L'Equipe du jour.
ANDRÉ AYEW, le milieu marseillais, n’est pas pressé de quitter l’OM, mais il est sûr qu’un jour un grand club viendra le chercher.
CRANS-MONTANA – (SUI) de notre envoyé spécial
DEPUIS LE 4 JUILLET et le début du stage de l’OM à Crans-Montana (Suisse), André Ayew s’entraîne tous les jours à son poste préféré, au milieu, dans l’axe. Le joueur a même disputé une mi-temps dans ce registre, mardi, contre Sion (1-1), en amical. « Ma préférence reste de jouer au milieu, nous a rappelé le Ghanéen, hier. C’est mon souhait. Je pourrais apporter en récupérant des ballons, en perçant les lignes. Aujourd’hui, on cherche des joueurs de couloir qui vont vite, qui provoquent. Des Hazard, des Gervinho, des Payet. Est-ce que vous m’avez vu faire ça pendant trois ans ? Ce n’est pas mon style. J’ai fait mon job, mais d’une autre manière. Je ne me suis jamais plaint. Mais il faut voir où est le meilleur pour moi et pour le club. Quand j’ai signé pro, c’était pour jouer au milieu. »
Élie Baup, son entraîneur, nous a rappelé cette semaine (L’Équipe du 8 juillet) qu’il restait partagé à ce sujet. « Moi et le coach, on a une très bonne relation, assure l’aîné des Ayew. On en a parlé. C’est quelque chose qu’on est en train d’étudier. On verra, la balle reste dans son camp. » À Marseille, le joueur, utilisé parfois même en pointe, a l’habitude d’être l’homme à tout faire. Au risque, parfois, de perturber un peu les recruteurs ? Alors qu’il lui reste deux ans de contrat, les dirigeants marseillais pourraient étudier l’éventualité d’un départ cet été. Mais, pour l’instant, il n’y a pas vraiment d’offres… « Qui vous a dit qu’aucun grand club ne s’intéressait à moi ? répond-il du tac au tac. Le mercato est fini, là ? Après, ce n’est pas mon objectif de partir de Marseille. Je suis bien ici. L’OM, où a joué mon père (Abedi Pelé, 1987-1988 et 1990-1993), était mon rêve de gosse. Mais, si je dis que je pars, des offres, il y en aura. Comme je suis anglophone, c’est vrai que j’ai toujours aimé l’Angleterre. Mais je ne suis pas pressé. Je ne me réveille pas le matin en me disant : “Est-ce qu’il y a une offre qui est arrivée ?” On peut rêver plus haut. Surtout à mon âge (23 ans). Mais le plus important est de progresser pour devenir meilleur à un poste qui me convient. » Au-delà des considérations personnelles, André Ayew s’est fixé comme ambition d’« être sur le podium » avec Marseille. Pour concurrencer le Paris-SG ou Monaco ? « Non, balaie-t-il. On va essayer de les titiller mais ils sont favoris. N’oublions pas aussi Lille, Lyon, “Sainté”… La saison va être très compliquée. »
PRESSÉ PAR LE PRÉSIDENT DU GHANA DE REVENIR EN SÉLECTION
Les critiques sur le jeu marseillais, notamment sur son attaque (42 buts inscrits, 14e de L 1), l’ont énervé la saison dernière : « C’est n’importe quoi. Si on peut produire un meilleur jeu cette saison, on le fera. Mais on a joué d’une certaine manière et ça nous a souri. Alors pourquoi on aurait changé ? Ça n’a pas de sens. Il ne faut pas oublier que, devant, on a fait beaucoup d’efforts pour défendre. Ça nous a peut-être desservi offensivement car on ne peut pas tout faire. Mais, à la fin, tout le monde a été gagnant. »
L’arrivée de Dimitri Payet, recruté à Lille pour quatre ans et 10 M€ (dont 1,2 M€ de bonus), pourrait aider l’OM dans ce secteur. « Il arrive dans un club où il y a de la pression, prévient Ayew. Je pense que les gens vont beaucoup attendre de lui. Il faut qu’il ait les épaules assez larges pour confirmer ce qu’il a fait à Lille (12 buts, 12 passes décisives la saison passée). On a vu beaucoup de joueurs arriver à Marseille et… (Il ne termine pas sa phrase.) C’est quelqu’un d’expérience, une valeur sûre. J’espère qu’il va nous apporter beaucoup. » En septembre, André Ayew devrait renouer avec la sélection ghanéenne, après avoir décidé de la quitter l’hiver dernier, comme son frère, Jordan. « Il y a trop de choses qui se sont passées, conclut-il. Je ne vais pas entrer dans les détails. C’est le président de la République qui nous a demandé de revenir en sélection. On a eu un rendez-vous. Quand le président demande quelque chose, on ne peut pas refuser. Si je reviens, c’est pour lui et les fans. Personne d’autre. »