
A l'intersaison, l'OM a perdu son buteur (Papin) son magicien (Waddle) sa tour de contrôle (Mozer) et son tacticien (Goethals). Autant dire qu'une ère nouvelle s'annonce pour le club.
Le recrutement est un savant mélange de jeunes prometteurs (Desailly, Eydelie et Barthez) et de joueurs expérimentés (Völler et Martin- Vasquez). Sur le banc, Jean Fernandez va faire long feu. Son expérience au poste d'entraîneur de l'Olympique de Marseille ne sera guère plus longue que celle de Tomislav Ivic. Il faut dire que les résultats ne plaident pas en sa faveur.
Après 14 journées, les champions de France en titre sont relégués à la 5e place. Pour le déplacement à Strasbourg, à quelques jours du début de la Champions League et d'un périlleux déplacement à Glasgow, Raymond Goethals reprend les reines. Un retour aux affaires très opportun puisque sous sa houlette, l'OM obtient le partage des points à Ibrox Park au terme d'un match héroïque et relève la tête en championnat. Une deuxième saison commence donc pour l'OM. Un des grands artisans de ce rapide retour au premier plan a pour nom Allen Boksic. Le jeune Croate, prêté à Cannes la saison précédente, semblait promis au banc des remplaçants. Il sera la révélation de l'année, terminant meilleur buteur du championnat avec 23 réalisations.
Après avoir qualifié à lui tout seul l'OM pour la phase finale de la Ligue des Champions contre Bucarest, il offre une précieuse victoire aux Marseillais le 18 décembre au Parc des Princes. Le match est heurté, il faut dire qu'Arthur Jorge, alors entraîneur du club parisien avait déclaré dans la presse que " ses joueurs allaient marcher sur l'OM ". A l'arrivée, c'est bel et bien les Olympiens qui écrasent de toute leur expérience les parisiens. Un but de Boksic de la tête donnant la victoire finale aux bleus et blancs. L'OM débute l'année 93 comme il avait fini la précédente, c'est à dire par un succès. Une belle mécanique qui ne connaîtra que quelques accrocs minimes comme cette défaite au mois de février à Monaco sur un penalty qui fera couler beaucoup d'encre. Au printemps, l'OM sort de nouveau les crocs et enchaîne les victoires. Seuls couacs, les deux matches nuls concédés en Coupe des Champions contre Moscou (1-1) et Glasgow (1-1) qui hypothèquent les chances de qualification olympienne. Lors de la dernière rencontre de la poule, l'OM se déplace à Bruges tandis que les Rangers reçoivent le CSKA Moscou. Au terme d'une rencontre parfaitement maîtrisée et d'un nouveau but de Boksic (dès la 2e minute), l'OM se qualifie pour sa 2e finale européenne.
A leur retour à Marseille, plusieurs centaines de supporters les attendent à l'aéroport au beau milieu de la nuit. Boli se prête bien volontiers au jeu et, juché sur un pupitre, il harangue la foule avec un " milan, milan, vaffenc. " qui restera célèbre. D'ici la grande finale, il reste 6 matches à jouer à l'OM. Ils se solderont par 5 victoires et une défaite (en ¼ de finale de la Coupe à St-Etienne avec une équipe " réserve "). Moins d'une semaine avant Munich, l'OM joue à Valenciennes un match qui lui aussi restera dans les mémoires Non pas grâce à de la qualité de la rencontre mais bien à cause de la tentative avortée de corruption qui vaudra à l'OM la rétrogradation l'année suivante. Après avoir nié en bloc, le club marseillais reconnaît avoir approché 3 joueurs de l'équipe nordiste afin " qu'ils lèvent le pied " pour ne pas risquer de blessures. La faute enfin avouée ne sera jamais pardonnée, pas même à moitié. Pour préserver l'équipe à 6 jours de la grande finale, Noël Le Graët décide cependant de mettre en suspend l'affaire VA/OM. Le feuilleton ne reprendra qu'au début du mois de juin. Le 26 mai 1993, l'OM s'en va en Bavière défier le Milan AC, la meilleure équipe du monde.
A la 44e minute, les Olympiens obtiennent un corner. Pelé le tire, Boli s'élève, et d'un coup de tête expédie le ballon dans le coin droit des buts de Rossi. La moitié blanche du stade est en folie, l'OM tient SA finale. Au coup de sifflet final de M. Rothlisberger, c'est l'explosion de joie. L'OM est Champion d'Europe ! A peine le temps de se remettre de ces merveilleuses émotions que le psg, principal adversaire pour le titre, vient rendre visite aux Marseillais. L'ambiance au Vélodrome est magnifique, jusqu'à l'arrivée des supporters parisiens qui n'auront de cesse de lancer toute sorte de projectiles en direction des tribunes. La France du football découvre la bêtise humaine à l'état pur. Sur le terrain, les débats sont tout aussi animés, mais dans le bon sens du terme cette fois-ci. Marseille livre un match superbe et ne se laisse pas compter lorsque Guérin ouvre la marque dans un silence de cathédrale. Trois buts signés Völler, Boli (quel but !), et Boksic viendront lui répondre. L'OM 93 était sans contestation possible bien plus fort que le Paris SG avec pour preuve ses deux victoires lors des deux face-à-face de la saison. Pourtant, l'affaire VA/OM rattrapera vite le club phocéen et le 10e titre (le 5e consécutif, record du championnat) sera finalement suspendu.
REPERES
SAISON 1992/1993
Capitaine : Didier Deschamps
Entraîneur : Jean Fernandez puis Raymond Goethals
Résultats : 38m - 23v - 9n - 6d - 55 pts 72 buts (1ère attaque)
Domicile : 15v - 3n - 1d - 33 pts 44 buts pour 14 buts contre
Extérieur : 8v - 6n - 5d - 22 pts 28 buts pour 22 buts contre
Effectif : Amoros - Angloma - Barthez - Boksic - Boli - Casoni - Desailly - Deschamps - Di Meco - Dobrovolsky - Durand - Eydelie - Ferreri - Marquet - Martin Vasquez - Olmeta - Omam Biyik - Pelé - Sauzée - Thomas - Völler
Equipe type : Barthez - Angloma - Boli - Desailly - Di Meco - Deschamps - Sauzée - Eydelie - Durand - Pelé - Völler - Boksic
Buteurs : Boksic 23 - Völler 18 - Sauzée 12 - Pelé 6 - Boli 4 - Ferreri 2 - Angloma, Dobrovolski, Desailly, Deschamps, Martin Vasquez 1 - Pabois (Nïmes), Thomas (Lille)
1 csc
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