Interview de Bouchet de l'off
- butterfly15
- Anigo : On sait pas comment mais t'es toujours là
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- Enregistré le : mar. janv. 01, 2002 1:00
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Interview de Bouchet de l'off
INTERVIEWS 23/04/03
Interview : Christophe Bouchet (1/3)
Une année vient de s'écouler depuis la prise de fonction de Christophe Bouchet. A l'occasion de cet "anniversaire", le patron de l'OM se livre à un large tour d'horizon de la situation actuelle du club et de ses perspectives. Un entretien réalisé exclusivement pour les lecteurs du site officiel et dont voici la première partie.
Après un an passé à la tête de l'OM, peut-on déjà tirer un premier bilan ?
Christophe Bouchet : "Non, et encore moins en cours de saison. Pour l'instant, c'est le plus facile qui a été fait. La normalisation du club a été assez mécanique. Par contre, la deuxième phase est plus basée sur la compétence, l'intuition, la stratégie…"
Quel planning vous êtes vous fixé ?
C.B. : "L'objectif a toujours été que le club soit en développement durable. C'est à dire pérenne sans apport extérieur. Le bilan de cet objectif sera solidement établi en juin 2004. A ce moment là, plein de choses décidées aujourd'hui sur le plan sportif vont arriver à échéance. Une bonne partie des contrats, notamment. Et tous les chantiers commencés cette année (un centre de formation exemplaire, des installations de top niveau européen,…) doivent aboutir en juin 2005. Si on n'y est pas à cette date, il faudra qu'on tire les conclusions qui s'imposent…"
Et sur le plan strictement sportif, à quelle échéance pensez-vous ?
C.B. : "L'équipe bâtie en juin 2005 ressemblera à celle que veut faire Alain Perrin. Jusque-là on agit par touches et retouches, sans pouvoir faire mieux".
De quoi êtes-vous le plus fier ?
C.B. : "On verra à la fin si tout était judicieux".
"Le football est un spectacle sportif"
Quelle est la plus grossière erreur que vous ayez commise ?
C.B. : "Il y a peut-être eu une erreur d'appréciation quand nous nous sommes dits que c'était l'OM qui était dans une situation de cauchemar. Il est vrai que le club était dans un très mauvais pas, au bord de la rupture. Mais, c'était aussi oublier que le football français vit dans l'opacité".
C'est à dire…
C.B. : "Il ne dit pas ce qu'il est. C'est une bouillie qui n'évolue pas. Tout le système est fait pour que cela aille mal : notre activité dépend d'une loi, le mélange associatif-économique n'est pas clair, et le genre du football n'est pas défini entre sport, spectacle ou un peu les deux à la fois.".
Qu'est-ce que le football pour vous ?
C.B. : "C'est un spectacle sportif".
Comment ce flou se manifeste-t-il au quotidien ?
C.B. : "On fait n'importe quoi. On signe une charte et on ne l'applique pas. On passe à 20 clubs et on le regrette immédiatement, etc…".
L'herbe est-elle plus verte ailleurs en Europe ?
C.B. : "Je ne dis pas que ce qu'ont fait les autres pays européens est bien ou mauvais, mais au moins ils ont agi. Ils sont allés vers un système. Nous, on fait un pas en avant, deux de côtés, trois en arrière. Et au final le football français c'est l'Olympique de Marseille contre Troyes…"
"Tout est réuni en France pour pousser les clubs huppés vers une ligue privée"
On ne vous sent pas optimiste…C.B. : "C'est parce que je ne le suis pas. Remettre l'OM sur les rails n'est pas si compliqué. Le plus dur, c'est de savoir où vont ces rails, et personne n'a tracé le chemin de fer".
Quel est votre rôle face à ce manque de clarté ?
C.B. : "Je pense que la volonté de l'OM d'aller droit a eu un vrai effet dynamique. Mais les barrières restent encore très nombreuses, notamment dès qu'il est question d'argent."
Des barrières très nombreuses ou trop nombreuses, au point de menacer comme le Bayern de Munich de s'exiler dans un autre championnat ?
C.B. : "Non. Cette menace du Bayern fait sourire mais elle découle d'une logique intéressante. Personnellement, je ne crois pas à une ligue totalement privée, sans esprit sportif. Mais si on dépassionne le débat, on s'aperçoit que tout est réuni en France pour pousser les clubs les plus huppés vers une ligue privée européenne. Avec l'imposition, l'appropriation par l'Etat des droits tv, et l'arrêt Bosman, nous sommes les plus démunis. Si demain on nous proposait un projet viable et respectant l'esprit sportif, on n'aurait pas le choix. Soit on prendrait le train, soit on resterait sur le quai".
Puisque nous sommes dans le domaine de l'hypothèse, cette ligue privée remplacerait le championnat ou la coupe d'Europe ?
C.B. : "Je ne crois absolument pas à un championnat d'Europe des clubs. Ce n'est pas dans notre histoire".
"Avec Tapie, tout était possible. Le meilleur comme le pire"
Votre position est souvent caricaturée par vos adversaires…C.B. : "Certains font preuve de malhonnêteté intellectuelle. Il y a une espèce de schizophrénie. En France, on met des bâtons dans les roues des clubs huppés tout en s'extasiant sur les championnats anglais, italien, espagnol ou allemand où ce sont toujours les mêmes équipes qui sont championnes. On nous dit de regarder à quel point Manchester a su se développer. C'est vrai que c'est merveilleux. Mais en même temps, l'OM ne dispose pas d'une seule des conditions qui lui permettrait de faire de même."
Le lendemain de votre arrivée, on pouvait lire ce titre dans L'Equipe : "Tapie en sous mains". Avec le recul cela vous fait-il sourire ?
C.B. : "Je m'étais préparé à tous les coups bas possibles. Ca a profondément chagriné plein de personnes, mais moi ça m'a plus fait sourire qu'autre chose. C'était un peu le comble. Je me suis quand même alors dit que ce n'était pas gagné. Evidemment, ça fait rire tout le monde maintenant, mais ceux qui ont pensé ça n'écrivent pas aujourd'hui qu'ils se sont trompés…"
A quoi ressemblerait le club si Bernard Tapie était resté ?
C.B. : "S'il était resté, l'OM aurait pu ressembler à deux choses extrêmement différentes. Soit, le club aurait mis la clé sous la porte. Soit, il serait champion de France. Car, c'est tout le personnage de Tapie. A la fois le merveilleux, et puis ne s'embarrassant pas de principes d'autre part. Avec lui, tout est possible, le meilleur comme le pire. C'est ça qui a nourri le rêve chez plein de gens."
"Œuvrer dans la transparence"
On a beaucoup parlé de nouvel OM. Est-ce que à un moment vous vous êtes dits que ce battage médiatique finirait par vous jouer des tours si les résultats sportifs ne suivaient pas ?
C.B. : "Moi, je n'ai jamais parlé de nouvel OM".
D'autres l'ont dit pour vous…
C.B. : "Si le club était douzième aujourd'hui, ce serait un message complexe à faire passer. Et ce ne sera pas simple, si on termine cinquièmes. Parce que les gens s'habituent. Au-delà de tout ça, le cap qu'il faut maintenir c'est d'œuvrer dans la transparence à tous les niveaux. Etre le plus ouvert possible pour éliminer les zones d'ombre".
Est-ce que cela ne se limite pas seulement à une bonne communication…
C.B. : "Non, au contraire. Ce n'est pas dire la transparence, c'est faire la transparence. Dernièrement quand l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels, ndlr) est venu nous demander une prime à la signature pour un joueur qu'on voulait engager, on a écrit une lettre qu'on a diffusé à tous les présidents de club où on s'interrogeait sur l'identité de l'UNFP : Vous êtes qui ? Un syndicat ? Un agent ?"
"Le club ne tourne pas encore tout seul"
Les objectifs que vous vous étiez fixés à votre arrivée sont-ils en passe d'être atteints ?
C.B. : "L'analyse d'avant-saison était qu'il y avait au moins 5 effectifs plus forts que le notre. Dire que nous allions finir dans les 5 premiers paraissait donc ambitieux. Là, on y sera.
Sur le plan financier, l'objectif est d'être autonome en 2004. On a déjà bien avancé. Par exemple, on va arriver à plus d'un an sans demander de rallonge de trésorerie à Robert Louis-Dreyfus. On n'aura pas besoin d'argent extérieur avant août ou septembre. C'est déjà un grand bonheur".
Quelles sont les difficultés majeures que vous avez pu rencontrer ?
C.B. : "En plus des barrières dont nous parlions tout à l'heure, les autres difficultés étaient dues à l'environnement de l'OM. C'est à dire aux joueurs, aux agents et aux collectivités. On les a résolues correctement. Dans ce domaine, la transparence n'était plus le moteur, c'était la lucidité".
Est-ce que le club commence à ressembler en interne à ce que vous voulez ?
C.B. : "Non. Le club n'est pas prêt à l'emploi. Tout n'est pas encore calé au millimètre. Ca ne tourne pas tout seul. Le but est d'arriver à ce qu'il n'y ait plus que l'aléa du sportif."
Interview : Christophe Bouchet (1/3)
Une année vient de s'écouler depuis la prise de fonction de Christophe Bouchet. A l'occasion de cet "anniversaire", le patron de l'OM se livre à un large tour d'horizon de la situation actuelle du club et de ses perspectives. Un entretien réalisé exclusivement pour les lecteurs du site officiel et dont voici la première partie.
Après un an passé à la tête de l'OM, peut-on déjà tirer un premier bilan ?
Christophe Bouchet : "Non, et encore moins en cours de saison. Pour l'instant, c'est le plus facile qui a été fait. La normalisation du club a été assez mécanique. Par contre, la deuxième phase est plus basée sur la compétence, l'intuition, la stratégie…"
Quel planning vous êtes vous fixé ?
C.B. : "L'objectif a toujours été que le club soit en développement durable. C'est à dire pérenne sans apport extérieur. Le bilan de cet objectif sera solidement établi en juin 2004. A ce moment là, plein de choses décidées aujourd'hui sur le plan sportif vont arriver à échéance. Une bonne partie des contrats, notamment. Et tous les chantiers commencés cette année (un centre de formation exemplaire, des installations de top niveau européen,…) doivent aboutir en juin 2005. Si on n'y est pas à cette date, il faudra qu'on tire les conclusions qui s'imposent…"
Et sur le plan strictement sportif, à quelle échéance pensez-vous ?
C.B. : "L'équipe bâtie en juin 2005 ressemblera à celle que veut faire Alain Perrin. Jusque-là on agit par touches et retouches, sans pouvoir faire mieux".
De quoi êtes-vous le plus fier ?
C.B. : "On verra à la fin si tout était judicieux".
"Le football est un spectacle sportif"
Quelle est la plus grossière erreur que vous ayez commise ?
C.B. : "Il y a peut-être eu une erreur d'appréciation quand nous nous sommes dits que c'était l'OM qui était dans une situation de cauchemar. Il est vrai que le club était dans un très mauvais pas, au bord de la rupture. Mais, c'était aussi oublier que le football français vit dans l'opacité".
C'est à dire…
C.B. : "Il ne dit pas ce qu'il est. C'est une bouillie qui n'évolue pas. Tout le système est fait pour que cela aille mal : notre activité dépend d'une loi, le mélange associatif-économique n'est pas clair, et le genre du football n'est pas défini entre sport, spectacle ou un peu les deux à la fois.".
Qu'est-ce que le football pour vous ?
C.B. : "C'est un spectacle sportif".
Comment ce flou se manifeste-t-il au quotidien ?
C.B. : "On fait n'importe quoi. On signe une charte et on ne l'applique pas. On passe à 20 clubs et on le regrette immédiatement, etc…".
L'herbe est-elle plus verte ailleurs en Europe ?
C.B. : "Je ne dis pas que ce qu'ont fait les autres pays européens est bien ou mauvais, mais au moins ils ont agi. Ils sont allés vers un système. Nous, on fait un pas en avant, deux de côtés, trois en arrière. Et au final le football français c'est l'Olympique de Marseille contre Troyes…"
"Tout est réuni en France pour pousser les clubs huppés vers une ligue privée"
On ne vous sent pas optimiste…C.B. : "C'est parce que je ne le suis pas. Remettre l'OM sur les rails n'est pas si compliqué. Le plus dur, c'est de savoir où vont ces rails, et personne n'a tracé le chemin de fer".
Quel est votre rôle face à ce manque de clarté ?
C.B. : "Je pense que la volonté de l'OM d'aller droit a eu un vrai effet dynamique. Mais les barrières restent encore très nombreuses, notamment dès qu'il est question d'argent."
Des barrières très nombreuses ou trop nombreuses, au point de menacer comme le Bayern de Munich de s'exiler dans un autre championnat ?
C.B. : "Non. Cette menace du Bayern fait sourire mais elle découle d'une logique intéressante. Personnellement, je ne crois pas à une ligue totalement privée, sans esprit sportif. Mais si on dépassionne le débat, on s'aperçoit que tout est réuni en France pour pousser les clubs les plus huppés vers une ligue privée européenne. Avec l'imposition, l'appropriation par l'Etat des droits tv, et l'arrêt Bosman, nous sommes les plus démunis. Si demain on nous proposait un projet viable et respectant l'esprit sportif, on n'aurait pas le choix. Soit on prendrait le train, soit on resterait sur le quai".
Puisque nous sommes dans le domaine de l'hypothèse, cette ligue privée remplacerait le championnat ou la coupe d'Europe ?
C.B. : "Je ne crois absolument pas à un championnat d'Europe des clubs. Ce n'est pas dans notre histoire".
"Avec Tapie, tout était possible. Le meilleur comme le pire"
Votre position est souvent caricaturée par vos adversaires…C.B. : "Certains font preuve de malhonnêteté intellectuelle. Il y a une espèce de schizophrénie. En France, on met des bâtons dans les roues des clubs huppés tout en s'extasiant sur les championnats anglais, italien, espagnol ou allemand où ce sont toujours les mêmes équipes qui sont championnes. On nous dit de regarder à quel point Manchester a su se développer. C'est vrai que c'est merveilleux. Mais en même temps, l'OM ne dispose pas d'une seule des conditions qui lui permettrait de faire de même."
Le lendemain de votre arrivée, on pouvait lire ce titre dans L'Equipe : "Tapie en sous mains". Avec le recul cela vous fait-il sourire ?
C.B. : "Je m'étais préparé à tous les coups bas possibles. Ca a profondément chagriné plein de personnes, mais moi ça m'a plus fait sourire qu'autre chose. C'était un peu le comble. Je me suis quand même alors dit que ce n'était pas gagné. Evidemment, ça fait rire tout le monde maintenant, mais ceux qui ont pensé ça n'écrivent pas aujourd'hui qu'ils se sont trompés…"
A quoi ressemblerait le club si Bernard Tapie était resté ?
C.B. : "S'il était resté, l'OM aurait pu ressembler à deux choses extrêmement différentes. Soit, le club aurait mis la clé sous la porte. Soit, il serait champion de France. Car, c'est tout le personnage de Tapie. A la fois le merveilleux, et puis ne s'embarrassant pas de principes d'autre part. Avec lui, tout est possible, le meilleur comme le pire. C'est ça qui a nourri le rêve chez plein de gens."
"Œuvrer dans la transparence"
On a beaucoup parlé de nouvel OM. Est-ce que à un moment vous vous êtes dits que ce battage médiatique finirait par vous jouer des tours si les résultats sportifs ne suivaient pas ?
C.B. : "Moi, je n'ai jamais parlé de nouvel OM".
D'autres l'ont dit pour vous…
C.B. : "Si le club était douzième aujourd'hui, ce serait un message complexe à faire passer. Et ce ne sera pas simple, si on termine cinquièmes. Parce que les gens s'habituent. Au-delà de tout ça, le cap qu'il faut maintenir c'est d'œuvrer dans la transparence à tous les niveaux. Etre le plus ouvert possible pour éliminer les zones d'ombre".
Est-ce que cela ne se limite pas seulement à une bonne communication…
C.B. : "Non, au contraire. Ce n'est pas dire la transparence, c'est faire la transparence. Dernièrement quand l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels, ndlr) est venu nous demander une prime à la signature pour un joueur qu'on voulait engager, on a écrit une lettre qu'on a diffusé à tous les présidents de club où on s'interrogeait sur l'identité de l'UNFP : Vous êtes qui ? Un syndicat ? Un agent ?"
"Le club ne tourne pas encore tout seul"
Les objectifs que vous vous étiez fixés à votre arrivée sont-ils en passe d'être atteints ?
C.B. : "L'analyse d'avant-saison était qu'il y avait au moins 5 effectifs plus forts que le notre. Dire que nous allions finir dans les 5 premiers paraissait donc ambitieux. Là, on y sera.
Sur le plan financier, l'objectif est d'être autonome en 2004. On a déjà bien avancé. Par exemple, on va arriver à plus d'un an sans demander de rallonge de trésorerie à Robert Louis-Dreyfus. On n'aura pas besoin d'argent extérieur avant août ou septembre. C'est déjà un grand bonheur".
Quelles sont les difficultés majeures que vous avez pu rencontrer ?
C.B. : "En plus des barrières dont nous parlions tout à l'heure, les autres difficultés étaient dues à l'environnement de l'OM. C'est à dire aux joueurs, aux agents et aux collectivités. On les a résolues correctement. Dans ce domaine, la transparence n'était plus le moteur, c'était la lucidité".
Est-ce que le club commence à ressembler en interne à ce que vous voulez ?
C.B. : "Non. Le club n'est pas prêt à l'emploi. Tout n'est pas encore calé au millimètre. Ca ne tourne pas tout seul. Le but est d'arriver à ce qu'il n'y ait plus que l'aléa du sportif."





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INTERVIEWS 23/04/03
Interview : Christophe Bouchet (2/3)
Dans cette deuxième partie de notre entretien avec Christophe Bouchet, le patron de l'OM retrace sa première année de présidence sur un plan plus personnel. Il admet aussi le manque de passion de l'équipe actuelle, analyse le fort sentiment de nostalgie qui anime les supporters phocéens, et annonce un mercato plus fertile que les précédents...
Est-ce qu'on se fait beaucoup d'ennemis en un an de présidence de l'OM ?
C.B. : "Ca dépend. Si on veut gérer ça à la pépère en demandant 3 millions d'euros tous les mois à Robert Louis-Dreyfus, on ne se fait aucun ennemi. Par contre, si on croit ce qu'on dit et qu'on veut le mettre en action, on se met à dos toute la planète football. En toute lucidité, tous les présidents de club nous détestent. Ils veulent un grand OM pour remplir le stade le jour où l'OM vient et pour vendre les droits tv une fois par an. Et le reste du temps, l'OM ça les gonfle".
Cette situation génère-t-elle des rapports difficiles au quotidien ?
C.B. : "Individuellement et humainement, je m'entends bien avec tout le monde. Et j'ai l'impression que c'est réciproque. Mais quand on rentre dans le vif des sujets, c'est plus tendu. Ce qui me paraît normal. J'essaie toujours de respecter la logique de mes homologues. Ce qui m'agace c'est que certains n'ont pas le même respect vis à vis de la position de l'OM".
"Etre président de l'OM n'est pas un métier"
En tant que président de l'OM, vous êtes très exposé médiatiquement. Comment se passe au quotidien cette nouvelle notoriété ?
C.B. : "Les gens que je rencontre sont éminemment sympathiques. C'est agréable d'entendre des "mercis" et des "bravos". Mais, je ne suis pas dupe. Je n'ai eu à gérer aucune situation de crise".
C'est un métier, président de l'OM ?
C.B. : "En tout cas, il ne faut pas le voir ainsi. C'est une fonction trop exigeante et trop dingue pour que cela soit tenable si on la considère comme un métier. C'est la joie et la passion qui commandent".
Vous vous voyez là longtemps ?
C.B. : "J'ai toujours dit que cela pouvait ne durer que trois semaines… Toutefois, il est évident que quand on engage des chantiers aussi lourds, on essaie d'être encore là à l'heure des bilans."
"L'équipe actuelle manque de passion"
Le jeu de l'équipe est de plus en plus critiqué. Vous-mêmes, avez-vous pris du plaisir au stade cette saison ?
C.B. : "Encore faut-il savoir comment se traduit le plaisir du spectateur. Contrairement à ce que disent toutes les bonnes âmes footballistiques françaises, il n'est pas provoqué par des notions vagues comme la qualité du jeu ou l'engagement. C'est du bla-bla. Ce que les gens aiment c'est les buts. Quand ils voient Newcastle-Manchester (2-6), ils sont heureux. Peu importe le niveau".
Cette saison, le public marseillais n'a pas été très gâté question buts…
C.B. : "Non. Il n'a pas eu droit non plus à des actions formidables. Mais, les joueurs ont accompli leur tâche. L'équipe a de la qualité, comme dirait Luis (Fernandez, ndlr). Elle est solidaire. Maintenant, il y a quand même eu des matches de très bon niveau sans buts ou avec peu de buts : la rencontre contre Lyon ou les deux face à face avec Auxerre".
Ne pensez-vous pas que l'équipe est peu fidèle à l'idée que l'on se fait de l'OM ?
C.B. : "L'équipe manque de passion. C'était clair lors des derniers matches (NDLR : interview réalisée avant Lens-OM). Mais, c'est un problème global. PSG ou Lyon ne sont pas des équipes plus passionnées. On en revient toujours au même problème, les clubs français sont dans une situation telle que les joueurs ne peuvent les voir au mieux que comme des tremplins".
"Il y en a qui regretteront un jour Bakayoko"
On en revient à l'argent…
C.B. : "Oui. C'est surtout vrai chez les plus jeunes joueurs. Bon nombre ont des salaires de plusieurs centaines de milliers de francs. Attention, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, un joueur gagne ce que le président lui donne. Mais, cette vie si facile rabote forcément l'envie".
On peut qualifier de "modéré" l'engouement autour de l'équipe actuelle. C'est essentiellement une affaire de nostalgie ?
C.B. : "La nostalgie est partout. Ce n'est pas nouveau. Je me souviens quand je travaillais à l'AFP, à Marseille en 1986-87. C'était la première année de Tapie. Giresse, Papin et d'autres venaient d'arriver et pourtant les gens avaient la nostalgie des Minots. Même en 93, quand l'OM a gagné la coupe d'Europe, on regrettait volontiers le panache de l'équipe de 91".
Pensez-vous que l'équipe 2002-03 rendra nostalgique quelqu'un un jour ?
C.B. : "Oui, les supporters regretteront des joueurs comme Runje, Van Buyten, Dos Santos,... Il y en a qui regretteront Bakayoko, j'en suis sûr. C'est dans la nature humaine".
"Notre prochain mercato sera plus fertile que les précédents"
Est-ce que votre action d'assainissement de la situation financière, avec aussi deux mercatos très sages, va vous permettre de débloquer une somme plus conséquente au prochain marché des transferts ?
C.B. : "Nos supporters attendent des petites gourmandises. Je pense qu'il y en aura un peu. Notre mercato estival sera plus fertile que les précédents. Mais à la condition que cela n'aille pas contre l'idée générale du club. De toute façon, l'estomac sevré accepte mal la ripaille".
Cette saison était celle de la transition, du renouveau. Les attentes seront bien plus fortes l'année prochaine…
C.B. : "Ce n'était pas possible de susciter simultanément raison et passion cette saison. Il fallait bien commencer par quelque chose. On a plutôt donné dans la raison, car c'était nécessaire pour remettre le club dans le droit chemin. L'année prochaine, le discours sera encore raisonnable. Mais il y aura une première évolution."
"Une plus grande marge de manœuvre pour les transferts"
Selon que l'OM se qualifie en Intertoto, en coupe de l'Uefa ou en Ligue des Champions, ce discours sur les transferts peut-il être différent ?
C.B. : "L'Intertoto, ce serait quand même cruel… Pour en revenir à la question, c'est là tout le piège. Il ne faudrait pas que l'influence soit trop forte car l'investissement sur un joueur se fait sur trois ou quatre ans, pas seulement pour l'année où on est en Champion's League. Une qualification est un élément exceptionnel. Il ne peut se planifier. De plus, la Ligue des Champions va changer. Elle rapportera beaucoup moins la saison prochaine. Cette année, Lyon a empoché 140 MF. Pour le même parcours, ce sera 100 MF en 2003-04".
L'obligation de vendre avant d'acheter reste donc d'actualité…
C.B. : "Pour avoir la capacité d'investir, il le faudra effectivement. Mais déjà, on aura une plus grande marge de manœuvre cette année. Et en 2004, ce sera encore mieux".
Propos recueillis par Laurent Oreggia
Interview : Christophe Bouchet (2/3)
Dans cette deuxième partie de notre entretien avec Christophe Bouchet, le patron de l'OM retrace sa première année de présidence sur un plan plus personnel. Il admet aussi le manque de passion de l'équipe actuelle, analyse le fort sentiment de nostalgie qui anime les supporters phocéens, et annonce un mercato plus fertile que les précédents...
Est-ce qu'on se fait beaucoup d'ennemis en un an de présidence de l'OM ?
C.B. : "Ca dépend. Si on veut gérer ça à la pépère en demandant 3 millions d'euros tous les mois à Robert Louis-Dreyfus, on ne se fait aucun ennemi. Par contre, si on croit ce qu'on dit et qu'on veut le mettre en action, on se met à dos toute la planète football. En toute lucidité, tous les présidents de club nous détestent. Ils veulent un grand OM pour remplir le stade le jour où l'OM vient et pour vendre les droits tv une fois par an. Et le reste du temps, l'OM ça les gonfle".
Cette situation génère-t-elle des rapports difficiles au quotidien ?
C.B. : "Individuellement et humainement, je m'entends bien avec tout le monde. Et j'ai l'impression que c'est réciproque. Mais quand on rentre dans le vif des sujets, c'est plus tendu. Ce qui me paraît normal. J'essaie toujours de respecter la logique de mes homologues. Ce qui m'agace c'est que certains n'ont pas le même respect vis à vis de la position de l'OM".
"Etre président de l'OM n'est pas un métier"
En tant que président de l'OM, vous êtes très exposé médiatiquement. Comment se passe au quotidien cette nouvelle notoriété ?
C.B. : "Les gens que je rencontre sont éminemment sympathiques. C'est agréable d'entendre des "mercis" et des "bravos". Mais, je ne suis pas dupe. Je n'ai eu à gérer aucune situation de crise".
C'est un métier, président de l'OM ?
C.B. : "En tout cas, il ne faut pas le voir ainsi. C'est une fonction trop exigeante et trop dingue pour que cela soit tenable si on la considère comme un métier. C'est la joie et la passion qui commandent".
Vous vous voyez là longtemps ?
C.B. : "J'ai toujours dit que cela pouvait ne durer que trois semaines… Toutefois, il est évident que quand on engage des chantiers aussi lourds, on essaie d'être encore là à l'heure des bilans."
"L'équipe actuelle manque de passion"
Le jeu de l'équipe est de plus en plus critiqué. Vous-mêmes, avez-vous pris du plaisir au stade cette saison ?
C.B. : "Encore faut-il savoir comment se traduit le plaisir du spectateur. Contrairement à ce que disent toutes les bonnes âmes footballistiques françaises, il n'est pas provoqué par des notions vagues comme la qualité du jeu ou l'engagement. C'est du bla-bla. Ce que les gens aiment c'est les buts. Quand ils voient Newcastle-Manchester (2-6), ils sont heureux. Peu importe le niveau".
Cette saison, le public marseillais n'a pas été très gâté question buts…
C.B. : "Non. Il n'a pas eu droit non plus à des actions formidables. Mais, les joueurs ont accompli leur tâche. L'équipe a de la qualité, comme dirait Luis (Fernandez, ndlr). Elle est solidaire. Maintenant, il y a quand même eu des matches de très bon niveau sans buts ou avec peu de buts : la rencontre contre Lyon ou les deux face à face avec Auxerre".
Ne pensez-vous pas que l'équipe est peu fidèle à l'idée que l'on se fait de l'OM ?
C.B. : "L'équipe manque de passion. C'était clair lors des derniers matches (NDLR : interview réalisée avant Lens-OM). Mais, c'est un problème global. PSG ou Lyon ne sont pas des équipes plus passionnées. On en revient toujours au même problème, les clubs français sont dans une situation telle que les joueurs ne peuvent les voir au mieux que comme des tremplins".
"Il y en a qui regretteront un jour Bakayoko"
On en revient à l'argent…
C.B. : "Oui. C'est surtout vrai chez les plus jeunes joueurs. Bon nombre ont des salaires de plusieurs centaines de milliers de francs. Attention, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, un joueur gagne ce que le président lui donne. Mais, cette vie si facile rabote forcément l'envie".
On peut qualifier de "modéré" l'engouement autour de l'équipe actuelle. C'est essentiellement une affaire de nostalgie ?
C.B. : "La nostalgie est partout. Ce n'est pas nouveau. Je me souviens quand je travaillais à l'AFP, à Marseille en 1986-87. C'était la première année de Tapie. Giresse, Papin et d'autres venaient d'arriver et pourtant les gens avaient la nostalgie des Minots. Même en 93, quand l'OM a gagné la coupe d'Europe, on regrettait volontiers le panache de l'équipe de 91".
Pensez-vous que l'équipe 2002-03 rendra nostalgique quelqu'un un jour ?
C.B. : "Oui, les supporters regretteront des joueurs comme Runje, Van Buyten, Dos Santos,... Il y en a qui regretteront Bakayoko, j'en suis sûr. C'est dans la nature humaine".
"Notre prochain mercato sera plus fertile que les précédents"
Est-ce que votre action d'assainissement de la situation financière, avec aussi deux mercatos très sages, va vous permettre de débloquer une somme plus conséquente au prochain marché des transferts ?
C.B. : "Nos supporters attendent des petites gourmandises. Je pense qu'il y en aura un peu. Notre mercato estival sera plus fertile que les précédents. Mais à la condition que cela n'aille pas contre l'idée générale du club. De toute façon, l'estomac sevré accepte mal la ripaille".
Cette saison était celle de la transition, du renouveau. Les attentes seront bien plus fortes l'année prochaine…
C.B. : "Ce n'était pas possible de susciter simultanément raison et passion cette saison. Il fallait bien commencer par quelque chose. On a plutôt donné dans la raison, car c'était nécessaire pour remettre le club dans le droit chemin. L'année prochaine, le discours sera encore raisonnable. Mais il y aura une première évolution."
"Une plus grande marge de manœuvre pour les transferts"
Selon que l'OM se qualifie en Intertoto, en coupe de l'Uefa ou en Ligue des Champions, ce discours sur les transferts peut-il être différent ?
C.B. : "L'Intertoto, ce serait quand même cruel… Pour en revenir à la question, c'est là tout le piège. Il ne faudrait pas que l'influence soit trop forte car l'investissement sur un joueur se fait sur trois ou quatre ans, pas seulement pour l'année où on est en Champion's League. Une qualification est un élément exceptionnel. Il ne peut se planifier. De plus, la Ligue des Champions va changer. Elle rapportera beaucoup moins la saison prochaine. Cette année, Lyon a empoché 140 MF. Pour le même parcours, ce sera 100 MF en 2003-04".
L'obligation de vendre avant d'acheter reste donc d'actualité…
C.B. : "Pour avoir la capacité d'investir, il le faudra effectivement. Mais déjà, on aura une plus grande marge de manœuvre cette année. Et en 2004, ce sera encore mieux".
Propos recueillis par Laurent Oreggia





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Faut de tout pour faire un mondePensez-vous que l'équipe 2002-03 rendra nostalgique quelqu'un un jour ?
C.B. : "Oui, les supporters regretteront des joueurs comme Runje, Van Buyten, Dos Santos,... Il y en a qui regretteront Bakayoko, j'en suis sûr. C'est dans la nature humaine".

C.B. : "Nos supporters attendent des petites gourmandises. Je pense qu'il y en aura un peu. Notre mercato estival sera plus fertile que les précédents. Mais à la condition que cela n'aille pas contre l'idée générale du club. De toute façon, l'estomac sevré accepte mal la ripaille".


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ATTEND IL A DIT QU'ON AURAIT DES GOURMANDISESAu moins c'est TRES riche comme interview !
En gros : l'année prochaine se sera un tout petit peu plus palpitant que cette année :sad2:







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ATTEND IL A DIT QU'ON AURAIT DES GOURMANDISESAu moins c'est TRES riche comme interview !
En gros : l'année prochaine se sera un tout petit peu plus palpitant que cette année :sad2:Cissé, Pauleta, Anderson, Vieri, Davids, Rivaldo




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Tu comprend rien en gourmandises toi
, on t'as jamais acheté des bonbons, on te donnait des haricots verts et on te disait que c'était des réglisses 







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Le soir je fatiguej'ai surtout rien compris à ton postTu comprend rien en gourmandises toi, on t'as jamais acheté des bonbons, on te donnait des haricots verts et on te disait que c'était des réglisses






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mes blason y sont beau t'as un gout de canard vcben à force de vendre des blasons tout pourris pdt la journée,ça aide pasLe soir je fatiguej'ai surtout rien compris à ton post






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1 ou 2 joueurs pas plus et pas de trés grand nom européen ! Pascal par exempleC.B. : "Nos supporters attendent des petites gourmandises. Je pense qu'il y en aura un peu. Notre mercato estival sera plus fertile que les précédents. Mais à la condition que cela n'aille pas contre l'idée générale du club. De toute façon, l'estomac sevré accepte mal la ripaille".

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Tu comprend rien en gourmandises toi, on t'as jamais acheté des bonbons, on te donnait des haricots verts et on te disait que c'était des réglisses

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INTERVIEWS 24/04/03
Interview : Christophe Bouchet (3/3)
Suite et fin de notre entretien avec Christophe Bouchet. Dans cette dernière partie, le président olympien aborde un à un tous les dossiers qui feront l'avenir de l'Olympique de Marseille : nouvelles infrastructures, marque OM, actionnariat, droits Tv, médias du club, sponsoring, omnisports, intégration des anciens...
La partie la plus visible des chantiers de l'OM concerne la bataille des droits tv. A combien chiffrez-vous cette manne ?
Christophe Bouchet : "Si nous parvenons à obtenir une plus juste répartition, un OM champion de France et leader des diffusions tv engrangera 15 M€ de plus qu'aujourd'hui. C'est dans les tuyaux. Cet apport supplémentaire doit enclencher un cercle vertueux. Les ressources doivent mécaniquement augmenter. Si ce n'est pas le cas, c'est que nous sommes nuls."
Que ferez-vous si la propriété des droits vous est finalement reconnue à la suite des plaintes déposées ? Vous durcirez alors votre position ?
C.B. : "Non, on s'asseira autour d'une table et on réfléchira à un partage intelligent. Nous ne tournerons jamais le dos au principe de solidarité".
Pour vous, les Droits Tv sont-ils la réponse à tout ?
C.B. : "Non. Si on obtient les clés de répartition du modèle britannique, on sera encore deux fois moins riches que les clubs anglais. Il y aura d'autres combats à mener. Après, il y a l'amélioration du stade, l'argent généré par la billetterie, le sponsoring,… Avec tout ça, on doit arriver à un budget de base de 60 à 70 ME hors ressources liées à la coupe d'Europe."
Quelle solution préconisez-vous pour l'imposition, qui est un autre handicap ?
C.B. : "Je ne vois pas pourquoi le footballeur ne payerait pas d'impôts. Mais il faut trouver des solutions pour l'accompagner pendant toute sa vie, étaler ses impôts,… Le traitement de l'image qu'il génère est aussi important puisque ce n'est pas imposé de la même manière".
"De nouveaux actionnaires ? Pas avant 2005 ou 2006"
Ces dernières années, le remède miracle semblait être l'entrée de nouveaux actionnaires dans le capital du club. Cette piste est-elle abandonnée ?
C.B. : "L'OM n'est pas suffisamment séduisant aujourd'hui. Il faut aller chez le barbier, chez le tailleur, avant de pouvoir dire qu'on est beau. L'arrivée de nouveaux actionnaires serait plutôt un objectif final que l'on pourrait projeter en 2005 ou 2006".
Pour augmenter les rentrées d'argent, des contrats vont être revalorisés. Celui avec l'équipementier, notamment…
C.B. : "Nous allons sans doute aboutir à un meilleur contrat avec adidas. Nous avons des racines communes et elles n'ont jamais été exploitées. Ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi un projet à long terme à mettre sur pied. Adidas a un savoir-faire qui peut nous aider à développer une logique sportive, une logique de merchandising, une logique internationale. Et de notre côté, on doit aussi faire en sorte qu'ils vendent davantage."
Le développement des infrastructures est également un chantier important…
C.B. : "Il faut qu'on soit propriétaires de nos locaux, que nous formions nos joueurs avec nos propres formateurs. Cela nécessite donc un siège pour nous, un centre de formation, un internat, et des nouveaux terrains à la Commanderie. Tout cela est bien engagé."
Au sujet du siège, où en est-on exactement ?
C.B. : "La mairie ne reviendra pas sur l'autorisation qu'elle nous a donnée pour le terrain du chevalier-roze qui jouxte le stade Vélodrome. Après, il y a des délibérations, puis il faut déposer un permis de construire. Bref, ça prend du temps. On avait parlé d'un délai de 18 mois, on y sera peut-être. L'œil extérieur perçoit mal que l'OM est une PME, d'ailleurs plus proche du P que du M. C'est donc un chantier considérable et coûteux pour nous."
"Nous n'allons pas enquiquiner la mairie pour la couverture du stade"
Est-il envisageable dans un proche avenir que l'OM trouve un accord avec la mairie pour couvrir le stade Vélodrome ?
C.B. : "C'est irréalisable et trop compliqué dans l'immédiat. On a un des plus mauvais stades pour jouer au football. Mais il appartient à la mairie et elle fait ce qu'elle veut. Nous n'allons pas l'enquiquiner sur ce sujet-là. Nous sommes dans une ville qui tente de relever la tête après plusieurs décennies de marasme, elle y arrive. A elle de voir si le stade constitue ou non une priorité."
Le préjudice pour l'OM, qui paye une location élevée, est quand même fort…
C.B. : "Parfois, il faut faire avec les moyens du bord. Même si, effectivement, ce serait un véritable enfer pour nos adversaires de jouer dans un Vélodrome tout couvert avec les supporters que nous avons."
Des développements de la marque OM à l'étranger sont-ils prévus ?
C.B. : "On a des idées, on fait partie des clubs qui ont le potentiel pour s'imposer à l'étranger. Mais sommes-nous assez forts pour cela aujourd'hui ? Ce n'est pas certain. Nous serons réellement intéressants quand nous jouerons régulièrement la coupe d'Europe. Et puis, franchement, les sommes en jeu actuellement ne sont pas si élevées que cela."
"Un ancien olympien va bientôt nous rejoindre"
Quel rôle comptez-vous faire jouer aux médias du club à l'avenir ?
C.B. : "Pour moi, les médias du club sont un moyen de relation avec nos supporters. Cela nous permet de dire ce que nous sommes et de connaître les attentes des gens qui nous aiment. OMTV et le site sont une source de satisfactions. Ils vont être conservés et développés. Ils vont au-delà de l'outil. Ils font partie intégrante de l'OM".
Y a-t-il de la place pour un nouveau média ? Une radio OM, par exemple ?
C.B. : "Il peut y avoir de la place pour une radio, car c'est le média le plus souple. Un tel projet n'est pas dans nos cartons, mais la porte n'est pas fermée. D'ailleurs, l'OM n'est pas dans l'obligation d'être à l'origine de tout. On peut aussi venir nous proposer des choses…"
Dans cet ordre d'idée, il a été proposé à l'OM de faire une section Basket voilà quelques mois. Cela ne s'est pas fait pour diverses raisons. Le concept d'un club omnisports est-il aux oubliettes ?
C.B. : "Tout le monde veut l'OM, mais il me semble indispensable de nous concentrer exclusivement sur le football. C'est ça, l'Olympique de Marseille. D'ailleurs, les grands clubs comme le Real ou le Barça considèrent leur politique omnisports comme un échec."
Enfin, d'un point de vue sportif, vous faites régulièrement référence à l'importance pour l'OM de s'appuyer sur ces anciens. Après Albert Emon, José Anigo ou encore Josip Skoblar, le club va-t-il poursuivre dans cette voie ?
C.B. : "Oui. Nous allons annoncer prochainement l'arrivée dans le staff sportif d'un ancien olympien, une vraie gloire du club. Et ce ne sera sans doute pas le dernier à nous rejoindre".
Propos recueillis par Laurent Oreggia
Interview : Christophe Bouchet (3/3)
Suite et fin de notre entretien avec Christophe Bouchet. Dans cette dernière partie, le président olympien aborde un à un tous les dossiers qui feront l'avenir de l'Olympique de Marseille : nouvelles infrastructures, marque OM, actionnariat, droits Tv, médias du club, sponsoring, omnisports, intégration des anciens...
La partie la plus visible des chantiers de l'OM concerne la bataille des droits tv. A combien chiffrez-vous cette manne ?
Christophe Bouchet : "Si nous parvenons à obtenir une plus juste répartition, un OM champion de France et leader des diffusions tv engrangera 15 M€ de plus qu'aujourd'hui. C'est dans les tuyaux. Cet apport supplémentaire doit enclencher un cercle vertueux. Les ressources doivent mécaniquement augmenter. Si ce n'est pas le cas, c'est que nous sommes nuls."
Que ferez-vous si la propriété des droits vous est finalement reconnue à la suite des plaintes déposées ? Vous durcirez alors votre position ?
C.B. : "Non, on s'asseira autour d'une table et on réfléchira à un partage intelligent. Nous ne tournerons jamais le dos au principe de solidarité".
Pour vous, les Droits Tv sont-ils la réponse à tout ?
C.B. : "Non. Si on obtient les clés de répartition du modèle britannique, on sera encore deux fois moins riches que les clubs anglais. Il y aura d'autres combats à mener. Après, il y a l'amélioration du stade, l'argent généré par la billetterie, le sponsoring,… Avec tout ça, on doit arriver à un budget de base de 60 à 70 ME hors ressources liées à la coupe d'Europe."
Quelle solution préconisez-vous pour l'imposition, qui est un autre handicap ?
C.B. : "Je ne vois pas pourquoi le footballeur ne payerait pas d'impôts. Mais il faut trouver des solutions pour l'accompagner pendant toute sa vie, étaler ses impôts,… Le traitement de l'image qu'il génère est aussi important puisque ce n'est pas imposé de la même manière".
"De nouveaux actionnaires ? Pas avant 2005 ou 2006"
Ces dernières années, le remède miracle semblait être l'entrée de nouveaux actionnaires dans le capital du club. Cette piste est-elle abandonnée ?
C.B. : "L'OM n'est pas suffisamment séduisant aujourd'hui. Il faut aller chez le barbier, chez le tailleur, avant de pouvoir dire qu'on est beau. L'arrivée de nouveaux actionnaires serait plutôt un objectif final que l'on pourrait projeter en 2005 ou 2006".
Pour augmenter les rentrées d'argent, des contrats vont être revalorisés. Celui avec l'équipementier, notamment…
C.B. : "Nous allons sans doute aboutir à un meilleur contrat avec adidas. Nous avons des racines communes et elles n'ont jamais été exploitées. Ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi un projet à long terme à mettre sur pied. Adidas a un savoir-faire qui peut nous aider à développer une logique sportive, une logique de merchandising, une logique internationale. Et de notre côté, on doit aussi faire en sorte qu'ils vendent davantage."
Le développement des infrastructures est également un chantier important…
C.B. : "Il faut qu'on soit propriétaires de nos locaux, que nous formions nos joueurs avec nos propres formateurs. Cela nécessite donc un siège pour nous, un centre de formation, un internat, et des nouveaux terrains à la Commanderie. Tout cela est bien engagé."
Au sujet du siège, où en est-on exactement ?
C.B. : "La mairie ne reviendra pas sur l'autorisation qu'elle nous a donnée pour le terrain du chevalier-roze qui jouxte le stade Vélodrome. Après, il y a des délibérations, puis il faut déposer un permis de construire. Bref, ça prend du temps. On avait parlé d'un délai de 18 mois, on y sera peut-être. L'œil extérieur perçoit mal que l'OM est une PME, d'ailleurs plus proche du P que du M. C'est donc un chantier considérable et coûteux pour nous."
"Nous n'allons pas enquiquiner la mairie pour la couverture du stade"
Est-il envisageable dans un proche avenir que l'OM trouve un accord avec la mairie pour couvrir le stade Vélodrome ?
C.B. : "C'est irréalisable et trop compliqué dans l'immédiat. On a un des plus mauvais stades pour jouer au football. Mais il appartient à la mairie et elle fait ce qu'elle veut. Nous n'allons pas l'enquiquiner sur ce sujet-là. Nous sommes dans une ville qui tente de relever la tête après plusieurs décennies de marasme, elle y arrive. A elle de voir si le stade constitue ou non une priorité."
Le préjudice pour l'OM, qui paye une location élevée, est quand même fort…
C.B. : "Parfois, il faut faire avec les moyens du bord. Même si, effectivement, ce serait un véritable enfer pour nos adversaires de jouer dans un Vélodrome tout couvert avec les supporters que nous avons."
Des développements de la marque OM à l'étranger sont-ils prévus ?
C.B. : "On a des idées, on fait partie des clubs qui ont le potentiel pour s'imposer à l'étranger. Mais sommes-nous assez forts pour cela aujourd'hui ? Ce n'est pas certain. Nous serons réellement intéressants quand nous jouerons régulièrement la coupe d'Europe. Et puis, franchement, les sommes en jeu actuellement ne sont pas si élevées que cela."
"Un ancien olympien va bientôt nous rejoindre"
Quel rôle comptez-vous faire jouer aux médias du club à l'avenir ?
C.B. : "Pour moi, les médias du club sont un moyen de relation avec nos supporters. Cela nous permet de dire ce que nous sommes et de connaître les attentes des gens qui nous aiment. OMTV et le site sont une source de satisfactions. Ils vont être conservés et développés. Ils vont au-delà de l'outil. Ils font partie intégrante de l'OM".
Y a-t-il de la place pour un nouveau média ? Une radio OM, par exemple ?
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Dans cet ordre d'idée, il a été proposé à l'OM de faire une section Basket voilà quelques mois. Cela ne s'est pas fait pour diverses raisons. Le concept d'un club omnisports est-il aux oubliettes ?
C.B. : "Tout le monde veut l'OM, mais il me semble indispensable de nous concentrer exclusivement sur le football. C'est ça, l'Olympique de Marseille. D'ailleurs, les grands clubs comme le Real ou le Barça considèrent leur politique omnisports comme un échec."
Enfin, d'un point de vue sportif, vous faites régulièrement référence à l'importance pour l'OM de s'appuyer sur ces anciens. Après Albert Emon, José Anigo ou encore Josip Skoblar, le club va-t-il poursuivre dans cette voie ?
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- Précisément, espérez-vous encore l’application de la nouvelle répartition des droits TV dès cette saison ?
"Pour la saison en cours, il n’y aura rien de changé. Il sera proposé courant mai, et entériné lors de l’assemblée générale de la Ligue à Marseille mi-juin un plan en quatre parties. Toute la partie qualifiée de "notoriété" deviendra "diffusion", c’est l’OM qui en sera le principal bénéficiaire. Dès la saison prochaine, la répartition sera donc "solidaire" à 50%, liée au résultat pour 30% et à la diffusion pour 20%. Même barème en 2004-2005. A partir de 2005, la commission marketing propose de passer à 50-25-25."
Y a pas un blème là, c'est fait ou c'est pas faitLa partie la plus visible des chantiers de l'OM concerne la bataille des droits tv. A combien chiffrez-vous cette manne ?
Christophe Bouchet : "Si nous parvenons à obtenir une plus juste répartition, un OM champion de France et leader des diffusions tv engrangera 15 M€ de plus qu'aujourd'hui. C'est dans les tuyaux. Cet apport supplémentaire doit enclencher un cercle vertueux. Les ressources doivent mécaniquement augmenter. Si ce n'est pas le cas, c'est que nous sommes nuls."
Que ferez-vous si la propriété des droits vous est finalement reconnue à la suite des plaintes déposées ? Vous durcirez alors votre position ?
C.B. : "Non, on s'asseira autour d'une table et on réfléchira à un partage intelligent. Nous ne tournerons jamais le dos au principe de solidarité".





