Oui, je me fais atrocement chierHier après-midi, à La Commanderie, la séance d'entraînement a été particulièrement soutenue. À quatre jours de la clôture de la saison et du match décisif face à Strasbourg, les Olympiens n'ont pas lésiné sur l'engagement lors de l'opposition. Djibril Cissé ne fut pas le dernier à multiplier les appels et les frappes. Suspendu au Mans, l'international retrouvera sa place à la pointe de l'attaque, samedi. À l'issue de l'entraînement, il a accordé un entretien à "La Provence".
- L'OM est à la lutte avec Nancy pour la 3e place, mais vous n'aurez pas votre destin entre les mains samedi...
Djibril Cissé : C'est vrai, il nous faudra attendre le résultat de Nancy
. Mais de toute façon, nous devrons l'emporter devant Strasbourg. Quoi qu'il arrive, il va falloir finir sur une bonne note à la maison.
- N'est-ce pas trop rageant d'être dans une telle situation alors que l'OM a eu plusieurs fois l'occasion de faire le break ?[/b]
D. C. : C'est sûr. C'est d'autant plus rageant qu'un nul devant Bordeaux (1-2, le 4 mai au Vélodrome) notamment nous aurait peut-être permis d'être troisièmes aujourd'hui. Le but que l'on a encaissé dans le temps additionnel face aux Girondins nous fait mal.
Mais tout n'est pas perdu. On va jouer notre va-tout jusqu'au bout en espérant un faux pas de Nancy...
- Si vous deviez terminer quatrièmes, considéreriez-vous cela comme un échec ?
D. C. : Par rapport à notre début de saison, on ne pourrait pas parler d'échec. Remonter de la 19e place ( 13e journée ) à la 4e place, cela resterait quand même une sacrée performance. Maintenant, c'est vrai, en ayant été troisièmes à deux reprises (33e et 35 e journées ) et se faire rejoindre, ce serait également décevant. Être quatrièmes, ce serait déjà beau, mais nous, ce qu'on veut, c'est être troisièmes ! On ne peut pas se contenter d'être au pied du podium.
- Sur un plan personnel, comment jugez-vous votre saison ?
D. C. : Après une période délicate, j'ai eu une belle réaction d'orgueil cet hiver. C'est ça qui m'a tout particulièrement plu. Le fait de ne pas avoir lâché et de m'être battu jusqu'au bout me donne aujourd'hui énormément de satisfaction.
- Ne pas renoncer, c'est votre marque de fabrique. La saison passée, vous aviez déjà été confronté à un contexte similaire...
D.C. : Oui, c'est mon tempérament. Mentalement, je suis encore plus fort dans la difficulté.
- Lorsque vous êtes revenu à votre meilleur niveau cet hiver, vous vous étiez fixé un total de 20 buts en championnat. Vous en êtes à 14. Cela vous satisfait-il ?
D. C. : (Il sourit). C'est quand même pas mal ! Essayer de mettre un ou deux buts samedi, ce serait encore mieux ! Boucler la saison avec 15 ou 16buts au compteur, ce serait parfait.
- Comment faites-vous pour revenir dans le coup à chaque fois après avoir eu de tels passages à vide ?
D. C. : C'est comme ça. Cela doit venir de ma mère. Elle est comme ça aussi ; c'est une battante. Dans la famille, on a eu beaucoup de difficultés, mais on a réussi à rebondir. De toute manière, avec le métier que j'exerce, je ne peux pas me permettre de baisser les bras. On a quand même de la chance. On est des privilégiés ; on gagne notre vie en pratiquant notre passion. Je ne peux pas renoncer à la première difficulté venue et me contenter de végéter. Alors, je me bats.
- Dimanche, Raymond Domenech communiquera sa liste pour l'Euro. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous ?
D. C. : Franchement, je suis partagé. Je verrai le jour "J".
- Avant votre grave blessure en amical, vous figuriez parmi les 23 il y a deux ans pour le Mondial. Vous rappelez-vous du moment où votre nom est apparu ?
D. C. : Je m'en souviens parfaitement ! Ce fut une immense émotion. J'espère qu'il en sera de même dimanche. La veille, il y aura eu la dernière journée de championnat. Le sélectionneur sera attentif jusqu'au bout. A moi d'accomplir un bon match. J'attendrai avec impatience la liste, le lendemain.
- Vous reverra-t-on avec le maillot de l'OM la saison prochaine ?
D. C. : (Catégorique) Oui, je serai encore à l'OM. J'ai signé un contrat de cinq ans; ce n'est pas deux ans ni un an. Dans ma tête, c'est clair. Je suis à l'OM et je compte y rester encore.
)
