Je me lance pour ce CR, c'était tellement le top que j'ai voulu faire les choses en grand.
Donc dès le tirage au sort un déplacement en free-lance s'impose. Air France a ouvert une ligne low cost sur Dusseldorf, on peut avoir des places en direct par l'OM, la location caisse et l'hôtel sont pas cher… A 6 le coup est jouable! Donc mon frère, mon associé, et des amis de celui-ci, l'équipe est rapidement montée.
Le mardi rendez vous à Marignane. L'avion est rempli à 80% de supporters de l'OM. Le pilote annonce la couleur "Bienvenue pour ce vol à destination de Dortmund via Dusseldorf" …
Rigueur allemande oblige, arrivée à l'heure dans un aéroport nickel, l'agence de location est facile à trouver, le parking des loueurs un peu moins, mais la bagnole est neuve et le sticker " pneus hiver= vitesse maxi 210 km/h" fais quand même rêver.
Donc je prends le volant, 60 bornes d'autoroute, je tente le 210 préconisé par le sticker et FLASH!
J'attends de voir si la rigueur allemande fonctionne aussi avec la transmission aux autorités compétentes des permis de conduire des communautaires
Arrivée à Dortmund nickel. C'est très laid comme ville. Vraiment laid. A faire passer le nord de la France pour Venise.
Le centre ville est cependant pas mal. Beaucoup de marseillais, plutôt calmes.
Sauf un derrière le burger king (je sais
) qui gueule "Aux armes" comme un putois beurré à tous les groupes de marseillais qui passent. Dont nous. Qui répondons. S'ensuit une bonne relance rapidement refroidie par l'arrivée d'une grosse bertha de la polize, qui, avec l'amabilité d'Eva Joly, nous demande "Voudz You pleaze Chat Up?"
. On s'exécute, éberlués par tant de laideur pour une femme seule
. Pas notre ami du jour; qui relance de plus belle "Et les condés c'est des PD, et les condés…" Embarqué direct
. Pas d'arrangement avec Bertha
Donc départ pour le match en métro, les allemands sont tellement respectueux qu'il n'y a même pas de tourniquet pour pointer les billets (j'ose même pas imaginer comment ca se passerait à Marseille :mdr: ), et de toute façon, si tu as un billet pour le stade, ca emporte automatiquement autorisation de prendre le train pour le même prix.
Ca, c'est un gentil couple d'allemand de la cinquantaine qui me l'a dit, décorés comme des sapins pour aller voir le BVB. Les supporters sont vraiments gentils et respectueux, accueillants, ils nous guident dans les couloirs du métro, ect… Aucun Hool, aucune sensation d'insécurité… Le top!
Arrivée au stade… le cœur de la ville bat autour de lui. Il est excentré, en banlieue sud, juste après le "périph", un boulevard circulaire autour du centre. Si au sens urbanisme l'ambiance est la même qu'autour du SDF (passerelles piétonnes pour enjamber la route,…), au sens football ca n'a rien à voir. Il y a une vrai appropriation des abords du stade, comme au Vel (ou au parc), on a l'impression que chacun à ses habitudes, son bistrot, son banc…
Et la population est comme au vel: des jeunes, des moins jeunes, des immigrés, des propriétaires de Porsche Cayenne, tous unis autour de leur club, à manger la même saucisse!
Ils ne savaient pas encore que c'est nous qui allions nous faire manger la saucisse à même la pelouse de "leur" jardin…
Un peu un gros embouteillage à la vérification des billets, on suit nos panneaux. On est placé très haut sur l'équivalent de Ganay (bouh ) , mais bien proche de la ligne centrale
Le toit est très bizarre il descend devant nous, ce qui masque une partie de la tribune en face, mais bien sur pas du tout le terrain, mais ce qui a un effet "piège à son" hallucinant…
La tribune est en "à pic" un vrai "mur", mais ils ont un système de fou pour résoudre le problème de sécurité: le dos du fauteuil devant soi est un garde corps intégré, bien pratique pour s'accouder, et qui rassure à 100%. Surtout même un golgoth de 210 cm devant toi ne te gène pas du tout!
Nos amis fadas commencent à mettre le bordel de manière pyrotechnique
Et que ça soit bien clair: le stade fait un bruit de dingue. La plus grosse ambiance de ma vie, devant tout les matchs de l'om que j'ai vu, devant tottenham/arsenal, devant paris/om au parc bien chaud à l'époque.
L'annonce des joueurs te dresse les poils sur les bras… A peine le speaker a-t-il finit de prononcer le prénom du joueur que tout le stade prononce son nom d'une seule voix… Pour la première fois de ma vie, j'ai eu MAL aux oreilles comme dans un concert. Un bruit de fou.
Alors autant le stade dans sa globalité est dingue, puisque TOUT LE MONDE chante et reprend les annonces, autant le mur jaune (
) ne m'a pas plus impressionné que ça… une belle tribune, c'est sur, mais dont le noyau n'est pas plus gros que chez les Ultras au Vel, et qui au vu de l'outil (je pense que c'est le meilleur stade en matière de sonorité que j'ai visité, et de loin) ne se bouge pas tant que ça.
Chauvinisme ou pas, remplissez cette chose de fadas et mettez un Drogba en forme sur le terrain et je pense que le bruit sera supérieur…
Donc début de match un peu difficile, ca vous le savez comme moi, ambiance de fou après le second but car les schleus commencent à y croire. Et eux quand ça pousse, ça pousse. On est un peu sous l'éteignoir même si le but de Remy nous redonne du baume au cœur avant la mi-temps.
Pas la peine d'aller chercher une bière, les mecs sortent à la 39ème (!) pour faire la queue et reviennent avec un litre par tête…
On est donc une petite vingtaine de marseillais dans une mare de jaune et noir, et on vas pas tarder à se faire remarquer… Lors de l'égalisation on reprend vie, puis lors de la frappe de Valbuena ( du stade ils paraissaient vraiment arrêtés les défenseurs BVB
) on explose de joie, on se prend tous dans les bras, on se met à chanter "on est chez nous", mon frère pète un plomb et se met à crier "Raus" aux allemands qui quittent le stade.
On nous avait distribué des bonnets jaune et noirs à l'entrée du stade qu'on avait gardés jusque la dans l'hypothèse d'une sortie "houleuse" du stade, pour faire les fourbes et se déguiser en Schleus.
La, notre fine équipe en fait des usages divers: moi je leur tire le bonnet dessus, certains se torchent avec, un troisième essaye de le bruler avant qu'on le ramène à la raison…
Une fin de match épique, pour un déplacement de folie
