
Conférence de bouchet




José Anigo : ''Le pus dur est devant moi''
C'est donc la seconde fois que José Anigo est appelé pour remplacer l'entraîneur en poste de l'équipe première. Ancien joueur et, jusqu'à mercredi, entraîneur du CFA, José Anigo a désormais la lourde tâche de relancer l'OM dans la course à l'Europe.
José, tu es nommé pour la seconde fois entraîneur de l'OM, cette fois-ci dans des conditions différentes…
J.A. : "Oui, ce sont d'autres conditions, plus sérieuses… Et pas au pied levé puisque la dernière fois, cela s'était fait le vendredi pour le match du samedi. Là, j'ai quelques heures de plus. C'est surtout un groupe avec lequel, j'en suis sûr, je vais bien m'entendre. J'ai besoin d'eux pour réussir et ils ont besoin qu'on les aime avant tout. Je suis quand même surpris car même cet après-midi, la tendance voulait que je travaille avec Alain Perrin. Mais finalement, ce n'est pas fait pour me déplaire car tous les entraîneurs ont envie, à un moment donné, de s'évaluer. Je vais essayer de le faire sur les mois qui restent. On fera les comptes à la fin."
Tu appréhendes la tâche qui t'attend ?
J.A. : "J'ai des idées sur le travail qui m'attend, sur les personnes avec qui je veux travailler. Il y a des personnes en place qui vont m'aider car elles connaissent le groupe depuis plus de six mois. Il faut faire les choses le plus simplement du monde, reprendre le travail avec de l'envie, de la joie, du bonheur et arrêter de stresser. Je ne suis pas quelqu'un qui éprouve de la peur, ce n'est pas dans ma nature, surtout pas pour un match de football car il y a des choses bien plus graves. Je prends cela comme un grand bonheur en étant aussi conscient de la tâche qui m'attend. Lens ne sera pas un match facile, c'est évident mais quand on parle du second match (OM-PSG, ndlr), c'est une montagne !
C'est le moment de montrer au public marseillais que l'on a un potentiel, une envie, du caractère et une âme. Après ces deux rencontres, on pourra établir un contact, notamment avec les supporters, car battre Paris peut déclencher un élan. Le moral est lié au résultat. Les performances sont un baromètre."
Il y a encore quelques joueurs qui t'ont connu et apprécié lors de ton premier passage au poste d'entraîneur. Cela va sûrement t'aider…
J.A. : "On ne t'apprécie jamais par hasard. Ils savent très bien que je suis monté au feu pour eux. Ils me l'ont bien rendu, ils ne s'en sont peut-être pas rendus compte mais ces joueurs (Hemdani, Dos Santos…), je les aime car ce sont des gens humainement très intéressants. Pendant deux ans, ils venaient régulièrement me voir et, pour moi, c'est une reconnaissance. Cela m'a renforcé dans ma vision d'être proche de mes joueurs. Mes joueurs doivent savoir que je serais toujours prêt d'eux et à l'écoute car une entraîneur ne peut vivre que s'il a le groupe avec lui. Ce n'est que comme cela que ça peut marcher."
Défaite contre Endoume puis nomination au poste d'entraîneur, c'est une drôle de journée ?
J.A. : "C'est une double joie… Même si je perds contre Endoume, je suis content de les voir prendre quatre points. Ce sont des gens que j'aime bien, voir leur bonheur à essayer de se sauver m'a fait plaisir. On a tout fait pour les battre mais il faut aussi savoir reconnaître le mérite de l'adversaire. Quant à la nouvelle de ce soir, c'est un bonheur mais le bonheur je le vis aussi chez moi, en famille.
Cependant ce soir, j'ai une pensée pour mon père qui m'a toujours poussé à passer mes diplômes et qui de là-haut doit se dire que je m'en sors pas trop mal et je pense aussi à Françis Raibaldi, qui nous a quitté récemment. Il a été un de mes premiers entraîneurs, il a beaucoup travaillé pour les jeunes et il mérite le respect. Par rapport à eux, je me dis que la boucle et bouclé mais je pense aussi que le plus dur est devant moi."