T'as rien à dire sur les jeux vidéo ? T'es ici chez toi...

[Nico Lozzi]

Bravo pour le compte-rendu d'expérience sur Death Stranding Kieros, rigoureusement le même que le mien à ceci près que j'ai tenu 2h.
Les couches de gameplay s'empilent aussi consciencieusement que les balivernes scénaristiques et la grandiloquence des interminables séquences cinématiques. C'est vraiment le prototype du jeu imbitable pour moi, et je suis à présent certain de ne plus jamais retenter un jeu Kojima. Pourtant les paysages sont très beaux en effet.

Sans faire exprès, j'ai enchaîné avec un replay de Inside parce qu'on en avait parlé et que je voulais le montrer à mes gosses. C'est une sorte d'antithèse du précédent. Sans une seule ligne de dialogue, avec un gameplay à 5 touches dont on pige tout intuitivement et une économie de moyens qui confine à l'épure presque totale, il exprime mille fois plus de choses et procure mille fois plus de plaisir en se bouclant en 3h. Définitivement un chef d'oeuvre, le summum des cinematic plateformer, à la fois hommage et version magnifiée du Another World de Chahi.

[Kieros]

Bravo pour le compte-rendu d'expérience sur Death Stranding Kieros, rigoureusement le même que le mien à ceci près que j'ai tenu 2h.
Les couches de gameplay s'empilent aussi consciencieusement que les balivernes scénaristiques et la grandiloquence des interminables séquences cinématiques. C'est vraiment le prototype du jeu imbitable pour moi, et je suis à présent certain de ne plus jamais retenter un jeu Kojima. Pourtant les paysages sont très beaux en effet.

J'aime beaucoup Kojima. En terme de gameplay, sur des jeux d'aventure-action, j'ai trouvé peu de jeux qui tutoient MGS5 par exemple (et après ce jeu, ce genre vidéoludique m’apparaît très fade).

Mais là, il s'est radicalisé, et comme l'a dit Bédécarrax, pas dans le bon sens. Il a hypertrophié sa dimension narrative, ses lores baroques (qui étaient déjà devenus trop envahissants dans MGS), tout en rabougrissant son gameplay dans une forme d'ascétisme absolument pas fun. L'équilibre du jeu est totalement bancal, ce qui est assez ironique dans un jeu où on passe le plus clair de son temps à tâcher de faire marcher droit un sherpa semblant en constant état d'ébriété.

Et même, si on dégageait tout le lore, les quêtes, etc. Je me suis beaucoup plus amusé à me balader dans BOTW sans rien faire (ou dans Skyrim, MGS etc.) qu'ici. Le moteur physique de Death Stranding est impressionnant c'est juste. Mais manier un perso qui galère davantage à franchir un ruisseau de montagne de 1m de profondeur, que Philippe Croizon pour traverser la manche, ce n'est vraiment pas amusant

[Kieros]

Très sympa le scénar de Last of Us Dommage qu'il soit entrecoupé de séquences de fusillade osef, de furtivité répétitive et de puzzles sans intérêt. Ça aurait pu faire un bon jeu.

[G.bédécarrax]

Le dernier Prince of Persia (The Lost Crown) est un excellent Metroid-like. En toute honnêteté, j'ai un peu du mal à savoir à quoi pourrait ressembler un mauvais Metroid-like, tant j'ai l'impression que le genre est une gigantesque arnaque cognitive où tu te fais aspirer dans une boucle de frustrations/libérations, et que je tombe à chaque fois dans le piège "de l'écran d'après". Ça doit tenir à des réglages marginaux de level design, mais je ne suis même pas sûr que je serais capable de les percevoir. Bref, c'est un excellent Metroid-like, et il faut remercier le wokisme (et l'Ubisoft post-Assassin's Creed, aussi, qui doit occuper tous les historiens qu'elle a embauchés) grâce à qui la Perse n'est plus juste un décor avec des mecs enturbannés : le jeu propose un vernis sympa de mythologie perse, et peut se jouer en parsi.

Autrement, ce qui l'élève, c'est le dynamisme et la nervosité de son système de combat, en prolongement direct des Metroid de Mercury Steam : le jeu répond au doigt et à l'oeil, ça bouge vite, et les pouvoirs qu'on débloque se combinent aux existants pour offrir des possibilités de combo qu'on ne soupçonne pas forcément de prime abord. Le jeu semble avoir floppé, c'est bien dommage.

[bueno_coco]

Il me fait de l'oeil depuis un moment ce Prince of Persia mais pas le temps/d'autres trucs à rattraper (notamment Fire Emblem Engage que j'ai enfin fini et qui, s'il souffre d'une écriture ultra-cheesy qui rebutera ceux qui sont sensibles à ça, est peut-être le tout meilleur jeu de la série en termes de gameplay pur)

[G.bédécarrax]

Il te faudra réfréner tes penchants completionnistes, car certains défis bien hardcore (des petites instances dont le niveau de difficulté tend vers celui du White Palace de Hollow Knight) ne donnent droit qu'à des récompenses parfaitement osef (comme des fringues)

[G.bédécarrax]

s'il souffre d'une écriture ultra-cheesy qui rebutera ceux qui sont sensibles à ça

Moi c'est sa 3D dégueulasse et sans imagination (toute l'imagination disponible est passée dans la coupe de cheveux des protagonistes, semble-t-il) qui me rebute. Jamais touché à un Fire Emblem faut dire, d'abord effrayé par le permadeath, puis par la surcouche dating sim/harem management (dont Engage se défait un peu, si j'ai bien suivi).

[bueno_coco]

Le syndrome Jedi Fallen Order quoi.

[G.bédécarrax]

C'est ce que j'ai cru comprendre oui C'est un des gros problèmes de Tears of the Kingdom aussi. Le difficile exercice de contenter à la fois ceux qui veulent parcourir le jeu en ligne droite et ceux qui veulent de l'exploration.

[bueno_coco]

s'il souffre d'une écriture ultra-cheesy qui rebutera ceux qui sont sensibles à ça

Moi c'est sa 3D dégueulasse et sans imagination (toute l'imagination disponible est passée dans la coupe de cheveux des protagonistes, semble-t-il) qui me rebute. Jamais touché à un Fire Emblem faut dire, d'abord effrayé par le permadeath, puis par la surcouche dating sim/harem management (dont Engage se défait un peu, si j'ai bien suivi).

Ben pour le coup graphiquement le jeu souffre un peu d'une direction artistique pas toujours très cohérente et vraiment trop "anime" dans l'esprit à mon goût, mais les animations de combat sont de très loin les meilleures de la série aussi
Même en jouant en mode "classic" (avec permadeath) la mécanique qui permet de revenir en arrière dans les tours est vraiment très permissive, en particulier dans Engage qui a une difficulté je trouve mieux dosée et moins bêtement frustrante que dans les pics de Three Houses (j'ai pas touché aux opus 3DS donc peux pas comparer) donc c'est vraiment plus un problème, et oui le côté harem qu'ont pu avoir certains opus (surtout les 3DS justement de ce que j'ai suivi) est quasi totalement délaissé

[Nico Lozzi]

Amateurices de jeux narratifs, je viens de finir Citizen Sleeper et c'était super bien.

Je dis "narratif" mais il faudrait dire "de rôle" au sens noble. Souvent je me fais la réflexion que ce qu'on appelle en JV des "jeux de rôle" tiennent en fait davantage de jeux de combat tactique avec des dialogues à embranchements. Je sais bien pourquoi le JdR est si étroitement associé aux combats : Donjons & Dragons, le pilier du genre, était avant tout un dérivé de wargame, d'où l'omniprésence des affrontements qui sont souvent le vrai core gameplay des RPG sur papier, dont sont inspirés ceux sur ordi ou console. L'histoire n'avance que lorsqu'on est assez fort pour survivre aux ennemis qui sanctionnent notre progression dans l'intrigue. Même les Livres dont vous êtes le héros, influencés par D & D, ont suivi cette voie.

Je n'ai rien contre et j'aime beaucoup les JdR "classiques", mais j'aime bien aussi quand émergent des gameplay novateurs qui nous font "incarner" un personnage avec une variété de possibles, puisque c'est bien le principe d'un jeu de "rôle", sans qu'il y ait besoin de combats et sans que ce soit non plus purement narratif, type récit à embranchements (l'exemple-type est Disco Elysium).

Citizen Sleeper appartient à cette catégorie. Dans un joli récit cyberpunk, vous incarnez un "dormeur", une entité biomécanique qui doit survivre aux rudes conditions d'existence d'une station spatiale chaotique. Concrètement, vous devez maintenir une jauge de stabilité au-dessus d'un certain seuil pour obtenir des dés à six faces qui vous permettent d'effectuer des actions avec des probabilités de succès plus élevées si le score est haut. Vous disposez aussi d'une poignée de caractéristiques qui créent des variations aux lancers et des bonus. Les actions s'exécutent dans des lieux que vous visitez, où vous rencontrez des personnages qui déclenchent des quêtes. Quand vous avez épuisé tous vos dés, vous allez dormir et un nouveau cycle commence. Pour l'essentiel, vous allez donc surveiller et remplir des jauges. J'imagine que ça ne sonne pas très excitant.

Eh bien pourtant c'est un coeur de gameplay qui fonctionne ! J'ai été rebuté au début, mais ensuite ça devient passionnant car en gros on se retrouve à devoir arbitrer des priorités. Quelle quête semble la plus urgente ? Est-ce que je priorise ma jauge de stabilité pour avoir plus de dés demain ou est-ce que je préfère dépenser mon argent dans un repas qui me redonne de l'énergie ? Est- ce que ce personnage qui me propose une mission longue et fastidieuse est fiable, ou cherche-t-il à m'entourlouper ? Dois-je consacrer plusieurs cycles à aider quelqu'un dans le besoin alors qu'une autre activité me semble extrêmement lucrative ? On retrouve une logique à la This war of mine, autre grand jeu, mais moins "gestion" et plus "rôlesque".

Alors évidemment c'est fait par une petite équipe (française). Donc c'est minimaliste voire aride, même si le game design est bien fait. Ne vous attendez pas à de splendides dialogues intégralement doublés et interprétés en performance capture, on n'est pas dans Baldur's Gate. On a affaire à un décor unique fixe en 2D, à des murs de texte et à des dessins plutôt jolis du bédaste Guillaume Singelin. Il y a sans doute trop de texte, c'est mal dosé et passé un moment on lit en diagonale. Mais dans l'ensemble c'est bien écrit, l'histoire est jolie, il y a de la variété et des retournements de situation. Les embranchements m'ont semblé un peu "couloir", mais je ne me rends pas compte si c'est parce que j'ai roulé sur le jeu ou s'il y a vraiment des moyens de perdre ou de frôler la mort (tout ceci ne m'est pas arrivé lors des mes 6h de jeu).

J'espère que Citizen Sleeper 2, qui doit sortir prochainement, trouvera un meilleur dosage du texte ou sera un peu plus "vivant", en tout cas je suis sûr d'y jouer.

[G.bédécarrax]

Super C.R, merci

[Nico Lozzi]

Et sinon, ça fait une éternité que je vous ai pas parlé de cinematic plateformer non ?

Après avoir refait Inside avec mes enfants, on a enchaîné sur son petit cousin, Little Nightmares, que je n'avais plus refait depuis sa sortie, et ça m'a fait toucher du doigt ce qui est tellement réussi dans Inside, Another World ou même le tout premier Prince of Persia, et raté dans Little Nightmares : la proprioception du personnage.

Dans Inside, c'est fou à quel point on ressent le corps du personnage, sa pesanteur, ses sensations, le tout enrobé dans une ambiance sonore et visuelle merveilleuses qui font qu'on a réellement peur avec ce petit garçon, peur d'une lumière, d'un bruit au loin, d'un chien qui nous court après, que parfois a contrario on se sent puissant, astucieux, agile.

Little Nightmares se perd dans un gameplay trop complexe pour le genre : trop de boutons (le point commun entre Inside, AW et PoP ? >>> les 4 flèches directionnelles + un bouton, c'est tout), l'apparition de la profondeur n'apporte rien (dans Inside/AW/PoP on est sur un couloir latéral vu en coupe avec simplement des hauteurs à gérer), qui induit une maniabilité maladroite et peu intuitive. Alors OK les éléments de décor sont tactiles et les textures de bois, de cuir, de métal sont exceptionnelles. Il y a des moments d'horreur pure lors des rencontres avec certains antagonistes. Mais on décroche parce que c'est fastidieux.

[Juliensw]

Et sinon, ça fait une éternité que je vous ai pas parlé de cinematic plateformer non ?

Tu les as tous fait là non ?

[G.bédécarrax]

Sinon, t'as cette vidéo de trois heures qui en liste "quelques uns"

[bueno_coco]

(c'est quoi un "cinematic platformer" ? )

[Juliensw]

La boucle

[G.bédécarrax]

(c'est quoi un "cinematic platformer" ? )

une litote pour "jeu de plateforme injouable"