Contenu visuel
Emmené par un Payet
furioclasse, l’Olympique de Liverpool nous offre un de ses matchs le plus complet (défensivement et encore plus offensivement) avec Montpellier, Strasbourg et Lyon.
Comme depuis la fin de saison de Bielsa, on fait le break trop tard en se chiant dessus tout le match. Mais quel supporter marseillais n’aime pas les ascenseurs émotionnels ?
Bloc haut, comme contre Paris, très orienté
gegenpressing (« récupérer haut nous évite de courir », le résumera Sarr). Un peu plus de longs ballons qu’à l’accoutumée, Lopez étant absent pour sortir le ballon proprement.
Strootman à la même consigne qu’à Toulouse : redescendre presque au niveau des DC lors des montées des latéraux notamment.
Rongier indique régulièrement à ses coéquipiers où se placer. Surtout au numéro 8…
Romain Peli estime que certaines de nos actions, afin d’occuper au maximum la largeur du
tiki-taka vertical d’AVB, se jouaient en 3-1-6-0.
Force à l’équipe de Dall’Oglio qui a la maturité de privilégier le contenu au résultat en offrant un spectacle ouvert. Même en bétonnant à la fin, la Ligue 1 ne vous mérite pas.
Rien de particulier à dire sur l’arbitrage, correct dans l’ensemble. Nique la VAR.
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Le double poteau, dont Amavi puis DujeCC sont responsables, fait chauffer le slipomètre olympien. Même s’il cherche à réduire l’angle de tir adverse, le
sweeper-keeper Mandanda sors un peu trop vite de son but depuis Amiens.
A la 34e, Sanson gâche une action (permise par le pressing haut de Rongier) en croisant trop sa frappe.
A la 37e, un dédoublement de 60m de Sakai aboutit sur la volée de Dario.
A la fin de la 47e, Sanson ne voit pas le une-deux voulu par Rongier en profondeur…
Touche longue rapidement jouée d’Amavi sur Payet, qui trouve le génie Dario en profondeur qui pousse à l’erreur du gardien nécessaire au but de Sarr.
Magnifique interception d’Amavi à la 62e.
Poteau de Rongier à la 63e.
Joli triangle Sanson-Payet-Benedetto à la 74e.
Lopez aurait peut-être pu partir au but à la 79e (l’un de ses premiers ballons).
Payet
casse les lignes avec une passe lumineuse à la 84e.
Sanson puis Strootman sont responsables du mauvais marquage sur le (beau) but brestois.
Amavi joue la majorité de ses ballons en retrait, sur DujeCC.
Intelligents, les appels de Benedetto ne sont pas toujours compris.
N’ayant pas levé la tête depuis l’année 2018, Sanson passe trop habituellement en retrait.
Bon match de Strootman, qui retrouve la confiance — lieutenant de l’ombre à ne pas enterrer trop vite
Potentielle faute d’Amavi pour obtenir la touche qui donne notre premier but.
Compte-rendu habituel des 20 minutes de Radonjic :
-Pertes de balles aux premières touches
-Perte de balle dangereuse en partant au (gegen)dribble à la 76e
-Frappe de merde à la 81e
-But
What the fuck ?
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Jeu court en une touche. La patte AVB se renforce.
Avec Sarr ailier droit, Rongier doit remplacer Lopez qui sortait Dario — alors dépendant de Payet à la construction offensive — de son isolement (dixit AVB)…
Sanson ne compensant pas non plus le vide laissé par un Rongier plus haut, la solution pour les récupérations derrière ce dernier et surtout la tâche des sorties de balles pour transitionner rapide s’appelle toujours Matuidi Lopez. Visualisation disponible.
Rongier presse tellement que Larsonneur prend le ballon dans ses mains, nous ramenant aux heures sombres du coup franc dans la surface.
Jouant plus haut comme je le préconise depuis octobre, le T-Bag ligérien pousse - tel Xavi - les autres à s’activer autant que lui.
Bien que seulement capable de n’apporter que quelques appels, Sanson confirme ce soir qu’il ne joue jamais mieux que lorsqu’on l’évince des zones de constructions. En lui demandant de monter haut (où il s’oriente mieux) pour presser en surnombre, AVB gomme ainsi certaines des limites techniques de son nouveau profil. Il va donc falloir trouver d'autres excuses pour expliquer pourquoi
il ne joue pas avec Dario (encore).
En faisant deux changements à la 74e et à la 78e minute, AVB semble opérer une mutation formative où Payet montera en pointe, laissant sa place à Radonjic. Lopez récupère l’aile droite.
Encore une grosse rentrée du numéro 27 comme face à Lille et Lyon. Semblant enfin avoir regagné son coup de rein
percutant, il se projette intrépidement dans les espaces de son aile comme à la 93e. Lors d’une des plus belles actions de sa saison, l’explosif Lopez élimine en effet 3 joueurs par sa pré-
key pass lobée à Germain avant de rapidement frapper au but. Et quelle conservation ! Aucun coéquipier n’a la technique (et la vision) pour faire de même (à part Payet).
Si Lopez n’est toujours pas titulaire face à Angers, c’est que le coach perd en dogmatisme… Car dans une équipe + possessive (le souhait d’AVB), Lopez aurait moins de duels à disputer, peu importe le style adverse. Vendredi, il aurait bu du sang breton.
Sanson nous offre une de ses meilleurs prestations, bénéficiant tout de même de l’attitude collective et des
boulevards brestois. J’aimerais cependant me focaliser sur un mythe à la mode depuis plusieurs semaines.
Maintenant que même les plus aveugles constatent l’écart abyssal séparant Rongier de Sanson au poste de milieu central, beaucoup fantasment désormais un « incroyable duo Rongier-Sanson ».
Rappelons pourtant que
celui qui combine le plus (et le mieux) avec Rongier, chiffres à l’appui, ça reste Lopez (depuis Strasbourg au moins). Les maps démontrent également leur complémentarité, là où le volume de jeu (inférieur) de Sanson fait doublon, en sus d’être moins optimisé : courir 15 Kms pour rien au lieu de 10 intelligemment, c’est du gaspillage ; sans compter que Morgie
affaiblit le liant médian par son profil devenu limité.
AVB n’ayant jamais joué avec 2 box-to-box depuis sa première expérience à Porto, il nous faut comprendre que cela est probablement
contextuel en attendant l’offensivité de Thauvin.
Rajoutons également que sur ce match, en moyenne,
Sanson ne comble pas l’espace laissé par les montées de Rongier, ce qui coupe notre formation en deux comme vient de le confirmer le coach dans sa conférence de presse (5-5-0 ou 4-6-0 si la sentinelle compense). Fatal face à des équipes plus létales, surtout dans un championnat de contre-attaque. Comme je le disais plus haut, ce risque (inhérent au style d’AVB) est contenu avec Lopez couvrant Rongier.
D’ailleurs avec
5 tirs, 4 key pass et des heat maps soulignant enfin replis défensifs et surtout dépassement de fonction (trop ?), Sanson donne l’impression de s’être comporté davantage comme un second attaquant qu’un milieu relayeur, suivant Rongier à la trace. Consigne d’AVB ou relents de Garcia ?
A confirmer face aux prochaines équipes.
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Contenu factuel
Sur 558 ballons « offensifs », Rongier (70) et Sanson (69) en touchent 139 à eux deux, soit 25% de l’animation à eux deux (
toujours moins que le milieu Rongier-Lopez de Strasbourg).
Rongier 39 passes dans le camp adverse dont au moins 2 en profondeur. 12 d'entre elles sont latérales/en retrait, donc 71% de verticalité. Couilles.
Sanson 33 passes dans le camp adverse dont au moins 1 en profondeur. 15 d'entre elles sont latérales/en retrait, soit
seulement 54% de verticalité. Comme avec Lille, Lyon et Toulouse…
Sanson 6
passes dangereuses, Rongier 13
passes dangereuses.
Une
passe dangereuse est grossièrement une passe verticale arrivant dans les 20-30 mètres adverses (« zone 14 comprise ») et provenant de l’extérieur de cette aire.
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Toujours isolé malgré 4 tirs, Benedetto n’est trouvé que par Sarr (puis Rongier) d’après les
pass maps. S’il faut faire monter Rongier pour trouver Dario,
autant redonner à Lopez ce rôle qu’il tient depuis Nice.
Payet 3e mondial en
key pass cette saison, derrière DeBruyne et Alexander Arnold. Et toi ?
Sarr marque au bout du 18e tir marseillais.
Sanson, qui cadre 20% de ses frappes, vendange 2
occasions nettes mais avait pris les bonnes décisions.
Les brestois ne perdent que 8 ballons de plus que nous selon la LFP.
Qui l’eût cru ?
Sakai réussit 50% de ses longs ballons et 92% de ses passes. Il fait le pluss de passes verticales du match (vers Sarr en majorité). Sakai est également le passeur le plus prolifique de l’équipe (67) et obtient la plus grosse possession de balle du onze. Samouraï.
L’Olympique de Marseille réussit 10 passes dans les
half-spaces de la surface, la grande majorité d’entre elles provenant de la droite. Se créant 7
occasions nettes, il en rate 6.
Possédant 60% des ballons, nous sommes à 7,13 de PPDA.
Payet 6
key pass, Benedetto 4 (!), Sanson 4, Rongier et Sakai 2, Germain Radonjic Amavi Strootman et DujeCC 1. Sarr 0
key pass.
A la mi-temps Payet a déjà réussit 19 passes (dont 4
key pass) dans les 30 derniers mètres avec + de 6 duels gagnés et + de 40 touches. Son coup-franc à la 61e n’avait que 8% de chances d’être cadré mais touche quand même la barre. Le plus beau des réunionnais exécute un certain nombre de retours défensifs.
Effectuant encore le plus bas nombre de passes du milieu, l’inconstant Sanson distribue 15 ballons de moins que Kamara. Peu généreux et peu technique, il en réussit 9 de moins que Rongier (pourtant aussi haut que lui).
Toujours aussi mal placé selon la passmap de BetweenThePosts, Sanson est également recordman du milieu en perte de ballons. Les faits s’acharnent.
34 tirs dont 11 cadrés : 6 de Payet, 5 de Sarr et Sanson, 4 de Benedetto et Caleta-Car (?), 3 d’Amavi et de Rongier, 2 ou 3 de Radonjic.
DujeCC intercepte 4 ballons, record du match.
Amavi réussit le moins de passes de l’équipe.
Sanson récupère au moins 2 ballons entrainant une contre-attaque marseillaise.
Marseille 4,69 xG, second record de la saison.
12 tirs en première période, notre record de la saison. 24 tirs dans la surface adverse au total.
Marseille a tenté 34 tirs contre Brest, record en Ligue 1 après Paris face à Ajaccio le 18 août 2013 (35). A jamais les seconds ?
5 de nos tirs sont en plein centre du but, moitié basse (autrement dit sur le gardien).
Cela faisait presque deux ans ans que l’OM n’avait pas gagné 4 matchs d’affilée.
Central selon BetweenThePosts, Kamara est également le premier du match en terme de progression balle au pied.
Nous réussissons 11 centres sur 27.
Rongier, hargneux, réussit 94% de ses passes.
Sarr réussit 91% de ses passes mais seulement 25% de ses centres.
Bien qu’étrangement absent depuis 2 matchs, Lopez reste le second
key passeur de l’équipe. Il est également le 11e joueur de L1 en terme de passe décisive (0,29 par match).
Benedetto puis Rongier sont les deux meilleurs olympiens en terme de
contribution aux tirs (stat qui additionne les tirs et les key pass). Pour ce qui est de la
contribution aux xGoals (
xGoals +
xAssists), Payet remplace Ronron.
Marseille est à l’heure actuelle la 3e équipe en tirs par match, la 5e en
occasions nettes et la 5e en terme de buts inscrits.
Verticalité.
Au bout de 15 rencontres, Sanson réussit sa 2e assist. Certains modèles ne comptent pas sa passe comme « décisive », à cause des 7 touches nécessaires à Radonjic avant sa frappe.
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Hors-but, la meilleure occasion de Brest est évidemment le double poteau de la 12e (47% de chances de rentrer).
Hors-buts, les deux meilleures occasions de l’OM sont la frappe de DujeCC seul à la 50e (0,45 xG) et celle de Sarr à la 71e (0,58 xG).
Selon les
xG maps, la volée de Dario à la 37e avait 32% de chances de rentrer. A la 11e minute, son tir est à 0,40 xG.
La délivrance du poulet sans tête à la 88e n’avait que 4% de chances de rentrer. Chance ou expérience ?
En xGoals, Benedetto est désormais le 9e de L1 selon CotéStats (collant Neymar) et le 6e de L1 selon Understat (devant Mbappé).
L’unique frappe cadrée de Sanson à la 16e (barre) avait 36% de chances de rentrer… Notons que Dario laisse la balle passer pour son coéquipier.
A l’issue de cette journée, et malgré 8 titularisations seulement, Germain est le
deuxième de l’équipe en xAssists et en xGoals !
Shadow-lying forward ?
Selon Understat, Benedetto, Sarr et Rongier sont (dans l’ordre) les 3 meilleurs marseillais en terme de
xGChain, stat qui mesure la
probabilité de xG par possession individuelle (en gros, ça veut dire que sur ce match ils sont
susceptibles par leurs passes de créer le plus d'occasions de buts).
Selon BTPosts, Payet est le meilleur marseillais en xGChain.
Selon les statistiques, l’OM devrait marquer 1,34 but par match et Dario devrait marquer sur son prochain tir cadré.