Bonjour messieurs, pardonnez le retard de ce résumé d'OM-Lyon.
Contenu visuel
Payet avait annoncé la couleur du rendez-vous.
Pressing haut et cadrage des porteurs : comme contre Paris (puis Lille), AVB mise sur l’offensive en bloc médian-haut. Il opte ici pour le 4-1-4-1 en phase défensive, ce qui veut simplement dire que sans ballon, les deux ailiers de notre 4-3-3 descendent pour gérer la montée des latéraux adverses. Pourquoi ? Pour mieux gérer la
profondeur, notre faiblesse, exploitée par Paris et spécialité de Lyon ; pour bloquer Garcia qui en sortant JRAdelaïde, seul joueur pourtant capable de transpercer nos lignes, confirmera sa volonté tactique d’attaquer par les ailes (coté Traoré surtout) ; pour permettre une supériorité numérique de solutions de passes lors des transitions offensives. AVB montre qu’on peut rester dogmatique (verticalité haute) tout en s’adaptant légèrement à l’adversaire (bloquer les ailes lyonnaises).
Germain s’épuisant aux replis défensifs à ce poste qui n’est pas le sien et Radonjic ne sachant dribbler que lui-même, qui de mieux que le créateur Lopez pour construire sur les ailes, principe de maximalisation territoriale d’AVB ? Mettre Lopez en meneur excentré sur notre aile préférentielle, jouant plus haut comme je le préconise depuis plusieurs semaines, est aussi une sacrée preuve de confiance : plus technique, moins percutant, pour comme l’expliquait AVB « être plus proche de Dario et chercher cet espace entre les lignes qu'ils ont bien trouvé sur ce match où Max est extraordinaire ». Les consignes de l’ailier droit étaient de fermer l’espace coté Cornet et de presser Aouar.
Déchargeant l’inconstant Sanson de la construction, Lopez, ayant pluss de liberté en étant sur l’aile (moins pressée), a effectivement su trouver Benedetto dans les espaces intérieurs.
Des sorties de balles plus longues (mais des ailes les plus techniques possibles pour compenser) forment ici la base de notre jeu, direct et en transitions rapides, avec une ou deux touches. Pariant sur les premiers et seconds ballons (notamment en duels aériens, domaine où performe l’OM), AVB mise sur sa variante plus gegenpress pour étirer la défense lyonnaise. En effet, depuis Porto, quand l’adversaire presse ou cadre trop sur les relances courtes, AVB utilise son plan B : la relance en profondeur du gardien et des centraux vers les ailiers (le bloc-équipe, resserré, étant alors chargé d’être présent à la retombée et surtout sur les seconds ballons).
J’ai trouvé la ligne défensive aussi haute que d’habitude malgré la supériorité lyonnaise en possession. En revanche, la présence compensatoire d’un Kamara plus bas (travail volumineux et intelligent) permet a Sarr de jouer assez haut en moyenne, défendant cette fois moins que les autres : certaines de nos transitions défensives voient ainsi l’OM jouer avec seulement 3 défenseurs (2 quand Amavi monte).
Au milieu du terrain, Kamara marque individuellement JRAdelaïde lorsque ce dernier est dos au jeu, pour l’empêcher de pivoter. Lopez et surtout Rongier, par leur cadrage agressif, ont fait déjoué les lyonnais, incapables de trouver Aouar notamment (29 ballons touchés en 57 minutes).
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Dubois simule tellement longtemps que l’arbitre ne peut décemment sanctionner Benedetto. Magique.
Encore un premier but assez chanceux, sur coup de pied arrêté. La règle voulant qu’une main le long du corps touchée après un premier contrôle n’est pas sifflée, la main de Sanson n’est pas sanctionnable (elle ne donne pas de « possession avantageuse » à l’OM, ne créer aucune occasion puisque réceptionnée par Mendes).
Grosses occaz à la 36e (percée de Sanson qui prend ensuite la mauvaise décision) et à la 37e (A.Lopes capte la tête de Dario pour M.Lopez), lancées par des passes d’un Dimitri méritant, qui marque une minute plus tard sur une séquence d’anthologie. Amavi aspire moins Payet sur ce match, qui défend donc davantage de manière volontaire : interceptant le ballon dans notre camp par un tacle, Payet envoie une longue pré-passeD de l’extérieur à Lopez — qui, multipliant par sa vision les appels dans les trous lyonnais, lui renvoie décisivement.
A partir du premier but au moins, l’excellent duo Rongier-Lopez ne cesse encore de combiner, même en permutant ou en triangles avec Sarr.
Sanson, qui joue encore trop perso, existe peu en première période, pleine de déchet technique. Rendez-nous Imbula.
Pénalty
probable pour les rhônalpins. Le FC excuses découvre l’injustice.
Non content de sortir son joueur le plus dangereux, Garcia tente étrangement d’utiliser Aouar et Mendes en milieux défensifs pendant 45 minutes. Il ne s’y prendrait pas autrement s’il voulait nous faire gagner
Chargé de couvrir DujeCC monté un peu trop tôt à l’interception (Sanson étant à l’origine du décalage spatial), Alvaro laisse Dembélé transpercer et se voit contraint à la faute tactique. Un des joueurs les moins
disciplinés d’Europe, Alvaro G donne un but et prend un rouge mérité (son jaune était déjà limite) mais n’a pas été dribblé du match.
Lyon, en surchauffe, ne nous pose aucune difficulté en seconde période à l’exception des coup-francs. Harcelés, craignants de perdre le ballon au profit du pilonnage marseillais, les lyonnais ne font montre d’aucune volonté, jouant en retrait même à 11 contre 10 malgré une diminution de notre pressing.
Changement de stratégie avec l’exclusion. Passant en 4-4-1, AVB décide de mettre Payet en pointe et
Sanson en ailier gauche à la 66e (poste que je lui préconise depuis longtemps), mais surtout de faire tourner la possession sur les ailes camp adverse plutôt que de s'épuiser à défendre en reculant. Malgré l’infériorité numérique, l’OM a su conserver le ballon sur le coté grâce à Lopez, omniprésent en moitié lyonnaise (il reçoit 42 des 60 passes dans les 30 mètres adverses après notre exclusion). Lopez et Rongier, qui se projettent entre les lignes, sont titulaires tout le match pour garder la
maîtrise du ballon, en allant chercher haut pour
temporiser verticalement.
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AVB exige un gros volume de nos ailiers et surtout de Kamara.
Rongier, le nouveau Verratti, gratte des ballons, va récupérer haut, joue constamment vers l’avant. Une nouvelle fois, il réfléchit plus vite que Sanson. La rapidité de prise d’information et surtout d’exécution du futur capitaine est telle que les autres peinent à suivre son rythme.
Le milieu Rongier-Sanson de ce soir est toujours moins volumineux que le milieu Lopez-Rongier contre Strasbourg. Il est même moins liant que celui du milieu Rongier-Sanson face à Lille Lille.
Heat maps disponibles.
Comme face à Nice et face à Strasbourg où il jouait 10, Lopez, profil de type
associatif, arrive davantage à trouver Dario que Sanson (et Rongier). Créant des décalages et perforant, il réussit encore à protéger le ballon dans les petits espaces. D’après les
heat maps, nous n’avons jamais autant joué sur l’aile droite que durant ce match. Leader.
Sanson fait enfin briller son coffre mais toujours pas sur la largeur.
Un grand bravo à monsieur Gautier qui a su oublier notre passif et ne pas céder au chantage lyonnais, misant sur un laxisme propice au rythme du spectacle. :bravo:
Marseille 1,34 xG — Lyon 1,10 xG.
En adjusted goals, l’OM gagne 2,1 à 1,1.
Victoire contre Nice, Monaco, Saint-Etienne, Lille et Lyon sur la phase aller, sans compter les nuls contre Rennes et Montpellier.
Sans Thauvin et avec Payet/Alvaro absent un mois.
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Contenu factuel
Sur ses 42 passes, Lopez en effectue 33 dans la moitié adverse. Verticalité.
Sur ces 33 passes, 37% sont vers l’avant (le chiffre monte à
60% avant l’exclusion).
Sur ses 16 passes, Sanson en effectue 13 dans la moitié adverse, mais seulement 5 ne sont pas latérales/en retrait.
Sur ses 52 passes, Rongier en effectue 30 dans la moitié adverse.
Sur ces 30 passes, 21 sont en avant (70%).
Rongier effectue 4 passes dangereuses, Lopez 3 passes dangereuses, Sanson 2 passes dangereuses.
Une
passe dangereuse est grossièrement une passe verticale arrivant dans les 20-30 mètres adverses (« zone 14 » comprise) et
provenant de l’extérieur de cette aire.
Dans le camp adverse, Lopez effectue 2 passes en profondeur, 1 passe lobée, 2 centres ; Rongier 3 passes en profondeur ; Sanson 2 centres.
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Rongier touche 63 ballons, Lopez 51, Sanson 47.
Lopez réussit 95% de ses 42 passes (1 key pass, une passeD), Sanson 88% de ses maigres
16 passes (2 key pass), Rongier 81% de ses 52 passes.
Payet effectue 3 transversales, 3 centres et 2 passes en profondeur. Il récupère 4 ballons en première mi temps, record de cette période. Il atteint au final 92% de passes réussies, 3 occasions créées (record du match) et 5 centres (record du match). Payet a également le plus taclé de la première période.
Lopez, qui récupère 4 ballons, est le meilleur du match en terme de progression balle au pied.
Il est également le meilleur du match en xGchain, stat qui mesure la
probabilité de xG par possession individuelle (en gros, ça veut dire que sur ce match Lopez est celui
susceptible par ses passes de créer le plus d'occasions de buts).
Benedetto glisse au moins trois fois dans la surface adverse…
Sanson possède 2,4% des ballons marseillais (record négatif derrière Dario), Lopez plus du double, Rongier 6,5% (record du match).
Sanson intercepte 2 ballons et rate 50% de ses tacles. Il perd 11 duels et 7 ballons, records du match… On comprend pourquoi c’est seulement la 3e fois de l’année que Sanson termine un match (quand Lopez joue, c’est 88 minutes par match ; Sanson 72).
Rongier tire 2 fois (2 fois bloqués). Les 30 dernières minutes de Rongier, dans une équipe réduite à 10, le voient courir a presque 30 Km/h en moyenne. Il effectue les deux pré-
key pass pour Sanson.
Lopez et Rongier effectuent 1 key pass chacun, Sanson 2.
La saison dernière Maxime Lopez avait le 4ème temps de possession par match et la 3ème distance parcourue par match. Cette saison il a aussi le 4ème meilleur % de progression vers l’avant.
L’OM n’avait pas battu Lyon depuis 5 ans.
A la première minute, Dario loupe un tir à 9% de chance de pénétrer les cages, notre meilleure occasion du match (hors-buts de Payet).
La meilleure occaz (hors-but de Dembelé) de Lyon est la frappe de Terrier à la 89e, premier ballon touché par les lyonnais dans notre surface depuis l’exclusion.
Sanson perd 13 ballons, Sarr perd 14 ballons, Amavi perd 19 ballons.
Payet 5 tirs, 3 key pass, 2 buts. 100% de passes réussies moitié adverse. Que des records.
D’après les xG, le deuxième but de Payet n’avait que 9% de chances d’être inscrit au moment de la frappe. Réalisme.
A l’issue de ce match, Marseille devient le premier club de l’histoire de la L1 à dépasser les 4000 buts.
L’OM de Villas-Boas n’a perdu aucun match cette saison en ayant mené au score. Le portugais n’a perdu que 22% de ses 14 matchs en blanc et bleu.
Marseille tire 13 fois, Lyon 11.
Sarr, présent à l’interception, et aussi le second passeur le plus prolifique du match.
Sur leurs 21 tentatives, les marseillais réussissent 16 passes dans les half-spaces (77%) dont 4 dans la surface (et la passeD de Lopez).
Lopez premier passeur décisif (3 en 10 titularisations) de l’équipe suite à ce match. Soit autant que lors de ses 32 derniers matchs. Explosion.
Si Lopez poursuit sur sa lancée, il devrait rapidement dépasser sa moyenne des
key passes par match (et de passesD) de la saison dernière. Au dessus de la moyenne de l’équipe, à 1.95 contre 1.03, il se place second derrière Payet.
A titre de comparaison, puisque ce débat semble désormais inévitable, la meilleure moyenne de Sanson par rapport à l’équipe est de tirer 1,64 fois par match (mais ne cadrant que 2 fois en 13 tirs,
sur 12 matchs).
La pire perf de la saison de Lopez sont ses occasions de buts, tandis que celle de Sanson sont ses
occasions de construction (xGBuildUp).
L’OM gagne la bataille du pressing avec 10,22 de PPDA (résultat encore plus salé que contre Lille si Alvaro était resté).
L’OM est 13e défense de L1 selon les xG against : nos adversaires ratent 1,9 occasions nettes par match. Merci Steve ?
A l’aube de la 14e journée, l’OM a 29% de probabilité de se qualifier pour la LdC selon les pronostics de FiveThirtyEight (derrière Lyon a 33% et devant Lille à 25%).