s'en suit une lettre de bouchet au prefet de Gironde qui tente de prendre le président de l'OM pour un conPour leur 200e déplacement, les membres des MTP, l’un des neuf groupes de supporters de l’OM (1), avaient décidé de faire la fête. Direction donc Bordeaux pour 130 fans qui espéraient transformer ce voyage en moment symbole. Une fois n’est pas coutume, c’est par train que la troupe décide de rejoindre la Gironde.
A cet instant, personne chez les MTP ne se doute du scénario qui va suivre. Le départ, programmé samedi 1er-février vers minuit depuis la gare Saint-Charles, se déroule même dans une parfaite décontraction sous l’œil de la police ferroviaire. Huit heures plus tard, à l’arrivée à Bordeaux, changement d’atmosphère et de décor.
Sur place, la joyeuse et bruyante troupe, venue dans le Sud-Ouest pour célébrer un simple anniversaire, se retrouve face à un véritable mur policier. Question sécurité, la préfecture de Gironde n’a pas lésiné sur les moyens. Dépêchant sur place, gendarmes, CRS et gardes mobiles.
Comme quelques jours auparavant à Paris, c’est un dispositif impressionnant qui attend donc les supporters olympiens à leur arrivée. "A partir de cet instant, nous avons vécu un véritable enfer, raconte Fanny des MTP. Nous sommes sortis dix par dix des wagons. Après une fouille minutieuse et interminable, nous sommes restés bloqués plus d’une heure, sans même pouvoir aller aux toilettes. Ensuite, on nous a fait comprendre qu’il était impossible de se rendre en ville".
"Je me suis sentie humiliée"
Résultat: dès 10-heures, soit près de onze heures avant le début de la rencontre, les 130 Marseillais se retrouvent devant le stade Chaban-Delmas, coincés d’un côté par les grilles de l’enceinte girondine et de l’autre, par un imposant cordon policier.
"Après avoir traversé les rues de Bordeaux, sous haute escorte et sirène hurlante, on nous a plantés là, sans aucune discussion, comme du bétail, témoigne Fanny, toujours sous le coup de l’émotion. Il nous était interdit de quitter le périmètre. Question hygiène, nous avions seulement droit d’aller aux toilettes du MacDo tout proche et cela, accompagné par deux CRS. Comme beaucoup d’entre nous, je me suis sentie humiliée, touchée dans ma dignité".
Confinés dans deux cars, les fans étaient enfin "libérés" deux heures avant le match. Mais là encore, un seul chemin. Celui menant à l’espace réservé aux supporters adverses. "Là, nous sommes restés plantés sous la pluie jusqu’à 23-heures, s’indigne encore Fanny. nous étions tellement épuisés que la défaite n’avait aucune importance".
Le retour vers Marseille depuis la gare de Bordeaux se fera de manière identique. Sous haute surveillance. Sans la moindre concession. "Une dernière fois, on nous a fouillés sans ménagement, déplore le jeune membre des MTP.
Sincèrement, je ne crois pas que c’est comme cela que l’on jugulera la violence dans et autour des stades.
"Au contraire, j’ai la sensation que cette pression policière accentuée peut déboucher sur des dérapages. Désormais, certains de nos membres risquent de faire les déplacements de manière individuelle. Avec tous les risques qui en découlent.
"Ce genre d’aventure tue les efforts entrepris"
"Depuis des années, nous réalisons un travail de fond pour contenir d’éventuels débordements. Cette année, aucun problème n’est d’ailleurs à signaler. J’ai le sentiment que ce genre d’aventure tue les efforts entrepris.
"Il ne faut pas confondre prévention et répression".
Amers, les représentants font tout simplement les frais de la lutte engagée par Nicolas Sarkozy contre la violence dans les stades.
A la veille du dernier PSG-OM, après lequel un car de MTP avait été "gazé", le ministre de l’Intérieur avait jugé la situation "inacceptable". Ajoutant qu'il allait enrichir son projet de loi sur la sécurité intérieure d'amendements visant à "durcir les condamnations contre ceux qui se comportent comme des voyous".
"Et se comporter comme un voyou, c'est condamnable. Dans un stade, c'est encore pire".
Ceux qui ont vécu la galère du voyage à Bordeaux, ont pu juger concrètement et à leurs dépens, du poids de ce nouvel engagement…

Rien de nouveau selon le CULe président de l'OM a adressé, vendredi 14février, un courrier à Christian Frémont, préfet de Région de la Gironde dans lequel il s'inquiète des conditions d'accueil dont ont été l'objet les supporters marseillais, certains ayant été contraint d'attendre, à l'intérieur du stade, près de onze heures sous la pluie...
"Je me permets d'attirer votre attention sur le problème posé à plusieurs centaines de nos supporters lors de la rencontre Girondins de Bordeaux - OM du dimanche 1er février 2003 au stade Chaban-Delmas.
"En effet, plusieurs dizaines d'entre-eux, arrivés par train en début de matinée, ont été obligés de regagner leurs places dans le stade dès 10 heures et sont restés du début de l'après-midi jusqu'au coup d'envoi à 20h45 dans leur zone, dans le froid et sous la pluie.
"J'ai rencontré le jour du match l'un des officiers chargé de la sécurité du stade qui m'a indiqué que ces supporters avaient été ainsi traités parce qu'ils avaient posé des problèmes dans le train lors de leur transfert entre Marseille et Bordeaux. Renseignements pris auprès de la police ferroviaire, ils n'ont pas, semble-t-il, commis de dégradations dans les trains.
"D'autre part, les autres supporters marseillais ont, eux aussi, été placés très tôt dans le stade, passant de longues heures à attendre.
"Monsieur le ministre de l'Intérieur a, je le sais, donné des consignes très strictes de sécurité, principe auquel adhère pleinement l'Olympique de Marseille. Cependant, pour avoir une longue expérience de nos supporters, je ne crois pas que ces mesures humiliantes et vexatoires constituent une solution aux problèmes généraux de sécurité dans les stades, bien au contraire.
"Je comprends votre souci et je crois que nous pourrions établir, en liaison avec les dirigeants du FC Girondins de Bordeaux, lors d'une prochaine rencontre sportive, un lien préalable. Cela nous permettrait de discuter, ensemble, des conditions de voyage (et heures d'arrivée) des groupes de supporters afin d'éviter tout problème et réduire leur temps d'attente dans le stade car, comme vous le savez, ils sont également obligés d'attendre l'évacuation complète des supporters bordelais pour rejoindre leur bus ou la gare.
"Je me permets d'adresser copie de cette lettre à Monsieur Roger Parent, Préfet délégué à la Sécurité et à la Défense, ainsi qu'à mon homologue du FC Girondins de Bordeaux, Jean-Louis Triaud (...)."
bref une histoire de plus à gerber.... Quand on fait le rapport des dégats occasionnés par les Fans marseillais comparés aux Parisiens ou Nicois cette année, ca me donne envie de gerber.... On est traité comme des Parias.... j'ose meme pas imaginé le bordel que ca va etre pour aller à Geoffroy Gichard.... promis le compte rendu sera long et détailléRégulièrement, les supporters olympiens se retrouvent confrontés au même cas de figure. Parqué dès leur arrivée soit dans un gymnase, soit dans un hangar ou même dans le stade, ce type de situation ne surprend pas outre mesure Philippe Lambert, président de l’Association des Supporters et porte-parole des Ultras. "Il nous est arrivé le même chose à Bordeaux il y a trois ou quatre saisons. Le problème, c’est qu’il n’existe aucune cohérence dans le traitement des supporters qui se déplacent d’une année sur l’autre, d’un stade à l’autre. Il y a des sortes de psychoses par période, on ne sait jamais à quoi s’attendre..." Peut-on dire alors que les mésaventures arrivées aux MTP soient directement la conséquence des directives de Nicolas Sarkozy?
"C’est vrai que la politique sécuritaire est à la mode actuellement. Mais les nouveautés concernent essentiellement la fouille des cars aux péages.
Dernièrement, nous nous sommes fait confisquer les boissons et les sandwiches et on nous interdit même de rentrer un portable dans l’enceinte du stade!"
Un traitement qui pourrait, à terme, décourager la plupart des supporters d’aller soutenir leur formation. Mais aussi encourager et contribuer à développer les déplacements privés, effectués en voiture et incontrôlables. "On peut comprendre d’être surveillé mais pas d’être parqué. Est-ce que les supporters gênent? Fait-on la distinction entre ceux qui viennent encourager leur équipe et mettre l’ambiance et ceux qui foutent le bordel? La solution passerait par un dialogue entre toutes les parties pour mettre en place une façon de procéder commune et pas 36 différentes et aléatoires comme c’est actuellement le cas. Mais ces problèmes existent depuis longtemps..."
Une fois de plus ce week end
