Nasri-
Yahiaoui, l'interview croisée 06/09/2004
Les deux milieux de terrain Samir Nasri (offensif) et Ahmed
Yahiaoui (défensif) sont l’avenir de l’OM. Formés au club, ils sont passés pros cet été. Interview croisée de deux Minots talentueux et sans complexe.
Ca vous a fait quoi de passer pro ?
Samir Nasri : «C’est simple, j’ai réalisé mon rêve de gosse. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter là et je dois continuer à travailler. Je me sens plus libre maintenant mais je retrouve avec le même statut que les autres et on me pardonnera moins mes erreurs.»
Ahmed
Yahiaoui : «On était en discussion depuis près de trois mois et on a réussi à trouver un terrain d’entente. Ca fait plaisir de signer dans le club où j’ai grandi. Ca ne me dérangeait pas de rester amateur, c’était surtout le club qui voulait me faire signer le plus vite possible».
Quels sont les différences entre la CFA et l’équipe première ?
S.N : «Ca va beaucoup plus vite avec les pros. Ahmed et moi on a quand même connu la compétition avec les sélections mais il y a quand même un fossé».
A.Y : «Physiquement, ça rentre peut être plus en CFA mais la différence se fait surtout au niveau technique».
Quel est votre avis sur l’épisode Flamini ?
S.N : «Je pense qu’il n’a pas été assez reconnaissant envers les dirigeants de l’OM. C’est grâce à eux s’il en est là. Et si le coach ne l’avait pas fait jouer, on ne l’aurait jamais vu».
A.Y : «Il a choisi Arsenal, une très grosse équipe. Même si j’estime que ce n’est pas normal d’exiger une place de titulaire, j'imagine qu'il a pensé qu'il valait mieux pour lui relever un challenge à l'étranger».
Quels sont vos relations avec José Anigo ?
S.N : «Je l’ai même eu en benjamin, c’est quelqu’un de très compréhensif. Il est resté le même qu’en CFA, il a su instaurer le même état d’esprit».
A.Y : «Le coach, je le connais depuis 10 ans. On s’est connu dans mon premier club, Endoume. Il veut nous amener au plus haut et le vite possible. Déjà à l’époque on avait des rapports presque familiers».
Quels sont vos objectifs ?
S.N : «Le plus important, c’est de jouer, la compétition, le foot. J’essaie d’apprendre et de demander conseils à des joueurs qui évoluent à mon poste comme Batlles ou Cheyrou. Il n’y a pas de complexes à avoir avec eux, si on a des complexes, on n'arrive à rien».
A.Y : «Moi, ce que je veux, c’est jouer à l’OM. Si j’ai signé ici, c’est pour jouer dans ce club. D’abord, je vais apprendre auprès des grands pour être bien en jambes à 18, 19 ans. On n’est jamais sûr de rien mais je sais ce que je veux faire et je vais le faire à fond».
L’étranger ?
S.N : «Pour l’instant, je n’ai rien prouvé mais si l’OM devient l’un des plus grands club européens et joue l’Europe tous les ans, je n’aurai aucune raison de partir, c’est le club de mon enfance. Sinon, c’est le championnat espagnol qui m’attirerait le plus».
A.Y : «J’espère rester le plus longtemps possible à l’OM, au moins 6 ou 7 ans. Et si un grand club vient et me propose un gros contrat, si l’OM fait un tout petit effort, je choisirai Marseille».
Quels sont vos modèles ?
S.N : «Zidane, Kaka des joueurs qui évoluent à mon poste. Mais j’aime aussi beaucoup des joueurs de l’OM comme Déhu ou Lizarazu qui imposent le respect».
A.Y : «Moi, c’est Gattuso, c’est mon surnom en sélection et puis il joue au Milan qui est l’une de mes équipes préférées. Je joue au même poste et j’ai aussi un mauvais caractère mais peut être un peu moins que lui ».
Votre famille est-elle derrière vous ?
S.N : «La famille, c’est très important ça évite de prendre la grosse tête. Mon père me suit partout et me critique quand je joue mal. Il y en a qui ont déjà pris la grosse tête et je ne citerai pas de noms. Moi, je n’ai encore rien fait et je ne comprends pas qu’on me demande un autographe. Ca me met mal à l’aise».
A.Y : «J’ai mes parents, mes frères et ma sœur qui sont autour de moi. Mais je suis jeune, je reste le même et je ne changerai jamais. Et puis l’OM, c’est un peu ma deuxième famille. Je suis là depuis 10 ans».
Votre premier souvenir à l’OM ?
S.N : «Je me souviens que tout petit je venais à la Commanderie pour me faire signer des autographes. Après, j’étais ramasseur de balles».
A.Y : «La première fois que je suis venu à la commanderie à mon arrivée au club. Je me souviens, j’avais un peu jonglé avec les pros. A l’époque, il y avait Luccin, Ravanelli…»
Quel est votre rêve avec l’OM ?
<span style='color:red'>S.N : «Jouer contre le PSG et marquer».</span>
A.Y : «tre dans le onze de départ au Vélodrome».