Interview De Pape Diouf La Provence!

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Pape Diouf en fonction aujourd’hui.

Nommé manager général, il prône pour l’OM une organisation du domaine sportif à l’italienne plutôt qu’a l’anglaise.

Pape, officiellement vous n’êtes pas directeur sportif comme prévu mais manager général…
Le contenu du travail sera le même. On m’aurait nommé « serviteur de l’OM », je l’aurais accepté. Le terme s’est simplement anglicisé.

Il englobe tout le secteur sportif, y compris le centre de formation, le staff médical…
Quand on a pour ambition de mener la politique sportive d’un club pro, on doit être impliqué dans tous les secteurs. C’est un intérêt légitime.

Le fait de ne pas être un technicien du football rend la fonction de manager très différente de ce que désirait Laurent Blanc ?
J’entends remplir un rôle proche de ceux de Moggi à la Juventus ou Braida à Milan. C’est pour moi la base de départ d’une organisation. Je pense déjà qu’on est pas obligé d’être un technicien pour parler de football, mais il est évident que je travaillerai en étroite collaboration avec José. S’il n’avait pas été là, je ne serais pas venu.

C’est la panacée ou pensez-vous que ce type d’organisation à l’italienne est plus adapté à l’OM qu’un système à l’anglaise, avec un manager comme l’était Alain Perrin ?
C’est moins une panacée que la conviction que l’on peut tendre ainsi vers plus d’efficacité, car tout le monde fait ce qu’il sait faire de mieux. José Anigo entraînera, choisira les joueurs, la tactique, fera tout ce qui relève de sa compétence. Moi je pourrai le décharger de certaines tâches, parler parfois à certains joueurs, assurer le lien entre le président et le sportif.
José a des convictions, il est enthousiaste et intuitif mais il a une grande capacité d’écoute qui le mène sur la voie du progrès. Je ne me vois ni en Tarzan ni en Zorro. Si on prend le domaine médical, dont de nombreux joueurs vantent les mérites à l’OM, ce serait idiot de ne pas écouter notre staff en sorte de lui apporter plus de confort et d’améliorer les choses. Et puis, j’aurai l’œil sur les autres terrains, car le travail de recrutement ne se limite pas aux périodes de transfert.

Dans ce domaine, vous emmenez avec vous Etienne Mendy, qui dirigera la cellule recrutement, de même que Michel Touati qui travaillait avec vous à l’intendance de Mondial Promotion…
Ce n’est pas par pure loyauté, même s’il est important de travailler avec des gens de confiance pour plus d’efficacité. Mais c’est pour ce que ces gens m’ont apporté. Avoir repéré Drogba, Fadiga ou Frau pour être leur agent, trouvé des joueurs peu connus de 18 ans, cela a prouvé la compétence des gens.

Ne craignez-vous pas le mélange des genres, que l’on vous présente encore comme l’ex-agent de Drogba, Desailly etc… ?
Si nous avons précipité l’annonce de ma prise de fonctions, c’est pour que les choses soient justement bien claires. Je me suis défroqué de ma tenue d’agent. En tant que gérant de société, je l’ai transmise à quelqu’un que j’apprécie, Pierre Frelot, ex-directeur général du PSG chargé des finances. Mais je n’ai aucun droit régalien sur les joueurs, ils sont libres de travailler avec qui ils le désirent.

Ne craignez-vous pas d’être mal à l’aise en discutant du contrat de Frau par exemple, en défendant les intérêts de l’OM après avoir défendu ceux du joueur ?
J’essaierai, dans tout les cas, de penser à l’équité et à la vrai valeur financière d’un joueur. Avec Pierre-Alain, nous avions fixé des chiffres il y a quelques mois et nous étions loin de nous douter que je deviendrais manager général de l’OM. Tous ces garçons le savent : je serai avant tout loyal. En tant qu’agent, je n’ai jamais joué le jeu de la surenchère, cela avait été le cas pour la venue de Drogba à l’OM.

Mario Albano.