Boli : EPISODE 2 : l'arrivée à l'OM + les viestiaires

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marcelo
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Boli : EPISODE 2 : l'arrivée à l'OM + les viestiaires

Message par marcelo »

Suite des aventures de Basile Boli à l'OM, toujours tirées de "Black Boli".
Avec son arrivée à l'OM, ses relations avec Tapie, Papin et Waddle, puis des anecdotes de vestiaire qui en révèlent pas mal sur le Boss et ses méthodes de motivation... :grinj:



Le transfert à l'OM:
Direction Paris. Avenue de Friedland. Siège du groupe Tapie. Bureau du patron. Grand bureau et fauteuils en cuir. Je découvre vraiment l'animal. Fort. Il me jauge. Il m'embrasse du regard, il ne laisse rien paraitre... Je suis en face, dévoré par l'envie de rejoindre cette puissance de l'OM, d'en faire partie...
"vous voulez venir chez nous, monsieur Boli, mais nos supporters ne vous aiment pas.
- Ca se règlera sur le terrain, je leur prouverai qu'ils se trompent...
- Et votre relance, pas très bonne... Vous avez des lacunes connues.
- Voulez-vous que je vous apporte une cassette de mes matches? Vous jugerez sur pièce, pas sur cette réputation."
Il sourit, le Boss. Il fait ça très bien. Il dit "je vais vous faire un offre que vous ne pourrez pas refuser." Il dit vrai. Je vais doubler mon salaire à l'OM, facilement. Il appelle Bourgoin et lui lance : "Je vais le prendre, ton Noir." Je serai marseillais. J'entre dans une équipe de football à nulle autre pareille. Celui qui entre à Marseille, résiste à Marseille, sort vainqueur de Marseille, de son public inconditionnel mais cruel envers ceux qui le déçoivent, de sa presse aux aguets, de son patron écrasant, celui-ci résistera à toutes les épreuves.
Un club est comme une fille. Un groupe se séduit. Faire rire d'abord. Montrer que l'on a pas peur, que rien ne vous impressionne, que l'on controle tout.


ses relations avec Papin :
Avant que je vienne à Marseille, Papin m'a détesté. Il avait peur de moi. C'est un peu grâce à cette crainte que j'ai pu réaliser mon transfert : le fils du Boss préférait avoir de son coté le bourrin noir d'auxerre, ne plus le retouver en face de lui... Quand je débute à l'OM, les autres joueurs me racontent complaisamment le "syndrôme boli", qui hantait Jean-Pierre depuis quelques années. Avant chacune de nos rencontres, JPP se murait dans une haine totale, se parlait tout seul, prostré dans les vestiaires. Il lançait : "Je vais le tuer, je vais le tuer, Boli, je vais l'avoir, je vais le tuer...". Papin a de la volonté. Moi aussi. Ca me le rendait plutôt sympathique.



En parlant de chris Waddle :
Il m'appelle "Baze" ou "Big Foot", grand pied, ou "Mister Black". Lui c'est "Pudding" ou "Lait Gloria", pour lui apprendre à être aussi blanc ! Un jour nous décrétons que Bernès a une tête de patate. C'est nul. On glousse toute la journée en se susurrant "fucking potato" à chaque apparition de l'oeil de Tapie... Parfois, on se bat, à l'entrainement, on se bat vraiment ,attention... Lors d'un jeu, Chris avance vers moi pour me dribbler, la blague aux lèvres, prêt à se moquer de moi, dès qu'il me passera - je tacle, sèchement, il tombe, il me balance un coup de pied dans les jambes, on se retrouve face à face, les poings serrés, prêts à y aller... Les autres ne nous séparent même plus. Notre jeu est devenu rituel, notre amitié un fait acquis.



Dans les vetiaires de San Siro : "Tapie pourrait motiver une Pierre"
... Puis Tapie a parlé. J'ai déja expérimenté le pouvoir de son art oratoire, cette saison-là. Mais pas à ce point. C'est à Milan que, pour la première fois, je prend la mesure de ce que le patron nous apporte, mentalement, de tout ce qu'il peut faire pour pousser ses joueurs..."J'ai la meilleure équipe du monde, nous a t-il dit. En face, je ne vois que deux joueurs que je voudrais chez moi, Gullit et Maldini. Les autres, je n'en aurai rien à foutre... En ce moment, j'ai la plus grande équipe du monde." Il nous dit ça de son ton à la Tapie, bien sûr, en nous mangeant des yeux, et nous y croyons totalement, et cela va se révéler juste...
Nous arrivons enfin au stade, nous sortons du bus. Nous nous préparons à entrer en scène. Goethals passe encore parmi nous, glisse quelques mots à l'oreille de chaque joueur... Mais c'est Tapie que j'observe. Il est avec nous aux vestiaires. Il s'est assis juste à coté de moi. il nous regarde, il est en costume, mais on sentirait les muscles jouer sous l'étoffe... Il baisse la tête soudain. il se recueille. Les dents serrées : les yeux mi-clos, tout le corps tendu, il fait le vide, prostré sur le banc de ce vestaire milanais... Je suis fasciné. On dirait un joueur qui va entrer sur le terrain. On dirait... On dirait moi, dans mes moments de recueillement, quand le match monte et prend à la gorge... Le Boss est pareil. L'un d'entre nous, un joueur. Il va jouer lui-même, à travers nous, il fait partie de nous. Je ne peux pas me détacher du bonhomme en transe, à coté de moi - ce type avec qui je me suis battu, trois ans plus tôt, ce type haï parfois, aux innombrables ennemis, avec qui je m'accrocherai encore, ce type à part. Ce Bernard Tapie sans qui l'OM n'existerait pas, sans qui l'OM ne serait pas la meilleure équipe d'Europe, et qui la porte, ce jour-là, de toutes ses fibres... Jamais je ne l'ai autant respecté que cette minute-là, avant d'entrer sur le stade, et d'affronter Milan...


Dans les vestiaires à Bari :
Frédérique Bredin, ministre des Sports... et Femme, donc. elle s'avance pour nous serrer la main, à nous, les vaillants serviteurs de la gloire de la République sur les terrains gazonnés... Quand Abedi Pelé la voit - il est assis à coté de moi, mon frère Ghanéen - il sursaute. Je ne l'ai jamais vu aussi paniqué, mon attaquant préféré... "Basile. Cette femme, là... - Quoi, cette femme? - Il ne faut pas lui serrer la main. - Mais on doit lui serrer la main, Abedi, c'est le Ministre des sports ! - Si on lui serre la main, on va perdre. - C'est le ministre , Abedi ! - on va perdre..." Abedi le superstitieux, Abedi l'africain, Abedi les gris-gris, vient de frapper un grand coup. dans sa tradition, on ne touche pas une femme, même du bout des doigts, le jour d'un grand évènement. Cette femme fut-elle Minitre. Abedi ne connait pas les ministres. Il connait le ballon, et ce qu'il faut faire dans la vie, et rien d'autre... Il est un sage... à sa façon. Il touche donc madame Bredin, charmante, qui ignore bien le drame qu'elle provoque dans la conscience de l'attaquant marseillais... Je prend Chris à part, pour lui raconter l'anecdote. L'Anglais est déja dans le jeu.... "fucking Hell !" Je vais me faire foutre. Il vont tous se faire foutre. Il ne sait pas après qui il en a... Après Abedi et ses superstitions ridicules "foolish !", après ce ministre qui envahit nos vestaires, après ce snobisme qui entoure l'OM, cette idiotie des Français qui n'ont jamais gagné de Coupe d'Europe et ignorent jusqu'aux usages les plus élémentaires du sport, tel qu'on le pratique chez lui : on ne dérange pas des athlètes qui se préparent ! Il n'a pas fini avec les franchouilleries, Chris, qui serre encore la pince des officiels, qui attend de longues, si longues minutes, avant de jouer... vraiment...


Dans les vestiaires du Vèl, contre Glasgow :
Nous retrouvons les Glasgows Rangers en avril, au Vélodrome. Nous menons 1-0 à la mi-temps. Le résultat est bon. Le Boss débarque alors en hurlant dans les vestiaires, nous reproche de mal jouer, nous insulte. "Vous êtes des enc..., hurle t-il. Toi, Eyelie, tu tentes un tir de 40 mètres, tu es un enc..., on ne te paye pas pour ça. Toi, Di Meco, tu es bête, tu fais des tacles, l'arbitre va te sortir du terrain !".
Jamais une équipe qui mène à la marque n'a été insultée à ce point par son patron. Jamais Tapie n'a à ce point perdu son sang-froid. A moins que sa colère ne soit délibérée. A repenser à cette époque... Tout se passe comme si Tapie jouait volontairement une stratégie de tension, pour souder le groupe, même contre lui, pour en faire un bloc à toute épreuve, le plus solide qu'il ait jamais dirigé. Ce soir-là, Rudi Voller, l'immense Germain, moustache en bataille, toute sa carrière derrière lui, une référence, doit clouer le bec au président. Rudi devient un de nos leaders. Nous l'écouterons, en match, dans les mauvaises passes. Le groupe s'est révolté face au Boss. il en trouve encore la force.


Au retour de Bruges, nous vidons des bouteilles de bière dans l'avion. Nous sommes très gais en arrivant à Marseille. A l'aéroport, nous écartons la foule venue nous accueillir, nous montons sur des tables et nous crions à en perdre haleine : "Milano, va f'enculo !". traduction inutile. Un dernier délire enfantin, une régression totale. Les journaux italiens nous trouvent bien mal élevés. C'est justement notre seule chance de gagner...


L'histoire du sucre :A APPLIQUER ENCORE AUJOURD'HUI !![/red] :oops:
je vous raconte l'histoire du sucre, dit Tapie. Le premier jour, les journaux annoncent une pénurie de sucre. Le lendemain, les gens paniqués foncent dans les magasins et achètent tout le sucre disponible. Le surlendemain, il y a vraiment pénurie de sucre. Traduit en langage OM... toute la presse écrit que nous sommes morts, si nous y croyons, elle aura raison. Il ne tient qu'à nous de lui donner tort.... Tenir, résister, se battre contre l'évidence... Le langage marche. Chez moi aussi. Les doutes s'éteignent sous le charisme du bonhomme.

bientôt, les relations entre les marseillais et les parisiens, sur le terrain, dans la presse et en Equipe de France, par Basile Boli ! :winkv: :beer:
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beyonder
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Message par beyonder »

Quel plaisir de replonger là-dedans. J'en ai la chaire de moule.
Je retiens ce passage mémorable dont j'avais eu vent, à savoir le coup de gueule de Nanard contre son équipe qui mène au score :eek: .

Lui n'aurait JAMAIS accepté que l'OM se contente de jouer la seconde place en champions ligue derrière le real.

Et victoire ou pas contre le partisan, les joueurs auraient pris une bonne avoine dans les vestiaires qui leur aurait évité de se faire allonger contre porto et strasbourg.

Enfin, merci Marcelo. J'attends la suite avec impatience. :beer:
Telle était sa malédiction : né idiot mais pas assez idiot pour garder espoir.
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Winnie
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Message par Winnie »

P'tain, j'attends la suite avec impatience... :jump: Quand même, y avait à l'époque de beaux spécimens de tarés à l'OM ! mdr3 Faut que je le trouve ce bouquin, je veux le lire ! :mad:
"Qui a les plus grosses maracas... ?!"
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Squal
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Message par Squal »

merci pour ces restrancriptions, c'est sympas à lire! :beer:
- Section Jocato Mochito - Image - Bienvenu au petit Lubo!
Invité

Message par Invité »

Quel plaisir de replonger là-dedans. J'en ai la chaire de moule.  
Je retiens ce passage mémorable dont j'avais eu vent, à savoir le coup de gueule de Nanard contre son équipe qui mène au score  :eek:  .  

Lui n'aurait JAMAIS accepté que l'OM se contente de jouer la seconde place en champions ligue derrière le real.  

Et victoire ou pas contre le partisan, les joueurs auraient pris une bonne avoine dans les vestiaires qui leur aurait évité de se faire allonger contre porto et strasbourg.  

Enfin, merci Marcelo. J'attends la suite avec impatience.  :beer:

Ben quand on a un entraineur qui traite de cons les joueurs apres vienne c'est lui qu'on prend pour un chiard
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Jules
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Message par Jules »

merci pour ces restrancriptions, c'est sympas à lire! :beer:
Pareil :beer:

Le problème avec Boli, c'est qu'il est difficile de déméler la part de vérité de celle de la "tchatche à outrance" qui déforme parfois la réalité... ça fait partie du personnage, c'est aussi pour ça qu'on l'aime notre Basile :smilej:
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Message par Niko »

Putain c géant :jump:

encore encore :jump:
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beyonder
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Message par beyonder »


Ben quand on a un entraineur qui traite de cons les joueurs apres vienne c'est lui qu'on prend pour un chiard

Parce que le linge sale se lève au vestiaire et pas en conférence de presse.
Telle était sa malédiction : né idiot mais pas assez idiot pour garder espoir.
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Totor
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Message par Totor »

:cry2:
Le Totor's Club ne lache rien
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Toujours baisé, jamais surpris.
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