Interview Pape Diouf, Foot365

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MARSEILLE / PAPE DIOUF :
« Le bon sens l’emportera »
03 février 2005 - à Marseille - Olivier DE LOS BUEIS
Le président du directoire de l’OM, Pape Diouf, est revenu jeudi sur « l’affaire Nakata. » Pour lui, l’OM est dans son bon droit et n’a pas commis d’erreur. Il revient également sur les changements à la tête de l’OM et sur les soucis du club au Vélodrome.


Pape Diouf, la LFP refuse de valider le contrat de Koji Nakata car daté du 1er février. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il se passe ?
Pour nous les choses sont très claires. Nakata était sous contrat avec son club jusqu’au 31 janvier. Pour nous, il nous paraissait légitime et normal de ne faire partir ses effets contractuels qu’à partir du 1er février. Cela tombe sous le coup du bon sens. Son contrat a été normalement signé le 29 janvier et envoyé à la Ligue dans les délais prescrits, avant le 31 janvier à minuit. Or, il s’avère qu’un règlement de la charte pour ce mercato dit que tout joueur qui change de club, ses effets doivent partir du 31 aussi. On ne pouvait quand même pas avoir un garçon encore sous contrat avec son club et que nous, nous lui fassions signer un contrat démarrant le même jour. C’est l’objet du litige. C’est juridique. J’ai le sentiment que le bon sens l’emportera.

Cela signifie que si la Ligue n’homologue pas son contrat, ni celui de Karim Dahou, vous allez payer ces deux joueurs sans qu’ils ne jouent…
Je ne préjuge pas de ce que sera la décision finale de la Ligue, mais je reste très confiant sur ce point. Je pense que dans cette affaire-là, même les plus réfractaires à une certaine compréhension peuvent entendre que nous sommes de bonne foi. J’ai parlé à certains membres de la Ligue qui comprennent la position de l’OM.

Y-a-t-il eu lacune administrative du côté de l’OM ?
Il n’y a pas de lacune. Quand j’ai eu le contrat sous les yeux, tout me paraissait logique. Il n’y a pas d’erreur dans notre esprit. En tant qu’agent ou journaliste, je n’avais jamais rencontré ce cas de figure. Nakata était sous contrat avec son club jusqu’au 31 janvier. Il n’y a pas eu de négociations entre les deux clubs. Quand c’est le cas il y a cession, résiliation de contrat et nouveau contrat. Là, ce n’était pas le cas. Nakata devait être libre à partir du 31 janvier.

« Acariès avait une mission. Toute mission a une fin »


Vous avez mis le 1er février pour éviter que les Kashima Antlers ne réclament pas d’argent…
Non, c’était juste pour être correct : on ne voulait pas faire signer un contrat à un joueur encore sous contrat avec un autre club. La logique était de faire signer le contrat dans les délais puis d’envoyer les documents dans les délais. Voilà. Après, la date d’effet… Tout le monde peut comprendre ça. Pour Dahou, c’est autre chose, il y a un problème de plafond de rémunération. La Ligue nous a demandé de réajuster les choses par rapport à son premier contrat. J’espère qu’à l’issue du CA de la Ligue, les dignitaires de la LFP auront accédé à nos demandes. Imaginez maintenant que nous ayons fait signer Nakata avec effet le 31 janvier, tout le monde nous aurait sauté dessus, la FIFA, son club, il aurait fallu peut-être payer un transfert…

Autre sujet, Louis Acariès, arrivé en fin d’année dernière pour effectuer un audit, est parti de façon précipitée…
Acariès avait une mission, appelée audit. Toute mission a une fin. La sienne a pris fin mercredi. Voilà. Ensuite, il a été procédé à la nomination de Thierry De La Brosse, qui était déjà membre du conseil de surveillance depuis deux ans. C’est un homme de dialogue. Il aura en charge la gestion globale du club, pour tous les aspects ne relevant pas du sportif, en tandem avec moi. C’est un homme de 49 ans qui sera à Marseille très régulièrement pour conduire les affaires du club. Il pourra siéger à la Ligue même s’il faut encore définir tout ça.

D’autres changements auront-ils lieu ?
Lui et moi allons nous rencontrer pour mettre en place une manière de gouvernance. Il s’agira d’une restructuration…

« Marseille, historiquement, a valu souvent par cette invincibilité à domicile »

Dans cette restructuration on parle du départ de nombreux cadres...
Je ne préfère pas mettre la charrue avant les bœufs. Ce ne serait pas élégant de jeter des noms en pâture comme ça. Ce sont des gens qui ont servi le club avec qualité. Il peut y avoir des divergences qui peuvent amener à des séparations. Si des décisions doivent être prises, elles ne le sont pas encore.

En tant que patron du sportif, est-ce que se sera de votre ressort de couper des têtes ?
Je suis le président du directoire, donc mandataire social du club. Je ne suis pas un pantin, maintenant, j’ai déjà eu à me prononcer sur certains sujets. Il y a un actionnaire du club, qui est le patron réel qui peut donner son point de vue. On en tiendra compte. Ensuite, philosophiquement, c’est une question de conscience personnelle d’adhérer ou pas à ces décisions. Je ne suis pas là pour être un élément bloquant. Moi je veux veiller à ce que, quelques soient les décisions prises, les choses soient faites avec le maximum d’humanité, d’honorabilité. Chacun a droit à être respecté, à ne pas avoir sa dignité bafouée. J’y tiens pour les joueurs comme pour les gens avec qui on travaille, avec qui on peut nouer des relations de sympathie et d’amitié.

Pour finir Pape, quel est votre avis sur les soucis rencontrés par l’OM à domicile. Est-ce que cela peut durer ?
Certainement pas. Il faut avoir des résultats plus conformes à notre standing et aux attentes de notre public. On espère un changement dans ce domaine-là. On va essayer de faire en sorte de retrouver notre suprématie à domicile. Marseille, historiquement, a valu souvent par cette invincibilité à domicile. On ne venait pas au stade Vélodrome en chantant, ni en tremblant d’ailleurs, mais on n’y venait pas tranquillement. Il y a eu une tendance négative depuis la défaite contre Paris… Ce match sert de catalyseur paralysant. Mais en aillant vu les garçons jouer à Toulouse, ce match peut leur permettre de se libérer complètement. C’est dans la tête que ça se passe. Les joueurs ont le potentiel pour faire aussi bien à domicile qu’à l’extérieur.

[Juliensw]

Contrat qui prend effet le 1 février.
Texte de la ligue qui stipule que le contrat doit prendre effet le 31 janvier au plus tard.
Moi, mon bon sens, y me dit qu'on l'a dans l'os et que t'as bien décodé sur ce coup

Ce qui a de marrant, c'est que hier, on avancait une erreur administrative et la d'un coup, hop, y a des excuses et c'était fait exprés (notamment pour Dahou)