Marseille : entre l'OM et Arema la boutique de la discorde au Vélodrome
Le magasin du nouveau Vélodrome souffrirait de malfaçons. Le club gronde
Dans ce bâtiment, un mégastore de 1 000 m² qui doit voir le jour en rez-de-chaussée côté Michelet, l'OM aurait à faire face à de nombreux problèmes. Photo guillaume ruoppolo
Au Vélodrome, les relations n'ont jamais été au beau fixe entre l'OM et Arema, autrement dit entre le locataire et le propriétaire (avec la Ville) du stade. Et ces dernières semaines, elles se sont tendues un peu plus à cause de la boutique, ou plutôt la future boutique. Car, pour l'heure, elle n'est qu'un vaisseau fantôme. De quoi s'agit-il ?
Dans ce bâtiment, un mégastore de 1 000 m² qui doit voir le jour en rez-de-chaussée côté Michelet, l'OM aurait à faire face à de nombreux problèmes. Selon Corinne Gensollen, directrice des opérations : "Arema et Bouygues (NDLR : la maison mère) ne nous ont pas communiqué les plans conformes à la réalité de la construction, ni les plans des réseaux électriques." Mais il y aurait plus grave, toujours selon Corinne Gensollen : "Il y a surtout un problème fondamental d'étanchéité de la boutique (...). Les infiltrations sont tellement abondantes qu'elles dégradent les travaux déjà exécutés."
Conséquence : les ouvriers ont dû ranger la caisse à outils. "Après plusieurs constats d'experts habilités, effectués sur janvier-février 2015, les malfaçons dans l'étanchéité du parvis du nouveau Vélodrome ont obligé Adidas à stopper définitivement les travaux le jeudi 26 mars."
La livraison de la coque était, paraît-il, prévue en août dernier. L'OM l'aurait alors transformée en boutique, après douze semaines de travaux, pour l'ouvrir au public "au plus tard le 12 novembre." Mais Arema ne lui aurait remis les clés que le 6 janvier dernier, soit avec plus de quatre mois de retard : "Le club aurait dû réceptionner cette coque en même temps que le stade pour le premier match, soit au plus tard le 16 août 2014. Avec la réception des clés le 6 janvier, nous avions prévu quand même, avec notre partenaire Adidas, une ouverture le 2 avril, soit juste avant OM-PSG."
Une procédure engagée par l'OM
Raté. Et le manque à gagner serait relativement important pour l'OM : "Nous avions prévu de réaliser un chiffre d'affaires de 3 M€ sur cette boutique avec une ouverture en novembre. En outre, le club s'inquiète vivement de la mise en péril d'une dizaine d'emplois directement menacés par ce report d'ouverture, mais aussi des répercussions économiques sur les PME locales et régionales, partenaires du club dans la fabrication et le développement des produits dérivés. Un nouveau stade flambant neuf, ouvrant sans mégastore, traduit encore une exception marseillaise, mais malheureusement dans son aspect négatif !"
Voilà pourquoi, l'OM a engagé une procédure en regrettant "qu'aucune concertation n'ait pu avoir lieu entre Bouygues, Arema et l'OM en présence de la Ville." Un expert va devoir se prononcer sur l'état de la coque. Qu'en pense Bruno Botella, le patron d'Arema ? Il attend l'intervention de l'expert et ne fait aucun commentaire sur les déclarations de l'OM. Qui, au passage, adresse un autre "tacle" au patron du Vél'. Qui concerne le futur musée cette fois, 800 m² prévus au premier étage. "Arema a livré la coque dans le même timing, mais dans un état 'brut' contrairement à ce qui était prévu dans le cahier des charges, soit sans l'arrivée des fluides, sans gaine de climatisation, avec une étanchéité défaillante (...)."
En gros, la boutique et le musée prennent l'eau à l'OM. La défense va se sentir moins seule.
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