherchent plutôt à se doter d'avions plus rentables permettant de réduire leurs coûts d'exploitation.

C'est la raison pour laquelle l'avionneur américain prépare maintenant un avion de moyenne capacité, le 7E7, dont il affirme qu'il permettrait une économie de carburant allant jusqu'à 20% par rapport aux appareils comparables actuellement existants.

"Il ne semble pas qu'il y ait une marché viable, tout au moins dans les circonstances actuelles, pour le service haut de gamme qu'offrirait un avion supersonique", a estimé Todd Blecher, porte-parole de la filiale avions de ligne de Boeing.

Quant à ce que vont devenir les douze Concorde d'Air France et British Airways, les deux compagnies ont dit avoir l'intention des les proposer à des musées désireux d'exposer ces appareils.
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