Contenu visuel
Cinquième victoire consécutive, une première depuis cinq ans (sous le professeur Bielsa).
« Angers est la dernière équipe de Ligue1 en possession (44%), donc on leur a donné le ballon ». Ce choix tactique basé sur une stat est presque insultant.
Poursuivant le plan affiché à Paris et contre Lyon, AVB profite de ce match pour développer intégralement sa logique kloppienne de transition offensive.
Confiant dans la solidité du bloc-équipe, son piège a fonctionné malgré quelques frayeurs.
Si l'OM est certes la 4e équipe en possession du championnat, cela n'est pas contradictoire avec le gegenpressing sans ballon. Laisser le ballon n’est d’ailleurs pas synonyme de catenaccio. Fidèle à ses principes, AVB contre-attaquait d’ailleurs en portant la balle, sans demander à l’équipe de balancer long (comme Don Bielsa à Leeds).
Ce test collectif était approprié en ayant 3 matchs si resserrés. Mais deux buts sur CPA, c’est vraiment peu pour flamber… Le coach vient d’ailleurs de préciser qu’en cas de but angevin ou sans but phocéen dans les 20 minutes il aurait revu sa stratégie.
Espérons donc juste que ce coup ne devienne pas une habitude à l’extérieur car Mandanda ne sauvera pas tous nos matchs (on affronte 80% de bus).
Un mot sur le management de haut niveau d’AVB qui a réussi a relancer des joueurs morts comme Amavi et Sanson (et en baisse de régime comme Lopez, Payet, Strootman voire Mandanda). Admirable.
AVB a également su se faire obéir par ses joueurs, humbles malgré la dynamique victorieuse et le pilonnage à Brest. C’est pas du Tuchel.
On ne maîtrisait pas grand chose pendant la première vingtaine de cette mi-temps ennuyante. Une erreur de Sarr créer d’ailleurs la panique dans notre surface à la 6e minute.
A la 17e, Sanson cherche du regard
el grande Payet pour lui faire jouer le coup-franc rapidement. Profitant de l’inattention adverse, le numéro 8 concrétise ses 36% de chances de marquer en croisant suffisamment. 1-0, contre le cours du jeu.
Incroyable dribble de Benedetto à 19’51.
Suivant un autre extérieur de Dimitri envoyé depuis nos 20 mètres, Sanson perce à la 26e, toujours sur
l’aile gauche.
Meilleur offensivement que défensivement, Amavi récupère et se projette sur 50 mètres à la fin 33e !
A la 37e minute, Sakai intercepte le ballon devant notre surface, se projette grâce au une-deux avec Sarr, puis provoque le pénalty. La plus belle action du match ressemble à celle de Lopez contre Lille, à la 93e. Surtout, elle est identique dans sa construction (dédoublement aile droite depuis le bas) à ce qui amena la reprise de volée de Dario contre Brest, à la 37e également. Des contres sûrement bossés à l’entrainement.
Cherchant de nouveau le
contrôle du ballon à partir de la 45e, AVB fait rentrer Lopez (qui fête ses 22 ans cette semaine) pour retrouver nos remontées de balles et circuits de passes.
A la fin du match, l’OM possèdera 47% des ballons, soit 18% de pluss qu’en première période. Protagonistes.
Sanson rate un contrôle décisif à la 54e.
Une mauvaise relance de DujeCC puis un mauvais marquage d’Amavi donnent lieu à un tir brestois à la 55e, heureusement bien contré par Kamara.
Beau tacle de Strootman à la 60e.
A la 73e, Sarr signale un peu tardivement à Lopez de marquer l’ailier adverse à sa place. Plus rapide, l’angevin parvient a centrer pour un coéquipier qui, esseulé face à un Alvaro trébuchant, rate heureusement son tir à 0,06 xG.
Depuis Brest au moins, Radonjic lève la tête pour tenter de faire des passes dans les 20 mètres. Notre débile préféré découvre ainsi la générosité à la 92e. Sah.
Moins hésitant, Lopez assume l’intensité dans le pressing.
Sanson compense encore peu les montées (et descentes) axiales du numéro 10.
Strootman, « choix numéro un au poste de sentinelle », ose quelques projections en profondeur.
La défense de l’OM est solide d’après Moulin, le coach angevin.
Un peu plus de dégagements de Steve.
Dans les 20 dernières minutes, Sanson (re)devient
attaquant gauche en échangeant de place avec Payet, libérant une place pour Strootman en 8 qui fait monter Kamara en 6. C’est l’entrée d’Alvaro (blessé) qui provoque cette mutation en 4-2-3-1.
Kamara jouant un peu plus haut qu’une sentinelle, c’est ainsi
deux milieux défensifs et un Rongier en 10 (configuration intéressante) qui terminent la rencontre.
Sauf qu’ici Sanson ne devient pas avant-centre pour compenser la sortie de Dimitri à la 78e : Radonjic renvoyant Lopez au milieu, il serait donc plus approprié de parler de 4-4-2-0 (4-6-0 pour les spallettiens) puisque nous choisissons alors de prouver qu’on peut
jouer sans attaquant. Guardiolas-Boas.
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Strootman suspendu face à Nimes d’après le Phocéen.
Sakai devrait être dispo pour Bordeaux d’après le coach.
Benedetto semble fatigué, mais pourquoi ? son coté faux9 ? un match fermé basé sur les contres ? l’absence de préparation ? son âge ? davantage d’intensité et de titularisations qu’en Argentine ? Un peu de tout ?
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L’OM survivant essentiellement avec le contre-pressing, Strootman me parait tout indiqué au poste de sentinelle grâce à sa vision. Sans compter la qualité de passes longues, en compensant les mauvais positionnements de Rongier et davantage de Sanson, le
8 de métier permet au bloc-équipe d’être + compact dans les phases sans ballon, donc + haut pour récupérer comme le souhaite AVB.
Dormante depuis Garcia, esquissée à Toulouse et surtout amorcée contre Brest,
la mutation du Sanson nouveau éclôt finalement à Angers sur un rôle de
trequartista. Décrochant parfois au milieu en phase défensive, seule son endurance le distingue ici du rôle pur d’un Germain. Confirmant ce soir qu’il ne joue jamais mieux qu’en étant aussi haut que Benedetto dans un OM de
contres, le chien Sanson n’a plus vocation à la technique de la passe ou du contrôle orienté. C’est un joueur offensif davantage que médian, présent en
fin de chaîne, à la
réception haute pluss qu’à la création médiane, un joueur de finition, « qui doit marquer davantage » selon AVB.
En bref, comme déjà dit en début de saison, Sanson n’est plus un 8 depuis que Garcia a musclé son jeu et son corps.
Loin d’être « excellent » ce soir, avec moins de déchet
l’ancien 8 réalise son
meilleur match de la saison (illustrant de nouveau le bas coût de son absence vers la ligne médiane). Projection.
^La position moyenne des joueurs fait que l’animation du 4-3-3 tourne occasionnellement au 4-4-1-1 (Sanson étant hybride depuis Brest).
Comme souvent, Kamara joue un peu plus haut que DujeCC.
Bon boulot de monsieur Schneider, qui voit notamment le coup de genou sur Hiroki.
A propos du Portugico de dimanche soir.
Sousa est aussi un périodisateur, faisant jouer les bordelaids en 3-4-3 plutôt offensif (avec Briand devant notamment), ce qui a priori promet de la joute intellectuelle. Toute leur tactique est décortiquée sur le twitter de l’excellent Florent Toniutti.
xG : Angers 0,88 — OM 2,10
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Contenu factuel
Sur 608 ballons « offensifs », Rongier et Sanson en touchent 142 à eux deux, soit 23% de l’animation (
toujours moins possessif et liant que le milieu Rongier-Lopez de Strasbourg).
Rongier touche
92 ballons, Sanson 50.
Notons qu’en moyenne, Sanson touchait
déjà 52 ballons médians entre
Saint-Etienne et Brest. C’est dire s’il n’évolue pas dans son apport au milieu, où Rongier fait tout.
Rongier
60 passes, Strootman 41, Sanson 28 (seulement 3 de pluss que Mandanda).
Rongier 28 passes dans le camp adverse dont 12 latérales/en retrait, soit 57% de passes en avant.
Sanson 17 passes dans le camp adverse dont 9 latérales/en retrait, soit 47% de verticalité seulement.
C’est donc le
5e match d’affilée que Sanson n’effectue qu’une passe sur deux en avant moitié adverse. Acceptable ?
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A Angers, Kamara fêtait son 50e match de L1 sous les couleurs de l’OM. Minot.
L’OM a remporté tous les matches au cours desquels il a ouvert le score, seule équipe dans ce cas de figure.
Lors de la décennie 2010 Mandanda est le joueur qui a disputé le plus grand pourcentage de minutes d'une équipe des cinq grands championnats, devant Messi. Phénomène.
27% des buts de l’OM sont inscrits entre la 31e et la 45e.
Dimitri Payet est désormais impliqué dans 100 buts avec Marseille (41 buts, 59 passes décisives).
Marseille à aujourd’hui 56% de chances de se qualifier pour la LdC (devant Lille et Lyon à 34%) selon FiveThirtyEight.
Contre Angers, Lopez est devenu le 2e plus jeune joueur à atteindre la barre des 100 rencontres avec Marseille lors des 50 dernières saisons (derrière Nasri). Espoir.
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Depuis 2014 sous El Loco Maestro San Marcelo Alberto Bielsa (8 victoires consécutives), l’OM n’avait plus enchainé autant de victoires en championnat : AVB totalise ainsi 53% de victoires depuis août (22% de défaites).
Marseille a mené 21 « attaques dangereuses » et effectué 1
passe dangereuse.
L’OM réussit 60% de passes dans la moitié adverse, soit seulement 9% de moins qu’Angers.
Marseille se créer trois
occasions nettes, n'en ratant qu'une.
Cela faisait 5 ans qu’Angers n’avait pas obtenu 70% de possession (2 tirs cadrés). L’Anjou déjouée. :rire:
Angers tire 9 fois, les olympiens 10 fois.
Rongier 93 ballons touchés, 13 duels gagnés, 4 ballons interceptés, 48 passes réussies, 14 tacles. Dans toutes ces statistiques, Ronron est le premier ou deuxième marseillais. Valou récupère une soixantaine de ballons.
Goat.
« Central » selon BTPosts, 2 fois de suite homme du match, Valentin Iniesta est également le marseillais effectuant le pluss de passes (il joue vers Sarr essentiellement).
Payet, Rongier, Amavi et Sanson réussissent 2 key pass chacun.
Lopez, tête toujours levée, semble chercher sa place dans cette rencontre peu offensive (sa
heat map le montre très bas en moyenne). Il touche moins de ballons que Sarr au même poste en première période. Il totalise 35 ballons, soit 15 de moins que Sanson.
Aussi peu visible que « le duo Rongier-Sanson » dans une physionomie si fermée, Lopez est néanmoins en une mi-temps le second olympien du match en xGBuildUp — xG pour les phases de possession où le joueur est impliqué (xGChain), auxquels on soustrait
key pass et tirs pour juger la construction pure — derrière Amavi (!).
L’OM réussit 74% de ses passes, son deuxième taux le plus faible de la saison après Lille.
Sanson perd le plus de duels du milieu et possède le moins de ballon du milieu mais est en revanche devant Dario en xGoals, une première depuis que Biocentrix analyse la compétition.
Strootman est le premier marseillais de la saison en xGBuildUp et le 5e en xGChain. Tonton.
Même en
jouant peu en première mi-temps, l’OM effectue 10 passes dans les
half-spaces (8 coté Lopez).
D’après les PPDAs, Marseille gagne la bataille du pressing.
Rongier perd toujours un certain nombre de ballons.
Payet, notamment présent aux replis défensifs, reste décisif.
L’arrêt de Steve à la 14e nous sauve d’un but à 41% de chances de rentrer :bave:
A la 60e, Payet lance une transition offensive par une longue passe vers Morgie qui talonne en profondeur pour un Benedetto remontant le terrain, dont la frappe piquée à 20% d’xG est contrée. Trop focalisé sur son duel, l’argentin réalise là sa dernière action du match.
A la 83e, Radonjic
key passe en profondeur pour Sanson, qui élimine un défenseur pour tenter une frappe à 4% de chances de rentrer.
A la 85e, Radonjic rate une frappe à 49% de chances de rentrer selon les
xG maps… Notre plus grosse occasion hors-buts.
BONUS : avec pluss de touches, de dépassement de fonction et de replis défensifs, N’Golo Verrongier rappelle encore la définition de «
volume de jeu »