Le Gardien de but et capitaine nantais n'en peut plus. si rien ne bouge à Nantes dans les prochains jours, il craint le pire pour l'avenir du club en ligue 1. Et ne se gêne pas pour mettre le doigt là où ça fait mal.
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Mickaël, depuis la rentrée, vous avez préféré prendre du recul et vous vous êtes peu exprimé. pour quelles raisons ?
Si on ne m'a jamais dit clairement que j'étais gênant, de par des prises de positions, de par ma franchise, je l'ai ressenti, et par conséquence, depuis le début du championnat, je n'ai rien dit. J'ai regardé, j'ai écouté, j'ai vu, mais je suis resté à ma place. Ainsi on n'a pas pu m'accuser d'en rajouter. Maintenant, c'est amusant de constater qu'il paraît que j'en faisais trop à un moment mais que, aujourd'hui, je n'en fait pas assez... On prétend même que je suis devenu moins concerné par le club!
Vous-même y êtes allé de vos avertissements? vous sentez-vous encore chez vous au FCN?
Ma première réaction est de vous répondre :"Non, je ne m'y retrouve plus!" mais quand je pense à tous ces gens que je connais depuis tellement de temps, que j'aime car il existe une vraie relation entre nous, je me dis que je les reverrai toujours avec le même enthousiasme. Avec eux, oui, je serai toujours chez moi au FCNA.
On y décrit une situation délétère et une ambiance à couper au couteau : est-ce la vérité?
Depuis que j'y suis, plus de dix ans maintenant, jamais a situation n'a été aussi critique! Il existe au sein du club des conflits en permanence, des foyers d'infections multiples et une ambiance pourrie. L'atmosphère s'y gangrène à grande vitesse? Il n'y a plus rien. Ce sentiment collectif qui vous prenait aux tripes il y a quelques années n'existe plus, cette sensation d'appartenir à une famille était palpable et chacun d'entre nous se sentait investi d'une responsabilité, celle de pérenniser un club à partir d'une éthique, d'une philosophie mise en place dans les années 60. En trois années depuis le départ de Raynald Denoueix, tout a été balayé. Je pense que nous sommes arrivés au terme d'une logique qui n'a jamais été celle de Nantes? Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir au préalable tiré la sonnette d'alarme, d'avoir adressé des messages aux gens qoncernés, mais personne n'en a tenu compte. Je n'ai pas été le seul, mais on nous a fait comprendre que le changement était en marche, que Nantes devait évoluer, et on voit aujourd'hui le résultat. J'ai horreur du conflit, je ne m'y épanouis pas mais, à un moment donné, on ne dit plus les choses pour le plaisir de critiquer mais pour être constructif. Si, aujourd'hui, je vous parle aussi, c'est parce que je me retrouve dans une impasse, parce que le club va mal et que ça me fait mal au coeur.
Visiblement, c'est à son patron, Jean-Luc Gripond , que vous en voulez
Il est le responsable mais pas le seul. En faisant confiance aux hommes en place, en les soutenant, en se montrant ouvert, il aurait apporté véritablement un "plus" au FCNA car c'est quelqu'un d'intelligent. Il aurait pu amener une valeur ajouté à l'ensemble mais c'est tut l'inverse qu'il a entreprit, une démolition en règle, en quelque sorte. C'est si facile de tout casser en peu de temps! Pourquoi? Tout bonnement parce qu'à part lui, il ne veut pas que les autres existent. Or Nantes n'a jamais fonctionné ainsi. Avec lui, on discute mais il ne vous entend pas. Son souci est surtout de diviser les gens pour mieux régner. Il discute avec moi et ensuite il me taille. Et il le fait avec tout le monse, mais désormais tout le monde le sait. Il croit avoir la situation en main alors qu'en réalité elle lui échape totalement. Un bon chef d'entreprise est celui qui sait choisir un collaborateur, or il les met tous sur la touche et il embauche ou veut embaucher des incompétents, ce que Tout-Nantes sait, du reste. Enfin, ce n'est pas non plus quelqu'un de juste : je songe aux primes diverses qu'il verse aux uns et pas aux autres, à des joueurs qui s'en vont (Gillet) alors qu'ils étaient l'âme du club, et ce n'est pas un souci financier puisque quelques-uns voient leur contrat prolongé, et on devine pourquoi...
Gripond est en effet très contesté, même par vos supporters, présents à Auxerre, lesquels demandaient sa démission alors que vous meniez 1-0 en Coupe de la Ligue....
C'est fou, en effet. C'est la preuve qye ce n'est pas en gagnant un match que cela s'arrangera. Désormais le mal est fait, la fracture esty consommée et il a réussi à faire l'unanimité contre lui. Au sein du club, il existe un véritable rejet à son encontre. Je peux vous assurer que tout le monde attend les prémières décisions de M. Serge Dassault, qui peut arriver en héros. C'est aussi important pour la ville que Nantes soit plutôt un motif de fiertè que de risée... Or, si ça continue, on va tout droit en L2, et ça, on ne peut pas. ça ressemblerait trop à un dépôt de bilan.
C'est aussi à soninitiative qu'un beau jour les photos de tous les anciens présidents du club ont disparu des murs....
Il ne parvenait pas à affronter leur regard. Je vous parlais du côté affectif du club qui a disparu, c'est ça aussi: Lui pense à l'argent qui doit rentrer , mais quel argent est rentré? (Ndrl les 6M€ de dettes épongés l'été dernier avaient été faits sous son mandat). Il a complétement changé le club au lieu de conforter ses forces, ses traditions, son savoir-faire. Aujourd'hui, Nantes n'a pas d'argent sauf celui des télés, et on n'a plus de crédit sur le plan sportif, sur le fond, sir notre école, dont une grande majorité d'entre nous est issue. C'est normal : comment voulez-vous que cela débouche sur quelque chose de positif quand la formation et son staff sont en opposition avec celui des pros!
Ce n'est pourtant pas la première fois que le club est en difficulté : en 2000, vous avez même joué la relagation lors de la dernière journée (au havre) alors que Gripond ainsi que Loic Amisse n'étaient pas là.
Oui, mais la situation est incomparable. Ce dernier jour, je m'en souviens bien, tous les gens du club avaient fait le voyage en Normandie pour nous soutenir. Vous voulez parier avec moi qu'il n'y aurait personne si cela devait se reproduire? Ce jour-là de mai 2000, croyez-moi, j'ai vécu, en dépit de la situation, un moment unique. C'était plus qu'un match de foot.
L'année suivante, vous étiez champion de france!
(Rire) Je me marre parce que je sais qu'il est dans l'idée de certains, ici, de communiquer sur ce thème. Demain, on sera plus forts, on sera champion. L'histoire va se renouveler. On est très forts pour la communication. Enfin je plaisante.
Vous êtes très très sévère
Oui, car ma mission, désroamis, est de sauver le club. C'est la mission des joueurs, car soyez-en persuadé, les 18 points que l'on possède actuellement en championnat n'appartiennent ) personne d'autres qu'à nous.
Et votre entraineur Loic Amisse, que devient-il dans tout cela ?
Le Coach a été un formidable représentant du jeu à la Nantaise? C'est M.Suaudeau qui a dit un jour qu'il était probablement l'un de ceux qui avaient le mieux traduits sa pensée sur un terrain. Son charisme de joueur était immense, et ça, personne ne lui enlèvera. Son ambition a été de transmettre ce que ses pairs lui ont appris, mais la pression de son président, à qui il ne s'est jamais opposé, a vidé de sens le message qu'il pouvait essayer de faire passer.
Il y a une différence entre le savoir-faire et le faire savoir!
Tout à fait. Son rève a toujours été un jour d'enyrainer Nantes, de succéder aux grands maîtres qu'ont été José Arribas, Jean-Claude Suaudeau, Raynald Denoueix. C'était un rève.. On en a discuté ensemble, je lui ai déjç dit tout cela, il ne va rien découvrir au travers de cet article, il sait ce que je pense de lui. en résumé, on joue comme on s'entraine.
On voit comment vous jouer, mais alkors comment vous entrainez-vous ?
C'est au jour le jour. Aujourdh'ui, après un an et demi, je ne sais toujours pas quels sont les grands principes de jeu de notre entraineur. C'est terrible, alors que dans notre situation, nous devrions pourtant nous raccrocher à des valeurs, là, on n'a rien. On est orivés de repères et de deavantage de certitudes. Bien sûr, l'envie, l'enthousiasme sont fort importants mais ne suffisent pas: on manque de continuité dans notre façon de fonctionner et quand on met quelque chose en place, tout est remis en question au match suivant.
Dans ces conditions, il n'y a pas trente-six solutions.
Le coach Amisse est totalement sous la coupe du président : ce dernier lui a demandé de changer de méthode, il change de méthode. Le coach Denoueix, à qui ont avait fair la m^me demande en novembre 2001, avait refusé car il n'en avait qu'une et, pour lui, c'était la bonne, et surtout c'était la sienne. elle avait fais ses preuves. Aujourd'hui, la priorité n'est plus le foot, le jeu. on ne travaille pas dans l'optimisation de la performance mais sur le court terme et c'est dur de s'y retrouver. Heureusement que j'ai un but - Partir - et l'équipe de France, mais on n'est pas tous dans ce cas. Je ne parle même pas de la pression qui nous étouffe et qui nous prive parfois de nos moyens.
Vous-même, au cours de ces dernières semaines, vous n'avez pas été irréprochable!
C'est vrai, mais comment voulez-vous être à votre meilleur niveau dans une situation pareille? Ce n'est pas possible. A un moment, la concentration n'est plus là tant on vit dans un climat qui est tout sauf serein. On ne pense plus qu'au foot car tellement d'évènement viennent polluer notre esprit. Heureusement on me connait; et surtout, récemment avec l'équipe de France j'ai réussi unmatch solide. Je me suis retrouvé dans une ambiance que j'apprécie. Il y a une flamme à Clairefontaine. Ici, il n'y en a plus. J'ai cette chance de pouvoir côtoyer un milieu qui me permet de grandir. Mais comme l'a dit Fabien au cours d'un des stages des bleus, il va me falloir partir si je veux grandir. J'y suis fermement décodé. Tenez, l'autre jour, j'ai joué aux Herbiers, un petit club, pour une association, avec lequel j'ai éprouvé un plaisir fou...
Néanmoins, l'an dernier, vous avez ibtenu des résultats, allant même jusqu'en finale de la coupe de la ligue
Il s'agissait de résultat virtuels dus essentiellement au retour et à la réussite d'un homme : Viorel Moldovan. L'an dernier, à la même époque, nous soufrions des mêmes symptomes identiques dans le jeu, offensif sessentiellement. Avec lui, on est bien revenu et on s'est même qualifiés en coupe de France, jusqu'en demi-finales, éliminé par le PSG che nous. Mais a-t-on besoin de développer du jeu en coupe pour passer ? Et qui a-t-on éliminé? Clermont et Nancy en prolongation, Le Mans et Auxerre aux tirs aux buits! Ces matchs ont dynamisé le groupe mais ont masqué la vérité. Le miracle Moldovan a du reste duré trois mois, le temps que sa soif de revanche soir tarie.
Ne Craignez-vous pas de devenir, tous autant que vous êtes, des joueurs difficiles à gérer à force de dénigrer vos entraineurs?
C'est pour cette raison que je me suis tu. Et d'ailleurs c'est le cas de l'ensemble de mes coéquipiers, bien conscients qu'on va nous reprochér de jeter nos coaches et de reporter sur eux tous nos manques. je crois aussi que notre président ne tient pas à licencier son troisième entraineurs en trois ans. Il ne fait donc rien. Il préfère que les joueurs se mouillent ou, comme il l'a dit, que le staff technique vienne le voir pour lui avouer qu'il ne maîtrise rien.
N(avez-vous pas peur de passer pour des types difficiles à controler?
Avant l'arrivée de la Socpresse et de Gripong, en 2001, on ne m'a jamais entendu dire quoi que ce soit de mal sur l'entraineur ou le club. Au contraire. En revanche, depuis trois ans, je me gène moins. Mais, franchement ai-je tort d'aimer mon club? Pourrais-je constater son délabrement sans rien dire... Si au moins cet article servait à quelque chose et permettait au FCNA de conserver sa place en L1 ! Je parle avant qu'il ne soit trop tard. Ce serait facile pour moi de lmaisser filer, d'attendre le fin de mon contrat et de m'en aller. Désolé, j'aime le FCNA même si je n'aime pas ce qu'"il est devenu. Il faut que ça change et c'est à cette seule condition que l'on pourra s'en sortit, car, je le sait, je le sens, on peut redresser la situation sauf si rien ne bougz ou n'évolue. Là, on est au bord du précipice, avec une équipe de jeune joueurs à qui ont demande de sauver le club au milieu des tiraillement, des tensions, d'un climat lourd : Ils ne peuvent pas s'y épanouir, donner leur pleine mesure.
Vous êtes-vous reposé pendant quelques jours, le temps des f^tes de Noël?
Comment peut-on vraiment profiter de ces instants passés en famille quand, au fond de soi, il y a une lueur noire dans la t^te qui trotte en permanence? On ne décompresse pas pendant ces cinq, six jours ou alors ça veut dire qu'on se fout de tout..