Jean-Michel Roussier en garde a vue.

[butterfly15]

• LE MONDE | 27.11.02 | 11h26
Jean-Michel Roussier, ancien président délégué de l'OM, a été placé en garde à vue
L'ex-dirigeant du club marseillais, accusé notamment par Rolland Courbis, est soupçonné d'avoir joué un rôle lors de transferts de joueurs ayant donné lieu à des commissions occultes.
L'ancien président délégué de l'Olympique de Marseille, Jean-Michel Roussier, à la tête du club depuis l'été 1995 jusqu'en avril 1999, a été placé en garde à vue, mercredi 27 novembre, dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire de Marseille.

Il devrait ensuite être présenté au juge d'instruction Franck Landou, en charge de l'instruction judiciaire ouverte à Marseille en décembre 1999, qui porte sur d'éventuelles commissions occultes perçues lors de transferts de joueurs opérés à l'OM entre 1997 et 1999. C'est dans le cadre de ce dossier que Rolland Courbis, l'ex-entraîneur du club marseillais, a été mis en examen le 3 juillet 2002 pour recel et complicité d'abus de biens sociaux et faux en écriture privée.

Le magistrat avait jusqu'à présent concentré son action sur des joueurs, tels Robert Pires et Ibrahima Bakayoko, ou des agents de footballeurs, comme Gilbert Sau et Jean-François Larios. C'est au tour, maintenant, des dirigeants de l'OM. Jean-Michel Roussier, qui a quitté le milieu du football pour se lancer dans la production de spectacles, s'était confié au Monde, le 26 octobre 2002 : "Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait eu des malversations à l'époque où j'étais à l'OM, disait-il. Ou alors j'étais très niais, ou alors il y a d'autres motifs à tout ce déballage. Par exemple des règlements de comptes. Je ne considère pas avoir commis de fautes, et je n'ai jamais eu connaissance de commissions occultes versées à Rolland Courbis."

Ce sont pourtant les déclarations de ce même Rolland Courbis, questionné par le juge Franck Landou, le 3 juillet 2002, lors de son interrogatoire de première comparution, qui valent à Jean-Michel Roussier d'être suspecté par les enquêteurs : "Robert Louis-Dreyfus m'avait dit que je devais m'adresser à Roussier ou Dubiton pour tout ce qui concerne et les transferts, et les primes. (...) Lorsque je repérais un joueur que je souhaitais voir transférer à l'OM, j'en parlais à Roussier et à Dubiton", avait déclaré l'ancien entraîneur.

Question du magistrat : "Robert Louis-Dreyfus était-il systématiquement consulté ? Réponse de Rolland Courbis : – Non, il ne l'était pas systématiquement, d'ailleurs, s'il avait mis Roussier président délégué, c'était bien pour ne pas avoir toutes les décisions à prendre." L'ex-entraîneur de l'OM affirme également que c'est "Roussier, exclusivement", qui décidait du montant de la commission de l'agent. Enfin, il déclare au juge Landou que "depuis le début de la transaction concernant Moses, c'est M. Roussier qui s'en est occupé de A à Z". Au passage, Rolland Courbis glisse un tacle appuyé à son principal accusateur, l'ancien directeur financier Pierre Dubiton : "Il m'a dit que si je lui livrais une irrégularité commise par Roussier sur n'importe quelle opération, je pouvais être tranquille grâce à ses relations au parquet, si j'en avais moi-même commis."

OÙ EST PASSÉ L'ARGENT ?

Dans ce dossier, deux transferts de joueurs seraient principalement jugés suspects : ceux du Ghanéen Arthur Moses, vendu à l'OM le 12 août 1997, et du Paraguayen Ricardo Rojas, qui a fait l'objet d'un protocole d'accord le 20 mars 1998. Les investigations menées en Allemagne ont permis d'établir que, sur les 12 millions de francs versés par l'OM pour l'achat d'Arthur Moses, le Fortuna Düsseldorf, club vendeur, n'avait perçu que 1 million de francs, le reste des fonds ayant été versé à une société basée au Liechtenstein. Le cas de Ricardo Rojas est encore plus étonnant, puisque l'OM a payé 500 000 dollars pour ce joueur qui n'est jamais venu à Marseille.

Où est passé l'argent ? Dans ces deux dossiers, c'est Jean-Michel Roussier qui est principalement intervenu pour le compte de l'OM. Interrogé une première fois par les policiers le 21 juin 1999, l'ancien président de l'OM s'était déjà longuement expliqué : "Dans cette , j'estime que l'OM a été abusé sur les qualités du joueur. (...) En outre, à aucun moment, il n'a été question de renoncer à recouvrer cette somme de 500 000 dollars. (...) Il s'agit d'une acquisition qui a mal tourné, et non d'un habillage qui aurait permis des rémunérations occultes à M. Courbis." Il commentait également le curieux transfert d'Arthur Moses : "Ce transfert est parfaitement transparent. Le seul problème qu'il ait pu poser, c'est le délai de décision (...) qui a entraîné une majoration."


Gérard Davet

[Invité]

Tiens les médias nous ressortent nos vieux cadavres

lui on a bien fait de le virer!!! merci les groupes de supporters

[dany]

[Winnie]

Déjà qu'avec Courbis ou Cano on avait de beaux spécimens d'escrocs, mais si en plus le Roussier s'y était mis aussi, bah tu m'étonnes que ces dernières années on était plus en mesure de présenter une balance financière positive à la DNCG Avec des sanctions exemplaires, peut-être que ça pourrait en faire réfléchir d'autres davantage dans le futur