*The Coach Of The Day*

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thedep
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par thedep »

Moi aussi j'ai eu des cours de complexité. Mais ça devait pas être la même chose que ceux de Béné.
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Benedetto
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Re: *The Coach Of The Day*

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Ça jouait vraiment si bien que ça, le Leeds de Bielsa ?

Jamais Marcelo Bielsa ne s’était frotté au football britannique, synonyme d’engagement et d’intensité. Il a certes échoué dans sa quête de la montée en Premier League, mais il a prouvé le temps d’une saison marathon que ses principes étaient parfaitement solubles de l’autre côté de la Manche. Car si beaucoup résument la saison de Leeds en évoquant une surperformance, Bielsa a surtout prouvé à ce groupe qu’il était tout simplement capable de bien jouer au football. Voici le bilan d'une révolution...

Le bilan tactique du Leeds de Marcelo Bielsa


78e minute : le défenseur Berardi se jette dans les pieds adverses pour arracher un énième ballon. La sanction tombe : deuxième carton jaune et retour aux vestiaires. C’est le handicap de trop pour les joueurs de Bielsa, qui avaient déjà offert un but et un penalty à leurs adversaires du soir. Les rêves de montée s’envolent définitivement quelques minutes plus tard lorsque Marriott inscrit le 4e et dernier but des visiteurs.
Une fois de plus, la saison d’une équipe de Bielsa s’achève sur une note amère. Mais ce final douloureux ne pèse pas bien lourd pour ceux qui ont eu la chance d’assister aux 47 matchs précédents.

À Leeds, le miracle Bielsa a bien eu lieu

Le fameux effet Bielsa

15 juin 2018. La direction de Leeds United annonce l’arrivée de Marcelo Bielsa à la tête de son équipe première, sept mois après l’échec retentissant de l’Argentin à Lille. Depuis leur remontée en Championship en 2010, les Peacocks végètent en milieu de classement. Seules éclaircies : deux septièmes places en 2010-2011 et 2016-2017 sur lesquelles ils ne sont toutefois jamais parvenus à construire. Difficile de toute façon de bâtir quoi que ce soit lorsque l’homme en charge du sportif change au moins une fois par an – 11 entraîneurs se sont succédé depuis 2010.

Quand Bielsa et son staff débarquent dans le nord de l’Angleterre, l’équipe de Leeds ne se distingue que par l’intensité qu’elle est capable de mettre dans certaines rencontres... Un atout qui peut leur jouer des tours, mais sur lequel le technicien argentin peut déjà fonder son projet de jeu défensif.
Leeds était déjà une équipe très agressive la saison dernière, avec notamment le plus grand nombre de tacles tentés à son palmarès. De ce point de vue, Bielsa n’allait pas se heurter à une fin de non-recevoir au moment de demander à ses joueurs ce qu’il attendait d’eux pour défendre : courir. Phase défensive, mentalité britannique, l’effort et l’intensité ne leur font pas peur. En conséquence, sous Bielsa, le marquage individuel voyait souvent l’aide d’un ou deux joueurs supplémentaires sur le porteur de balle. À l’inverse de son passage au LOSC, les Peacocks courent beaucoup et font surtout les efforts supplémentaires lorsqu'il s’agit de rattraper un décalage ou soutenir un partenaire. Résultat, la base défensive de Leeds a été solide d’un bout à l’autre de la saison : Leeds est l’équipe qui a subi le moins de tirs (8,3 tirs subis/match), terminant 3e meilleure défense de Championship.

Le premier bonheur de Bielsa pour poser les bases de son travail est donc de pouvoir s'appuyer sur des joueurs réceptifs, certains compatibles avec la mentalité et les principes de jeu avec ballon de Bielsa, d'autres qui ont eu à cœur de s'appliquer, avec plus ou moins de réussite selon leur talent individuel. En effet, il paraît que si « courir dépend de la volonté, créer dépend du talent » . Sur ce point, une simple revue d’effectif suffisait pour inquiéter le Bielsiste le plus convaincu. À l’exception du vétéran Pablo Hernández, aucun joueur n’avait de référence au plus haut niveau. Mais ils ont été plusieurs à profiter des circuits de passes de l’Argentin, travaillés et répétés intensément à l’entraînement. Il y a d’abord eu Samu Saiz à la mène pendant quelques semaines, mais ce sont surtout le box-to-box Mateusz Klich (10 buts) et l’avant-centre Kemar Roofe (14 buts) qui ont semblé franchir un palier sous la direction de leur nouveau coach. Ailier gauche en début de saison, Ezgjan Alioski est lui devenu un excellent lieutenant, terminant au poste de latéral. La deuxième partie de saison a aussi été l’occasion pour Bielsa de faire éclore quelques jeunes plus ou moins attendus (Clarke, Shackleton). Mais le plus étonnant reste peut-être les performances d’éléments plus limités (Ayling, Philipps...), qui ont eux aussi eu leur(s) moment(s) de gloire au sein de la structure construite par le technicien.
La surprise par le jeu
Habituellement, quand une équipe aussi limitée sur le papier parvient à créer la surprise et dépasser les attentes, c’est en s’appuyant d’abord sur une défense solide et une énorme efficacité dans les deux surfaces. C’est ce qu’avait fait le Leeds de Gary Monk deux ans plus tôt en surperformant offensivement comme défensivement. Le Leeds de Bielsa a fait voler en éclats cette idée reçue : dans ses meilleurs jours, l’équipe a pratiqué l’un des footballs les plus agréables d’Angleterre... Mais surtout, et c’est là la patte de Bielsa, elle est restée protagoniste à chacune de ses sorties. Elle a vécu et est morte par son football : ses victoires étaient (presque) toujours méritées et ses défaites sont venues sanctionner ses propres erreurs.

Bielsa avait ses piliers, mais son équipe avait aussi ses points faibles, dont un manque de qualité technique évident à certains postes : Leeds est la deuxième équipe qui a fait le plus de « fautes directes » et raté le plus de passes courtes. Autre exemple de ce plafonnage, Ayling, le latéral irréprochable dans les efforts et l'implication, mais ultra-limité techniquement et qui aurait sans doute été source de grosses inquiétudes si Leeds était monté avec en Premier League...
Le reste de la défense n’est d'ailleurs pas en reste, puisque tous ont vécu des mauvais moments qui ont coûté des points, voire la montée lors du fameux barrage retour contre Derby. Buts offerts, penaltys donnés, cartons rouges récoltés, si Leeds ne parvenait pas à faire rapidement la différence, l’équipe avait de grandes chances de finir par se saborder.

S'il a dominé ses adversaires la majeure partie du temps, Leeds a souvent peiné à la finition. Les équipes qui réussissent ont souvent ce petit coup de pouce de la surperformance. Mais l’équipe de Bielsa, si elle a démarré fort, n’y a quasiment jamais été. C'est là la clé de la compréhension de la saison de Leeds United : contrairement à une idée reçue, l'équipe n'a absolument pas surperformé. Les fameux Expected Goals déterminent la production offensive collective d’une équipe, pas le résultat final. Ces modèles se basent sur des moyennes : avec ces tirs, une équipe "normale" aurait inscrit ce nombre de buts. Souvent, c’est le talent individuel qui finit par décider si celle-ci va faire mieux ou non que la moyenne : le fait de ne pas craquer en défense ou de réussir à marquer malgré une position plus difficile que d’habitude en attaque. Leeds en a manqué dans les deux surfaces, et c’est ce qui explique son échec relatif. Mais en attendant la saison prochaine, les supporters garderont en mémoire cette saison où leur équipe a enfin retrouvé un style offensif, de la fierté et de l’intensité.

Quelques statistiques en vrac sur la saison de Leeds :

plus grand nombre de tirs tentés par match (17,2) et dans le jeu (12,8) / 11,9 en 2017-2018 (+ 8,4 dans le jeu)
plus grand nombre de tirs tentés dans la surface par match (10,1) / 6,7 la saison dernière
plus grand nombre de touches de balle dans la surface (22,7) / 12,5 la saison dernière
plus grande possession de balle (59,5%) / 50,6% la saison dernière
plus petit nombre de tirs concédés (9,4) / 11,7 la saison dernière
plus grand nombre de tacles tentés (28,9) et réussis (19,9) / 30,5 et 18,8 la saison dernière
plus grande intensité (6,9 actions défensives par minute de possession adverse) / 5,4 la saison dernière

Tous ces chiffres marquant le changement de style de l’équipe doivent s’accompagner d’une précision : les cadres de l’effectif étaient les mêmes que ceux qui avaient évolué sous la direction de Thomas Christiansen puis de Paul Heckingbottom la saison dernière.

Image

Les raisons de l'échec final Le fait que Leeds échoue dans la dernière ligne droite n’a fait que rappeler une des nombreuses citations de Bielsa sur ses propres méthodes : «  Si les footballeurs étaient des robots, mes équipes gagneraient à tous les coups.  » La méthode Bielsa affecte le physique, la technique et la tactique des joueurs, mais l’Argentin a semblé se heurter toute sa carrière à l’aspect mental dans les grands rendez-vous. On peut ainsi remonter au fiasco de l’Argentine 2002 ou se remémorer plus récemment les finales perdues avec l’Athletic Bilbao (Coupe du Roi et Ligue Europa).

Le sprint final en Championship a offert à Leeds plus d’une occasion d’asseoir sa place dans le duo de tête. À chaque fois, l’équipe a laissé passer sa chance, se faisant surprendre à domicile par un Sheffield United futur promu, Wigan et finalement Derby County lors des play-offs d’accession. Des rencontres que les Loiners ont à chaque fois dominé pendant de longues minutes sans parvenir à concrétiser au tableau d’affichage. C’est là le danger du jeu prôné par Bielsa : plus les minutes passent et plus le manque d’efficacité offensive risque d’être sanctionné de l’autre côté du terrain. On peut se demander si les joueurs n’ont pas été rattrapés mentalement dans le final à l’heure où chaque tir et chaque décision dans les deux surfaces devenaient de plus en plus lourds à porter. Ces trois défaites ont finalement mis fin aux rêves de Premier League d’une équipe qui n’envisageait même pas le premier tiers du classement en début de saison.

Outre le manque de talents et d'efficacité, le retour contre Derby County montre bien ce qui a manqué à cette équipe, et ce qui l'a fait flancher en fin de saison. Après le 1-0 de l’aller et 10 minutes compliquées, Leeds – qui n'avait jamais perdu un match en ouvrant le score – prend logiquement l’avantage. Mais une succession d’erreurs vont permettre à Derby de revenir dans le match et finalement passer devant : Casilla et ses défenseurs sont sanctionnés, Cooper donne un péno et Berardi craque en recevant un 2e jaune, alors que ses coéquipiers avaient réussi à marquer pour tenir la prolongation. Autant d’erreurs évitables intervenues au pire des moments pour mettre fin au rêve des supporters et de Bielsa.

L'épilogue de cette saison sonne comme un nouvel épisode de la malédiction qui poursuit Marcelo Bielsa dans ses expériences européennes, reproduisant toujours le même schéma : d’abord faire renaître de l’espoir là où il n’y en a plus et finir par buter sur les dernières marches, faute de ressources mentales suffisantes pour atteindre un objectif qui n’était pas prévu au départ. Mais après l’échec, l’espérance reste. Pour la première fois depuis très longtemps, les supporters de Leeds entameront la saison 2019-2020 avec des rêves plein la tête. Et c’est peut-être maintenant que le plus dur commence pour leur entraîneur adoré.

https://www.sofoot.com/le-bilan-tactiqu ... 70115.html
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Klopp > le reste.
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Re: *The Coach Of The Day*

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:beer:

J'ai pas fini de lire, du coup je ne sais pas si ce point est abordé. Liverpool leur a proposé quoi en contrepartie?
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Et sinon (Le Temps = Le Klopp des media):
L’entraîneur portugais, docteur ès football

Depuis les années 1980, le Portugal confie son destin sportif à des coachs élevés sur les bancs de l’université. Championne d’Europe en titre, sa sélection nationale aborde le Final Four de la Ligue des nations contre la Suisse ce mercredi

Les succès récents de l’équipe nationale du Portugal, championne d’Europe en 2016, portent la marque de Fernando Santos, dit l'«Ingénieur». Ce surnom n’est pas une métaphore: bien avant de devenir sélectionneur (en 2014), il a obtenu son diplôme à l’Institut supérieur d’ingénierie de Lisbonne (en 1977). Cela fait de lui l’un des nombreux entraîneurs lusitaniens à avoir mené de hautes études en parallèle de leurs activités dans le football.

Son cas est un peu particulier, car il a suivi son cursus en électronique au cas où il ne devait pas percer dans le milieu du ballon rond. Il a ensuite exercé son métier pendant dix-sept ans au sein d’un hôtel de luxe à Estoril en parallèle de sa carrière de joueur puis d’entraîneur. La plupart de ses compatriotes et confrères, eux, transitent par des auditoires précisément pour s’affirmer en tant que techniciens.

En France, le coach est prudent et calculateur; en Allemagne, jeune et geek; en Italie, obsédé par l’organisation tactique. Au Portugal, il rejetterait sans doute ce genre de généralisations sans fondement empirique solide, car il est intellectuel et élevé sur les bancs de l’université.
Partout comme chez eux

José Mourinho a obtenu son diplôme d’éducateur sportif en 1987 à l’Université technique de Lisbonne, qui l’a distingué du titre de docteur honoris causa en 2009. Leonardo Jardim (AS Monaco) a terminé un cursus équivalent à l’Université de Madère. Ces deux stars du coaching ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Il y a les entraîneurs de premier plan comme Rui Vitoria (longtemps au Benfica, désormais en Arabie saoudite à Al-Nasr), Pedro Caixinha (ex-Glasgow Rangers, aujourd’hui Cruz Azul) ou Nuno Espirito Santo (Wolverhampton Wanderers). Et il y en a une multitude d’autres, dans les staffs d’équipes majeures ou à la tête de formations moins en vue.

Les entraîneurs portugais sont partout, à commencer par chez eux. Seules deux équipes de Primeira Liga ne sont pas dirigées par des locaux, dont une par l’Angolais Lito Vidigal, qui a mené toute sa carrière au Portugal. En deuxième division n’exerce qu’un étranger, le Brésilien Wender Said à la tête de la réserve de Braga. Les coachs portugais sont par ailleurs les plus nombreux à s’exporter en comparaison internationale. Selon différentes sources, ils seraient plus de 400 à officier professionnellement à l’étranger.

Les raisons du succès? «Il y a différents facteurs, glissait dernièrement l’entraîneur de Bordeaux (et ancien du FC Bâle), Paulo Sousa, à So Foot. L’un d’entre eux est que nos écoles sont très exigeantes. Il est difficile d’obtenir le diplôme d’entraîneur au Portugal. Je le sais, car lorsque j’ai arrêté de jouer, j’ai travaillé pour l’UEFA durant six ans, ce qui m’a donné l’occasion d’aller partout dans le monde pour apprendre et observer comment chaque pays développe ce sport, avec ses spécificités propres.» Le sien favorise les allers-retours entre les terrains de football et les campus universitaires.
Le projet Queiroz

Cela ne tient pas du hasard mais d’une petite révolution orchestrée en 1980 par Carlos Queiroz. Celui qui deviendra l’adjoint d’Alex Ferguson à Manchester United (2004-2008) puis le sélectionneur de l’Iran (2011-2018) n’a alors pas entamé sa carrière d’entraîneur. Il est professeur à l’Institut supérieur d’éducation physique de Lisbonne. C’est là qu’il entreprend de mettre sur pied un programme de formation des entraîneurs sportifs, à une époque où les clubs de football portugais sont mal structurés et souvent dirigés par des coachs étrangers.

Quarante ans se sont depuis écoulés, l’institution a changé de nom (pour devenir la Faculté de motricité humaine) mais sa vocation demeure. C’est aujourd’hui de ses salles de classe que sortent une bonne partie des entraîneurs du pays. Il n’est même pas question que de football. Chaque nouveau venu choisit en début de cursus deux disciplines. C’est ainsi que, fait méconnu, José Mourinho a aussi étudié le rugby.

Cette pluridisciplinarité illustre bien l’approche développée par Carlos Queiroz. Il s’agissait dès l’origine d’aborder la formation des coachs sans œillères, en puisant des idées dans différents sports comme dans diverses branches académiques: physiologie, biomécanique, biochimie, psychologie et autres viennent nourrir la vision de ceux qui aspirent à travailler dans le football.
Le football, cette science humaine

Le bâtiment principal de la Faculdade de motricidade humana se situe à une quinzaine de kilomètres à l’est du centre de Lisbonne, sur les hauteurs boisées des rives du Tage. C’est là qu’Antonio Veloso a accueilli Le Temps voilà deux ans entre deux leçons, alors que l’équipe de Suisse de football s’apprêtait à en recevoir une de la Selecção à l’Estadio da Luz. Camarade de promotion de José Mourinho, l’homme est désormais professeur de biomécanique et bien placé pour parler de l’entraîneur «intello» à la portugaise.

«Tous les coachs portugais ne sont pas titulaires d’un diplôme académique, mais c’est le cas de beaucoup, plus que dans aucun autre pays du monde», souligne-t-il. Cela s’explique selon lui par le fait que le projet de Carlos Queiroz a très vite été connecté au milieu du football d’élite. Dès 1982, la fédération nationale a mandaté ses groupes de jeunes coachs pour repenser toute la structure de formation des espoirs. Les liens ne se sont ensuite jamais distendus.

«C’est une particularité dans notre pays: une partie des cours d’entraîneur peut être faite dans un cadre universitaire, précise Antonio Veloso. Il y a des équivalences très précises. Un master correspond au diplôme UEFA B, un post-doctorat au UEFA C.»

Les entraîneurs portugais ont ainsi souvent compté les crédits avant de déplacer des cônes. Ils s’appuient aussi sur quelques figures tutélaires relativement éloignées de la réalité des terrains. Malgré une quarantaine d’ouvrages portant sur le sport, l’octogénaire Manuel Sérgio se plaît à répéter aux journalistes qu’il rencontre qu’il ne connaît «rien au football». Cela ne l’a pas empêché d’inspirer de nombreux coachs passés par les cours de philosophie qu’il dispensait à l’Université de Lisbonne, et qui appelaient à considérer le football comme une science humaine.

«C’est l’homme qui est au centre de tout, expliquait-il un jour à l’AFP. Qui ne connaît que la tactique ou la technique ne sera jamais un grand entraîneur. Il faut des connaissances dans d’autres domaines, qui font ressortir l’homme derrière le joueur.»
Le post-grade de Mourinho

Il y a aussi Vitor Frade, ancien professeur à l’Université de Porto et père – au début des années 1990 – de la périodisation tactique, un modèle qui déconstruit le jeu en «macro-principes», «principes» et «sous-principes» pour permettre à l’entraîneur de transmettre ses idées efficacement à son équipe. Le genre de concept dont raffole notre époque, fascinée par les questions d’organisation et déterminée à voir en chaque coach un joueur d’échecs. La tendance vaut autant à Porto qu’à Lisbonne, et loin, très loin de la péninsule Ibérique.

Les succès internationaux des entraîneurs portugais ont forgé leur réputation, et incité le monde à suivre leurs traces. Antonio Veloso l’a senti et avec son ami José Mourinho, il a imaginé voilà quelques années un cycle post-grade focalisé sur l’entraînement à très haut niveau. Une formation très select par son nombre d’admis (20 par année) comme par ses frais d’inscription (9000 euros), qui collectionne les intervenants de tout premier plan pour aborder les différents aspects qu’un entraîneur de football doit maîtriser. Le «Special One» lui-même compte au rang des professeurs. «Il adore enseigner, et avec ce programme, il a développé la meilleure spécialisation dans son domaine à partir des connaissances acquises ici même», commente son associé.

Le programme High Performance Football Coaching décline tous les éléments constitutifs du coaching à la portugaise en huit modules et quelque trois cents heures de cours. L’idée générale découle directement du projet de Carlos Queiroz. «Il s’agit de simplifier la structure complexe du jeu, pour travailler chaque élément séparément et être capable en définitive d’intégrer des principes. Il y en a de très avancés et d’autres très simples, comme le fait que dans chaque situation le porteur du ballon se voit offrir trois options de passe, avec un coéquipier devant lui, un derrière, et un sur le côté. Cela paraît évident, mais c’est singulier de tout réfléchir en fonction de cela», développe Antonio Veloso.
Recentrer sur l’essentiel

Selon lui, une autre spécificité de l’entraînement à la portugaise est de toujours travailler de manière intégrée. «Personne ou presque n’isole le travail technique ou physique. Le plus souvent possible, cela se fait avec le ballon, et dans des situations de jeu, pour garder en toutes circonstances l’esprit du football.» L’homme se rappelle le récit que José Mourinho lui a fait de son arrivée à l’Inter Milan, alors que ses nouveaux collaborateurs lui faisaient visiter les infrastructures: un terrain de football, une piste de cross, un grand fitness. Sa réaction? «OK, trouvez-moi deux terrains de football supplémentaires, je n’ai par contre pas besoin de la piste et le fitness, vous pouvez en diviser la taille par trois. On n’y ira de toute façon que pour la récupération.» Loin de dénaturer le football, le prisme universitaire lui permettrait de se recentrer sur l’essentiel.

La liste des alumni du programme imaginé avec José Mourinho, fièrement exhibée sur le site de la faculté, comprend des entraîneurs, analystes vidéo, scouts, directeurs sportifs et formateurs de jeunes venus de Chine, du Danemark, des Etats-Unis, de France, etc. Le projet du professeur Carlos Queiroz a non seulement révolutionné le football de son pays, mais il a aussi renvoyé le monde du ballon rond à l’école.
Le Final Four de la Ligue des nations en bref

Le Portugal accueille cette semaine le Final Four de la Ligue des nations, dernière-née des compétitions de l’UEFA. Les demi-finales opposeront la Selecção à l’équipe de Suisse (mercredi à 20h45 – heure suisse – à Porto) et l’Angleterre aux Pays-Bas (jeudi à 20h45 à Guimarães). Les deux vainqueurs se retrouveront dimanche en finale à Porto (20h45), les deux perdants se disputeront la troisième place plus tôt dans l’après-midi à Guimarães.

L’enjeu est uniquement de remporter le trophée, qui sera remis pour la première fois. Contrairement à une idée encore très répandue, le vainqueur du Final Four ne sera pas qualifié pour l’Euro 2020. Il y aura bien des places à prendre via la Ligue des nations, mais elles feront l’objet de barrages spécifiques, organisés après la phase éliminatoire classique et actuellement en cours.

L’équipe de Suisse a volé en direction du Portugal lundi. Elle loge et s’entraîne près de Porto. Par rapport à ses précédentes sorties, elle sera privée de Breel Embolo (blessé), ainsi que de Stephan Lichtsteiner et Mario Gavranovic, que le sélectionneur Vladimir Petkovic n’a pas retenus. Côté portugais, la star Cristiano Ronaldo sera de la partie.

https://www.letemps.ch/sport/lentraineu ... s-football
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Marv »

Benedetto a écrit : J'ai pas fini de lire, du coup je ne sais pas si ce point est abordé. Liverpool leur a proposé quoi en contrepartie?
Y avait ca pour creuser un peu (en anglais)

https://www.thisisanfield.com/2019/06/t ... l-success/

Pour la contrepartie je sais pas, y a deux ans je t'aurais repondu "Ils ont probablement offert Lazar Markovic", mais la je sais pas.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par KaramaZoff »

Les "spécialistes" es foot de nos médias lisent-ils "Le temps" parfois ?

Qu'ils voient à quels points ils sont nuls en analyses ?
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Mon top 10 des coachs sur la saison 2018-19.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par bueno_coco »

Pas de Guardiola ? Il fait quand même une saison fantastique sur la scène anglaise, et a eu un gros manque de réussite en C1 contre Tottenham.

(Et Benitez, je l'aime bien mais j'ai pas eu l'impression que son Newcastle avait quoi que ce soit de vraiment remarquable)
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

Pas de Guardiola :wow: ? Tu dois vraiment pas l'aimer, hein !

EDIT : et pas de Rudi Garcia non plus !? :eek:

Image
Modifié en dernier par Mikabxl le lun. juil. 08, 2019 11:17, modifié 1 fois.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

Dans les coachs internationaux, difficile de ne pas citer DD, Roberto Martinez, Dalic et Tite
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

bueno_coco a écrit :Pas de Guardiola ? Il fait quand même une saison fantastique sur la scène anglaise, et a eu un gros manque de réussite en C1 contre Tottenham.

(Et Benitez, je l'aime bien mais j'ai pas eu l'impression que son Newcastle avait quoi que ce soit de vraiment remarquable)
J'ai pris les coachs qui ont fait une saison pleine (donc pas en mode pompier, arrivée en milieu d'année), ont fait surperformer leur équipe par rapport à leur effectif et leurs moyens (Newcastle sur l'échelle de la PL, son effectif était dégueu à part 3-4 joueurs), ont imposé un style (Bordalas, De Zerbi...)

Guardiola a un matos énorme. Des postes triplés. La concurrence en PL est grande mais ça fait des années qu'on l'attend en CL. Il fait une très bonne saison mais pour moi la saison de Guion est plus impressionnante.
Mikabxl a écrit :Dans les coachs internationaux, difficile de ne pas citer DD, Roberto Martinez, Dalic et Tite
Je parle de la saison 2018-19 donc les coachs internationaux on les compte dans quoi? Par exemple DD et Martinez c'est 2018-19? Et on va comparer des saisons de 6 matchs versus des saisons de 50 matchs?
Modifié en dernier par Benedetto le lun. juil. 08, 2019 11:33, modifié 1 fois.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

J'approuve l'argumentation :beer: et me retire honteusement :cache:

Et Galtier ? C'est quand même pas mal ce qu'il a réalisé cette année vu la saison précédente !
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Ça reste un top subjectif (sinon j'aurais mis tous les coachs qui ont gagné des titres cette saison). Pour moi Galtier, a apporté un équilibre à son équipe mais il a grandement bénéficié de la façon dont les équipes adverses ont joué contre Lille. Il a sa part de mérite mais je l'estime moindre versus les 10 que j'ai cité. Pas de style particulier non plus, 34 matchs en 4-2-3-1 et contre à fond. J'aurais bien aimé le voir face au Newcastle de Benitez tiens. :oops: Par contre si j'avais fait un top 15 je pense que je l'aurais mis.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Morandfaty »

Benedetto a écrit :Mon top 10 des coachs sur la saison 2018-19.
Plutôt d'accord mais j'aurais mis aussi Adi Hütter par rapport à ce qu'il a fait avec l'Eintracht cette saison (et dire que sans la relance de Rado mdr3 )
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

Morandfaty a écrit :(et dire que sans la relance de Rado mdr3 )
:deg: :grrr:
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Benedetto
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Ca date d'il y a 3 semaines mais j'étais passé à côté.
Les cinq projets tactiques les plus excitants à suivre cette saison
Par Christophe Kuchly

TACTIQUE – Changements d'entraîneurs, d'effectifs ou d'approches : petite sélection des équipes européennes qui vont tenter de se réinventer pour grandir.

France : Olympique lyonnais

La rigidité peut-elle amener résultats et spectacle ? C'est la principale question qui se pose depuis l'arrivée de Sylvinho à la tête de l'OL. Après des matches de préparation décevants, son équipe a largement battu Monaco lors de la première journée de Ligue 1 (0-3), la manière donnant encore plus à réfléchir que le résultat. Dans cette victoire où l'adversaire a vite été réduit à dix, c'est d'abord la structure qui interpelle : un 4-3-3 strict, avec des latéraux qui ne montent quasiment pas et des circuits de relance très mécaniques.

Ce football un peu scolaire, façon "je fixe et je donne", permet immédiatement de voir la patte de l'entraîneur. Contrairement à Bruno Genesio, qui changeait régulièrement de système et laissait les individualités très libres, avec ce que cela comporte de dépendance envers le niveau de forme des joueurs, le Brésilien veut créer un modèle reproductible semaine après semaine. En clair, que son équipe perde en imprévisibilité, ce qu'elle gagne en maîtrise de ses principes. Avec des défenseurs centraux capables de casser des lignes par la passe et l'apport de Thiago Mendes au milieu, Lyon doit pouvoir créer dès les premières touches de balle l'espace dont ont besoin ses ailiers. Et le jeu de corps de Moussa Dembélé, déjà très en forme en pointe, donne la possibilité de varier en passant par les airs.

Reste cependant une question essentielle, la même que pour toutes les équipes pratiquant des variantes du jeu de position popularisé par le Barça de Pep Guardiola : jusqu'à quel point peut-on théoriser le football de manière géométrique, en limitant les prises d'initiatives individuelles dans la phase de construction ? Une interrogation d'autant plus grande si les latéraux restent à hauteurs des centraux et n'offrent pas de solution de passe plus haut sur le terrain. L'expérience est en tout cas excitante à suivre. Et met à l'épreuve le slogan du Brésil : "Ordem e Progresso", ordre et progrès.

Angleterre : Tottenham Hotspurs

Finalistes de la dernière Ligue des champions sans avoir changé leur effectif, les Spurs ont tout de même frôlé la catastrophe en championnat, terminant à la dernière place qualificative pour la prochaine C1 avec un petit point d'avance sur Arsenal. Capables de mettre une intensité folle sur des matches à enjeu, les hommes de Mauricio Pochettino avaient toutefois des lacunes bien identifiées, à la création comme sur les côtés. C'est sans doute pour cela qu'ils sont revenus en force sur le marché des transferts, Tanguy Ndombele et Giovani Lo Celso renforçant le milieu et Ryan Sessegnon le couloir gauche. Des apports qui offrent de nouvelles solutions et vont permettre de passer encore plus facilement d'un système à l'autre.

Spécialiste des changements tactiques en cours de match, avec ce que cela comporte de positif (capacité d'adaptation) et de négatif (mauvaise lecture initiale), le coach argentin a une nouvelle fois montré ses talents le week-end dernier. Inefficace face à la densité axiale d'Aston Villa, son équipe a abandonné le 4-4-2 losange à la pause pour passer en 4-4-2 à plat et ainsi mieux attaquer les côtés. Menée jusqu'à la 73e, mais finalement vainqueur 3-1, sa formation reste une curiosité permanente, aux permutations récurrentes et temps forts difficiles à contrer. Dans ce jeu où l'impact physique est prépondérant, la créativité de Lo Celso doit apporter de nouvelles solutions sur phase placée. Habitué au rythme très calme du Betis de Quique Setien, l'Argentin va cependant devoir prouver que ses pieds soyeux sont accompagnés d'un gros moteur. La saison dernière, Christian Eriksen, d'abord connu pour ses passes, courait ainsi 12,3 km par 90 minutes en moyenne. Personne ne faisait mieux en Premier League.

Espagne : Atlético de Madrid

Si la pré-saison veut dire quelque chose, alors les Colchoneros peuvent aborder la Liga avec ambition. Avec quatre victoires en cinq rencontres et dix-sept buts marqués, dont un retentissant 7-3 face au Real, l'Atlético prouve qu'il a déjà tourné la page Antoine Griezmann. L'importance du Français, difficilement quantifiable dans les chiffres tant il apportait en créativité à une équipe qui attaquait en petit nombre, sera vite relativisée si la recrue João Félix maintient le rythme affiché jusqu'ici. Le Portugais, attendu dans un rôle de deuxième attaquant axial derrière un pivot (Alvaro Morata ou Diego Costa), a prouvé qu'il était également capable d'être excellent au poste d'ailier droit, permettant ainsi d'aligner les deux Espagnols ensemble devant. Très bon pour faire vivre le jeu mais aussi efficace face au but, le teenager coche a priori toutes les cases.

Si personne n'imagine Diego Simeone devenir un apôtre du jeu offensif et de la prise de risque balle au pied, l'Argentin souhaite en tout cas faire évoluer son animation offensive. Une plus grande prise de risque qui pourrait notamment profiter à Thomas Lemar, déjà très en vue, et se traduire dans l'apport offensif des latéraux Kieran Trippier et Renan Lodi. Avec également les arrivées des défenseurs centraux Mario Hermoso et Felipe et des milieux Hector Herrera et Marcos Llorente, l'Atlético, qui a perdu Rodri, Diego Godin et Lucas Hernandez, vit l'intersaison la plus mouvementée de son histoire récente. Outre le choix du onze de départ, qui devrait régulièrement évoluer tant le niveau est homogène, il faudra donc surveiller la façon dont le traditionnel 4-4-2 du Cholo s'anime avec le ballon. Et voir si les déclarations d'intention de l'été survivront aux premiers buts concédés sur des contre-attaques adverses.

Allemagne : RB Leizpig

Sans le vouloir, Julian Nagelsmann a souvent incarné un concept que les entraîneurs n'évoquent généralement qu'en off : perdre en ayant raison. C'est-à-dire mettre en place le meilleur plan de jeu possible, mais être battu par la qualité individuelle adverse. Une situation qu'il a notamment vécue en Ligue des champions, compétition où les limites de la défense d'Hoffenheim ont masqué la complexité de schémas offensifs animés par le milieu Florian Grillitsch et qui trouvaient sans cesse des relais entre les lignes. Désormais à Leipzig, le coach trentenaire (32 ans) va pouvoir tester ses principes avec un effectif de meilleure qualité.

Sous les ordres de Ralf Rangnick, l'un des membres les plus éminents de l'école souabe (Joachim Löw, Roger Schmidt, Thomas Tuchel…) qui a révolutionné le jeu allemand en systématisant un pressing très agressif, le RB a terminé sur le podium grâce d'abord à une excellente défense. Alors, si la science offensive du coach s'ajoute à la capacité de Dayot Upamecano et ses compères à bien défendre les transitions, le cocktail s'annonce explosif. Avec le recrutement de Hannes Wolf, le créateur de Salzbourg, Nagelsmann a complété un effectif très jeune et capable de casser tous les tests de VMA. Mais l'intégration de son système à trois défenseurs pourrait retarder le décollage d'une formation qui a débuté petitement ce week-end en battant seulement 3-2 Osnabrück (D2) en Coupe.

Italie : Inter

Antonio Conte est-il capable de tous les miracles ? Le coach italien, dont le caractère peut poser souci sur la durée, apporte en tout cas toujours quelque chose lorsqu'il débarque dans un club. Cela tombe très bien car, au-delà de ses résultats en dents de scie, l'Inter reste sur une nouvelle saison sans saveur sur le plan du jeu. Entre les problèmes du club avec Mauro Icardi autour de la prolongation de son contrat, les performances décevantes d'Ivan Perisic et le style de vie de Radja Nainggolan, Luciano Spalletti n'a pas été aidé pour tirer vers le haut un groupe au niveau très hétéroclite. Le Belge parti, et les deux autres sur le point de le suivre, Conte va pouvoir repartir d'une feuille blanche.

Et c'est justement cela qui est aussi incertain qu'excitant, la venue de Diego Godin permettant au coach de pouvoir l'aligner dans une défense à trois aux côtés de Stefan de Vrij et Milan Skriniar dès qu'il sera remis d'une blessure musculaire. Avec le trop méconnu Samir Handanovic dans les buts, les Intéristes devraient avoir une base solide, qu'il faudra ensuite animer. C'est là que se trouve le principal chantier d'une formation qui a déjà répété des séquences automatisées depuis sa propre surface et pourra s'appuyer sur le volume de jeu des recrues Valentino Lazaro et Nicolo Barella. Avec Romelu Lukaku, dont le seul désir était de travailler avec Conte, elle possède un buteur un peu plus facile à insérer dans le collectif qu'Icardi. Encore faudra-t-il trouver comment l'alimenter en bons ballons.

https://www.eurosport.fr/football/lyon- ... tory.shtml
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

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Nash
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Nash »

Très intéressant ce qu'il dit sur le rôle de Joao Félix, sa progression, le 'plan' qu'il dessine pour lui sur ces prochaines années. Les qualités d'un joueur, son poste ... c'est une chose, mais son expérience compte tant pour lui demander d'occuper certains rôles
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

Super intéressant !

Quel incroyable coach, tout de même. C'est non seulement un motivateur hors pair mais il est également brillant dans sa capacité à transcender les joueurs. Le nombre de joueurs qui avaient déjà un certain âge et était tout au plus considérés comme des joueurs corrects/bons et qui, avec son travail, sont devenus de grands joueurs. Impressionnant.

C'est un des meilleurs coachs que j'ai pu voir en action. Je me réjouis de sa seconde partie de carrière qui se déroulera sans doute à l'Inter Milan dans quelques temps. Et je me demande ce qu'il adviendra de l'Atletico alors... mais il aura entre-temps fondamentalement transformé ce club et l'aura remis au tout devant de la scène internationale, donc ça facilitera le travail de son successeur.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Copa Libertadores 2019 : La révolution Gallardo
Tous les secteurs sont concernés. Le terrain, avec la pelouse du Monumental désormais équipée de systèmes électroniques qui détectent en temps réel son état, permettant de définir non seulement quels secteurs doivent être mieux irrigués, à quel niveau, mais qui donnent aussi des informations quant à la dureté du sol et livrent ainsi des données qui permettent de déterminer la vitesse du ballon (et ainsi adapter le système tactique) mais aussi quel types de crampons doivent être fournis aux joueurs. La vie de l’équipe, avec la réfection et la modernisation du centre dans lequel les joueurs se réunissent lors des mises au vert ou des concentrations d’avant-match. Mais aussi le suivi des joueurs, leur développement. Parfois même sur des pans autre que le simple développement physique ou technique. Dès son arrivée, Marcelo Gallardo intègre Sandra Rossi à son staff. Spécialiste de la médecine du sport et des neurosciences, elle travaille à l’optimisation du cerveau des joueurs afin de raccourcir leur temps de réaction, augmenter leur vision périphérique, augmenter leur capacité de concentration et à rendre plus efficace leur communication. Muscler les cerveaux, développer la plasticité neuronale afin de doper la plasticité de son équipe. « Les joueurs qui pensent mieux et plus vite, avec plus d’outils pour résoudre les problèmes, font la différence. Le moteur est la tête » a ainsi déclaré Gallardo. La « vision globale » décrite par Sabella concernant son ancien joueur est ainsi parfaitement illustrée. Si le River Plate de Gallardo s’est transformé en machine à succès, ce n’est pas seulement par un changement tactique ou l’émergence d’une génération dorée, c’est véritablement par une révolution opérée par un Muñeco devenu Napoleón.
Partie visible d’un immense héritage

Si l’on parle de révolution, c’est aussi et surtout parce que le projet porté par Marcelo Gallardo ne s’intéresse pas uniquement à la vitrine, à l’équipe première, il base sur les jeunes. C’est aussi en cela que l’héritage de Napoleón pourrait être bien plus grand. Oubliées les politiques dépensières de l’ère Passarella, sans véritables ressources économiques, River s’est tourné sur la professionnalisation de ses méthodes pour former les talents de demain. Celles-ci reposent sur trois piliers : la détection, les infrastructures, les méthodes d’entraînement. De Mar del Plata à Mendoza en passant par Chaco ou encore Córdoba, River Plate a mis en place un réseau de scouts (au moins dix dans ces provinces) qui parcourent les stades de l’interior à la recherche des talents de demain. Ces scouts et la création de ce réseau font partie du projet écrit par Marcelo Gallardo et mis en place sous la président de D’Onofrio avec l’accord du manager Francescoli. Tout est coordonné et el Muñeco a placé à la tête de tout cela Gustavo Grossi, ancien directeur sportif de Rosario Central ou de Racing mais surtout ancien responsable du scouting à Udine. Près de 50 000 jeunes d’âge compris entre six et seize ans sont ainsi observés et méticuleusement étudiés chaque année, dans toutes les provinces du pays, mais aussi à l’étranger (de l’Uruguay à la Colombie). Avec une priorité donnée sur la technique individuelle, « la priorité est le talent mais par-dessus tout, la technique individuelle, la génétique, la vitesse, il faut des joueurs qui doivent prioriser l’attaque », confie Grossi au site officiel, avant de poursuivre « on ne regarde pas les capacité physiques, la taille, nous privilégions la tactique. Ce que nous voulons, c’est que le talent dispose de la meilleure technique pour pouvoir devenir le type de joueur que River a toujours possédé durant son histoire ». Gallardo supervise et coordonne le tout, se réunit régulièrement avec les différents entraîneurs des équipes de jeunes et toute la structure de scouting.

Une fois détectés et entrés dans le club, les jeunes vont ainsi apprendre la philosophie River Plate, le style de jeu du Millonario que porte son entraîneur principal. Alors toutes les catégories de jeunes s’entraînent de manière similaire à l’équipe première. Marcelo Gallardo et ses adjoints, Matías Biscay et Hernán Buján transmettent ainsi les lignes directrices aux entraîneurs des jeunes. L’idée est simple : que les juveniles soient la « Primera en miniature » pour reprendre les termes de Grossi. Gallardo demande ainsi à tous ses entraîneurs de jeunes que leurs équipes jouent à quatre en défense, avec des latéraux capables de passer rapidement en phase offensive. Les défenseurs doivent être capables de jouer loin de leur but, maîtriser l’individuelle, l’équipe doit être capable de transitions rapides. Grossi de le poser noir sur blanc : « on joue toujours à quatre défenseurs, avec deux axiaux loin de leur but et deux latéraux qui ne font qu’attaquer. Au milieu, on ne place qu’un seul cinco et le maximum de milieux créateurs. Devant, deux attaquants. Notre idée est de posséder des joueurs qui comprennent que le style de River est offensif, que nous cherchons un certain volume de jeu et évidemment à marquer le plus de buts possibles. Et que pour cela, il faut prendre des risques. Et cela, on le fait des équipes des infantiles jusqu’à la réserve. Chez les jeunes, il nous arrive de perdre des matchs parce que les autres nous piègent sur des coups de pied arrêtés, avec des joueurs plus grands, ou avec un système tactique qui permet de gagner contre des équipes qui prennent des risques. Mais l’objectif est de mettre en valeur les talents ». Pour mettre tout cela en place, il fallait la troisième pièce du puzzle : les infrastructures.

En 2016, alors que Muñeco n’est au club que depuis à peine plus de deux ans, il est présent à Ezeiza pour l’inauguration du nouveau RiverCamp. Ce projet, Gallardo en a discuté avec Guillermo Cascio, secrétaire général du club, un an plus tôt. Sept hectares de plus, trois terrains aux dimensions de celui du Monumental, deux plus petits pour des entraînements plus spécifiques, de nouveaux vestiaires, des aires pour les kinés, les psychologues, les nutritionnistes. Une rénovation totale du centre d’entraînement qui permet d’une part de disposer de structures de haut niveau, d’autre part – le plus important – de faire en sorte que les équipes de jeunes (la réserve, la Cuarta (U20), la Quinta (U18) et la Sexta (U17)) puissent s’entraîner non loin des pros (la réserve servant souvent de sparring aux pros). Les autres formations sont toutes à Hurlingham, où River s’occupe de la gestion des sept terrains à disposition en échange de pouvoir s’en servir pour les plus petits. Tout est relié, tout est connecté. River ne fait plus qu’un, le club est une seule et même équipe. Et Gallardo chapeaute tout.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Stilitano »

:beer: Vu tous ces succès, ça m'étonne qu'il ne soit pas encore en Europe.

31 joueurs formés au club qui ont débuté en première division depuis 5 ans, je suis envieux.
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Benedetto
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Benedetto »

Au vu des résultats d'AVB actuels, je suis en train de réfléchir au lien entre période de recul et longévité d'un coach dans les performances. J'ai l'impression que beaucoup de coachs qui enchaînent les postes sans période conséquente de réflexion sur leurs échecs/faiblesse puis remise en question de leur approche sont beaucoup plus enclin à subir des échecs cuisants.

Par exemple, Garcia, de Dijon à la Roma, de 2002 à 2016 (et entre la Roma et l'OM c'est une histoire de quelques mois), aucun battement pouvant enclencher une remise en question. Alors après qu'il a pas le caractère pour le faire, ça c'est un autre sujet, mais j'ai l'impression qu'il s'essouffle de plus en plus par rapport à ça.

Si on revient sur AVB, il se plante à Chelsea et rebondit de suite à Tottenham. Même s'il s'en sort pas trop mal, je pense que l'enchaînement des 2 expériences a abouti à des remises en question erronées dans son approche du jeu et du management par sa non prise de recul.

Si tu es un entraîneur plutôt pompier, le recul a peut-être moins de poids dans ton style de coaching car axé sur du court terme et c'est là l'une des exceptions. Mais si tu veux t'inscrire dans un nouveau projet, ça devient beaucoup plus compliqué.

Après il y a des coachs qui n'arrivent pas à avoir ces phases de prise de recul car leur addiction est trop importante je pense. Comme Mourinho par exemple qui enchaîne les postes les uns après les autres.

Bref, j'ai pas de données exhaustives mais j'ai cette sensation là.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mikabxl »

Guus Hiddink le roi des entraîneurs pompiers ! Le nombre d'intérim de qualité qu'il a assuré celui-là.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Mike Dust »

Benedetto a écrit :Au vu des résultats d'AVB actuels, je suis en train de réfléchir au lien entre période de recul et longévité d'un coach dans les performances. J'ai l'impression que beaucoup de coachs qui enchaînent les postes sans période conséquente de réflexion sur leurs échecs/faiblesse puis remise en question de leur approche sont beaucoup plus enclin à subir des échecs cuisants.
Je me posais exactement la même question en voyant Garcia rester sur sa lignée de fin à l'OM. :beer:
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par Stilitano »

D'ailleurs, on aurait pu s'en douter mais le fait que Garcia ait accepté de venir sans tout son staff n'était pas bon signe pour Lyon. Il ne s'inscrit pas dans le projet, il vient parce qu'il a besoin de ce poste. Et bien sûr, les gens incompétents qui sont là depuis longtemps restent en place (Baticle notamment).

Il ne s'est pas remis en question et il continue à faire les mêmes erreurs qu'à l'OM. Tant mieux pour nous.

Pour remplacer Garcia, ils devraient essayer L.Blanc, lui il a eu une vraie période de réflexion :oops:
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par alp »

Peut-être que le staff de Garcia est à son niveau et a été tout autant à côté de la plaque que lui pour la saison 2018-2019...
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par bueno_coco »

Ben les deux marchent en symbiose de toute façon. Quand on parle des coachs on sous-estime toujours l'importance du staff qui bosse avec eux.

Par contre si on cherche à parler spécifiquement du staff, vu les déclarations de Bompard récemment sur le fait que Garcia n'a jamais pris la peine de débriefer avec eux sur ce qui s'est passé la saison dernière, ça laisse entendre que le staff ou une partie de celui-ci était déjà un peu plus lucide que Garcia.
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par alp »

C'est pas l'itw où il disait aussi ne pas comprendre pourquoi Garcia n'a pas laissé une super image alors que Bielsa oui?

C'est tout votre honneur :oops:
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Re: *The Coach Of The Day*

Message par bueno_coco »

Oui :oops:
Pilier de bar selon Francis Perrin
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