
L1 / PSG :
Drôle de soirée
02 mars 2003 - au Parc des Princes - David AIELLO
Excédés par les dernières contre-performances du PSG, les esprits étaient bien échauffés samedi soir au Parc des Princes. Aucun incident grave n’est à déplorer mais on n’est pas passé loin de la catastrophe. Et dire que le PSG s’est imposé…
De mémoire d’habitué du Parc des Princes, on n’avait rarement – pour ne pas dire jamais – vécu une rencontre aussi étrange que ce PSG – Troyes. Malgré le huis-clos imposé par Luis Fernandez tout au long de la semaine, la tension perçue lundi au Camp des Loges ne s’était visiblement pas évacuée à quelques minutes du début de la rencontre. Accueillis par des jets d’œufs et de cailloux à leur arrivée au stade, les joueurs parisiens étaient d’entrée mis dans l’ambiance. A l’intérieur du stade, le malaise est encore plus perceptible. Entre les banderoles vengeresses (« honteux », « ridicule », « notre colère n’a d’égal que votre médiocrité » ou bien encore « PSG, Canal +, objectif nul ») et la grève des chants – mais pas des sifflets – des deux virages, le ton est donné : les supporters ne soutiennent plus personne et exigent un grand coup de balai. Pour que le message soit bien clair, il est d’ailleurs déployé noir sur blanc par le virage Auteuil et le Kop de Boulogne sur d’immenses bâches : « Dirigeants, joueurs, staff, tous coupables, dégagez ».
Du côté Auteuil, le ras-le-bol semble d’ailleurs plus prononcé qu’à Boulogne puisque les Supras, Lutece Falco et autres Tigris Mystic ont carrément déserté la tribune. La rancœur envers Luis Fernandez, accusé d’avoir insulté la tribune en déclarant « Auteuil ? Je connais pas » est également plus marqué comme l’attestent les « Fernandez démission » clamés tout au long du match et les calicots « Luis, le Virage Auteuil te salue bien » ou le très fin « vous êtes des…bites ! ». Du côté Boulogne, le calme n’est pas non plus au rendez-vous. Des stewards sont même obligés d’intervenir après quinze minutes de jeu pour mettre fin à un début de bagarre entre Gavroches et Boys, les uns souhaitant supporter leur équipe, les autres non.
L’incroyable renversement de situation des joueurs parisiens ne calmera pas complètement les esprits. Si, du côté Boulogne, on accepte de saluer et de remercier les joueurs à l’issue du match, la tribune Auteuil, elle, campe sur ses positions et réceptionne les Déhu, Pochettino et autres Alonzo à coups de projectiles diverses. La sortie du stade ne sera pas non plus de tout repos. Attendus, comme à l’accoutumé par une trentaine de fans à la sortie du parking, les Brésiliens, Ronaldinho en tête, acceptent de sortir de leur imposant 4X4 pour signer des autographes. Mais alors qu’ils s’exécutent, l’un des Sud-Américains se fait dérober son téléphone portable. La confusion s’installe. Paulo Cesar est très remonté, tout comme José Aloisio. Ronaldinho regagne le véhicule conduit par son frère et tente de faire sonner le portable, sans succès. Le staff parisien demande alors aux joueurs de quitter les lieux. Les supporters ne s’attarderont pas non plus. Tout le monde rentre chez soi après une soirée décidément bien agitée.
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