Djibril Cissé, je ne suis pas près de t'oublier

Djibril, je profite de ce jour où tu aurais pu fouler la pelouse du Stade de France pour te dire à quel point tu as marqué ma vie de supporter de football.

J'ai presque 30 ans, autant te dire que tu es l'un de ces joueurs qui m'ont accompagné de l'adolescence à l'âge adulte. Je pense à Totti, je pense à Pirlo, je pense à Xavi et je pense à toi Djibril. Ce n'est pas une critique si je te dis que tu n'es pas dans leur catégorie, tu le sais mais contrairement à eux, je me sens proche de toi.

Je suis supporter de l'OM, un abonné des virages durant de nombreuses années et je préfère te le dire tout de suite, un de ceux qui ne t'ont jamais sifflé. Parce qu'avant ta signature pour le club de mon coeur, je t'aimais déjà comme toi tu aimais l'OM. Contrairement à d'autres joueurs qui se disent supporters de l'OM, toi tu n'as jamais caché ton amour pour nous, tu n'as jamais caché que tu rêvais comme un gosse de jouer au Vélodrome.

J'étais au collège, toi tu étais à Auxerre. Je portais du Airness parce que tu portais du Airness, j'aimais marquer des buts parce que toi te savais le faire comme personne. Je me rappelle encore ton style qui faisait rêver tous les jeunes de l'époque, je me rappelle de cette équipe fabuleuse d'Auxerre avec tes potes Philippe et Khalilou, je me rappelle aussi que tu saluais toujours le public marseillais quand tu affrontais l'OM. Et tout cela m'a marqué et fait rejaillir en moi de très nombreux souvenirs. Tu n'étais pas un joueur de l'OM, mais je t'aimais parce que tu sortais du lot, parce que tu étais unique.

Je n'évoquerai pas tes blessures car il est inutile de revenir sur ces faits dont tout le monde t'a parlé des centaines de fois. Te voilà à Liverpool, j'avoue t'avoir un tout petit peu moins suivi mais je voyais tous tes buts, tes victoires mais aussi tes moments difficiles. Excuse moi de te dire cela mais te voir "échouer" me rendait presque heureux. Heureux parce que ça me permettait d'espérer de te voir sous le maillot olympien, et pour cela j'aurais même espéré que tu te fasses virer !

Te voilà enfin chez nous ! Quelle joie pour moi de te voir enfin porter ce maillot et former avec Mamadou une attaque magnifique ! Personne ne pourra nous enlever qu'à cette époque avec Nasri, Ribéry, Cana et Niang tu faisais partie d'une équipe qui aurait du gagner le championnat. Je me souviens de beaucoup de tes buts inscrits de la tête, inscrits du pied droit (en force), je me souviens de tes joies, je me souviens aussi de tes colères envers les entraineurs ou les supporters. Tes joies étaient légitimes tout comme l'étaient tes colères, eux pensaient que tu étais maladroit, moi je leur répondais que tu marquais un but tous les 2 matchs. Ton départ m'a fait beaucoup de mal car je savais qu'un truc s'était cassé en toi par rapport à ce club et donc quelque chose s'était aussi cassé en moi, mais pas contre toi Djibril. J'ai continué à te suivre, mais ce n'était plus pareil parce que mon espoir de te voir revenir s'était désormais totalement anéanti.

Je n'ai pas beaucoup d'idoles dans le football, mais il y a de nombreux joueurs dont je me souviendrais toute ma vie. Certains sont des monuments de ce sport, certains un peu moins mais nul besoin d'avoir 4 ballons d'or pour marquer une génération et au même titre que David Trézeguet, au même titre que Thierry Henry, tu auras marqué pendant longtemps la mienne. Il existe si peu de joueurs avec une volonté et une hargne comme la tienne que je suis déjà triste à l'idée de te voir arrêter.

Tu n'es resté que 3 ans à Marseille mais pour moi tu y as toujours été parce que même après ton départ tu as clamé que tu aimais ce club. Cela fait 15 ans que tu foules des pelouses, sache que dans 15 ans je me souviendrais encore de toi. Merci pour tout, même si ta carrière n'est pas terminée c'était important pour moi de profiter de ce jour pour te dire encore une fois à quel point tu as marqué ma vie de footeux. Longue vie à toi Djibril, même si tu as été beaucoup critiqué, même si tu seras encore critiqué, tu resteras longtemps dans mon coeur comme un joueur unique.