Cinéma | La Villa de Robert Guédiguian : le front de mer de gauche

Avec La Villa, la Guediguianxploitation revient à ces fondamentaux. Celle de la carte postale naturaliste d’un Marseille d’opérette où le temps dure longtemps et où on aurait pu vivre plus d’un million d’années sans Gaudin et Boyer.

La Villa des cocos brisés

Plantons le décor : Le film se déroule à huis-clos (mais Michel Tonini n’y est pour rien) dans la calanque de Méjean, dépeinte comme la dernière réserve d’indiens communistes qui résiste encore et toujours à l’envahisseur bourgeois. Ici les trains passent mais ne s’arrêtent pas, et Darroussin, Ascaride et Meylan ressassent de vieilles histoires de famille en attendant la mort (puisque les lendemains qui chantent, c’est foutu).

Jusqu’au jour où des immigrés syriens débarquent de leur planète pour trouver à manger chez eux. Ahah voilà une idée qu’elle est bonne. Ce premier arc scénaristique ne vous rappelle pas un scénario familier ? Si ? Eh oui, la Soupe au Choux avec des Arabes à la place des extra-terrestres, c'est ça.

Good Bye Gaudin

Anaïs Aude Marie Michèle Demoustier Delcourt do Nascimento

En revanche, le deuxième arc, articulé autour des marivaudages d’Anais Demoustier, a ce je-ne-sais-quoi de Rohmérien que j’ai beaucoup aimé.

Un Éric Rohmer qui sentirait un peu le pastis et le poisson certes, mais tout de même. À quoi cela tient-il ? A la manière avec laquelle les lèvres d'Anaïs ourlent ses phrases, ou bien à la manière avec laquelle son legging lycra galbe son cul ? Probablement un peu de tout cela, et sa présence est la petite étincelle qui dynamise un casting déjà trop rodé par les années. Sans aucun doute la meilleure recrue marseillaise de l’année avec Luis Gustavo.

Glouglouglou Bordeaux

(Beau moment également, que ce flashback avec les héros filmés en 1985 au son de I Want You de Dylan. C’est l’avantage de tourner avec les mêmes acteurs dans tous ses films depuis 30 ans, même pas besoin de payer des CGI pour remettre des cheveux à Daroussin)

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