Enfin le retour des ex ?
Si de nombreux anciens occupent des fonctions à l'OM, aucune star du passé n'a un rôle majeur comme cela se fait dans les grands clubs étrangers.
A l'OM, les glorieux anciens ne sont pas oubliés. Pour les 110 ans du club en 2010 puis pour les 20 ans du sacre à Munich en 2013 ou plus régulièrement au coup d'envoi des matchs de Ligue 1, le club marseillais leur rend hommage. De nombreux ex-Olympiens de Brando à Meyrieu en passant par Pardo ont droit de citer sur la chaîne télé du club. Néanmoins, l'absence de grands joueurs du passé dans l'organigramme de l'OM interpelle. Dans tous les grands clubs d'Europe, les figures historiques occupent des postes stratégiques. A l'OM, de nombreux ex-Olympiens jouent un rôle mais pas ceux qu'on pourrait imaginer. Pas ceux 1970's ou des années 1990, les deux périodes les plus fastes.
L'OM pourrait en partie réparer cette anomalie si Manuel Amoros, le meilleur latéral droit de l'histoire du club (82 sélections), intègre le staff des pros comme cela est murmuré. L'ex-sélectionneur du Bénin nous confie qu'il a récemment évoqué "avec Vincent Labrune cette éventualité de faire venir des joueurs de ma génération. Ce serait une bonne chose. Ça l'intéresse mais je ne sais pas dans quelles conditions cela pourrait se réaliser."
Des anciens à tous les étages mais...
Sur le site panenka-mag.fr, Eric Di Meco, cinq fois champion de France et champion d'Europe 1993, a livré un avis tranché : "Les anciens de ma génération ne sont pas très bien vus dans ce club. On a peur qu'on fasse de l’ombre. Il y a deux manières de gérer, ou tu te sers des anciens ou tu penses que tu es le plus fort. Ça ne me dérange pas mais je trouve dommage que Basile Boli par exemple n'ait pas de mission dans le club ou d’autres de l’époque." Aujourd'hui consultant vedette dans les médias, Eric Di Meco a occupé le poste de manager de l'OM quelques mois en 2000 mais son bilan dans une période trouble fut un échec. De son propre aveu, l'ex-latéral n'était pas fait pour ça. A ses côtés, une autre ancienne idole, Marcel Dib était directeur sportif de 1996 à 2000.
Actuellement, l'OM dispose déjà d'un staff composé d'ex-joueurs. Ancien membre des Minots, José Anigo a disputé plus de 200 matchs en professionnel avec l'OM. Ses adjoints Albert Emon (plus de 150 matchs) et Franck Passi (1986-88) ont porté le maillot olympien. Laurent Spinosi a été doublure durant quatre saisons dans les années 1990. Dans la cellule de recrutement, Jean-Philippe Durand a été champion d'Europe 1993 et artisan de la remontée en 1995. François Brisson a été joueur de l'OM de 1986 à 1988. Formé au club, Michel Flos a lui aussi fait partie de l'aventure des Minots dont Roland Gransart était joueur puis entraîneur.
Deschamps le dernier symbole
Si tous ces hommes ont des compétences, à part Durand, aucun n'a été une star de l'OM ni a évolué au plus haut niveau européen. Quand Andoni Zubizarreta est directeur sportif du Barça, Karl-Heinz Rummenigge président du Bayern Munich ou Brian McClair directeur du centre de formation de Manchester United, où sont les gloires olympiennes à la commanderie ? La dernière en date se nommait Didier Deschamps. Ex-capitaine de l'OM, il avait pris la succession d'Eric Gerets à la demande de Pape Diouf qui avait tenu compte ce facteur "historique". Couronnée de plusieurs titres, l'aventure s'est mal terminée pour DD.
Néanmoins, la bonne question à se poser : une fois Didier Deschamps parti sous d'autres cieux, quels anciens joueurs de l'OM ont les caractéristiques pour occuper un poste à responsabilité à l'OM ? Car il ne suffit pas d'arborer un palmarès pour faire un bon coach ou un directeur sportif habile. Malgré son vécu, Marcel Desailly ferait-il un bon manager ? Mystère. Beaucoup sont devenus consultants (Sauzée, Di Meco...) ou ont quitté le monde du football (Barthez, Cantona...). Peu sont devenus dirigeants. Rares sont les entraîneurs à succès. Il en existe bien un mais Laurent Blanc dirige le Paris Saint-Germain. Le PSG justement. Lorsque le Qatar a racheté le club, il avait visé juste en misant sur Leonardo : ancienne idole du Parc des princes, reconnu mondialement et technicien expérimenté.
Qui a un profil à la Leonardo ?
Dans l'histoire de l'OM, qui aurait ce profil ? Josip Skoblar affiche 73 bougies. Jean-Pierre Papin n'est pas devenu un grand entraîneur. Jean Tigana a souvent été approché mais n'a jamais été élu. Star des années 1990 et coach réputé au Japon, Dragan Stojkovic a récemment ouvert la porte mais il n'a jamais entraîné en Europe. Vedette de la génération Platini, Alain Giresse, qui a fini sa carrière à Marseille, a disparu de la circulation.
Sans parler du banc de touche de l'équipe première, l'OM pourrait confier à des anciens joueurs de très haut niveau des postes moins prestigieux mais tout aussi importants. La recherche de l'excellence est à ce prix. Le haut niveau devrait se faire sentir dans chaque arcane du club. Difficile de citer un nom mais puisqu'il fait l'actu, avouons que Manuel Amoros, ex-meilleur latéral du monde, ferait un adjoint de classe. La présence d'un Laurent Fournier, qui disputa la finale de la coupe d'Europe à Bari en 1991, à la tête du centre de formation voire de la réserve choquerait-elle ?
Une question de culture et de projet...
Quand Vincent Labrune évoque la constitution d'un staff de très haut niveau pour le futur entraîneur, la présence d'anciens grands Olympiens obéirait à cette logique. Au fil des ans, les dirigeants de Bouchet à Labrune en passant Diouf et Dassier n'ont jamais trouvé bon d'intégrer les anciens. A l'OM, c'est bien la culture de l'histoire qui se transmet difficilement. La façon dont a été organisée la célébration des héros de Munich 93 et même l'accueil réservé à Jean-Pierre Papin pour ses cinquante ans dans un stade vélodrome presque indifférent le prouvent.
Par quelques actions médiatiques, l'OM tente bien de renouer le fil mais le chemin est encore long. Cela passe sans doute par des mesures spectaculaires et pas uniquement symboliques. Il en va aussi de sa visibilité à l'international. C'est une question de volonté et de projet. Un mot à la mode. Au Borussia Dortmund, le modèle cher à Vincent Labrune, le manager, Michael Zorc, et le patron de la formation, Lars Ricken sont deux anciens internationaux allemands, champions d'Europe avec le BVB en 1997…
http://www.mediafootmarseille.fr/actual ... our-des-ex
Elu par acclamation Président du OMForum Dining Club.