APRÈS PSG - OM : POURQUOI IMBULA DOIT-ÊTRE SUSPENDU

Exclu dimanche soir à la suite d'un choc exagéré par Cabaye, Giannelli Imbula sera normalement suspendu contre Bordeaux. Pourtant, après les excuses surprise de Clément Turpin, l'espoir grandit de voir cette sanction annulée. Une bonne nouvelle pour les Marseillais, en est-il de même pour le championnat de France ?

 

UNE ERREUR, MAIS PAS DE DRAME

 

78ème minute. Giannelli Imbula est expulsé pour avoir donné un coup de pied à un morceau de pelouse. Par empathie pour le jardinier du Parc des Princes qui voit ici son oeuvre indécemment piétinée, Yohan Cabaye se tord de douleur. L'évènement ne soulève que de molles protestations, qui jurent avec les prises d'assaut parisiennes systématiques après chaque coup de sifflet en leur défaveur, et Imbula lui-même rejoint les vestiaires sans demander son reste, malgré la sévérité de la sanction.

L'après-match sera lui aussi des plus tranquilles, les joueurs marseillais reconnaissent volontiers leur défaite et refusent d'y voir un tournant du match, pas plus que les journalistes - qui gardent tout de même l'incident dans un coin comme pièce à conviction pour leur hebdomadaire article à charge sur le corps arbitral. Pendant ce temps là, Marc Planus réclamait la peine de mort pour l'arbitre qui avait eu le culot de voir un penalty là où il n'y en avait pas.

Depuis, on apprend que Labrune intriguerait, "en coulisse", pour que la sanction soit annulée en commission de visionnage, aidé en ça par un rapport de Mr Turpin qui y avouerait son erreur. Tout ça sans la moindre polémique, sans aucune effusion médiatique, sans grande sortie aulassienne ? Difficile à croire, et c'est pourtant ce qui est en train de se produire. Alors, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ?

 

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UNE AFFAIRE DE RELATIONS PUBLIQUES

 

Désamorçons l'argument-massue : il ne s'agit pas de déplorer le fâcheux précédent que créerait un tel revirement, pour la bonne et simple raison que les précédents existent déjà, et que pour autant la commission n'est pas régulièrement assiégée par des hordes de présidents de clubs en colère. On peut même se réjouir qu'une telle décision soit prise dans un contexte aussi pacifique, sans que l'espace médiatique ne soit saturé par les jérémiades d'officiels du club. Le signal envoyé par les arbitres serait alors doublement positif :

1) Nous sommes capables de reconnaître nos erreurs.

2) Quand nous le faisons, c'est par souci de justice, certainement pas pour satisfaire vos inutiles protestations.

Malheureusement, cette manoeuvre semble un peu trop consciente d'elle-même, de la part d'un corps arbitral qui refuse toujours de rentrer dans le jeu médiatique. Aujourd'hui encore ils préfèrent ignorer les critiques incessantes dont ils font l'objet, ce qui les honore dans la mesure où ces critiques sont souvent l'oeuvre de consultants ou d'experts auto-proclamés qui parfois ne connaissent même pas les lois du jeu (il suffit de voir la fréquence avec laquelle ils invoquent la très imaginaire règle du dernier défenseur) mais dans le contexte médiatique actuel, ne pas se défendre revient à admettre, et toute accusation non débattue est rapidement consacrée comme la vérité (sans compter que les journaux ne se priveront pas d'interpréter ce mutisme comme une marque d'arrogance). Il a là une naïveté semblable à celle de Nick Dunne dans "Gone Girl" : "seuls les coupables ont besoin d'un avocat".

Il y a plus urgent pour les arbitres que de repenser leur formation, et les règles du football sont trop lâches, le besoin de trouver un bouc-émissaire trop fort, pour qu'ils puissent espérer être un jour à la hauteur des exigences des média - et donc du public. Il leur faut prendre le contrôle de leur communication, produire leur propre contenu, se défendre, éduquer, exister médiatiquement par eux-même, et non pas systématiquement au travers des yeux de ceux qui sont devenus leurs ennemis. Combattre la propagande par la propagande.

VERS UN VIRUS IMBULA ?

 

Et c'est justement parce qu'elle ne semble pas faire partie d'une stratégie de communication que la levée de la sanction d'Imbula apparaîtrait comme une défaite pour le corps arbitral. Parce qu'elle n'est pas intimée par des idéaux de justice, mais par la volonté d'être partie prenante dans "le formidable spectacle" que fut le Classico de Dimanche dernier.

Pour les diffuseurs, le bilan est on ne peut plus positif : un match de qualité satisfaisante, un beau vainqueur, un perdant honorable, des grands noms sur la pelouse et en tribune, un intérêt médiatique décuplé, et bien entendu une superbe audience.

Le plan s'est déroulé sans accroc et plus qu'un énième Classico sans surprise (ce qu'il fut réellement), ce PSG-OM est en fait le premier match de Ligue 1 en tous points conforme au football tel que ceux qui le financent l'envisagent : l'évènement télévisuel total, fédérateur et populaire.

 

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Et les arbitres, déjà suffisamment détestés par le public, ne peuvent pas se permettre d'être la seule fausse note de cette "superbe" soirée, le grain de sable dans la machine. En prenant l'initiative de lever la sanction d'Imbula, ils visent donc à ne pas apparaître comme ceux qui ont gâché la fête; ce qui revient à admettre que c'est le rôle qu'ils tiennent d'habitude. Ils valident ainsi la vision médiatique de l'arbitre, et annoncent leur capitulation selon les termes de l'adversaire.

On ne demandera alors plus à l'arbitre de faire respecter la loi; uniquement de ne pas se mettre en travers du spectacle. Et d'annuler ce carton rouge, ce n'est pas rétablir la justice; c'est rembourser le consommateur.

2 comments

  1. sourdon 12 novembre, 2014 at 13:19

    Salut à tous.

    Mr Turpin, un de nos meilleurs arbitres français pour son obéissance, tente de se
    dissimuler derrière son petit doigt.

    Inutile. Tout le monde vous a vu Mr Turpin, et la piètre estime que vous devez avoir de
    vous-même est fondée. Sachez cependant que vous n’abusez que vous-même.

    Trouvez-vous de l’équilibre dans l’avilissement ?

    Avant la rencontre j’avais tenu le pari que vous alliez être l’homme du match du PSG. J’avais parié sur un sur péno ou une expulsion au détriment de l’OM.

    C’était gagné d’avance au regard du parcours parisien jalonné de manipulations grossières depuis 3 ans.

    Mais si je vous en veux, je comprends: la couardise immaîtrisable est la mère de l’avidité et si ce
    sentiment vous contraint à l’asservissement et vous prive d’héroïsme, réclamez au moins de plus
    gros cachets, les quataris ont de quoi et, tout le monde en profite. Pourquoi pas vous ?

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