Interview de Perrin dans La Provence!

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butterfly15
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Interview de Perrin dans La Provence!

Message par butterfly15 »

Perrin: "L’équipe sera compétitive"

Le manager général olympien entend bâtir un effectif équilibré et meilleur que le précédent pour son retour sur la scène européenne. Il a également évoqué les grandes lignes de l’avenir sportif du club


- En arrivant, voici un an, vous aviez fixé des objectifs tranchant avec les trois dernières saisons mais conformes avec la notoriété du club. Sincèrement, pensiez-vous faire aussi bien que cette 3e place ?
"J’étais impatient d’obtenir des résultats avec l’OM et les événements m’ont donné raison sur les objectifs fixés. Pour moi, l’équipe était meilleure que celle de Troyes avec laquelle j’avais terminé 7e. Je me disais légitimement qu’il y avait le potentiel pour viser plus haut. Les cinq premiers représentaient un challenge, ce n’était pas gagné d’avance car il y a tellement d’incertitudes. Sincèrement, c’est seulement au terme d’une saison qu’on s’aperçoit si le challenge était réalisable."


- Avez-vous tiré le maximum de votre équipe ?
"Même en sachant ne pas disposer du meilleur effectif, c’est le boulot des entraîneurs de maximiser le potentiel. C’est aussi tout à l’honneur des joueurs d’avoir donné le maximum. Avec le staff, nous sommes là pour les préparer afin d’atteindre les objectifs."


- Qu’est-ce qui vous a le plus surpris chez elle ?
(Il réfléchit longuement…) "Pas grand-chose. Son envie de bien faire, sa réceptivité dès le premier stage de préparation."


- Et le plus agacé ?
(Même temps de réflexion…) "Pas grand-chose non plus. De manquer d’ambition, de se sous-estimer, de ne pas vouloir en faire encore plus face à quelques situations, de s’installer dans un certain confort."


- Dans le relationnel avec les joueurs, quels ont été les meilleurs moments ?
"Il y en a une multitude. La sortie en rafting lors d’un stage d’avant-saison, les toros à chaque échauffement, leur joie de vivre, des petits déjeuners les jours de match, et d’autres encore. Cette équipe a procuré des moments agréables."


- La qualité du jeu a souvent été montrée du doigt. Etait-ce un passage obligé pour que le collectif assimile le nouveau projet que vous lui avez soumis en début de saison ?
"Non. Théoriquement, il est facile de bien faire jouer une équipe, de lui inculquer des principes de base. Il est, par contre, moins aisé d’obtenir l’adhésion du groupe, de s’adapter aux qualités de chacun, de produire en permanence du jeu. Dans le raisonnement, on a souvent aussi des contraintes liées à l’adversaire, des soucis inhérents à l’effectif, à l’absence d’un joueur. J’ai été marqué par le nombre de blessures graves dont nous avons été victimes, je n’ai jamais connu autant de pépins physiques importants: Delfim, Perez, Nando, Manu. Mon regret est de ne pas avoir disposé de toutes mes forces vives. Ce n’est pas inéluctable d’affirmer qu’on doit jouer mal en fonction de tel ou tel critère. Ça tient à peu de chose."


- La période des transferts occupe déjà tous les esprits. L’OM s’apprête-t-il à frapper un grand coup ?
"On sera présent sur le marché. Pour moi, frapper un grand coup signifie avoir une grosse équipe. Compter sur une seule individualité sans rien autour n’est pas une finalité. On va bâtir une équipe équilibrée, compétitive, meilleure que la précédente. Du moins, sur le papier. Après, il faudra lui donner de la vie, lui permettre de fonctionner. Là aussi, seule la saison décidera si notre travail a porté ses fruits."


- Vos premiers choix sont-ils arrêtés et la semaine qui arrive verra-t-elle la ou les premières signatures ?
"Nous ne sommes pas en phase finale de négociations. Ça m’étonnerait donc qu’une annonce soit effective lors des trois ou quatre prochains jours mais tout peut s’accélérer en fin de semaine."


- La perspective du tour préliminaire va-t-elle encombrer certains contacts ?
"Non."


- Si on dit que dans la période de reconstruction du club amorcée depuis quelques mois, il était préférable, afin de ne pas brûler les étapes, que l’OM ne soit pas champion de France dès cette saison, partagez-vous notre avis ?
(Il sourit…) "Cela permet de ne pas croire que tout est arrivé et laisse une marge de progression pour le prochain exercice. Quand on construit, il est sage de ne pas s’enflammer trop vite. Nous sommes revenus à un niveau en championnat qui demande à être affiné sur les prochaines années afin de retrouver un standing européen. Grâce à cette très bonne saison, le processus va être accéléré. Mais si nous avions terminé 6e, cela aurait pris plus de temps."


- Ne craignez-vous pas que le public vous réclame le titre de champion de France dès la prochaine saison ?
"Le public demande ce qu’il veut, nous on donne le maximum. Il est toutefois normal qu’il souhaite un titre parmi des titres, car n’oublions pas qu’il y en a plusieurs en jeu. Le plus important est de se donner les moyens d’aller le plus loin possible dans chaque compétition. Cela nécessite aussi de la réussite. Si nous avions terminé le match contre Sedan à 2à2, nous aurions terminé 6e. Pour moi, donc, l’objectif n’est pas de décrocher un titre mais d’assurer une pérennité dans des performances de choix, de se qualifier régulièrement pour une Champions’ League."


- Quels joueurs recherchez-vous ? Des artistes, des combattants, des leaders ?
"Des garçons de qualité ayant l’ambition de gagner des titres donc aptes à lutter. Etre un combattant n’est pas une fin en soi, il faut posséder des qualités techniques, tactiques. Pour nous renforcer, nous sommes plus dans un registre d’efficacité."


- Le combat mené par Christophe Bouchet pour les droits télé a porté ses fruits vendredi lors du Conseil d’administration de la LFP. Cette nouvelle manne financière sera-t-elle suffisante pour que le club redevienne une place forte du Vieux continent ?
"En Europe, nous serons encore loin des grands clubs à cause des incidences sur la fiscalité. Sur le plan national, on va pouvoir se battre pour redevenir le premier club français."


- Cela vous inquiète d’entendre que l’OM, comme les autres clubs français, a pris untel retard qu’il ne pourra plus rivaliser avec le Real ou Manchester ?
"Non. Nous sommes engagés depuis un an sur une volonté de combler ce retard. Certains paramètres dépendent essentiellement de nous et, de ce côté-là, nous avons entrepris la majeure partie du travail. "Pour la loi, les règlements, tous ces paramètres que nous ne maîtrisons pas, un lobbying doit se mettre en place mais cela avancera beaucoup plus lentement."


- Certains jeunes formés au club ont été incorporés à l’équipe première, principe qui n’avait pas été appliqué ces dernières années. On y lit comme une validation du travail entrepris par José Anigo. La formation conçue à l’OM vous satisfait-elle ?
"Un très gros travail de qualité est accompli. Maintenant, sachez que la formation porte ses fruits sur le long terme. Ce n’est pas en une ou deux années qu’on fabrique des joueurs professionnels, surtout à l’OM où l’exigence est plus relevée qu’ailleurs. Cela réclame aussi des aptitudes pour recruter les meilleurs jeunes afin qu’ils soient concurrentiels. On ne veut pas former des joueurs pour les amener au professionnalisme mais former des joueurs pour l’Olympique de Marseille. On doit donc relever le niveau d’exigence non pas, dans le travail mais dans le recrutement."


- La formation à l’OM a-t-elle un véritable avenir à l’heure où les frontières s’agrandissent de jour en jour ?
"Oui, il existe un vivier dans la ville et la région. Mais la place est ouverte pour tous les bons joueurs, donc nous continuerons à prospecter au niveau national."


- Nous avons reçu plusieurs parents refusant que leur enfant intègre le centre de formation parce que les documents et le projet présentés manquaient de lisibilité. Vous êtes-vous penché sur la question ?
"C’est un mauvais procès. Le projet est clair, ambitieux, vraiment défini. Je ne comprends pas les allusions de ces gens-là. On progresse encore avec un centre d’hébergement qui ne tardera pas à sortir de terre. Toutes les conditions sont réunies, le club compte de nombreux internationaux dans différentes catégories. Si nous n’étions pas fiables, les parents de ces jeunes-là ne nous auraient pas confié leurs enfants."


- Avec votre staff, vous avez beaucoup prospecté à l’étranger. Dans le même temps, on loue les mérites de la formation à la française. Pourquoi ne pas s’en contenter ?
"Nous vivons dans un système concurrentiel, il est donc nécessaire d’avoir les yeux grand ouvert. A partir du moment où le centre sera capable de nous fournir deux joueurs par an pratiquement pour tous les postes, ce sera suffisant. Ce n’est pas le cas actuellement. Il faut répondre aux besoins de poste et c’est souvent spécifique. La formation est une chose, la promotion des joueurs en est une autre. Pour l’heure, nous continuerons à aller chercher des joueurs dans des championnats moins relevés pour assurer la promotion et la valeur de l’équipe."


- Croyez-vous possible à Marseille, l’émergence d’un club à forte identité régionale, à l’image de l’Athlétic Bilbao ?
(Il réfléchit de nouveau…) "Je ne pense pas que ce soit compatible avec les ambitions du club, il y a un problème de mise en œuvre de cette politique-là. Réaliser ce concept est intéressant car on crée une identité plus forte mais encore faut-il avoir le nombre de joueurs sur la période correspondant au niveau exigé et cela prend du temps. Situons actuellement le nombre de joueurs formés au club et évoluant en L1 ou dans des grands clubs européens: je ne sais pas si nous aurions de quoi construire une équipe pour jouer le titre."


- Vous avez un an de vécu marseillais. Ce que vous avez observé, partagé correspond-il à la présentation qui vous en avez été faite ?
"Je mène une vie réduite à sa plus simple expression puisque je passe le plus clair de mon temps entre la maison et le centre d’entraînement. Mais quand on se balade avec ma femme, on apprécie notre nouveau cadre de vie, l’environnement, le sud est profitable notamment grâce au climat."


- Marseille vous paraît-elle exigeante, excessive ?
"Non. Les supporters sont exigeants avec leur équipe car ils souhaitent qu’elle s’identifie à eux, qu’elle mouille son maillot, respecte certaines valeurs. Cette observation est toutefois le lot de toutes les équipes de haut niveau."


- Ce que vous avez appris ne vous influencera pas pour le prochain recrutement…
"Je n’ai pas besoin de l’environnement pour m’aider à construire la meilleure équipe possible."


- Entre les préparations de match, le championnat, les coupes, les déplacements pour superviser des joueurs, avez-vous le temps de penser à autre chose qu’au football ?
"Je vis à fond ma passion. L’important est que ma famille se soit bien acclimaté, que mes enfants soient heureux d’être à Marseille."


- Etes-vous ambitieux ?
"Non, si ce n’est pour faire gagner l’OM, de bien accomplir mon travail, de préparer au mieux l’équipe."


- Avez-vous un idéal ?
"Pas forcément. J’ai une chance extraordinaire, celle de vivre du métier que j’ai choisi. Je suis heureux comme ça, d’autant plus que de nombreux entraîneurs sont au chômage."


- Certaines personnes qui ne vous apprécient pas vous surnomment "Le prof de gym". Ça vous agace ou ça vous laisse indifférent ?
"Je me fiche de ce que pensent les autres."


- Qu’est-ce qui vous a le plus ulcéré cette saison ?
"Rien de particulier (un long silence…). Si, les attaques contre les joueurs."


- Justement, les attaquants ont souvent été la cible du public. Cela vous paraît-il exagéré ?
"Injustifié. Ils n’ont pas forcément été en réussite mais ont donné le maximum. Les pointer du doigt individuellement n’est pas approprié d’autant que le football est une notion collective."


- On dit que, avec Christophe Bouchet, vous pourriez racheter le club à RLD. Qu’en est-il ?
"Ah bon! Ce n’est pas dans mes projets."


- La légende prétend que l’OM rend fou. Avez-vous ressenti les premiers symptômes ?
(Il sourit…) "Ça ne va pas trop mal mais je ne suis peut-être pas encore assez imbibé.

"

Propos recueillis par T. MURATELLE
Image "Je suis le sergeant tirailleur Highway, j'ai descendu plus d'bières, ramassé plus d'pêche, baisé plus d'pouffiasses que vous tous ici bande de bleusaille".
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:hmm:
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